La Sāmkhyakārikā, étudiée à la lumière de sa version chinoise (suite et fin) - article ; n°1 ; vol.4, pg 978-1064
88 pages
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La Sāmkhyakārikā, étudiée à la lumière de sa version chinoise (suite et fin) - article ; n°1 ; vol.4, pg 978-1064

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1904 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 978-1064
87 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

J. Takakusu
La Sāmkhyakārikā, étudiée à la lumière de sa version chinoise
(suite et fin)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 4, 1904. pp. 978-1064.
Citer ce document / Cite this document :
Takakusu J. La Sāmkhyakārikā, étudiée à la lumière de sa version chinoise (suite et fin). In: Bulletin de l'Ecole française
d'Extrême-Orient. Tome 4, 1904. pp. 978-1064.
doi : 10.3406/befeo.1904.1406
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1904_num_4_1_1406LA SAMKHYAKARIKA
étudiée à la lumière de sa version chinoise (II)
Par M. J. TAKAKUSU, M. A., D' Ph.,
Correspondant de l'École française d'Extrême-Orient.
i 1 t S
TRAITÉ SUR LES « SEPTANTE D'OR » (Suvamasaptati)
ou Щ fê fit Traité sur la philosophie Sâmkhya (Sdmkhyaçdstra)
traduit par Paramârtha Щ a§>
maître du Tripitaka, originaire de l'Inde, de la dynastie chinoise des Tchen $f[ (l).
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En raison de la gêne (causée par) (3) les trois sortes de douleurs, la recherche
des moyens de les détruire (est nécessaire). — Puisque ces moyens sont
0) Catalogue de Nanjio, no 1300; Tripitaka édité à Tokyo, boîte Ц, fasc. x, if. 75 vo —
91 r°.
(2) Le texte coréen a jut f$ « inutile », contre toutes les autres éditions qui s'accordent
pour la leçon jtojÊ; Щ « sans cause » ; cette dernière leçon doit être une faute d'impression.
(3) Les mots mis entre parenthèses sont suppléés par moi pour montrer clairement ce que le
traducteur a voulu dire. Les parties qui coïncident avec les explications de Gaudapâda ont
été signalées dans l'Introduction, à laquelle il suffira de renvoyer. — — 979
(cette recherche) est sans objet, dira-t-on. — Non, puisqu'ils ne sont manifestes,
ni définis, ni définitifs (d).
duhkhatrayàbhighàtâj jijôàsà tadabhighâtake hetau |
drste sàpârthâ cen naikântâtyantato bhâvât |j 1 j|
Commentaire
J'explique ici l'origine de cette stance. 11 y avait autrefois un sage ermite nommé Kapila,
né du ciel, doué des qualités innées : loi ( = vertu), connaissance, impassibilité, existence par
soi-même, ces quatre (qualités) ensemble constituant son individu. Voyant l'humanité plongée
dans d'aveugles ténèbres, il éprouvait pour elle une grande compassion. « Hélas ! ils vivent
et meurent dans d'aveugles ténèbres ! » Songeant ainsi, il regarda par le monde et découvrit
Àsuri, brahmane d'origine, qui sacrifiait régulièrement au ciel depuis mille ans. Se dis
simulant, il s'approcha du brahmane et lui adressa ces paroles : о О Âsuri, tu t'amuses à
mener la vie d'un maître de maison ! » Ayant dit, il se retira sans recevoir de réponse. Après
mille autres années, il revint et répéta les mêmes mots. En les entendant, le brahmane répond
it : « Ô honoré du monde, en effet je jouis de la vie de maître de maison. » L'ermite l'écouta,
mais s'en retourna en silence. Quelque temps après, il revint, répétant les mêmes mots et
reçut la même réponse. Kapila demanda : « Peux-tu te maintenir pur et vivre la vie d'un
brahmacârin ?» — « Je le puis », répondit Àsuri. Là-dessus il renonça à l'habitude de sa
famille et commença les observances ascétiques comme disciple de Kapila.
On pourra demander (2) : a Dans quel but est faite l'investigation du brahmane ? » La
réponse est: En raison de la gêne (causée par) les trois sortes de douleurs. Quelles sont ces
trois ? Celle qui vient de l'intérieur, celle qui vient de l'extérieur, celle qui est causée par
les deux. (La douleur intérieure est de deux espèces, physique et mentale).
L'intérieure ďabord. Par suite de désordres causés par le vent, la chaleur ou le phlegme,
on peut avoir une maladie. Dans le livre de médecine, il est dit : « La partie du corps au-
dessous du nombril est appelée le siège du vent, celle au-dessous du cœur est appelée le siège
de la chaleur, et tout ce qui est au-dessus du cœur appartient au phlegme. Il arrive parfois
que l'élément vent s'accroît et presse la chaleur et le phlegme ; alors se produit une douleur
causée par le vent. La douleur causée par la chaleur ou par le phlegme se produit de la
même manière. » On nomme ces douleurs douleurs physiques. Les douleurs mentales sont la
séparation d'avec ce qu'on aime, le contact de ce qu'on hait et l'insuccès de ses entreprises. En
réalisant ces trois (cas), on éprouve une clouleuu dans l'esprit. Toutes les douleurs qui précè
dent sont intérieures.
Douleurs extérieures : les douleurs produites par des hommes, des oiseaux, des bêtes, des
serpents venimeux, des éboulements de terres, la rupture d'une digue, etc., sont appelées
extérieures .
(1) Cette stance est rendue en chinois aussi littéralement que possible. Jijnâsà « recherche »,
comme en chinois $j jftj, « désir de savoir », est employé comme nom, ainsi qu'on le voit par
le commentaire. « Moyens » est en chinois « causes », employé dans Je même sens. On pourra
trouver, à première vue, ma traduction un peu forcée, mais nous ne pouvons traduire autre
ment, si nous lisons avec soin le commentaire, dont l'original chinois est omis ici, faute de
place.
(2) « On pourra demander » est en chinois ^ 0, « un profane dit », le questionneur
étant appelé a un profane » tout le long de l'ouvrage. |
- — 980
Troisième espèce de douleurs : celles causées par Its deux. Toutes les souffrances et défail
lances occasionnées par les phénomènes célestes, tels que froid, chaleur, vent, pluie, tonnerre
et éclairs, sont appelées douleurs causées par les cieux.
Parce que (nous) sommes gênés par ces trois sortes de douleurs, nous commençons l'inves
tigation qui doit servir de moyen pour détruire les douleurs.
On pourra dire: « Les moyens capables de détruire les trois douleurs sont assez connus (1).
D'abord ce dont il est traité dans la huitième section de la science médicale (2) est capable de
détruire les douleurs du corps. Secondement, les six objets des sens (:i) où on trouve plaisir
sont capables de guérir les douleurs de l'âme. Quand ces moyens (de guérison) sont déjà si
connus, pourquoi un supplément d'investigation?» La réponse est: « Votre opinion n'est pas
admissible (4). Puisque (les moyens ordinaires) impliquent deux défauts, une investigation
(philosophique) n'est pas contre (c'est-à-dire sans) raison. Quels sont ces deux défauts? C'est
que ces moyens ne sont pas définis, certains, et qu'ils ne sont pas définitifs. »
On pourra dire : « Si les huit sections de la science médicale, etc., impliquent les deux défauts
et, partant, sont insuffisantes comme moyens de détruire les douleurs, nous avons d'autres
moyens enseignés dans les quatre Védas, et comme ces moyens sont fructueux, étant certains
et définitifs, votre investigation est superflue. Il est dit dans les Védas: « Jadis nous avons bu
« le soma : c'est pourquoi nous sommes devenus immortels et avons obtenu l'entrée du ciel
« brillant où je vois et connais toutes les divinités. Que peut contre moi la douleur ou l'inimitié V
* Comment la mort peut-elle me toucher (r>)? » A cela on répond :
(*) Tous les textes ont 7^ Ц u f u Ш $h — 7-^ «• «• « par les moyens de douleur,
nous pouvons détruire les trois douleurs », ce que le commentateur japonais Fujii explique
ainsi : « Les moyens ordinaires, médecine, etc., étant de ce monde, participent de la douleur;
c'est pourquoi il est dit : par des moyens de douleur on détruit les douleurs. » C'est là une
explication bien forcée. Je prends le premier ]£r «douleur» pour une méprise du copiste.
Cf. plus bas yjî; Щ ci Ш Ш (< 'es moyens sont déjà connus ».
(2) Les huit divisions de la médecine sont données p ir Yi-tsing, dont rénumération s'accorde
avec les huit sections de PÂyurveda. V. mon I-tsing's Record, p. 222.
(3) Les six objets des sens sont : la forme, le son, l'odeur, le goût, le toucher et tous ces
objets combinés. La derni&

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