La révolte des étudiants en Pharmacie de Paris en avril-mai 1886 - article ; n°251 ; vol.69, pg 229-241
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La révolte des étudiants en Pharmacie de Paris en avril-mai 1886 - article ; n°251 ; vol.69, pg 229-241

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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1981 - Volume 69 - Numéro 251 - Pages 229-241
The Revolt of Pharmacy Students in Paris in April - May 1886. In April and May 1886, the botany course taught by Chatin, Director of the Graduate School of Pharmacy in Paris, was the object of repeated violent attack. The School was closed for three weeks, two students went to prison and a dozen others were subjected to disciplinary action of up to a two-year suspension from all studies. Chatin resigned his post as Director, as well as that of professor. A detailed study of these events and their causes is presented.
Der Aufruhr der Pharmaziestudenten in Paris, April-Mai 1886. Im April und Mai 1886 gab die botanische Vorlesung von Chatin, Direktor der Ecole supérieure de Pharmacie de Paris, mehrmals Anlass zu unruhigen Szenen. Die Ecole wurde während drei Wochen geschlossen ; zwei Studenten wurden zu Gefängnisstrafen verurteilt, etwa zehn Andere zu Disziplinarstrafen, welche bis zu zwei Jahren Studienverbot gingen. Chatin trat aus seinen Direktor-und Professorfunktionen. Eine ausführliche Studie über diese Vorgânge und ihrer Ursachen wird vorgetragen.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Flahaut
La révolte des étudiants en Pharmacie de Paris en avril-mai
1886
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 69e année, N. 251, 1981. pp. 229-241.
Abstract
The Revolt of Pharmacy Students in Paris in April - May 1886. In April and May 1886, the botany course taught by Chatin,
Director of the Graduate School of Pharmacy in Paris, was the object of repeated violent attack. The School was closed for three
weeks, two students went to prison and a dozen others were subjected to disciplinary action of up to a two-year suspension from
all studies. Chatin resigned his post as Director, as well as that of professor. A detailed study of these events and their causes is
presented.
Zusammenfassung
Der Aufruhr der Pharmaziestudenten in Paris, April-Mai 1886. Im April und Mai 1886 gab die botanische Vorlesung von Chatin,
Direktor der Ecole supérieure de Pharmacie de Paris, mehrmals Anlass zu unruhigen Szenen. Die Ecole wurde während drei
Wochen geschlossen ; zwei Studenten wurden zu Gefängnisstrafen verurteilt, etwa zehn Andere zu Disziplinarstrafen, welche bis
zu zwei Jahren Studienverbot gingen. Chatin trat aus seinen Direktor-und Professorfunktionen. Eine ausführliche Studie über
diese Vorgânge und ihrer Ursachen wird vorgetragen.
Citer ce document / Cite this document :
Flahaut Jean. La révolte des étudiants en Pharmacie de Paris en avril-mai 1886. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 69e
année, N. 251, 1981. pp. 229-241.
doi : 10.3406/pharm.1981.3936
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1981_num_69_251_3936REVOLTE DES ETUDIANTS LA
EN PHARMACIE DE PARIS
EN AVRIL-MAI 1886
mique. LE de 7 Il avril Paris, est inquiet. 1886, doit le commencer Il Pr sait Chatin, que directeur beaucoup son enseignement de d'étudiants l'Ecole Supérieure de lui botanique sont hostiles, de phanéroga- Pharmacie part
iculièrement ceux qui sont simultanément internes dans les hôpitaux pari
siens. Il sait qu'une pétition demandant la cessation de ses activités de
directeur de l'Ecole a été rédigée par les étudiants et qu'elle serait revêtue,
paraît-il, de 430 signatures (3) nombre très élevé au regard de celui des
élèves en cours de scolarité : 322 en l1* classe et 256 en 2e classe (6). Il sait
encore que les étudiants sont vexés de ce que la délégation qui voulait
présenter cette pétition au directeur des Enseignements supérieurs, Liard,
a été refoulée sans pouvoir se faire entendre.'
LE TUMULTE
Effectivement, dès son entrée dans l'amphithéâtre*, à 12 h. 30 précises,
certains étudiants se déchaînent, poussant des cris et jetant toutes sortes
de projectiles : pommes, ufs, etc. Les préparateurs qui assistent normale
ment M. Chatin dans son cours, se réfugient derrière le tableau, d'où il doit
les tirer pour les ramener à leur poste. Cependant, la grande majorité des
étudiants ne semble prendre aucune part à ce tapage. Ce que voyant, Chatin
dit aux manifestants : Je vais vous faire apporter du papier et nous verrons
combien d'entre vous sont disposés à signer une pétition demandant mon
remplacement ! »
A ce moment, un sac de farine lancé par les perturbateurs tombe sur
la tête d'un élève fidèle à M. Chatin. La victime, soutenue par ses camarades,
veut riposter. Il s'ensuit une courte scène de confusion. Chatin donne alors
aux tapageurs l'ordre de quitter la salle. Les internes, qui sont essentiell
ement à l'origine de la manifestation, se retirent et la leçon, qui n'a été empê
chée que pendant une courte durée, peut se dérouler sans nouveaux
incidents (3, 7).
Le lendemain, 8 avril, a lieu le second cours. Des mesures d'ordre ont
été prises. Afin de prévenir l'entrée d'éléments étrangers à l'Ecole, on exige
la présentation de la carte bleue des étudiants ou de la carte jaune des phar
maciens auditeurs libres. A cet effet, huit agents de l'Ecole sont postés devant
Communication présentée à la Société d'Histoire de la Pharmacie, le 2 juin 1980.
* Il s'agit de l'amphithéâtre nord, maintenant dénommé « Moissan ».
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, XXVHI, N° 251, DÉCEMBRE 1981.' REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE * 230
la seule porte par laquelle on peut accéder à l'amphithéâtre. A 12 h. 30,
Chatin pénètre dans la salle, accompagné de ses préparateurs et du secré
taire de l'Ecole, Madoulé, qui se tiendra constamment à ses côtés.
Le cours commence sans incident. Dix minutes cependant se sont à peine
écoulées qu'une masse d'élèves des hôpitaux, suivie d'un certain nombre
de personnes étrangères à l'Ecole et auxquelles l'entrée est énergiquement
refusée, force la barrière formée par les agents du service intérieur, fait
irruption dans l'amphithéâtre et se met à proférer les cris de « Démission !
Démission ! », « Nous resterons, nous resterons ! ». Mais, contrairement à la
veille, il n'y aura pas de jets de projectiles.
Après d'inutiles efforts pour obtenir un instant de silence, M. Chatin
donne lecture, au milieu d'un « bruit intolérable et de cris assourdissants »,
de l'article 18 du règlement intérieur invitant les auteurs du désordre à
se retirer.
Cet appel n'étant ni écouté, ni même entendu, Chatin se retire, laissant
les étudiants continuer à proférer les mêmes cris de « Démission ! », « Nous
resterons ! ». Le secrétaire de l'Ecole, resté dans l'amphithéâtre, réussit fin
alement à se faire entendre et à obtenir que les étudiants évacuent les lieux.
Les manifestants se massent alors aux alentours de l'établissement, puis
finissent par s'éloigner lentement, par petits groupes (3).
Chatin, après chacun de ces deux cours, écrit au recteur, en l'informant
par le détail de ces événements (3). La presse, parallèlement, apporte de
nombreuses précisions.
Le 9 avril, lendemain du cours interrompu, Chatin envoie au recteur une
troisième lettre dans laquelle il propose que l'on suspende provisoirement
son cours. : 'i **lïg *|
Le 12 avril, donc cinq jours après les premiers troubles, le Conseil général
des Facultés de Paris se réunit sous la présidence de Gréard, vice-recteur.
Il entend Chatin et décide la suspension momentanée du cours de botanique
phanérogamique.
Pendant tout le mois d'avril, les autres enseignements se déroulent
normalement à l'Ecole de Pharmacie. Mais les étudiants restent en effer
vescence. Un journal paraît, dont le titre ne laisse aucune équivoque : l'Anti-
Chatin. Le rédacteur en chef est Paul Petitjean, élève de l1» année en 2e classe,
et l'imprimeur Reiff, 3, rue du Four, qui se plaindra, au cours de l'enquête
qui aura lieu ultérieurement, de ne pas avoir été payé (3).
Devant la détermination des étudiants à empêcher ses cours, Chatin
offre sa démission de directeur au ministre de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts. Mais, après un mois d'interruption du cours, le ministre refuse
cette démission et décide que l'enseignement de botanique reprendra le
mardi 11 mai.
Le samedi qui précède cette reprise, le 8 mai, le Conseil de l'Ecole de
Pharmacie se réunit pour la première fois depuis le début de ces événements.
Il s'y manifeste la crainte que la reprise du cours, coïncidant avec le refus
de la démission de Chatin, risque encore de passionner les élèves. Il est LA RÉVOLTE DES ÉTUDIANTS EN PHARMACIE 231
proposé au ministre de reporter sa décision et les professeurs adressent aux
étudiants cet appel :
« Les professeurs de l'Ecole de Pharmacie, réunis en Conseil, font appel
aux bons sentiments des étudiants. Ils ne sauraient voir sans un véritable
chagrin le renouvellement d'actes de nature à troubler l'enseignement d'un
de leurs collègues » (4).
Répondant à leur proposition, le ministre accepte de reporter l'ouverture
du cours au jeudi 13 mai, c'est-à-dire de le reculer de deux jours.
Cependant, parmi les étudiants, l'effervescence croît rapidement. Des
affiches sont placardées dans l'après-midi du lundi 10 mai, invitant les
étudiants à tenir une assemblée le soir même, dans la salle de l'Erm

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