La Tabula Siarensis, la lex de imperio Vespasiani, et le jus relationis de l empereur au Sénat - article ; n°2 ; vol.100, pg 827-866
41 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Tabula Siarensis, la lex de imperio Vespasiani, et le jus relationis de l'empereur au Sénat - article ; n°2 ; vol.100, pg 827-866

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
41 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1988 - Volume 100 - Numéro 2 - Pages 827-866
Claude Nicolet, La Tabula Siarensis, la lex de imperio Vespasiani, et le jus relationis de l'empereur au Sénat, p. 827-866. La Tabula Siarensis, qui donne le texte du sénatus-consulte décrétant les honneurs funèbres de Germanicus et annonçant la rogatio des consuls connue aussi par la Tabula Hebana, s'achève sur une mention rédactionnelle inconnue jusqu'ici : hoc senatus-consultum per relationem secundam factum est unum. Pour expliquer cet hapax, on rappelle d'abord les règles d'élaboration des sénatus-consultes : relatio, débat, vote par discessio. On examine ensuite le rôle de l'empereur dans cette procédure : l'apparition, depuis 23 av. J.-C, d'un ius pritnae, secundae etc. relationis, qui lui donne la priorité des propositions. L'empereur a aussi la possibilité de contrôler, d'amender, et, ce qui est encore plus nouveau, d'annuler les sénatus-consultes déjà votés. Ainsi, l'expression de la Tabula Siarensis ne signifie pas, comme on l'a souvent cru, que deux sénatus-consultes ont été fondus (v. au verso) en un seul ; on suggère ici qu'il s'agit d'une « nouvelle relatio » du Prince, concernant les honneurs de Germanicus, à partir de laquelle un seul sénatus-consulte a été voté.
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 51
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Claude Nicolet
La Tabula Siarensis, la lex de imperio Vespasiani, et le jus
relationis de l'empereur au Sénat
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 100, N°2. 1988. pp. 827-866.
Résumé
Claude Nicolet, La Tabula Siarensis, la lex de imperio Vespasiani, et le jus relationis de l'empereur au Sénat, p. 827-866.
La Tabula Siarensis, qui donne le texte du sénatus-consulte décrétant les honneurs funèbres de Germanicus et annonçant la
rogatio des consuls connue aussi par la Tabula Hebana, s'achève sur une mention rédactionnelle inconnue jusqu'ici : hoc
senatus-consultum per relationem secundam factum est unum. Pour expliquer cet hapax, on rappelle d'abord les règles
d'élaboration des sénatus-consultes : relatio, débat, vote par discessio. On examine ensuite le rôle de l'empereur dans cette
procédure : l'apparition, depuis 23 av. J.-C, d'un ius pritnae, secundae etc. relationis, qui lui donne la priorité des propositions.
L'empereur a aussi la possibilité de contrôler, d'amender, et, ce qui est encore plus nouveau, d'annuler les sénatus-consultes
déjà votés. Ainsi, l'expression de la Tabula Siarensis ne signifie pas, comme on l'a souvent cru, que deux ont
été fondus
(v. au verso) en un seul ; on suggère ici qu'il s'agit d'une « nouvelle relatio » du Prince, concernant les honneurs de Germanicus,
à partir de laquelle un seul sénatus-consulte a été voté.
Citer ce document / Cite this document :
Nicolet Claude. La Tabula Siarensis, la lex de imperio Vespasiani, et le jus relationis de l'empereur au Sénat. In: Mélanges de
l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 100, N°2. 1988. pp. 827-866.
doi : 10.3406/mefr.1988.1609
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1988_num_100_2_1609CLAUDE NICOLET
LA TABULA SIARENSIS,
LA LEX DE IMPERIO VESPASIANI, ET
LE JUS RELATIONIS DE L'EMPEREUR AU SÉNAT
C'est un document d'une importance exceptionnelle qui a été découv
ert en 1981 en Bétique, au lieu dit La Canada, près d'une cité antique
nommée Siarutn1. Deux fragments de table de bronze ont livré, sur quat
re colonnes, le texte du sénatus-consulte2 décrétant les honneurs funè
bres de Germanicus. Il annonce, dans ses dernières lignes, et précède sur
le bronze le début d'une rogatio de même objet, que devaient présenter,
aussitôt que possible après leur entrée en charge, les consuls désignés de
20 ap. J.-C, M. (Valerius) Messala et M. Aurelius Cotta Maximus. Les
1 J. Gonzalez et F. Fernandez, Tabula Siarensis, dans Jura, 32, 1981 (1984), p. 1-
36; J. Gonzalez, Tabula Siarensis, fortunales Siarenses et municipia civium roma-
norum, dans ZPE, 55, 1984, p. 55-100 (pour l'identification de la Canada avec Sia
rutn, J. Gonzalez, dans Adas del I congr. And. Est. Clas., Jaén, 1982, p. 223 sq.);
traduction du texte par P. Leroux dans AE, 1984, p. 508; J. Gascou, La Tabula Sia
rensis et le problème des municipes romains hors d'Italie, dans Latomus, 1986, 3
p. 541-554; de nouvelles restitutions et interprétations, pas toujours convaincantes,
ont été proposées par W. D. Lebeck, dans ZPE, 66, 1986, p. 31-48; 67, 1987, p. 129-
148; j'ai pu, grâce à l'amitié des auteurs, prendre connaissance des contributions
de F. Millar et J. Richardson au colloque de Seville de 1986 consacré à cette
inscription ; voyez aussi D. E. Potter, The Tabula Siarensis, Tiberius, the Senate and
the eastern Boundary of the Roman Empire, dans ZPE, 69, 1987, p. 269-276.
Deux plaques de bronze brisées; fragment I: 32,5 χ 34 χ 0,45cm; fragment
II : 29,5 χ 57 x 0,5 cm. Lettres de 0,4 à 0,5 et de 0,3 à 0,5 cm. Le fragment I cont
ient 37 lignes de texte sur une seule colonne avec une marge a gauche; le frag
ment II contient 3 colonnes de 14,31 (incomplètes de 1 à 14) et 21 lignes incomplèt
es.
2 Dès le début du fgt I, apparaissent les expressions formulaires. Ligne 9 : Pia
cere uti. . .; 1. 35 : [itejm piacere uti; de même sur le fragment II, a (1. 10 : utique
ludi) ; II, b comporte la fin du sénatus-consulte avec la mention du vote, et du nomb
re de présents. Sur le point de savoir s'il s'agit d'un seul, ou de plusieurs senatus-
consultes gravés successivement, cf. ci-dessous.
MEFRA - 100 - 1988 - 2, p. 827-866. 828 CLAUDE NICOLET
(fir-
- La tabula Siarensis (d'après Gonzales). 1 LA TABULA SIARENSIS ET LE JUS RELATIONIS DE L'EMPEREUR AU SÉNAT 829
quelques lignes fragmentaires de cette rogano recoupent les premières
lignes de la rogatio si fameuse de la Tabula Hebana3, qui se trouve du
coup datée et identifiée. Quant au texte du sénatus-consulte qui la précèd
e, il recoupe également celui des fragments d'une table de bronze très
lacunaire connue depuis longtemps (CIL VI, 911 = 31199)4, qui avait donc
le même objet.
Tacite dans son récit dramatique de la mort de Germanicus5 et de ses
suites avait consacré un chapitre entier à l'énumération des honneurs
décrétés par le Sénat6. Il en cite une douzaine, et mentionne spéciale-
3 Sur l'identification de ce texte, qu'il faut donc appeler sûrement rogatio Vale
ria Aurelia (du nom des consuls de 20) et non plus Iunia Petronia (les consuls de
19), cf. G. Tibiletti, Dit. Epig. IV, (1957), 740; mais sur la date exacte de l'arrivée
de la nouvelle de la mort, et le début des iustitium, cf. les mises au point de S.
Weinstock, The posthumous honours of Germanicus, dans Mél. Piganiol, Paris,
1966, p. 891-898; et de A. Fraschetti, dans Epigraphica, 1988, p. 32.
4 CIL VI, 911 = 31199. Trois fragments de bronze, dont un seul (c) est encore
visible à la Bibliothèque vaticane.
5 Récit et sources dans PIR IV, 3 (1966), n° 221, p. 183. Germanicus est mort à
Épidaphné le 10 octobre (Fasti Antiates ministrorum . . ., Inscr. ItaL, XIII, 2, p. 209 :
infer(iae) Germanic(i) ; Tac. Ann. II, 73 ; à Rome, arrivent des nouvelles contradict
oires, d'abord de la mort, qui détermine un deuil spontané (ante edictum magistra-
tuum, ante senatus consultum sumto justitio, Tac. Ann. II, 82, 3) puis de son réta
blissement, puis enfin de sa mort confirmée. On peut discuter pour savoir si la
date officielle du début du iustitium, attesté par les Fastes d'Ostie (inscr. Hal. XIII,
1, p. 185 : VI idus Dec. Iustitium ob/ excessum G[er]manici) donc au 8 Décembre,
est celle de ce premier iustitium spontané ou, comme je le croirais volontiers, celle
du justitium officiel, avec édit et sénatus-consulte. Cf. ci-dessous, note 6 ; J. Vidman,
Inferiae und Iustitium, dans Klio, 53, 1974, 211-212. Sur le deuil de Germanicus,
Suétone, Cal. 5 ; 6 : non solaciis ullis, non edictis inhiberi luctus publicus potuit
duravitque etiam per festos Decembris mensis dies (le deuil, et sans doute le justi
tium, duraient encore aux Saturnales); A. Fraschetti fait remarquer que le vote
prévu d'une loi dans les tout premiers jours de janvier 20 prouve que le justitium
officiel devait être terminé à cette date (Tab. Siar. II, b, 28). Ce qui durait encore en
avril 20, peu avant les jeux mégalésiens, c'est le deuil spontané du peuple, auquel
Tibère dut mettre fin par un édit (Tac. Ann. Ill, 6 : et, quia ludorum Megalesium
spectaculum suberat, «etiam voluptates résumèrent »).
6 Tac. Ann. II, 83. 1 Honores, ut quis amore in Germanicum aut ingenio uali-
dus, reperti decretique : ut nomen eius Saliari carmine caneretur ; sedes curules
sacerdotum Augustalium locis superque eas querceae coronae statuerentur ; ludos
circenses eburna effigies praeiret neue quis flamen aut augur in locum Germanici
nisi gentis Iuliae crearetur. 2 Arcus additi Romae et apu<i ripam Rheni et in monte
Syriae Amano cum inscriptione rerum gestarum ac mortem ob rem publicam obis-
se; sepulchrum Antiochiae ubi crematus, tribunal Epidaphnae quo in loco uitam
f inierat ; statuarum locorumue in quis coleretur haud facile quis numerum inierit. CLAUDE NICOLET 830
ment, pour l'un d'entre eux, un refus de Tibère. Mais il ne dit rien de la
décision de faire une rogatio et du vote d'une loi; et ne fait, comme on l'a
noté lors de la découverte de la Tabula Hebana, aucune allusion à la
modification de la loi Valeria Cornelia et à la création de nouvelles centur
ies «destinatrices». Le nouveau bronze - tout lacunaire qu'il soit - nous
fait connaître en tout 26 ou 27 décisions différentes (y compris celles qui
figurent dans la rogatio proprement dite). On voit donc l'intérêt considé
rable de cette découverte.
Je traiterai ailleurs plus en détail, dans un travail collectif en prépar
ation, de l'en

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents