La tête Pentini - article ; n°2 ; vol.90, pg 705-726
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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1978 - Volume 90 - Numéro 2 - Pages 705-726
Filippo Coarelli-Gilles Sauron, ~~La Tête Pentini. Contribution à l'approche méthodologique du néo-atticisme~~, p. 705-751. L'histoire du néo-atticisme est faussée par de nombreuses approximations, ou même de graves erreurs de datation du matériel concerné. Tel est le cas de la tête Pentini, conservée au Braccio Nuovo des Musées du Vatican, récemment attribuée par W. Fuchs à une période allant « du début de l'Empire à Hadrien » (Helbig4 I, n° 448, p. 343). En réalité, l'examen de la forme de son diadème, l'analyse du rinceau qui le décore, de nombreuses comparaisons stylistiques avec la plastique grecque tardo-hellénistique, conduisent à situer la tête Pentini assez précisément dans le deuxième quart du Ier siècle av. J.-C. L'attribution de cette œuvre à la fin de la République apporte un précieux document à la connaissance du goût à la fois néo-classique et maniériste qui dominait à Rome à cette époque, et met en relif le rôle de la capitale de l'Empire comme foyer où convergent et se combinent alors les tendances très diverses de l'art hellénistique tardif.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Filippo Coarelli
Gilles Sauron
La tête Pentini
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 90, N°2. 1978. pp. 705-726.
Résumé
Filippo Coarelli-Gilles Sauron, La Tête Pentini. Contribution à l'approche méthodologique du néo-atticisme, p. 705-751.
L'histoire du néo-atticisme est faussée par de nombreuses approximations, ou même de graves erreurs de datation du matériel
concerné. Tel est le cas de la tête Pentini, conservée au Braccio Nuovo des Musées du Vatican, récemment attribuée par W.
Fuchs à une période allant « du début de l'Empire à Hadrien » (Helbig4 I, n° 448, p. 343). En réalité, l'examen de la forme de son
diadème, l'analyse du rinceau qui le décore, de nombreuses comparaisons stylistiques avec la plastique grecque tardo-
hellénistique, conduisent à situer la tête Pentini assez précisément dans le deuxième quart du Ier siècle av. J.-C. L'attribution de
cette œuvre à la fin de la République apporte un précieux document à la connaissance du goût à la fois néo-classique et
maniériste qui dominait à Rome à cette époque, et met en relif le rôle de la capitale de l'Empire comme foyer où convergent et se
combinent alors les tendances très diverses de l'art hellénistique tardif.
Citer ce document / Cite this document :
Coarelli Filippo, Sauron Gilles. La tête Pentini. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 90, N°2. 1978. pp. 705-
726.
doi : 10.3406/mefr.1978.1168
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1978_num_90_2_1168COARELLI - GILLES SAURON FILIPPO
LA TÊTE PENTINI
CONTRIBUTION À L'APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
DU NÉO-ATTICISME *
«Die Bildsäulen sind nun Leichname, denen die
belebende Seele, sowie die Hymnen Worte, deren
Glauben entflohen ist».
Hegel, Phénoménologie, 572.
L'histoire du néo-atticisme au Ier siècle av. J.-C. souffre encore de préju
gés tenant à une approche trop abstraite ou trop subjective des œuvres.
Ainsi, Werner Fuchs dénonce la «manipulation des formes» qui lui paraît
caractéristique du néo-atticisme tardo-républicain ' , et ne concède à cette
phase de l'histoire de l'art qu'un rôle d'intermédiaire : le seul trait positif
reconnu à l'activité des ateliers néo-attiques réside pour l'auteur des Vorbil
der der neuattischen Reliefs dans le rôle qu'ils ont joué pour faire reconnaître
l'art grec comme le «fondement de l'évolution européenne»2. Or, il nous
semble prématuré d'écrire une histoire du néo-atticisme. Trop de sculptures,
en particulier, qui ont été faussement attribuées à des périodes plus tardives,
mériteraient un examen nouveau, fondé sur des critères sûrs. Telle est la tête
Pentini, conservée au Braccio Nuovo des Musées du Vatican (fig. 1 à 6), attri-
* Nous signons chacune de nos contributions: l'unité de cette étude nous semble
assurée par le dialogue permanent qui nous a permis de confronter des analyses adopt
ant des points de vue différents, ainsi que par l'identité des conclusions stylistiques et
chronologiques auxquelles nous sommes parvenus. Nous remercions vivement la
Direction des Musées du Vatican, et en particulier le Dott. Francesco Roncalli, pour
l'aide qui nous a été apportée, surtout avec l'exécution des quatre excellents clichés
que nous publions ici pour la première fois (fig. 3 à 6).
Photographies: Alinari: fig. 1, 21, 24, 25, 27; Anderson: fig. 2; Chuzeville: fig. 7, 13,
14; Coarelli: fig. 18, 22, 23, 26; École française d'Athènes: fig. 9, 11, 12; Istituto archaeo-
logico germanico: fig. 16; Sauron: fig. 29, 30, 33. Les autres figures sont extraites des
ouvrages de référence cités dans les notes.
1 Werner Fuchs, Die Vorbilder der neuattischen Reliefs, Berlin, 1959, p. 195.
2 Id., p. 197. FILIPPO COARELLI - GILLES SAURON 706
buée par W. Fuchs à une période allant du début de l'Empire à Hadrien3 :
nous espérons montrer par cette étude que la datation de cette sculpture
peut être révisée et précisée, et apporter ainsi à l'histoire à venir du néo-atti-
cisme un nouveau document, qui témoigne assez que les œuvres de cette
époque ne sont pas toutes ces «cadavres sans âme», selon la belle formule
de Hegel citée par W. Fuchs et que nous reprenons en tête de cet article.
Destination de la Tête Pentini
Le lieu de découverte de la tête Pentini n'est pas connu. La sculpture
était conservée, jusqu'en 1838, dans le palais appartenant au cardinal Pentini,
situé dans le rione Ponte, via della Maschera d'Oro, près de la piazza Fiam-
metta. Ce palais appartenait auparavant à la famille Camuccini4 qui avait été
à son tour précédée par les Cesi, qui y conservaient une partie de leur collec
tion. Dans l'année 1838 elle fut transférée aux Musées du Vatican5.
Si le lieu de conservation correspond au lieu de découverte (chose qui
naturellement, dans l'état actuel de la documentation représente seulement
une vague possibilité) on pourrait penser à un dépôt des ateliers de «mar-
morari » : d'après de nombreuses découvertes on a pu montrer que la zone
du Champ de Mars, située au nord de la rue antique correspondant à la via
dei Coronari, était occupée par les ateliers des sculpteurs et de marbriers, à
partir au moins de la fin de l'Empire6. La tête Pentini appartenait à une sta
tue de grande dimension (plus de 2,50 m) qui, à juger par l'inachèvement de
la partie postérieure, pouvait être placée dans une niche. En ce cas, en consi
dération de ses dimensions presque colossales, et de sa chronologie (2e quart
du Ier siècle av. J.-C.) on pourrait penser à la décoration d'un monument tel
que l'ensemble pompéien, construit entre 61 et 55 av. J.-C.7. En effet, les por
tiques et le théâtre de Pompée étaient décorés d'un ensemble de statues
monumentales dont on a retrouvé quelques exemplaires, et dont le catalogue
partiel nous a été transmis par un écrivain chrétien du IIe siècle ap. J.-C,
Tatianus8.
F. C.
3 Helbig4 I, n° 448, p. 343.
4 G. Moroni, Dizionario di erudizione storico-ecclesiastica, XLIX, Venise, 1848,
p. 302; C. Pietrangeli, Guide rionali di Roma, parte I, Rome, 1971, p. 46-50, bib. p. 69.
5 Cf. Annali dell'Instituto di Corrispondenza archeologica, X, 1838, p. 20.
6 R. Lanciani, The Ruins and Excavations of Ancient Rome, Londres, 1897, p. 527-30.
7 F. Coarelli, dans Rend. Pont. Ace, XLIV, 1971-72, p. 99-122.
8 Id. , p. 100-103. LA TÊTE PENTINI 707
La Chevelure
La tête Pentini est coiffée d'une façon particulièrement raffinée. Les che
veux au sommet de la tête sont séparés en deux tresses qui tombent sur les
épaules. La partie inférieure de ces tresses est moderne, car la cassure de la
sculpture s'est produite au niveau de la nuque. Les cheveux implantés sur le
devant et les côtés du visage sont ramenés en arrière et noués au-dessus de
ces deux tresses, puis forment une boucle qui disparaît dans la chevelure
derrière les oreilles (fig. 4, 5, 6). On retrouve un tel nœud, mais composé de
quatre mèches de cheveux, sur une tête hellénistique conservée à Berlin
(fig. 8). L'affirmation de W. Amelung9, reprise par Fuchs10, selon laquelle la
partie postérieure de la tête Pentini ne serait pas achevée, doit être nuancée,
si l'on considère la complexité de la coiffure telle que nous venons de l'exa
miner. De plus, la différence dans le traitement entre la partie antérieure et
la partie postérieure de la tête n'est pas rare pendant la période hellénisti
que : on la retrouve, par exemple, sur la Vénus de Milo (fig. 7).
G. S.
Le diadème et son décor
L'examen de la forme très originale du diadème de la tête Pentini, et du
rinceau qui le décore, conduisent à reprendre la datation proposée par
W. Fuchs.
Le diadème.
Malheureusement, l'ornement est très restauré. W. Amelung note que
«la plus grande partie du diadème au-dessus de l'œil gauche, la bordure de
l'autre côté» sont modernes". Un examen plus précis permet de constater
que le restaurateur a pu conserver la quasi-totalité du d

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