« La PME en devenir dans un monde en mutation ». Le colloque des Trois-Rivières  ; n°1 ; vol.32, pg 110-118
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Revue d'économie industrielle - Année 1985 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 110-118
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Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 112
Langue Français

Extrait

Laurent Creton
« La PME en devenir dans un monde en mutation ». Le colloque
des Trois-Rivières
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 32. 2e trimestre 1985. pp. 110-118.
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Creton Laurent. « La PME en devenir dans un monde en mutation ». Le colloque des Trois-Rivières. In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 32. 2e trimestre 1985. pp. 110-118.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1985_num_32_1_2148La P.M.E, en devenir dans un monde en «
mutation »
Le colloque de Trois-Rivières
Laurent CRETON
Université de Paris XIII
Le Colloque de Trois-Rivières des 3, 4 et 5 octobre 1984 (1) s'est proposé de
faire le point sur la place, le rôle et le devenir des PME confrontées aux comp
lexes et profondes transformations de leur environnement.
Cette rencontre internationale correspond ainsi au surcroît d'intérêt et de soll
icitude dont bénéficie ces derniers temps la petite et moyenne entreprise. Les grands
espoirs fondés sur la PME pour relever les défis que font naître les processus de
mutation, et en tirer parti, appellent en effet le développement d'analyses qui puis
sent clarifier des problématiques en proie au déploiement des vulgates.
Le Colloque, qui a bénéficié des apports de travaux réalisés dans plusieurs
pays (2), a permis la difficile et nécessaire confrontation entre analyses économi
ques des mutations et analyses gestionnaires de la PME. C'est sans doute sur ce
point essentiel qu'il apporte la contribution la plus remarquable. En effet, la plu
part des communications ont montré le souci de leurs auteurs de mieux articuler
des apports disciplinaires variés à l'analyse des transformations organisationnel-
les, notamment grâce à la fonction médiatrice de l'analyse stratégique.
Le choix d'un travail en panels, et le découpage thématique (3) ont en outre
facilité le développement et la structuration de zones de passage.
S'appuyant sur les communications et les débats du Colloque, cette note ne peut
certes prétendre proposer une synthèse générale de travaux très riches et nombreux,
(1) Le Colloque « La PME en devenir dans un monde en mutation » fut organisé par le LAPEDIM,
avec la collaboration de l'ADEFI, de l'APRODI, du CRIPEME (France) ; du CIFE, de la FCEI
(Québec).
(2) Canada, États-Unis, France, Pologne (la liste des communications est présentée en annexe).
(3) — L'économie en mutation
— Les impacts sur les PME
— Réactions et comportements des PME
— Les émergements et les adaptations
— Vers un environnement favorable aux PME.
110 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 32, 2ème trimestre 1985 mais se compose de courts éléments de compte-rendu et de réflexion concernant
les principales problématiques à partir desquelles les échanges se sont organisés.
I — CRISE ET MUTATIONS PRODUCTIVES
Les analyses de ce que l'on appelle couramment « la crise » se sont surtout con
centrées sur le système productif, soulignant qu'elle se noue principalement au
niveau des choix d'investissement qui déterminent emploi, qualification, et comp
étitivité des combinaison productives.
La « mésaccumulation » résulte en effet de multiples déséquilibres dans la répar
tition des investissements : entre secteurs, régions, investissements publics et pri
vés, P.M.E. et grandes entreprises, capital technique et qualifications de la main-
d'œuvre, etc. Pour la P.M.E. notamment, l'horizon trop court de planification
et la myopie concurrentielle accroissent les risques de mésaccumulation.
C'est alors la sélection concurrentielle qui dégage par élimination les formes
compétitives d'accumulation qui peuvent ensuite être appropriées et développées
par des ensembles productifs plus puissants. Les P.M.E. participent donc en pre
mière ligne à l'expérimentation en situation réelle de nouvelles formes d'organi
sation productive.
Les dimensions socio-technologiques des mutations
Dans l'analyse des mutations, c'est la dimension technologique qui a bénéficié
de la plus grande attention. Le développement de technologies nouvelles peut en
effet créer de nouveaux espaces d'action autonome pour la petite structure ; créa
tion, conception, production compétitive en petites séries, réparation, artisanat
d'activités jusque là réservées à des spécialistes, etc.
Mais les mythologies technologistes furent maintes fois, sous différentes for
mes, dénoncées. Les technologies capitalisent des savoir-faire au sein de systèmes
qui peuvent certes offrir de nouveaux services individualisés, mais qui sont pour
la plupart fermés, protégés par leur complexité, les normes et verrous visant à
assurer le contrôle du capital technologique détenu le plus souvent par une grande
société.
En outre, malgré les baisses de coût des matériels, les rendements décroissants
que l'on observe en informatique (4) (les entreprises étant confrontées à la com-
plexification de leur environnement (5) et aux surcoûts de la « réactique ») con
tribuent à mettre en évidence le caractère réductionniste et incertain des perspect
ives de « sortie informatique de crise ».
(4) Le Modèle SPRINT établi par IBM, par exemple, montre que la productivité du matériel info
rmatique a chuté de plus de 50 % en l'espace de 5 ans.
(SPRINT : Session de Planification de la Ressource Informatique, IBM France, septembre 1983).
(5) Eléments de complexification de l'environnement de l'entreprise : intensification de la concurrence,
mondialisation des stratégies, accélération technologique, renforcement des impératifs de qualité,
multiplication des réglementations, etc.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 32, 2ème trimestre 1985 111 si pour affronter la crise les sociétés développées disposent d'une pléthore Et,
d'innovations technologiques, elles restent mal préparées à leur gestion, et ne par
viennent pas à concevoir et diffuser des innovations sociales qui soient en mesure
de donner aux potentiels technologiques toute leur portée salutaire, ni à résoudre
le dilemme rentabilité/débouchés.
Les mutations industrielles ne peuvent en effet être porteuses de solutions que si
émergent dans le même temps de nouveau modes de régulation économique et
sociale.
Bien des analyses convergent pour montrer que le développement de l' auto
organisation dans l'entreprise, combiné à l'élaboration de réseaux tissés entre de
petites unités solidaires, peut constituer une des bases pour l'établissement de ces
nouvelles formes de régulation.
P.M.E. et nouvelle organisation productive
Dans l'actuelle phase de mutation socio-économique, c'est principalement l'adap
tation de l'appareil productif qui est à l'ordre du jour. Ce sont les entreprises qui
supportent l'exigence de rationaliser et de rendre flexible une organisation pro
ductive rigidifiée par certains aspects de la mise en œuvre du fordisme en période
de forte croissance.
La mutation de l'appareil productif et de l'organisation de l'entreprise s'accom
pagne d'un impératif croissant d'utilisation plus intensive et adaptable des fac
teurs productifs. C'est à ce niveau que le rôle des P.M.E. s'avérerait essentiel.
La P.M.E. peut en effet constituer une laboratoire de nouvelles formes de mana
gement qui, s'inspirant de certaines prescriptions de l'Ecole des Relations Humain
es, visent le développement des capacités individuelles et collectives, et ainsi une
plus grande autonomie et responsabilité dans le travail. Cette autonomisation se
trouve coordonnée par l'inscription des pratiques dans une culture d'entreprise
stimulante, et le développement de nouvelles formes de leadership et de
coopération.
Ce processus pourrait bien constituer une nouvelle étape pour l'organisation
productive, au sein de laquelle la P.M.E., insérée dans un environnement en émer
gence industrielle, serait le prototype des restructurations en cours.
Plusieurs travaux insistent sur la consilidation et l'extension des champs d'acti
vité de la P.M.E. Leur bonne tenue relative dans les secteurs traditionnels de biens
de consommation, leurs capacités d'adaptation à l'évolution de la demande, sur
tout pour celles situées à proximit

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