La recherche sur l immigration en Belgique, 1989-1991 - article ; n°3 ; vol.8, pg 211-221
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Description

Revue européenne de migrations internationales - Année 1992 - Volume 8 - Numéro 3 - Pages 211-221
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 41
Langue Français

Extrait

Patricia Targosz
La recherche sur l'immigration en Belgique, 1989-1991
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 8 N°3. La diaspora Chinoise en occident. pp. 211-221.
Citer ce document / Cite this document :
Targosz Patricia. La recherche sur l'immigration en Belgique, 1989-1991. In: Revue européenne de migrations internationales.
Vol. 8 N°3. La diaspora Chinoise en occident. pp. 211-221.
doi : 10.3406/remi.1992.1347
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1992_num_8_3_1347211
Revue Européenne
des Migrations Internationales
Volume 8 - N° 3
I992
CHRONIQUE SCIENTIFIQUE
La recherche
sur l'immigration en Belgique
1989-1991
Patricia TARGOSZ
Les grandes migrations de main-d'œuvre du XXe siècle en
Europe ne peuvent nullement être réduites à une simple péripétie de l'histoire
économique du continent. Elles se sont finalement traduites dans de nouveaux
établissements humains stables au sein des pays concernés. Elles constituent en fait
une étape nouvelle et irréversible du peuplement du vieux continent. La Commun
auté Européenne, avec ses 15 à 20 millions (chiffre plancher) de personnes qui
aujourd'hui ne résident pas dans leur pays de naissance, se trouve en réalité aux
prises avec ce que l'on peut considérer comme l'un des événements parmi les plus
importants de son histoire démographique, sociale et culturelle.
Par ailleurs, l'actuel contexte européen (création du marché unique, migration
de l'est vers l'ouest et du sud vers le nord) constitue un espace social d'observation
et d'étude que chaque état membre scrute avec beaucoup d'attention.
En Belgique, toute une série d'événements internes ont, en outre, ravivé une
fois de plus la question de l'immigration. Que ce soit l'affaire du « voile » et toute la
problématique de l'organisation et de la représentation du culte islamique, l'instau
ration en 1989 d'un Commissariat Royal à la Politique des Immigrés d'instance
nationale, les résultats électoraux et la montée de l'extrême-droite, les émeutes
urbaines de quartiers bruxellois en 1991 et bien d'autres événements encore, ceux-
ci ont marqué la scène politique et sociale belge pour faire de l'immigration une
véritable question brûlante de l'actualité.
Il n'est dès lors pas étonnant de retrouver cette même préoccupation dans le
chef de la politique scientifique nationale belge qui, récemment, a débloqué des
fonds pour des recherches en la matière. 212 Patricia TARGOSZ
D'autre part, dans le cadre de son programme de recherches en sciences
sociales établi en 1990, le Service de Programmation de la Politique Scientifique a
mis sur pied différents « points d'appui » au sein des universités belges. Ces points
d'appui, considérés comme un ensemble d'outils de support pour la recherche mis
au service de la communauté scientifique, touchent à plusieurs domaines et entre
autres l'immigration.
Le Groupe d'Étude des Migrations et des Relations Interethniques de l'Uni
versité Catholique de Louvain a été retenu pour réaliser le point d'appui « migra
tions » pour la partie francophone du pays. Le pôle néerlandophone a été confié au
Hoger Institut Voor Arbeid de la Katolieke Universiteit van Leuven.
C'est dans le cadre des activités de ce point d'appui qu'a été réalisé le présent
état de la recherche scientifique sur l'immigration en Belgique pour la période
1989-1991.
Une telle démarche avait déjà été réalisée il y a un peu plus de cinq ans par
F. Dassetto(').
Il est intéressant de reprendre ici les deux principales conclusions auxquelles
l'auteur était arrivé à l'époque et de voir ce qu'il en est à l'heure actuelle.
1 . Une première observation relève un parallélisme entre les recherches pro
duites au fil des années et les étapes successives du « cycle migratoire », c'est-à-dire
la dimension temporelle du déploiement du phénomène social complexe qu'est une
immigration. Cette dernière ne délivre pas immédiatement et en bloc tous les
enjeux sociaux dont elle est potentiellement porteuse. C'est ainsi que dans un
premier temps du cycle on se trouve en face de questions relevant de la marginalité
salariale de ceux que l'on dénomme alors « les travailleurs étrangers ». Dans un
second temps du cycle, ce sont les problèmes sociaux des « immigrés » liés à la
transplantation durable de ce qui est devenu un segment de population en voie de
stabilisation qui adviennent sur la scène sociale. Dans un troisième temps enfin, le
cycle se caractérise par l'émergence politique de ce segment nouveau de la société
locale. La question de « l'intégration » est alors sur toutes les lèvres.
Les recherches entreprises par les sciences sociales suivent assez bien ce calen
drier « naturel » du phénomène migratoire. Un peu comme si les chercheurs défi
nissaient ou se voyaient imposés les objets de leurs travaux en fonction de ce que
l'actualité immédiate dicte.
2. La recherche ne parvient que rarement et difficilement à décoller d'une
perspective descriptive et sectorielle de ce qu'elle appréhende le plus souvent
comme des « problèmes sociaux » posés par la présence des immigrés. Cette pers
pective fréquente entraîne deux conséquences fâcheuses pour la recherche. D'une
part, celle de produire presque inévitablement une image lourde de l'immigration,
quasi exclusivement saisie comme « problème ». D'autre part, de ne considérer les
immigrés que comme des êtres happés par les événements, agis de l'extérieur par
une dynamique sociale dont ils sont soit les victimes, soit les bénéficiaires : victimes
des pratiques économiques ou de l'imprévoyance sociale, d'éven
tuelles mesures correctrices des inégalités prises par les pouvoirs publics. La
recherche en sciences sociales ne parvient que rarement pour ces raisons à problé- recherche sur l'immigration en Belgique 1989-1991 La
matiser son objet et à identifier en quoi l'immigration est autant un processus
qu'une situation contenant une potentielle transformation des rapports sociaux, un
possible refaçonnage de ceux-ci.
Ces deux constatations doivent mener à poser la question du cadre théorique
utilisé pour l'analyse de l'immigration. En effet, la recherche sur les migrations, en
raison du fréquent mélange des aspects descriptifs, prescriptifs et apodictiques dont
nous avons parlé, manque d'unité théorique et s'impose difficilement comme ayant
une consistance propre. Elle ne trouve pas en elle-même ses propres critères de
travail. La conceptualisation demeure véritablement son point faible. Les cher
cheurs risquent alors d'adopter, souvent à leur propre insu et quitte à en inverser
simplement les termes, le point de vue des pouvoirs publics et de la société dont ils
sont membres. Ils cherchent par là à résoudre vite des problèmes concrets les
termes sont ceux dans lesquels l'opinion publique les reconnaît.
Ce bilan relatif au passé trouve-t-il confirmation dans les travaux réalisés au
cours des années récentes ? Ou bien peut-on faire état d'une progression qualitative
de la production scientifique ? Un inventaire des recherches en cours ou déjà
réalisées en Belgique entre 1989 et 1991 nous apporte quelques éléments de
réponse.
Pour ce faire, un questionnaire a été envoyé aux différentes institutions uni
versitaires belges à partir duquel divers renseignements on pu être obtenus. Outre
les indications générales permettant de situer la recherche (institution, promoteurs,
chercheurs, adresse, thème et discipline de la recherche, délais, sources de financem
ent...), toute une partie du questionnaire tente de cerner la démarche méthodolog
ique empruntée, notamment en ce qui concerne la définition de la population-
cible, l'utilisation des statistiques ou d'autres types de données.
On a profité aussi de l'occasion pour sonder le milieu extra-universitaire, afin
de voir s'il est justifié de cibler uniquement la recherche universitaire quant on
parle d'investigations sur l'immigration.
Si l'on peut dire que

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