La pharmacie à Montpellier avant les statuts de 1572 (suite et fin) - article ; n°87 ; vol.22, pg 321-363
45 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La pharmacie à Montpellier avant les statuts de 1572 (suite et fin) - article ; n°87 ; vol.22, pg 321-363

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
45 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1934 - Volume 22 - Numéro 87 - Pages 321-363
43 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Louis Irissou
La pharmacie à Montpellier avant les statuts de 1572 (suite et
fin)
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 22e année, N. 87, 1934. pp. 321-363.
Citer ce document / Cite this document :
Irissou Louis. La pharmacie à Montpellier avant les statuts de 1572 (suite et fin). In: Revue d'histoire de la pharmacie, 22e
année, N. 87, 1934. pp. 321-363.
doi : 10.3406/pharm.1934.10059
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1934_num_22_87_10059'i-
REVUE .D'HISTOIRE
DE LA PHARMACIE
N° 21 - Septembre 1934 E
Lia pharmacie à Montpellier
avant les statuts de 1572
(Suite et fin.)
.III
DE 1500 A Î572
Arrêtés dans leur effort de rénovation professionnelle, les apothi
caires montpelliérains se trouvent, au début du XVP siècle, dans une
situation singulièrement précaire.
Leur projet de statuts n'a pas été approuvé par le roi Charles VIII
et si la Caritat les groupe encore, c'est un lien bien fragile qui ne
tardera pas à être rompu lorsqu'en 1539 l'ordonnance de Villers-
Cotterets interdira, dans tout le royaume, les confréries d'artisans et
de gens de métier.
Chose grave, dans cette désorganisation, leurs intérêts sont oppos
és à ceux de l'Université de Médecine de Montpellier qui a déjà l'ap
pui du pouvoir royal. Comme les autres métiers libres montpelliér
ains, celui d'apothicaire est obligé de se transformer en métier cont
rôlé, et, sous le prétexte qu'il s'agit ici de sauvegarder la santé pu
blique dont elle estime avoir la garde, l'Université de Médecine en
tend exercer elle-même le contrôle qui sera institué.
Dans cette Université, nous avons vu l'un des maîtres, le chance-
22 322 revue d'histoire de la pharmacie
lier, arriver peu à peu à prendre une influence prépondérante au dé
triment de l'évêque de Maguelone à qui ne sont laissées que des pré
rogatives honorifiques. Au point où nous en sommes, des chanceliers
habiles et énergiques vont s'efforcer de concentrer en leurs mains
toute l'autorité jusque-là dispersée et répartie entre les divers memb
res de la corporation médicale.
Puisqu'ils arrivent à dominer docteurs royaux, docteurs ordi
naires, licenciés, bacheliers et simples écoliers c'est-à-dire toute
l'Université de Médecine les chanceliers ne peuvent souffrir de
ne pas avoir la haute main sur ceux qu'ils considèrent comme de
simples auxiliaires du corps médical. Aussi vont-ils chercher, non
sans obstination, à contrôler les chirurgiens et les apothicaires.
Sans répit, ces derniers vont, en particulier, être harcelés par des
arrêts de justice de plus en plus sévères provoqués par l'action de
l'Université de Médecine en voie d'unification. Ce ne seront que
requêtes, assignations, injonctions, procès toujours renaissants que
rien ne semble devoir arrêter. Les troubles si violents causés dans
la ville de Montpellier par la Réforme ne paraissent pas avoir dis
trait les chanceliers dans la poursuite de leurs desseins. Le déve
loppement de la guerre religieuse ne porte pas obstacle au dévelop
pement de la lutte pour l'hégémonie médicale.
Tout cependant doit avoir une fin. C'est lorsque, dans la cité
couverte de ruines, le désordre est arrivé à son comble, en 1572
l'année de la Saint-Barthélémy , qu'intervient, après trois quarts
de siècle, un accord entre médecins et apothicaires.
Dans l'étude de ce conflit, nous allons essayer de définir les buts
que se propose l'Université de Médecine; nous examinerons ensuite,
à leur date, les actes de la procédure engagée en nous efforçant de
préciser les résultats obtenus par ces moyens juridiques. Il convient
cependant, pour permettre une meilleure compréhension du débat,
de procéder tout d'abord à la présentation des principaux protagon
istes. La plupart sont obscurs, mais certains ont quelque noto
riété et ne sont point sans importance. Dans tous les cas, il n'est LA PHARMACIE A MONTPELLIER DE 1500 A 1572 323
pas indifférent de connaître les personnages qui, dans la longue
compétition que nous allons rapporter, ont, des deux côtés, mené
le jeu.
Les apothicaires de la fin du XV* siècle dont nous avons déjà
évoqué les figures ont, pour la plupart, disparu dans les pre
mières années du siècle suivant. Seuls les plus jeunes, Jehan Bouys-
sou (ou Buisson) et Claude Roche, se retrouvent encore vers 1525
et 1529. Sauf Claude Vigourous dont nous trouvons le fils Pierre
comme consul du métier en 1508 aucun d'eux ne semble avoir
eu pour sucesseur un de ses enfants t80) .
De ceux qui leur ont succédé, nous ne savons pas grand chose :
le plus souvent nous ne connaissons guère que des noms. Nous en
avons relevé plus de soixante. Nous allons, parmi eux, mentionner
les plus marquants ou, du moins, ceux qui ont laissé quelques traces
dans les documents contemporains (81).
Grâce au médecin bâlois Félix Platter, nous possédons sur Lau
rent Catalan, ou Catelan, des détails précis et savoureux (82). Lors
qu'il était écolier en médecine à Montpellier, Platter logeait chez
Catelan et, dans son journal, il nous donne une peinture curieuse
de ce vieil apothicaire vivant petitement dans son étroite maison
de la place des Cévenols, malgré l'importance de sa boutique où
travaillaient à ses côtés quatre ou cinq serviteurs. Estimé pour sa
probité, Catelan avait été choisi en 1558 pour tenir les comptes de
l'Université de Médecine (S3). Il n'était pas de souche montpelliér
aine. Originaire d'Alcolea de Cinca au royaume d'Aragon, venu à
<80) Archives municipales de Montpellier, BB A, Reg. des élections consulaires
de 1352 à 1558, <et GG, livre des consuls de métier, 2* portef. (1499-1537), passim.
(81) Ibid, et Compoix du XVI* s., passim.
(82) Félix et Thomas Platter à Montpellier, publication de la Société des Bi
bliophiles de Montpellier, Montp., Coulet, 1892, 1 vol. in-8°.
(83) Archives de la Faculté de Médecine de Montpellier, S 8, f° 27 r°. 324 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
Montpellier dans les premières années du XVP siècle avec son père
qui était, peut-être, ce Michel Catalan poivrier en gros dont on
trouve la trace en 1505 et 1511, Laurent Catelan appartenait à cette
secte des Marrans dont nous avons déjà parlé. En 1551, il obtint du
roi Henri II des lettres de naturalisation. Ses descendants continuè
rent jusqu'au milieu du XVIP siècle la profession paternelle : Jac
ques, son fils, qui avait étudié à Strasbourg et à Bâle, exerçait en
1566 et en 1572; après lui vint Laurent son petit-fils. Ce dernier,
dont la vie agitée a été étudiée par François Gay, est le plus connu
de la lignée; il est célèbre par ses publications et aussi par sa
fameuse démonstration de la thériaque dont il a été question
plus haut.
Vers 1565, Jacques Guilhard, dit de Paris, prit la suite de la bou
tique paternelle. Il succédait à Jehan, successeur lui-même de Nicolas
dont le père Jacques, originaire sans doute de Paris, s'était établi
à Montpellier, sixain Saint-Firmin, au début du XVP siècle. On trouve
sur les compoix les traces d'un Estienne et d'un Bertrand Guilhard,
qualifiés aussi d'apothicaires, mais qu'il ne nous a pas été possible
d'identifier.
François Montchal était originaire d'Annonay, en Vivarais; il
obtint droit de cité à Montpellier le 7 janvier 1555 par un acte
d'habitanage où il est qualifié de marchand-apothicaire. Il épousa
Marguerite Barrière, fille d'un poivrier en gros, et adhéra à la
Réforme. Sa boutique était tout d'abord à la place des Cévenols; il
semble l'avoir transportée ensuite dans la rue Dorée, aujourd'hui
rue de la Loge, où, après sa mort survenue en 1574, sa veuve la
fit gérer pendant vingt-cinq ans environ par des « serviteurs ». Un
de ceux-ci fut Magnol, venu, lui aussi, d'Annonay et qui fonda une
dynastie célèbre commençant par des apothicaires pour finir par
des médecins parmi lesquels le grand botaniste Pierre Magnol. Les
fils de François Montchal entrèrent dans la judicatur

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents