y *=(**- l'^iP **.X^^ A''W AVANT-PROPOS On sait qu'en Fan II la France révolutionnaire essaya, sans réussir, d'abolir la religion chrétienney au moyen du culte de la Raison, puis de la remplacer par le culte de l'Être suprême. Cette tentative étonna, en l'effrayant, l'Europe comme elle ad'alors mais, échoué, on la trouva; ensuite plus scandaleuse qu'intéressante, et il a été de bon goût de présenter le culte de la Raison leet culte de l'Être suprême comme une des plus sottes aberrations du délire révolutionnaire. Des écrivains sont venus qui ont réagi contre ces jugements trop sommaires : les uns ont cru voir dans l'hébertisme antichrétien l'heureuse réalisation de la pensée de YEncyclopédie les autres ont pré-; senté le déisme robespierriste comme la religion qui convenait alors et qui conviendrait encore aujour- notred'hui à race. Le plus vrai (sinon le plus exact) des historiens de la Révolution, Michelet, a pensé que ni la sécheresse du culte de la Raison ni la froi- deur du culte de l'Être suprême ne convenaient aux VI AVANT-PROPOS fils xviii^ siècle, et, dans cette tête pleine dedu Diderot, dans ce cœur amoureux de la France, s'est formée l'idée d'une religion de la patrie et de l'huma- nité, prévalu dans lareligion dont l'esprit, s'il avait politique comme il vivait secrète-des gouvernants, ment, selon Michelet, dans l'instinct populaire, eût fécondé la Révolution, eût orienté l'âme française dans un sens conforme à son génie et eût peut-être rayonné sur le monde.