La politique et la force - article ; n°3 ; vol.7, pg 513-530
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Description

Revue française de science politique - Année 1957 - Volume 7 - Numéro 3 - Pages 513-530
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Raymond Polin
La politique et la force
In: Revue française de science politique, 7e année, n°3, 1957. pp. 513-530.
Citer ce document / Cite this document :
Polin Raymond. La politique et la force. In: Revue française de science politique, 7e année, n°3, 1957. pp. 513-530.
doi : 10.3406/rfsp.1957.392427
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1957_num_7_3_392427La Politique et la Force
RAYMOND POLIN
PARLER
tes de ne sant tion trainte contre capables humaine comme trument hommes et un sèque fications essayer dans quand tres application en Elle termes initiative accomplit prend biens calculer fait Mais Même et uvre affecte de forces sur un ensemble interviennent Le fondamentaux ni diffuse la sur physique intrusion liberté en le présent ce et avec discours de teleologie elle pas parole vie choc dans état des désir de défendre sans lui plus le la qui passions le en exerce assistance ou toujours apparaît plus la Fédération dans donnant même article êtres un est par pur commune termes ou et des force contre le sur de du souvent la immanente précisément cadre moins fait le immédiat définition humains ou la une conduites capables le nature fait crainte plus la va dans tantôt mouvements est de été philosophie un internationale intégrité moyen une de force forme des certaine politique Unesco naturel mesure rédigé rationnellement toujours possible sens science la valeurs un elle techniques comme par forme et poussée en capables ne une cadre dans humaines en le intégrer et particulier avec quantité la définir comporte du de physique vue plus ou assez et la des une tentation mais toute le contrainte politique réaliser corps la les force est du humain Sociétés de naturel les non-humain et nature pensée la paradoxal déplacements projet énergie sur leurs les parler son plus au ni portée de est un pression ou est conduites signification de des delà désirs politique abstraction non un physique en dans qui cyniques actes système travail la admise leur Philosophie êtres politique tant sévices menace qui puisque effet pas Dictionnaire est de pourquoi diffuse outil homme et en conduite une projet se la Parmi son servitude que sur de sensibles du Vouloir fonction attentat abord déploie parole intrin priva tantôt crain et signi point au dres- force agis ins trac dans con non- est dû elle mis des les et
513 Raymond Polin
sage aux méthodes les plus subtiles de éducation la
limite même éducation dispensée de bonne foi implique un
recours irréductible la force autorité de éducateur même fon
dée en raison étant pas exempte un pouvoir minimum inti
midation ou influence
ailleurs même elle prend une allure brutale la force
politique est pas toujours physique et matérielle elle est parfois
spirituelle que signifient en effet le mensonge systématique la
falsification des informations la propagande érigée en moyen de
contrainte et asservissement sinon un refus de justifier un pou
voir politique par des raisons par appel des valeurs communes
et au moyen une discussion refus qui représente un emploi effec
tif de la force
Dans tous les cas usage de la force interrompt effort de jus
tification ou de persuasion et introduit un antagonisme une situa
tion de lutte ouverte ou virtuelle et remplace une confrontation
entre des raisons ou des valeurs par un choix imposé entre des
raisons ou des valeurs une part le risque de la souffrance et de
la vie autre part Car est le risque de la vie qui est en der
nière analyse le critère de usage de la force et de refus en refus
le dernier risque auquel se trouve soumis celui qui subit une
épreuve de force
Cependant qui dit force ne dit pas pour autant violence Car
idée de force est si neutre et indifférente elle exclut en rien
un usage légitime de la force emploi qui en est fait conformé
ment aux prescriptions des lois par une autorité reconnue Pour
la même raison la force simple instrument simple moyen peut
être employée en dehors ou en dépit de toute loi contre la loi
Nous réservons ce second usage le nom de violence considérée
par conséquent comme un particulier de la force Et nous
nous attacherons surtout la force employée dans le cadre de
Etat usage de la force entre les Etats posant de tout autres
problèmes
Dans ordre politique la force apparaît ainsi comme le moyen
instrument par lequel un individu ou un groupe agit sur un
autre individu ou sur un autre groupe) soit pour lui imposer ses
valeurs le soumettre son influence ou unir son sort soit pour
refuser les valeurs autrui résister ses entreprises et ses com
mandements On pu même se demander avec Max Weber si la
force ne constituait pas une médiation fondamentale entre les hom
mes et même le lien caractéristique de toute communauté politique La ùè et la Force
La force élément non-humain serait-elle le principe et le seul fon
dement des communautés humaines politiques On aper oit le
scandale et la tentation que peut susciter une telle remarque En
fait est autour du problème elle pose que la tradition philo
sophique au sein de laquelle on ne peut distinguer légitime
ment une tradition fran aise aux caractères spécifiques et auto
nomes est concentrée pour définir la force et son rôle dans la
vie politique La force suffit-elle assurer existence une com
munauté politique La force est-elle nécessaire existence une
communauté politique ou celle-ci peut-elle en passer On voit
que ce est pas le sens de la force mais le sens de son usage
politique qui est en question Nous essayerons de le situer par
rapport ces deux positions extrêmes
Si la force est suffisante
pour assurer existence une communauté politique
Platon par la bouche de Calliclès par celle aussi de Thrasy-
maque une fois pour toutes montré comment il pouvait être
soutenu que la force formait le principe unique et suffisant de la
justice en général et des rapports politiques entre les hommes en
particulier Il ne faut point se lasser de revenir lui
Dans opposition entre ce qui est par nature et ce qui est selon
la loi et la justice Calliclès voit oeuvre perverse des faibles et de
la multitude vile empressés protéger leur médiocrité en rame
nant tous les hommes leur niveau misérable Mais la vraie nature
du juste dans la cité est être selon la nature obéir la loi
de la nature et ce qui dans la nature fait la loi Or la nature
chez homme tout comme chez les animaux identifie avec la
puissance physique et avec tout ce qui comme les passions et les
désirs exalte et en renforce les manifestations Pour vivre selon
la nature et la justice il faut nourrir en soi les plus fortes pas
sions et chercher de tout son courage et de toutes ses forces les
satisfaire La justice est rien autre que intérêt et utilité du
plus fort Alors seulement la force naturelle et la justice coïncident
et sont en mesure assurer le bonheur est-à-dire la satisfaction
des désirs en même temps que la vertu usage cou
rageux une force excellente
515 Raymond Polin
On voit donc quels sont ies pr ncipes de Ia doctrine de Call
clès la nature est définie comme un ordre de forces les hommes
sont considérés comme des individus est-à-dire comme des cen
tres de force et traités au même titre que les animaux les seuls
rapports possibles entre eux sont des rapports de force définissant
des situations de lutte ou leur rséultat les rapports de force qui
sont conformes ordre de la nature suffisent déterminer des
rapports de droit
état de nature tel il est défini sous une forme limite en
particulier par Thomas Hobbes répond ces présuppositions et
décrit un état dans lequel chaque individu humain réduit un
système de forces désirs craintes et pouvoirs physiques entre
en contact avec autres individus que par la lutte dans une guerre
de chacun contre chacun Il ne agit sans doute que une expé
rience conceptuelle mais elle exprime au moins la conviction pro
pre Hobbes que là où la force règne seule entre les hommes
il existe ni société ni communauté politiques est tout un pour
lui) les formations sociales stables les plus élémentaires et les plus
apparemment naturelles groupe familial soumission un
esclave un maître ne sont elles-mêmes pas possibles Là où
jouent seules les forces individuelles dans leur désordre absolu
état équilibre qui tend établir on songerait une sorte de
mouvement brownien exclut toute stabilité naturelle dans les rap
ports entre les individus tout ordre selon la nature et par consé
quent toute justice tout droit fondé en nature
Si on exploitait et développait systématiquement la fa on
de Hobbes

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