La théorie de l oxygène à l Académie des Sciences de Pétersbourg à la fin du XVIIIe et au commencement du XIXe siècle - article ; n°2 ; vol.22, pg 117-136
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La théorie de l'oxygène à l'Académie des Sciences de Pétersbourg à la fin du XVIIIe et au commencement du XIXe siècle - article ; n°2 ; vol.22, pg 117-136

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Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1969 - Volume 22 - Numéro 2 - Pages 117-136
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

N. M. Raskine.
La théorie de l'oxygène à l'Académie des Sciences de
Pétersbourg à la fin du XVIIIe et au commencement du XIXe
siècle
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1969, Tome 22 n°2. pp. 117-136.
Citer ce document / Cite this document :
M. Raskine. N. La théorie de l'oxygène à l'Académie des Sciences de Pétersbourg à la fin du XVIIIe et au commencement du
XIXe siècle. In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1969, Tome 22 n°2. pp. 117-136.
doi : 10.3406/rhs.1969.2584
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1969_num_22_2_2584La théorie de l'oxygène
à l'Académie des Sciences de Pétersbourg
à la fin du XVIIIe
et au commencement du XIXe siècle
En recueillant des documents pour un livre consacré à l'histoire
de la chaire de chimie de l'Académie des Sciences de Pétersbourg
au cours de la seconde moitié du xvine siècle (1), j'ai trouvé dans
les Archives de cette Académie, à Leningrad, et dans les publi
cations scientifiques russes de cette époque une série de nouvelles
données sur la propagation de la théorie de l'oxygène parmi les
savants de l'Académie. Ces matériaux apportent les renseignements
complémentaires sur les premiers pas de la nouvelle science ch
imique en Russie (2).
Après le décès de M. V. Lomonosov en 1765, la chaire de chimie
de l'Académie des Sciences de Pétersbourg fut occupée suc
cessivement par différents académiciens : I. G. Léman (1700-
1767), E. G. Laxman (1737-1796), I. G. Gueorgui (1729-1802),
(1) N. M. Raskine, Le laboratoire chimique de M. V. Lomonosov (La Chimie à
V Académie des Sciences de Pétersbourg au cours de la deuxième moitié du XVIIIe siècle)
(en russe), Académie des Sciences de l'U.R.S.S., Institut d'Histoire des Sciences de la
Nature et de la Technique, Éd. de l'Académie des Sciences de l'U.R.S.S., Moscou-Lening
rad, 1962, p. 340.
(2) S. A. Pogodine, Antoine-Laurent Lavoisier, fondateur de la chimie des temps
nouveaux (en russe) (Ouspekhi Khimii = Succès de chimie, t. XII, fasc. 5, 1943, p. 562) ;
J. G. Dorfman, Lavoisier (en russe), seconde éd. révisée, Éd. de l'Académie des Sciences
de l'U.R.S.S., Moscou, 1962, p. 232 ; O. I. Soloviev, N. N. Ouchakova, Sur l'histoire
de l'introduction de la théorie de l'oxygène en Russie (en russe) [Voprosy islorii estest-
voznania i tekhniki = Problèmes de V histoire des sciences naturelles et de la technique,
fasc. 2, Moscou, 1957, pp. 74-81) ; H. Leicester, The spread of the theory of Lavoisier
in Russia (Chymia, Philadelphia, 1959, pp. 138-144). REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES 118
N. P. Sokolov (1748-1795), T. E. Lowitz (1757-1804), J. D. Zakharov
(1765-1836), A. N. Gherer (1771-1824).
Outre ces savants, plusieurs membres honoraires de l'Académie,
notamment : J. G. Model (1711-1775), D. A. Golitsyne (1734-
1803), A. A. Moussine-Pouchkine (1760-1805), participèrent à
l'activité scientifique de cette chaire et du Laboratoire de chimie
créé auprès d'elle (en 1748, par M. V. Lomonosov), ainsi d'ailleurs
que plusieurs autres académiciens dont les spécialités étaient
proches de la chimie, par exemple le minéralogiste V. M. Séverguine
(1765-1826), les physiciens W. L. Krafft (1743-1814) et V. V. Petrov
(1761-1834).
Certains m:mbres étrangers de l'Académie contribuèrent, eux
aussi, au développement des recherches scientifiques entreprises
à Pétersbourg dans le domaine de la chimie. Ils y envoyaient des
livres nouveaux, faisaient connaître des travaux exécutés dans les
laboratoires des chimistes de différents pays européens, publiaient
des analyses d'ouvrages de savants russes dans les principales
revues de chimie. L'un de ces membres honoraires étrangers de
l'Académie das Sciences de Pétersbourg, J.-J. Magellan (1722-
1790) (1), joua par exemple un rôle important dans la propagation
des informations concernant les travaux de Lavoisier et de ses
collègues expérimentateurs français. Ce descendant du célèbre
navigateur portugais, habitant Londres et travaillant surtout dans
le domaine de la physique, avait été élu membre de la Royal
Society de Londres dès 1774. Possédant un large cercle de connais
sances parmi les savants de différents pays, Magellan communiqua
à l'Académie de Pétersbourg des nouvelles scientifiques et y
envoya à maintes reprises des livres récemment publiés et des
appareils scientifiques. Sans parler de ses informations concernant
les travaux des chimistes anglais (J. Priestley, H. Cavendish,
R. Kirwan et d'autres) (2), Magellan écrivit souvent à l'Aca
démie russe à propos des travaux des chimistes allemands
(F. K. Achard) (3) et envoya beaucoup de données intéressantes
sur les recherches des chimistes français qu'il recevait le plus
(1) J.-J. Magellan fut nommé membre honoraire étranger de l'Académie des Sciences
de Pétersbourg, le 28 septembre 1778 (Procès-verbaux des séances de imp. des
Sciences. Depuis sa fondation jusqu'à 1803, t. III, 1775-1785, Saint-Pétersbourg, 1900,
p. 375). Ce volume sera cité par la suite sous l'abréviation Procès-verbaux.
(2) N. M. Raskine, op. cit., pp. 275-283.
(3) N. M. op. cit., pp. 285-286. M. RASKINE. — • THÉORIE DE L'OXYGENE A PÉTERSBOURG 119 N.
souvent de première main, grâce à la correspondance amicale
qu'il entretenait en permanence avec les plus éminents d'entre eux
(Lavoisier par exemple).
Au xvnie siècle, l'Académie des Sciences de Pétersbourg
demeura longtemps l'unique établissement scientifique du pays.
Aussi est-il particulièrement intéressant d'éclaircir le rôle des
savants de cette Académie qui contribuèrent à la propagation de
la théorie de l'oxygène en Russie. En dépit de l'opinion des
anciens historiens de la chimie, d'après laquelle la théorie de
l'oxygène n'avait rencontré en Russie ni adhérents actifs, ni
adversaires décidés (1), en fait sa propagation au sein de l'Aca
démie des Sciences de Pétersbourg ne s'est pas déroulée sans
lutte. Il est vrai que, pendant plusieurs années, nombre de savants
de l'Académie se tinrent au courant des travaux de Lavoisier et
de ses collègues, ainsi que nous le verrons. Ils avaient été ainsi bien
préparés pour la compréhension de ses idées et bientôt ils devinrent
d'actifs adeptes de la nouvelle chimie. Parmi les savants de
Pétersbourg, il y avait aussi (comme d'ailleurs parmi les savants
d'autres pays) des adhérents opiniâtres de l'ancienne théorie du
phlogistique (I. G. Gueorgui), qui lui restèrent fidèles jusqu'à la
fin de leur vie et maintinrent leur résistance (relativement faible)
à la propagation de la théorie de l'oxygène.
Lavoisier fit lui-même les premiers pas pour établir des relations
scientifiques avec l'Académie des Sciences de Pétersbourg. Le
tome I de ses Opuscules physiques et chimiques, qu'il publia en 1774,
contenait, outre une revue des progrès scientifiques réalisés dans
le domaine de la chimie des gaz, l'exposé d'idées nouvelles sur le
processus de la combustion et de la calcination et l'affirmation
que l'augmentation du poids du phosphore et du soufre brûlant
— de même que celle de l'étain et du plomb se calcinant dans les
récipients hermétiquement bouchés — résultait de l'adjonction
d'une partie de l'air atmosphérique (l'oxygène n'était pas connu
à l'époque). Lavoisier, qui envoya son livre à de nombreux savants
de France et de l'étranger, l'adressa aussi à l'Académie des Sciences
de Pétersbourg.
Le procès- verbal de la Conférence académique (ainsi appelait-on
(1) P. I. Valden, Précis de l'histoire de la chimie en Russie, Odessa, 1917, pp. 410-411. 120 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES
la réunion scientifique des membres de l'Académie) du 23 juin 1774
indique :
« Lu une lettre adressée à l'Académie Impériale des Sciences par Mr. Lavoisier,
datée de Paris le 12 avril et présenté de sa part « Opuscules physiques et chimiques
par Mr. Lavoisier de l'Académie Royale des Sciences. Tome 1. Paris 1774 ».
« Mr. le professeur Laxman fut pri

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