La terrasse de Schiltigheim (Alsace) - Etude stratigraphique et malacologique - article ; n°1 ; vol.2, pg 66-77

J.J. Puissegur

Description

Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Année 1965 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 66-77
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_L-ASSOCIATION_FRANCAISE_POUR_L-ETUDE_DU_QUATERNAIRE
• Publié le: 01 janvier 1965
• Nombre de lectures: 19
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Jean Jacques Puisségur
La terrasse de Schiltigheim (Alsace) - Etude stratigraphique et
malacologique
In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 2 - Numéro 1 - 1965. pp. 66-77.
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Puisségur Jean Jacques. La terrasse de Schiltigheim (Alsace) - Etude stratigraphique et malacologique. In: Bulletin de
l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 2 - Numéro 1 - 1965. pp. 66-77.
doi : 10.3406/quate.1965.980
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/quate_0004-5500_1965_num_2_1_98066
Jean-Jacques PUISSEGUR , Professeur au Petit Séminaire
LA TERRASSE DE SCHILTIGHEIM (ALSACE) -
ETUDE STRATIGRAPHIQUE ET MALACOLOGIQUE.
Pour l'étude du Quaternaire, la Plaine d'Alsace occupe une situation privilégiée: le
Rhin et ses affluents locaux y ont apporté une masse considérable d'alluvions; les vents, qui dans
ce couloir étroit, devaient être particulièrement violents quand les deux massifs des Vosges et de
la Forêt Noire étaient recouverts par les glaces, y ont déposé des épaisseurs de loess comme il n'en
existe nulle part en France. Tous ces sédiments, tantôt accumulés, tantôt entamés par les cours d'eau
forment un ensemble d'un très grand intérêt .
Le Dr. Paul WERNERT a pendant de longues années étudié ces sédiments quaternaires
dans la région de Strasbourg où ils sont particulièrement accessibles grâce aux nombreuses et impor
tantes carrières de terre à brique. Les résultats de ces recherches, tant du point de vue stratigfaphi -
que que paléontologique et préhistorique, sont exposés dans sa thèse magistrale sur Achenheim. Pour
suivant moi-même actuellement une étude malacologique du Quaternaire bourguignon, j'ai pensé
qu'il n'était pas inutile, pour mieux comprendre ce dernier, de le situer entre deux grands ensembles
bien étudiés stratigraphiquement : l'Alsace, avec la thèse de P. WERNERT (1) et le Bassin du Rhône,
avec la thèse de F. BOURDIER (1). De plus, la publication récente d'une étude malacologique sur
l'ensemble du Quaternaire alsacien par G. MAZENOT (1) et les travaux de F.GEISSERT (1), ap
portant une contribution précieuse et plus spécialisée, permettaient d'aborder cette étude avec plus
de facilité.
P. WERNERT a individualisé dans la région de Strasbourg les systèmes fluviaux pleisto
cenes suivants :
- La plaine d'alluvions rhénanes.
- Deux basses terrasses : la terrasse du Roettig (4m), sans loess.
: la de Lingolsheim (8m) avec un mince manteau de
loess.
- Une moyenne terrasse : la terrasse de Schiltigheim (10 à 16m)
- Deux hautes terrasses : celle de Hangebieten et celle de Achenheim, la deuxième
emboPtée dans la première (60m environ).
Cf. bibliographie. 67
J'ai choisi pour objet de cette première étude la terrasse moyenne de Schiltigheim parce
qu'elle offre des coupes importantes (de l'ordre de 10m de puissance) et qu'elle présente une grande
unité. Son âge wiirmien ne fait pas de doute pour P .WERNERT ainsi que pour la plupart des auteurs.
La terrasse de Schiltigheim .
I- Situation et étude stratîgraphique .
La coupe choisie pour l'étude de la terrasse de Schiltigheim est celle de l'ancienne
briqueterie Eugène SCHAEFFER, actuellement "Matériaux de constructions, S.A.", entre Achenheîm
et Oberschaeffolsheim, à 8 km ouest de Strasbourg. Le relevé stratigraphique a été effectué en pré
sence de M. P. WERNERT et sous sa direction. Les différents horizons qui ont pu être individualisés
macroscopiquement, soit par leur couleur, suit par leur structure, seront désignés dans cet exposé
à peu de chose près de la même façon qu'ils le sont actuellement en Europe Centrale, et en parti
culier en Tchécoslovaquie où l'étude du Quaternaire et de ses dépôts loessiques est très poussée (1).
A chaque ensemble Interglaciaire + Glaciaire correspond un cycle de sédimentation comprenant des
sols, des loess et des formations alluvionnaires. Ces cycles sont désignés en majuscules latines, du
plus récent au plus ancien. Chaque cycle peut être divisé en cycles de second ordre ou séries indi
quées en chiffres arabes après la majuscule latine. Chaque horizon est désigné par une minuscule
latine (2).
Un ou deux prélèvements ont été effectués dans chaque horizon. Leur couleur a été dé
terminée selon le code de MUNSELL sur échantillon humidifié artificiellement. La teneur en CaCO»
a été trouvée à l'aide du calcimètre BERNARD et la teneur en humus par extinction de la couleur
de solutions dosées de MnO.K en présence d'acide sulfurique. Pour l'humus, les valeurs obtenues
sont seulement relatives (3). Pour toutes ces indications, se reporter au Tableau I .
Sur un substratum de sables vosgiens roses que nous avons trouvés par sondage à 1 m sous
le "plancher" de la carrière (cycle C) repose une puissante sédimentation qui, à l'emplacement
choisi, atteint 11 m d'épaisseur.
B.a -A la base on trouve un limon brun avec intercalation de lentilles sableuses. Ce
limon, très décalcifié, et par suite malacologiquement stérile, mais assez riche en humus, laisse au
lavage un résidu important de sables vosgiens et quelques petits rhizocoiles broyés. Un seul prél
èvement a été fait dans cet horizon : le prélèvement -1, puisque cet horizon se trouve également
sous le plancher actuel de la carrière.
B.b - L'horizon suivant, où j'ai effectué les prélèvements 1 et 2 commence à 0,30m
sous le plancher et a une épaisseur totale de 0,80 m. C'est un limon brun-rouge foncé (plus rouge
vers le haut), argileux, très décalcifié lui aussi, laissant au lavage une forte proportion de sables
vosgiens (1/4 environ) et de gros rhizocoiles qui sont des agglomérats de sable siliceux non trié, ci-
1) cf. bibliographie.
2) KLIMA,KUKLA,LOZEK,de VRIES (1961).- Stratigraphie des Pleistozâns und Alter des palâoli-
thischen Rastplatzes in der Ziegelei von Dolni Vestonice.
Prague. Anthropo'zoikum XI, 1961, p. 96.
3) Une analyse du pourcentage de Carbone a été effectuée à la Station d'Agronomie de Dijon, par
les soins de Mme MERIAUX, pour certains échantillons seulement. Les résultats obtenus indiquent
que la méthode employée ici est intéressante parce que les chiffres varient dans le même sens que
pour la Anne, mais ne peut être utilisée que de façon relative parce que les valeurs des rap
ports méthode MnO.K/ méthode Anne sont un peu trop dispersés . M Couleurs «I Man sell PROFIL Caractéristiques T
(humide) V)
vi. 10°/ 20 "Z 30'/.
10 Terre arable
Lchm 10 YR 3,5/3
10 YR 5,5/3 Base du Ichm
10YR 5/3 Hor. rubéfié. pet.concr.
S 6 3 10YR 5,5/2 0 0 Loess blanc .concretions
8 Hor.rubéfié .Grosses concr. 10 YR 5/3
10 YR 5,5/2 1S Loess blanc
12 10 YR 5,5/2 Base du loess blanc
Loess blanc- grisâtre
10 YR 6/3 11 Cryoturbction
Loess un peu argileux
10 10 YR 4/3
Cryoturbation
3. B. Loess assez argileux 10 YR 5/4 Ês^ Concrétions
Loess argileux Manganèse
1 0 YR 5/4 Hor. à Mamm. (sommet)
Loess argileux 10 YR 4/3 Hor.o Momm. (base)
i 10 YR 5/4
Argileux Brun 10 Y R 4,5/3
Stratifié 10 Y R 5/4
10 Y R '4/3
5 YR 4/2
7,5 Y R 3/2
Argile brune avec -1 7,5 YR 4,5/4 lentilles de sable roux
Sables vosgiens roses
Tableau I.- La terrasse de Schilrigheim. Profi I, description et analyses diverses, on remarquera la complémentarité
des deux courbes (humus et calcaire). 69
mente par de l'argile et du minerai de fer. Sa teneur en humus est un peu plus forte que celle de
l'horizon précédent.
B«c . - A la surface supérieure on aperçoit un mince liseré brun avec grains noirâ
tres, aux éléments assez grossiers et roulés, imprégnés d'oxyde de Manganèse. L'épaisseur, varia
ble, est en moyenne de 0,15 m. La teneur en calcaire est de 1 1 ,4%; l'humus, par contre, diminue.
C'est le prélèvement 3 où apparaissent déjà de nombreuses coquilles.
d.- Dans l'horizon suivant (épaisseur 0,55m), les prélèvements 4 et 5 ont été B]
effectués. Il s'agit d'un limon loessique argileux, stratifié, brun-jaunâtre, un peu plus foncé dans
sa partie supérieure. Le lavage laisse un fort résidu de sables vosgiens et de gros rhizocolles. La
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