La poésie patriotique en France dans les temps modernes

Charles Félix Lenient

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Extrait

LA
POÉSIE PATRIOTIQUE
EN FRANCEOUVRAGES DU MÊME AUTEUR
PUBLIÉS DANS LA BIBLIOTHÈQUE VARIÉE
PAR LA LIBRAIRIE HACHETTE & C''
satire en France au moyen âge; 4^ édition. 1 vol.La
Ouvrage couronné par l'Académie française.
France, ou la littérature militanteLa satire en au xvi^ siècle
;
3^ édition. 2 vol.
comédie en France au XVIIIc siècle. 2 vol.La
patriotique en France au moyen âge. 1 vol.La poésie en France. XVP et XVI^ siècles. 1 vol.La poésie
Prix de chaque volume, broché 3 fr. 50
7008-94.— CoRBEiL. Imprimerie Crétêr- n
POÉSIE PATRIOTIQUE
EN FRANCE
DANS LES TEMPS MODERNES
CHî'^LENIENT
PROFESSEUR A LA FACULTÉ DES LETTRES DE PARIS v \(^
X-^\
TOME SECOND
XVIII^ ET XIX^ SIÈCLES
t)L
PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE et G'«
BOULEVARD79, SALNT-GERMAIX, 79
1894
Droits de propriété et de traduction réservést.xLA
FRANGEPATRIOTIQUE ENPOÉSIE
LES TEMPS MODERNESDANS
CHAPITRE I
LE XVIIP SIECLE ET LA REGENCE
— La question d'argent Law et son systèmeL'esprit nouveau. :
— —Noëls et vaudevilles de la Régence. Les Philippiques de
— cardinal Dubois. — Voltaire laLagrange-Ghancel. Le à
—Bastille : les J'ai vu. Le poète national : la Henriade : Esprit
— —du poème, L'épopée artificielle. Comparaison avec
—l'Enéide, la Pharsale, les Trar/iques. Le merveilleux, les por-
traits, les récits, le pathétique. —Dénouement.
1
xvii^ siècle, se prolongeant et débordant avec son roiLe
sur Làge suivant, venait de finir au milieu des calamités
amertumes de la défaite rachetéesde la guerre et des par
une tardive victoire, celle de Denain; entre les afîres de la
banqueroute et les pratiques d'une dévotion morose. Le
siècle nouveau s'ouvrait par la joie de la paix reconquise,
des plaisirs renaissants, de l'abondance retrouvée un mo-
apparence, la banquement, en avec de Law, parmi les
ivresses et les folies de la Régence.La France est redevenue
le pays où l'on chante.
II. 12 LA POÉSIE PATRIOTIQUE EN FRANCE.
Est-ce à dire que la poésie, veuve de Molière, de Racine,
de La Fontaine et même de Boileau, ait repris son ancien
lustre? Non, tant s'en faut. Gampistron et Crébillon, sur le
théâtre, semblentde faiblesombres pour remplacer Racine
et Fablrs philosophiquesCorneille : les de Lamotte-Houdard
sont loin de nous rendre les vers exquis du Bonhomme qui
ravissait Mme de Sévigné : les dernières grâces de la Muse
badinefolâtre et expirent au milieu des orgies du Temple,
dans la société des Vendôme, avec La Fare et Ghaulieu.
Tout l'espoir du Parnasse français, ainsi qu'on disait
reposer suralors, va la tète d'un adolescent, d'un jeune
échappé de collège dont le nom remplira le monde, quand
le fils du notaire Arouet s'appellera M. de Voltaire.
Le nouveau règne, à ses débuts, offre l'aspect d'une dé-
bandadeou d'une comédie. D'où vient-on? de Saint-Denis ou
de la Gourtille? On ne saurait le dire. Un sentiment que
inspiréLouis XIV avait ouimposé à tous, au dedanscomme
au dehors, par le prestige de son nom et par l'énergie de sa
volonté, le respect, a disparu avec lui. Aux manifestations
qui ont fait des funérailles du grandirrévérencieuses, roi
véritable charivari, succèdent d'autres scandales, quiun
annoncent une rupture éclatante avec le passé. Le duc
ded'Orléans, peu soucieux des prescriptions son oncle,
demande au parlement d'annuler les dispositions testa-
mentaires du feu roi : tous deux semblent prendre plaisir
désobéissance envers volonté souve-à faire acte de cette
raine, qui a tout écrasé sous elle pendant si longtemps.
Louis XIV avait institué un conseil de régence où entraient,
ligne son bâtard bien-aimé, le duc du Maine,en première
et ses confidents intimes, les ducs de Villeroi, d'Harcourt,
de Bezons, etc. Le régent chargé de la tutelle du jeune roi,
avoir rendu pour la forme, au parlement, le droit deaprès
contrôle et de remontrance qu'il lui enlèvera bientôt, après
simulacre de conseils multiples d'aprèsavoir constitué un
plan de Fénelon et de Beauvilliers, finit par saisir lele
gouvernail, pensant qu'il suffirait de lui et de son précep-
de chambre Dubois, travesti en premierteur ou valet mi-
pour tout diriger.nistre,
Ge cardinal de pacotille, revêtu de lapourpre de Richelieu
occupant sans vergogne le siège de Fénelonet de Mazarin,