La sénéchaussée de Rouergue en 1341. - article ; n°1 ; vol.44, pg 452-488
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1883 - Volume 44 - Numéro 1 - Pages 452-488
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1883
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Auguste Molinier
La sénéchaussée de Rouergue en 1341.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1883, tome 44. pp. 452-488.
Citer ce document / Cite this document :
Molinier Auguste. La sénéchaussée de Rouergue en 1341. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1883, tome 44. pp. 452-488.
doi : 10.3406/bec.1883.447174
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1883_num_44_1_44717404
LA
SÉNÉCHAUSSÉE DE ROUERGUE
EN \ 541
Le document publié plus loin donne la liste de toutes les
paroisses de la sénéchaussée de Rouergue en 1341, bailie par
bailie, avec le nombre des feux existant dans chaque paroisse; il
peut donc servir à fixer les limites de cette circonscription admin
istrative, et les chiffres qu'il fournit permettent de comparer les
chiffres ancien et actuel delà population de cette partie du Languedoc.
Ce pouillé a le grand avantage d'être antérieur aux ravages des
grandes Compagnies et à la peste noire; depuis plus de cent ans,
en 1341, le Rouergue n'avait été le théâtre d'aucune guerre
importante. Les campagnes de Flandre et de Gascogne lui avaient,
il est vrai, imposé de lourdes charges, avaient appauvri tous ses
habitants et fait périr plus d'un chef de famille, mais la position
géographique du pays lui avait épargné les ravages dont les côtes
du Languedoc et la Guyenne eurent tant à souffrir à cette époque.
Le manuscrit d'après lequel nous publions ce document est
conservé aujourd'hui à la Bibliothèque nationale (fonds latin,
nouvelle acquisition latine 185) ; c'est un petit volume in-8°,
écrit sur papier, vers le commencement du xve siècle, qui a dû faire
partie autrefois des archives de l'hôtel de ville de Millau. L'examen
de ce recueil prouve que c'est l'original du Livre de VEpervier,
que M. Gons tans vient de publier1 d'après une mauvaise copie
des archives municipales de Millau, copie datant du xvne siècle.
Notre travail de copie et d'identification était terminé quand le
1. Montpellier et Paris, 1882, in-8° (Publications de la Société pour l'étude
des langues romanes). 453
travail de M. Constans parut ; l'éditeur, grâce à sa connaissance
du pays, s'est, il est vrai, assez bien acquitté de cette partie de sa
tâche, et on ne remarque pas dans les articles géographiques
de la table les fautes énormes qui déparent le reste du volume.
Toutefois notre texte étant disposé d'une façon plus commode
pour l'étude, et M. Constans n'ayant point fait ressortir l'intérêt
de cette liste, nous avons cru pouvoir publier notre travail et les
remarques dont nous l'avions fait précéder. Nous avons examiné
article par article les identifications proposées par M. Gonstans,
et nous indiquons celles que nous lui avons empruntées.
On remarquera que la copie employée par M. Constans date
cette liste de paroisses de 1349, par suite d'une faute de lecture.
M. Gaujal, dans ses Etudes historiques sur le Rouer guë, I,
508-512, avait déjà donné un extrait de cette liste, et ce simple
extrait nous avait parfois rendu des services et aidé à lire le
ms. du xve siècle, souvent très mal écrit.
La sénéchaussée de Rouergue correspondait à peu près au
département actuel de l'Aveyron. Les limites de ce département,
qui renferme les bassins moyens du Lot et du Tarn et supérieur
de l'Aveyron, sont tout artificielles, et ne suivent que sur un
petit nombre de points i la ligne de partage des eaux et le cours
des rivières. Mais on aurait tort d'attribuer ces délimitations
arbitraires aux commissaires de la Constituante. La circonscrip
tion administrative créée par eux en 1790 comprenait presque
toute l'ancienne province de Rouergue, et jusqu'en 1808, date de
la création du département de Tarn-et-Garonne, les limites de
l'Aveyron et du Rouergue se superposèrent exactement. Ce n'est
qu'à cette date que l'Aveyron perdit le territoire qui forme
aujourd'hui les cantons de Caylus et de Saint-Antonin.
Les limites de l'ancienne province de Rouergue étaient donc
artificielles ; elles répondaient généralement à celles du diocèse
de Rodez2, sauf sur quelques points. Capdenac, par exemple,
qui faisait partie de la sénéchaussée de Rouergue, dépendait
au spirituel de l'église de Cahors, ainsi que plusieurs des
paroisses voisines, notamment Livinhac-le-Bas3. Sur certains
1. Par exemple au sud, entre le Tara et l'Aveyron, et entre ce dernier dépar
tement et le Gard.
2. Et du diocèse de Vabres, créé en 1317. Voir Gaujal, III, 261 et suiv.
3. Longnon, Pouillè de Cahors, pp. 82 et 126 (dans les Mélanges des Docu
ments inédits). 454
points la délimitation entre les deux diocèses était tellement arbi
traire, qu'il faut supposer l'existence de conventions anciennes,
dont le texte serait perdu l.
La province de Rouergue s'est constituée à l'époque féodale ;
ses limites furent par suite longtemps variables suivant que les
partages de famille, les guerres civiles détachaient des grands
fiefs de la province ou lui rattachaient telle ou telle seigneurie
delà Haute- Auvergne, du Gévaudan ou du Quercy2. Toutefois
les limites duRouergue paraissent définitivement fixées en 1229,
date de la paix de Paris, et ce célèbre traité désigne sous ce nom
un territoire bien délimité, comprenant en premier lieu le comté de
Rouergue appartenant au comte de Toulouse, et le comté de Rodez.
Ce dernier, dont la création remonte aux dernières années du
xie siècle, relevait des comtes de Toulouse et comprenait une par
tie de la capitale du pays, et nombre de fiefs dispersés aux quatre
coins du diocèse. Ajoutons-y les vicomtes de Saint-Antonin et de
Millau, et diverses seigneuries laïques et ecclésiastiques rele
vant du comté de Rouergue. Laissé au comte de Toulouse en
1229, le Rouergue perdit la vicomte de Saint-Antonin, vendue
en 1226 à Louis VIII par Gui de Montfort, et qui jusqu'en 1271
fit partie de la sénéchaussée de Carcassonne 3. En 1249, le
Rouergue devint la propriété ď Alfonse de Poitiers, à la mort
duquel, en 1271, il fut réuni à la couronne. C'est probablement
à cette époque que la ville de Saint-Antonin et son territoire lui
furent de nouveau rattachés.
Ce bref exposé donne à croire qu'on aurait tort de prendre les
limites de la province de Rouergue, telles que les donnent la
liste des paroisses de 1341 ou les anciens pouillés du diocèse,
pour celles de l'ancienne cwitas Ruthenorum.
La sénéchaussée de Rouergue date du commencement du
хше siècle ; le premier sénéchal que les actes citent est V. de
Bena, qui vivait en 1216 4, et qui avait été nommé par Simon
1. Peut-être celle de 584, dont parle Gaujal, d'après Grégoire de Tours ; voir
Longnon, ouvr. cité, pp. 5-6.
2. C'est ainsi qu'en 1312, le sire de Séverac essaya de soustraire à la juridic
tion de la cour commune de Mende ses domaines du Gévaudan, et voulut les
faire rattacher au Rouergue (Bibl. nat., Doat, vol. 179, f. 245).
3. Hist, de Languedoc, nouv. édit., VIII, ce. 823-825, 887, 902, 1225-1227.
4. Catalogue des actes des Montfort, n° 121; Bibl. de l'École des chartes,
t. XXXIV, p. 481. 455
de Montíort ; quand Raimond VII eut recouvré ses états, il con
serva un sénéchal en Rouergue, du moins nous connaissons le
nom du titulaire de cette charge en 1249 ; il s'appelait Raimond
du Pui1. Alfonse de Poitiers n'eut garde de rien changer, et la
sénéchaussée de Rouergue subsista pendant tout son règne et
sous celui des rois de France, ses successeurs.
La sénéchaussée était divisée en bailies (ballivia, bajulia) ;
c'étaient des circonscriptions administratives renfermant un cer
tain nombre de villages , de paroisses et de fiefs , régis par un
bajulus ou fermier des revenus domaniaux.
Au xiiie siècle, le nombre et par suite l'étendue des bailies varia
beaucoup. Les revenus de chaque circonscription étant donnés à
ferme, le même individu pouvait se rendre adjudicataire de
deux bailies différentes, qui n'en formaient plus qu'une seule tant
que durait son bail. Le cas contraire pouvait se présenter ; si le
prix d'une bailie était trop élevé pour trouver un fermier, on était
obligé de faire de cette

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