La pharmacie à Montpellier avant les statuts de 1572  - article ; n°85 ; vol.22, pg 217-257
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1934 - Volume 22 - Numéro 85 - Pages 217-257
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Louis Irissou
La pharmacie à Montpellier avant les statuts de 1572
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 22e année, N. 85, 1934. pp. 217-257.
Citer ce document / Cite this document :
Irissou Louis. La pharmacie à Montpellier avant les statuts de 1572 . In: Revue d'histoire de la pharmacie, 22e année, N. 85,
1934. pp. 217-257.
doi : 10.3406/pharm.1934.10047
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1934_num_22_85_10047;i>
REVUE D'HISTOIRE
DE LA N° PHARMACIE 19 - Mars 1934
La pharmacie à Montpellier
avant les statuts de 1572
Dans l'histoire de la pharmacie à Montpellier sous l'Ancien
Régime, une période a été surtout étudiée jusqu'à présent, c'est celle
qui va de 1572 à la Révolution. Pour cette époque nous possédons
les archives de la Corporation des Apothicaires. Registres des déli
bérations des maîtres, registres d'immatriculation des compagnons,
portefeuilles de documents divers permettent, malgré quelques
lacunes, de suivre la vie de la « Compagnie » pendant plus de deux
siècles. C'est là que Germain a trouvé les principaux éléments dé
sa très belle monographie sur PApothicairerie à Montpellier sous
l'Ancien Régime Universitaire; avant lui, J.-E. Planchon avait puisé
à cette source la seconde partie de son discours de rentrée de 1861 sur
la Pharmacie à Montpellier.
Pour la période qui précède 1572, ces deux auteurs se sont bornés
à une simple esquisse : ils n'avaient que très peu de documents à
leur disposition. Depuis lors, le classement des archives de la
Faculté de Médecine opéré de 1903 à 1908 par M. Joseph Calmette,
professeur à l'Université de Toulouse, a mis au jour plusieurs pièces
du plus grand intérêt pour l'histoire de la Corporation des Apothic
aires au XVI* siècle (l).
(1) Voir : Cartulaire de l'Université de Montpellier, t. II, Montpellier, Lauriol,
1912i, in-4°, série P.
15 revue d'histoire de la pharmacie 218
Grâce aux nouveaux éléments rendus ainsi accessibles, grâce à
quelques heureuses trouvailles se rapportant à cette époque ou à
une époque antérieure, il est possible de remonter jusqu'à l'origine
de la ville.
Complétant une étude que nous avions naguère ébauchée (2), nous
allons essayer de situer la place des épiciers-apothicaires montpell
iérains dans la vie communale du Moyen Age. Nous verrons ensuite
l'état où ils se trouvaient à la fin du XV siècle pour étudier, aux
années suivantes, la genèse des statuts de 1572.
I
AU MOYEN AGE
Ville d'étape, ville marchande, ville médicale, ainsi nous apparaît
Montpellier au Moyen Age. Ce triple caractère qui domine son his
toire pendant plus de trois siècles, la cité le doit à son sanctuaire
vénéré des pèlerins et à son port sur la Méditerranée en liaison avec
les routes du mystérieux Orient.
Marché des épices très important, le plus important peut-être
après Venise, Montpellier a été pendant longtemps, pour étrange que
cela nous paraisse aujourd'hui, un des plus vivants et des plus actifs
parmi les ports méditerranéens. Ses épiciers et ses apothicaires ont
eu, au cours des derniers siècles du Moyen Age, une renommée
considérable; leurs traits principaux méritent d'être fixés dans le
cadre de leur cité.
Les travaux les plus récents ont conduit à abandonner l'ancienne
tradition qui faisait de Montpellier l'héritière de la ville de Mague-
lone, vieille cité episcopate devenue un repaire de Sarrasins et
détruite en 737 par Charles-Martel.
(2) Les épiciers-apothicaires et les poivriers de Montpellier dans le cadre com
munal au Moyen Age, in : Bulletin des Sciences Pharmacologiques, août-septem
bre 1931, t. XXXVIII, p. 511. PHARMACIE A MONTPELLIER AU MOYEN AGE 219 LA
Simple terroir en 985, Montpellier ne peut justifier d'une origine
antérieure à la fin du Xe siècle (3) .
Non loin d'un de ces étangs qui bordent le golfe du Lion et sont
séparés de la mer par un étroit cordon littoral coupé de « graus »,
au bord du Lez, petit fleuve côtier situé à égale distance de l'Hé
rault et du Rhône, s'élevaient deux callines pierreuses de faible
hauteur entre lesquelles passait un chemin. Ce chemin était suivi
par les pèlerins allant, par Roncevaux, d'Arles et de Saint-Gilles à
Saint-Jacques-de-Compostelle en Galice, et aussi par ceux qui, dans
l'autre sens, allaient vers Rome et vers Jérusalem. De là son nom
de « cami Roumieù », chemin Roumieu.
C'était donc une grande route pèlerine qui faisait communiquer
l'Espagne et l'Italie, les plaines d'Aquitaine et la vallée du Rhône.
Elle était tracée entre deux anciens chemins successivement aban
donnés : l'antique voie Domitienne, créée par les Césars pour
joindre Rome aux Pyrénées par Narbomne, et le chemin fréquenté
au temps de Charlemagne qui, non loin des étangs, longeait
les salines, et était appelé pour cette raison « lou cami Saliniè ».
Les deux petites collines, simples levées de terre ou de cailloux,
simples clapas, comme on dit en langue d'oc, entre lesquelles
notre route se frayait passage après avoir franchi le Lez, avaient
nom Montpellier et Montpelliéret.
La première, la plus haute, portait un sanctuaire dédié à Notre-
Dame qui retenait un instant les pèlerins. Ce fut le noyau autour
duquel les marchands, attirés par l'affluence, vinrent bientôt
grouper leurs comptoirs. A côté de Notre-Dame s'établit alors un
(3) Suivant iM. B. Gaillard, dans son étude Sur les origines de Montpellier, m :
Mémoires de la Société Archéologique de Montpellier, 2e série, IX, 1er fasc., p. 3,
la première mention du nom de Montpellier dans un document est de 986. C'est
une concession en bénéfice héréditaire faite au premier des Guillems, par le comte
de iMauguio du terroir dit « le Mont Peyiier » (in termino la monte Pestelario).
Voir .aussi : Louis-J. Thomas, Note sur l'Origine de Montpellier, in : Cahiers
d'Histoire et d'Archéologie, Nîmes, 1931, et du même auteur : Montpellier Ville
Marchande, Montpellier, 1932, in-8°. REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE 220
château seigneurial, puis se bâtit une première enceinte fortifiée
entourant le sommet et le penchant oriental de la plus élevée des
deux collines.
Pour la ville naissante se créa bientôt un nouvel élément de pros
périté. Les Guillems, seigneurs de Montpellier, possédaient dans le
voisinage le château de la Palud, ou de Lattes, près de l'embouchure
du Lez; sur la lagune voisine, accédant à la mer par des graus favo
rables, ils aménagèrent un port. Par son commerce, celui-ci donna
aussitôt un rapide développement à la jeune cité dont les habitants,
établis maintenant des deux côtés du chemin Roumieu, se mirent
en 1180 à l'abri d'une enceinte plus large. Ce fut la « Commune
Clôture » qui englobait deux seigneuries, celle de Montpellier et celle
de Montpelliéret, les Guillems tenant la première en fief de l'évêque
de Maguelone, seigneur de la deuxième.
Telle fut l'origine de Montpellier.
Pourvus de débouchés, assurés de leur sécurité, les marchands
montpelliérains obtinrent, dès l'aube du XIIIe siècle, une charte
communale octroyée le 15 août 1204 par Pierre II, roi d'Aragon, qui
venait d'épouser Marie de Montpellier, héritière des Guillems. Désor
mais, jusqu'à la fin du Moyen Age, Montpellier restera une répu
blique marchande aussi prospère que la plupart des riches com
munes italiennes ou flamandes.
Montpelliéret et Montpellier passeront successivement, en 1293 et
en 1349, dans le domaine de la couronne de France. La cité gardera
néanmoins ses libertés à peu près intactes, l'événement servira
même à sa fortune en donnant une nouvelle orientation à son
commerce.
Le roi de France, en effet, ne négligera rien pour favoriser la pros
périté du commerce de Montpellier. Avant même de l'incorporer
d'une façon définitive à son domaine, il lui consentira déjà d'im
portants

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