Le crâne trépané magdalénien de Rochereil - article ; n°2 ; vol.68, pg 485-495
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1971 - Volume 68 - Numéro 2 - Pages 485-495
Résumé. — Trouvé isolé et bien en place dans un gisement du Magdalénien final, le crâne de Rochereil III est celui d'un enfant de 2 ans et demi à 3 ans et nettement hydrocéphale. La partie moyenne du frontal présente une large ouverture circulaire limitée par un bord taillé en biseau aux dépens de la face endocrânienne et qui offre les caractères bien connus des trépanations posthumes néolithiques destinées à prélever des rondelles crâniennes. La seule différence est qu'ici le biseau est inversé, ce qui laisse supposer que, chose exceptionnelle, la trépanation a été faite sur un frontal détaché du crâne et travaillé par sa face interne. C'est le premier cas connu d'une trépanation pour rondelle antérieure au Néolithique. Il faut sans doute l'interpréter comme d'ordre médico-magique.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 52
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri-V. Vallois
Le crâne trépané magdalénien de Rochereil
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1971, tome 68, N. 2. pp. 485-495.
Résumé
Résumé. — Trouvé isolé et bien en place dans un gisement du Magdalénien final, le crâne de Rochereil III est celui d'un enfant
de 2 ans et demi à 3 ans et nettement hydrocéphale. La partie moyenne du frontal présente une large ouverture circulaire limitée
par un bord taillé en biseau aux dépens de la face endocrânienne et qui offre les caractères bien connus des trépanations
posthumes néolithiques destinées à prélever des rondelles crâniennes. La seule différence est qu'ici le biseau est inversé, ce qui
laisse supposer que, chose exceptionnelle, la trépanation a été faite sur un frontal détaché du crâne et travaillé par sa face
interne. C'est le premier cas connu d'une pour rondelle antérieure au Néolithique. Il faut sans doute l'interpréter
comme d'ordre médico-magique.
Citer ce document / Cite this document :
Vallois Henri-V. Le crâne trépané magdalénien de Rochereil. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1971, tome 68,
N. 2. pp. 485-495.
doi : 10.3406/bspf.1971.10348
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1971_hos_68_2_10348Bulletin de la Société préhistorique française, tome 68, 1971, Etudes et Travaux, fasc. 2
Le crâne trépané magdalénien de Rochereil
par Henri-V. Vallois (*)
Résumé. — Trouvé isolé et bien en place dans un gisement du Magdalénien final, le crâne de Rochereil III
est celui d'un enfant de 2 ans et demi à 3 ans et nettement hydrocéphale. La partie moyenne du frontal présente
une large ouverture circulaire limitée par un bord taillé en biseau aux dépens de la face endocrânienne et qui
offre les caractères bien connus des trépanations posthumes néolithiques destinées à prélever des rondelles
crâniennes. La seule différence est qu'ici le biseau est inversé, ce qui laisse supposer que, chose exceptionnelle,
la trépanation a été faite sur un frontal détaché du crâne et travaillé par sa face interne. C'est le premier cas
connu d'une trépanation pour rondelle antérieure au Néolithique. Il faut sans doute l'interpréter comme d'ordre
médico-magique.
Le crâne qui fait l'objet de cette étude a été reil III) qui fait l'objet de ce travail. Avec une
découvert en 1939 par le Dr P.-E. Jude au cours très grande obligeance dont j'ai été profondément
de ses fouilles dans la grotte de Rochereil, Dor- touché, il m'a apporté ces précieuses pièces au
dogne. Le récit détaillé de ces recherches ainsi Laboratoire d'Anthropologie que j'avais alors
que la description complète de l'important matér créé à Toulouse. Leur étude devait être faite
iel archéologique recueilli par lui dans cette et publiée en même temps que celle du gisement
grotte ont donné lieu de sa part à un mémoire lui-même. Survenue peu après, la guerre de
exhaustif (1960) dans lequel on trouvera tous les 1939-1945, puis les événements qui l'ont suivie
renseignements nécessaires sur la situation de ont empêché la réalisation de ce projet. Ce n'est
ce crâne et les circonstances de sa trouvaille. qu'en 1960 que le Dr Jude put terminer et faire
Je me contenterai donc d'en donner ici un bref imprimer son mémoire. Il devait décéder en
résumé. 1967. Privé de mon matériel toulousain pendant
près de 10 ans et pris alors par de nombreuses Située dans la commune de Grand-Brassac, obligations, je n'avais pour ma part pu reprendre sur la rive droite de la Dronne, et à 1,5 km à peu aussitôt le travail si brusquement interrompu près de la route qui, venant de franchir cette en 1939. Je n'ai pu m'y remettre que récemment. rivière, va de Périgueux à la Tour-Blanche et On voudra bien considérer la présente monograpVillebois-Lavalette, la petite grotte de Rochereil hie, qui ne concerne que le crâne Rochereil III, est une des nombreuses excavations de la falaise comme un hommage dédié à la mémoire de calcaire qui, depuis Bourdeilles, borde au Nord l'excellent et trop modeste préhistorien que fut cette rivière. Menées de 1935 à 1939, les fouilles le Dr Jude. du Dr Jude lui ont montré l'existence de deux
couches archéologiques très différentes : l'une Dans sa couche magdalénienne, celui-ci avait
supérieure, de 1,80 m d'épaisseur, à industrie distingué deux niveaux, l'un et l'autre faits de
azilienne ; la seconde immédiatement sous- cendres noires friables et très homogènes et que
jacente, de 0,40 m d'épaisseur, à industrie magdal ne distinguaient que de minimes différences
énienne VI. L'une et l'autre contenaient des d'industrie. C'est dans le niveau supérieur, dont
restes humains. Dans la première, le Dr Jude l'outillage présentait certains traits archaïques,
trouvait (1937) un squelette complet d'homme et à faune froide avec Renne et Lemming, que,
adulte (Rochereil I) et un peu plus tard quelques le 30 avril 1939, était mis au jour un morceau
débris de deux autres sujets (Rochereil II) ; de voûte que le Dr Jude constata correspondre
dans la seconde (1939), le crâne d'enfant (Roche- à un crâne d'enfant reposant sur deux pierres.
Il recouvrait aussitôt le lieu et le protégeait so
igneusement en même temps qu'il prévenait D.
Peyrony, directeur de la circonscription préhis- (*) Institut de Paléontologie humaine, Paris.
485 torique. Ce n'est que le 10 mai, en présence de plètement ce qu'avait dit d'emblée le Dr Jude,
celui-ci et de diverses autres personnes dont les conclusions de la Commission étaient donc
MM. E. Peyrony, Kidder, Passemard et le Dr formelles : le crâne appartenait bien au Magdal
Cheynier, qu'il fut procédé à l'extraction du énien supérieur. La couche azilienne qui le
crâne et à l'examen minutieux de ses conditions surmontait et dont un important témoin avait été
stratigraphiques. Un procès-verbal fut alors conservé, ne présentait d'ailleurs aucune trace
dressé dont je reproduis, d'après le mémoire de remaniement. Il n'y avait aucun doute sur
du Dr Jude (1960, p. 42), les parties essentielles : l'antiquité de la pièce.
« la calotte crânienne est située à 0,60 m de Au procès-verbal précédent, je n'ajouterai que la paroi ouest, à l'aplomb de la voûte et à trois faits : 1" aucune autre pièce humaine ne environ 2,70 m de celle-ci. Elle est au-dessous se trouvait dans les niveaux paléolithiques ; du niveau azilien et en pleine couche magdalén c'est donc isolé et séparé du reste du squelette ienne. A cet endroit, et au-dessus d'elle, se que le crâne avait été déposé sur les deux reconnaissent trois zones très nettes : la supé pierres sur lesquelles il reposait ; 2° contrairerieure, d'environ 6 cm d'épaisseur, blanchâtre ment à ce qui a été constaté pour divers Magdalet très cendreuse, dont il persiste un lambeau ; éniens, il n'était pas recouvert d'ocre ; 3° malgré la médiane, brunâtre, d'épaisseur à peu près son dépôt dans un lit cendreux, il ne paraissait égale ; et l'inférieure, d'environ 7 cm, rougeâtre. pas avoir subi l'atteinte du feu, ou du moins Ces trois zones superposées et assez générale n'en portait-il pas de marques. ment horizontales offrent un aspect de continuité
sur tout le front de la fouille. Au-dessous s'étend Son extraction s'est révélée particulièrement
une ligne de foyer très noire et très charbonneuse, difficile car les os, déjà minces vu le jeune
sans discontinuité apparente, légèrement inclinée âge du sujet, ramollis en outre par l'humidité
vers l'Ouest, à gauche du crâne. La couche qui de la couche supérieure de la grotte, étaient
renferme le crâne a une épaisseur à cet endroit extrêmement friables. Une tentative faite pour
d'environ 0,55 m (0,24 m au-dessus et 0,23 m recouvrir le crâne de plâtre échoua, heureuse
au-dessous). Cette couche, ainsi que la ligne de ment car l'expérience m'a montré que, si ce
procédé est valable pour des os solides — qui foyers superposés, ont révélé une industrie nett
ement mag

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