La professionnalisation de la communication locale : un paradoxe ? - article ; n°64 ; vol.12, pg 75-89
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Réseaux - Année 1994 - Volume 12 - Numéro 64 - Pages 75-89
The professionalisation of local communication has resulted from internal mobilisation in local communities and external consecration in places of sociability and visibility. The ins- trumentalisation of communication first allowed communicators to assert their existence ; criteria of professionalism then evolved towards a functionalist definition of the profession ; today, the revival of citizenship warrants the existence of communication services. The main problem lies less in the modes of controling access to the profession, than in the legitimation and autonomisation of this activity with respect to elected representatives. In fact the identity of the milieu remains uncertain; the superposition of forms of communication and the dilution of local communication in public communication preclude a clear vision of this sector. Furthermore, professionalisation challenges the definition of the political profession by scrambling the borders between communication skills and political resources. Are communication professionals future political professionals ? This would not be the slightest of paradoxes.
La professionnalisation de la communication locale a résulté d'une mobilisation interne aux collectivités locales et d'une consécration externe dans des lieux de sociabilité et de visibilité. L'instrumentalisation de la communication a d'abord permis aux communicateurs d'affirmer leur existence. Les critères de professionnalisme ont ensuite évolué vers une définition fonctionnaliste du métier : la revitalisation de la citoyenneté justifie aujourd'hui l'existence des services de communication. Ce qui pose problème, ce sont moins les modes de régulation des accès à la profession que la légitimation et l'autonomisation de cette activité par rapport aux élus. Finalement, l'identité du milieu demeure incertaine. La superposition des registres de communication et la dilution de la communication locale dans la communication publique empêche d'avoir une vision claire de ce secteur. En outre, la professionnalisation remet en cause la définition du métier politique en brouillant les frontières entre les compétences en communication et les ressources politiques. Les professionnels de la communication, futurs professionnels de la politique ? Ce ne serait pas le moindre des paradoxes...
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 65
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monique Fourdin
La professionnalisation de la communication locale : un
paradoxe ?
In: Réseaux, 1994, volume 12 n°64. pp. 75-89.
Abstract
The professionalisation of local communication has resulted from internal mobilisation in local communities and external
consecration in places of sociability and visibility. The ins- trumentalisation of communication first allowed communicators to
assert their existence ; criteria of professionalism then evolved towards a functionalist definition of the profession ; today, the
revival of citizenship warrants the existence of communication services. The main problem lies less in the modes of controling
access to the profession, than in the legitimation and autonomisation of this activity with respect to elected representatives. In fact
the identity of the milieu remains uncertain; the superposition of forms of communication and the dilution of local communication
in public communication preclude a clear vision of this sector. Furthermore, professionalisation challenges the definition of the
political profession by scrambling the borders between communication skills and political resources. Are
professionals future political professionals ? This would not be the slightest of paradoxes.
Résumé
La professionnalisation de la communication locale a résulté d'une mobilisation interne aux collectivités locales et d'une
consécration externe dans des lieux de sociabilité et de visibilité. L'instrumentalisation de la communication a d'abord permis aux
communicateurs d'affirmer leur existence. Les critères de professionnalisme ont ensuite évolué vers une définition fonctionnaliste
du métier : la revitalisation de la citoyenneté justifie aujourd'hui l'existence des services de communication. Ce qui pose
problème, ce sont moins les modes de régulation des accès à la profession que la légitimation et l'autonomisation de cette
activité par rapport aux élus. Finalement, l'identité du milieu demeure incertaine. La superposition des registres de
communication et la dilution de la communication locale dans la communication publique empêche d'avoir une vision claire de ce
secteur. En outre, la professionnalisation remet en cause la définition du métier politique en brouillant les frontières entre les
compétences en communication et les ressources politiques. Les professionnels de la communication, futurs professionnels de la
politique ? Ce ne serait pas le moindre des paradoxes...
Citer ce document / Cite this document :
Fourdin Monique. La professionnalisation de la communication locale : un paradoxe ?. In: Réseaux, 1994, volume 12 n°64. pp.
75-89.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1994_num_12_64_2470LA PROFESSIONNALISATION
DE LA COMMUNICATION
LOCALE : UN PARADOXE ?
Monique FOURDIN
Réseaux n° 64 CNET - 1994
75 — 76 techniques de communication. L'objectif
ne consiste plus simplement à assurer la
conception et la transmission des
messages : l'idée qu'ils se font de leur mét
ier les incite à revendiquer une transfo
rmation des relations élus/électeurs et un
renouvellement de la citoyenneté. La pro
fessionnalisation de la communication lo
cale conduirait-elle donc, à terme, à la pra
tique politique ? Le glissement d'une
sphère (la communication) à l'autre (la po
litique) n'est pas sans présenter quelques
paradoxes.
D'un autre côté, le fait que l'un des
principaux critères retenus par les commun
icateurs pour attester de leur profession
nalisme consiste en la dépolitisation de la
communication, mis en parallèle avec l'a
ccession d'une partie d'entre eux à la car
rière d'élu, interroge quant à la nature de
la chose politique. La réflexion sur ces
Dix ans après les lois de décentrali nouvelles pratiques, communicationnelles
sation, on peut s'interroger sur la et politiques, semble sous-tendue par la
« professionnalisation » des ser distinction traditionnelle, explicitée par la
vices de communication mis en place par terminologie anglo-saxonne, entre la poli
les villes, les départements et les régions. tique politicienne (politics) et la gestion
Affirmer que les contenus et les finalités des affaires de la Cité (policy).
de la communication locale sont définit L'observation de ce qui peut apparaître
ivement fixés serait prématuré ; celle-ci est comme un microcosme n'est donc pas
encore « à la recherche d'une identité » et anecdotique : les définitions de la commun
« la convergence de pratiques et de métiers ication et de la politique sont ici mises en
souvent disjoints, sous les auspices d'un cause. Elle pose en outre une difficulté
secteur d'activité unifié, reste largement heuristique liée à l'utilisation du concept
une anticipation sémantique, sinon un ob de professionnalisation. En affirmant par
jectif éloigné » (1). exemple que l'éviction de la dimension
politique de la presse municipale et le « re-
lookage » du Bulletin Municipal Officiel Questions
en « news magazine » constituent des inà la communication locale
dices de professionnalisme, le chercheur
Ce nouveau territoire professionnel est risque d'être partie prenante des dyna
situé à l'interface de la communication et miques sociales qu'il étudie : il se situe
de la politique. Sa constitution et son évo alors dans une optique journalistique et il
lution posent, par conséquent, une double omet de souligner que ces modifications
sont, pour l'essentiel, formelles. Certaines question. D'un côté, la professionnalisat
ion des communicateurs locaux ne réside évidences premières sont aussi des erreurs
pas uniquement dans l'amélioration des premières (2)...
(1) MIEGE, 1989, p. 138, et SIMON, 1991, p. 50.
(2) Nos travaux mériteraient d'être revus à la lumière de cet avertissement : « Essai d'analyse d'un magazine
d'information municipale : Ville de Paris », université Paris I ; DESS de communication politique et sociale,
1987. En effet, l'ambiguïté de la presse municipale invite à rester prudent quant à la validité des critères exté
rieurs de professionnalisme. Cf. notre article « L'ambiguïté local/politique : la dialectique du magazine
municipal » in Médiaspouvoirs, n° 27, 1992, pp. 43-51.
77 Le concept de professionnalisation, ap tobre-novembre 1991), les effectifs sont
pliqué aux communicateurs locaux, nous plus légers : moins de 5 personnes pour
semble devoir être envisagé plutôt comme 74 % d'entre eux. Situation comparable
un processus non achevé, engagé « au nom dans les conseils régionaux : 5 agents en
de tous ceux qui exercent le même métier, moyenne, avec quelques exceptions, au
tour de 25 personnes, dans le Nord - Pas- afin de consacrer leur compétence particul
ière, à la fois objectivement et subjective de-Calais et en Provence-Alpes-Côte
ment » (3). Par conséquent, on tentera pr d'Azur (4).
emièrement de cerner les logiques en La communication des collectivités lo
présence afin de voir se dessiner, de l'inté cales semble avoir de beaux jours devant
rieur, la ou les forme(s) de cette profes elle ; elle constitue actuellement l'un des
sionnalisation. Dans un second temps, on rares secteurs à offrir des débouchés aux
procédera à un état des lieux des princ étudiants issus d'une formation au journa
ipaux points d'achoppement sur lesquels lisme ou à la communication (en 1992 et
buttent les « professionnels en puissance » en 1993, les nouveaux diplômés du DESS
lorsqu'ils s'efforcent de définir les modalit communication, politique et animation lo
és d'exercice de leur activité, avant de cales de Paris I ont pratiquement tous
suggérer quelques pistes de réflexion sur trouvé un emploi à durée déterminée ou
les présupposés et les risques inhérents à la indéterminée, trois ou six mois après la
professionnalisation de la communication fin de leurs études). Ne serait-ce que par
locale. Le professionnalisme, souhaitable les effectifs qu'il représente ou représent
era à l'avenir, ce milieu professionnel est dans une optique communicationnelle,
n'est-il pas contestable d'un point de vue donc digne d'intérêt.
politique ?
Mais auparavant, quelques données
s'imposent pour tenter de cerner ce mi EXISTER POUR POUVOIR ETRE
lieu ; son évaluation statistique demeure
toutefois aléatoire en raison de la disper Nous avons délibérément exclu de don
sion des études et de l

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