La population de la Hongrie au XXe siècle : le mouvement naturel de la population - article ; n°3 ; vol.5, pg 133-177
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Description

Revue de l'Est - Année 1974 - Volume 5 - Numéro 3 - Pages 133-177
The Population of Hungary in the Twentieth Century.
The study is deyided into three parts, which cover respectively the natural movement of population, the migrations and the population structure. This summary concerns the first chapter dedicated to the «Natural movement of population ».
The preliminary investigations of the natural movement of population focus on the differentials observed among the vital statistical rates of the various ethnic and religious groups in the Empire of the Holy Crown, before the First World War. Multiple correlation models with high significance levels show, that the variations in the mortality rates, — apart from the differring age structures — , were due to the differences in education measured by litteracy. The multiple regressions have also detected, that poverty did not impede the increase of family size, but apparently the poor considered their children as assets, and that the differences in natality rates cannot be explained by economic variables alone, but they require religious factors as well.
Starting with the net reproduction rate of the Empire of the Holy Crown, not calculated before, the section on reproduction follows the changes in this measure in Hungary in conjunction with the alterations of the population policies pursued by the various governments in Buda-Pest throughout the XXth Century.
The more detailed examination of the mortality reveals, that rapid improvements of the age specific mortality rates started in the interwar period and only continued after the Second World War, when the amelioration of these figures have slowed down among the infants younger than a year, and also in the group older than 60. The statistics of the causes of deaths displays the rapid elimination of the infectious diseases and the lethality of the illnesses of the respiratory and digestive systems starting with the 1920's. This has opened the way, — as in most developed countries — , to the increase in the importance of the mortality from heart diseases and from cancer, on which the control did not improve. This has been accompanied more recently by the quick multiplication of accidents and suicides.
As far as the factors influencing fertility are concerned, in the whole history of Hungary the proportion of spinsters and bachelors was probably the highest in the 1920's. In the interwar period divorciality declined, but it has grown very rapidly after 1945. To ease socio-economic tensions, abortions were allowed some months before the uprising in Hungary in 1956, and since then, for the following 18 years, the abortions became practically the only mean to control the number of births, numbering more, than the new infants born each year. The age specific fertility rates show, that women above 35 nearly ceased to have babies, and the age group of 30-34 have not children more frequently, than the teenagers. Population policies seem to affect only the women in their twenties. The parity progression ratios reveal, thay the paid maternity leaves introduced more or less parallel with the New Economic Mechanism in 1967 helped only to augment the proportions of the first and the second children, but they left the higher births orders unaffected (with the exception of the exceptionally large families). The a2, the probability of having a third child after a second one, has sunk to 27 %, a figure never observed elsewhere, while its recovery is undispen- sable to secure the replacement level of the population.
L'étude est divisée en trois parties qui concerneront respectivement les mouvements naturels de la population, les migrations et la structure de la population. Il s'agit ici du chapitre I consacré au mouvement naturel de la population.
Les études concernant le mouvement naturel de la population sont d'abord centrées sur les différences observées entre les taux de natalité, de mortalité, etc., enregistrés dans les divers groupes ethniques et religieux du Royaume de la Sainte Couronne avant la première guerre mondiale. Des modèles à corrélation multiple, au degré de signification élevé, montrent que les variations des taux de mortalité — sans tenir compte des différentes structures par âge — étaient dues aux niveaux variables d'éducation des populations concernées, mesurés par l'alphabétisation. Les régressions multiples ont également fait apparaître que la pauvreté n'empêchait pas l'accroissement de la dimension des familles et que les couches défavorisées tendaient à considérer leurs enfants comme des atouts. On constate encore que les variables économiques ne peuvent à elles seules expliquer les différences de taux de natalité mais qu'il faut également recourir aux facteurs religieux.
La partie consacrée à la reproduction débute avec l'indication du taux net de reproduction, jamais calculé auparavant pour le Royaume de la Sainte Couronne, et analyse les variations de ce taux en Hongrie en rapport avec les politiques de population suivies par les autorités de Buda-Pest au cours du XXe siècle.
Une étude plus détaillée de la mortalité révèle que les taux de mortalité par âge ont commencé à s'améliorer rapidement au cours de l'entre-deux-guerres et plus lentement après la seconde guerre mondiale, notamment en ce qui concerne les enfants de moins d'un an et les personnes de plus de 60 ans. Les statistiques sur l'origine des décès montrent l'élimination rapide des maladies infectieuses et le caractère de plus en plus meutrier des maladies du système respiratoire et digestif à partir des années vingt. Cette évolution a ouvert la voie, comme dans la plupart des pays développés, à l'accroissement de la mortalité due aux maladies de cœur et aux cancers, dont le contrôle ne s'est guère amélioré. Ce phénomène s'est accompagné récemment d'une multiplication des accidents et des suicides.
En ce qui concerne les facteurs influant sur la fécondité, la proportion la plus élevée d'hommes et de femmes célibataires dans toute l'histoire de la Hongrie a probablement été enregistrée au cours des années vingt. La divorcialité se réduisit entre les deux guerres pour augmenter très rapidement après 1945. Quelques mois avant le soulèvement de 1956, l'avortement fut autorisé en Hongrie pour relâcher les tensions socio-économiques. Depuis, et pendant les dix-huit années suivantes, il est devenu pratiquement le seul moyen de contrôle des naissances dont il dépasse le nombre chaque année. Les taux de fécondité par âge montrent que les femmes de plus de 35 ans cessent à peu près toutes de procréer et que les 30-34 ans n'enfantent pas plus fréquemment que les femmes très jeunes. La politique en matière de population semble n'affecter que les femmes qui ont vingt et quelques années. Les taux de probabilité d'agrandissement des familles font apparaître que les congés payés de maternité, introduits plus ou moins en parallèle avec le Nouveau mécanisme économique de 1967, ont seulement contribué à accroître le nombre relatif des premier et second enfants mais guère au-delà (sauf dans les familles exceptionnellement nombreuses). La probabilité d'avoir un troisième enfant (a2) après le second s'est effondrée pour atteindre 27 °/o, un chiffre qui n'a été relevé nulle part ailleurs et dont l'accroissement est indispensable pour assurer le remplacement des générations.
45 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 65
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Eugène Csocsán de Várallja
La population de la Hongrie au XXe siècle : le mouvement
naturel de la population
In: Revue de l'Est. Volume 5, 1974, N°3. pp. 133-177.
Citer ce document / Cite this document :
Csocsán de Várallja Eugène. La population de la Hongrie au XXe siècle : le mouvement naturel de la population. In: Revue de
l'Est. Volume 5, 1974, N°3. pp. 133-177.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0035-1415_1974_num_5_3_1211Abstract
The Population of Hungary in the Twentieth Century.
The study is deyided into three parts, which cover respectively the natural movement of population, the
migrations and the population structure. This summary concerns the first chapter dedicated to the
«Natural movement of ».
The preliminary investigations of the natural movement of population focus on the differentials observed
among the vital statistical rates of the various ethnic and religious groups in the Empire of the Holy
Crown, before the First World War. Multiple correlation models with high significance levels show, that
the variations in the mortality rates, — apart from the differring age structures — , were due to the
differences in education measured by litteracy. The multiple regressions have also detected, that
poverty did not impede the increase of family size, but apparently the poor considered their children as
assets, and that the differences in natality rates cannot be explained by economic variables alone, but
they require religious factors as well.
Starting with the net reproduction rate of the Empire of the Holy Crown, not calculated before, the
section on reproduction follows the changes in this measure in Hungary in conjunction with the
alterations of the population policies pursued by the various governments in Buda-Pest throughout the
XXth Century.
The more detailed examination of the mortality reveals, that rapid improvements of the age specific
mortality rates started in the interwar period and only continued after the Second World War, when the
amelioration of these figures have slowed down among the infants younger than a year, and also in the
group older than 60. The statistics of the causes of deaths displays the rapid elimination of the
infectious diseases and the lethality of the illnesses of the respiratory and digestive systems starting
with the 1920's. This has opened the way, — as in most developed countries — , to the increase in the
importance of the mortality from heart diseases and from cancer, on which the control did not improve.
This has been accompanied more recently by the quick multiplication of accidents and suicides.
As far as the factors influencing fertility are concerned, in the whole history of Hungary the proportion of
spinsters and bachelors was probably the highest in the 1920's. In the interwar period divorciality
declined, but it has grown very rapidly after 1945. To ease socio-economic tensions, abortions were
allowed some months before the uprising in Hungary in 1956, and since then, for the following 18 years,
the abortions became practically the only mean to control the number of births, numbering more, than
the new infants born each year. The age specific fertility rates show, that women above 35 nearly
ceased to have babies, and the age group of 30-34 have not children more frequently, than the
teenagers. Population policies seem to affect only the women in their twenties. The parity progression
ratios reveal, thay the paid maternity leaves introduced more or less parallel with the New Economic
Mechanism in 1967 helped only to augment the proportions of the first and the second children, but they
left the higher births orders unaffected (with the exception of the exceptionally large families). The a2,
the probability of having a third child after a second one, has sunk to 27 %, a figure never observed
elsewhere, while its recovery is undispen- sable to secure the replacement level of the population.
Résumé
L'étude est divisée en trois parties qui concerneront respectivement les mouvements naturels de la
population, les migrations et la structure de la population. Il s'agit ici du chapitre I consacré au
mouvement naturel de la population.
Les études concernant le mouvement naturel de la population sont d'abord centrées sur les différences
observées entre les taux de natalité, de mortalité, etc., enregistrés dans les divers groupes ethniques et
religieux du Royaume de la Sainte Couronne avant la première guerre mondiale. Des modèles à
corrélation multiple, au degré de signification élevé, montrent que les variations des taux de mortalité —
sans tenir compte des différentes structures par âge — étaient dues aux niveaux variables d'éducation
des populations concernées, mesurés par l'alphabétisation. Les régressions multiples ont également fait
apparaître que la pauvreté n'empêchait pas l'accroissement de la dimension des familles et que les
couches défavorisées tendaient à considérer leurs enfants comme des atouts. On constate encore que
les variables économiques ne peuvent à elles seules expliquer les différences de taux de natalité mais
qu'il faut également recourir aux facteurs religieux.
La partie consacrée à la reproduction débute avec l'indication du taux net de reproduction, jamaiscalculé auparavant pour le Royaume de la Sainte Couronne, et analyse les variations de ce taux en
Hongrie en rapport avec les politiques de population suivies par les autorités de Buda-Pest au cours du
XXe siècle.
Une étude plus détaillée de la mortalité révèle que les taux de mortalité par âge ont commencé à
s'améliorer rapidement au cours de l'entre-deux-guerres et plus lentement après la seconde guerre
mondiale, notamment en ce qui concerne les enfants de moins d'un an et les personnes de plus de 60
ans. Les statistiques sur l'origine des décès montrent l'élimination rapide des maladies infectieuses et le
caractère de plus en plus meutrier des maladies du système respiratoire et digestif à partir des années
vingt. Cette évolution a ouvert la voie, comme dans la plupart des pays développés, à l'accroissement
de la mortalité due aux maladies de cœur et aux cancers, dont le contrôle ne s'est guère amélioré. Ce
phénomène s'est accompagné récemment d'une multiplication des accidents et des suicides.
En ce qui concerne les facteurs influant sur la fécondité, la proportion la plus élevée d'hommes et de
femmes célibataires dans toute l'histoire de la Hongrie a probablement été enregistrée au cours des
années vingt. La divorcialité se réduisit entre les deux guerres pour augmenter très rapidement après
1945. Quelques mois avant le soulèvement de 1956, l'avortement fut autorisé en Hongrie pour relâcher
les tensions socio-économiques. Depuis, et pendant les dix-huit années suivantes, il est devenu
pratiquement le seul moyen de contrôle des naissances dont il dépasse le nombre chaque année. Les
taux de fécondité par âge montrent que les femmes de plus de 35 ans cessent à peu près toutes de
procréer et que les 30-34 ans n'enfantent pas plus fréquemment que les femmes très jeunes. La
politique en matière de population semble n'affecter que les femmes qui ont vingt et quelques années.
Les taux de probabilité d'agrandissement des familles font apparaître que les congés payés de
maternité, introduits plus ou moins en parallèle avec le Nouveau mécanisme économique de 1967, ont
seulement contribué à accroître le nombre relatif des premier et second enfants mais guère au-delà
(sauf dans les familles exceptionnellement nombreuses). La probabilité d'avoir un troisième enfant (a2)
après le second s'est effondrée pour atteindre 27 °/o, un chiffre qui n'a été relevé nulle part ailleurs et
dont l'accroissement est indispensable pour assurer le remplacement des générations.population de la Hongrie au xxe siècle La
Eugène CSOCSÂN DE VÂRALLJA*
CHAPITRE I
Le mouvement naturel de la population
a) Observations préliminaires.- du début du XXe siècle à la première
guerre mondiale
Avant la première guerre mondiale, et notamment avant 1911, les
taux bruts de natalité et de mortalité étaient supérieurs en Croatie-Slavonie
par rapport au reste des territoires sous administration de la Sainte
Couronne. De ce fait, le taux d'accroissement naturel de la population
croate s'établissait aux environs de 13 %c, donc à un niveau supérieur
à celui du reste du pays qui évoluait plutôt autour de 11 %0 (voir
tableaux 1.1 (b-c)1.
Il est intéressant de noter que si les taux de natalité et de mortalité
relevés sur le territoire laissé à

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