Le denier parisis d après un document flamand - article ; n°17 ; vol.6, pg 163-171
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Le denier parisis d'après un document flamand - article ; n°17 ; vol.6, pg 163-171

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Description

Revue numismatique - Année 1975 - Volume 6 - Numéro 17 - Pages 163-171
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

Joseph Ghyssens
Le denier parisis d'après un document flamand
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 17, année 1975 pp. 163-171.
Citer ce document / Cite this document :
Ghyssens Joseph. Le denier parisis d'après un document flamand. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 17, année 1975
pp. 163-171.
doi : 10.3406/numi.1975.1087
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1975_num_6_17_1087Joseph GHYSSENS
LE DENIER PARISIS
D'APRÈS UN DOCUMENT FLAMAND
En 1967, M. Carlos Wijfïels, l'actuel Archiviste Général du
royaume de Belgique, publiait une étude intitulée « Contribution
à l'histoire monétaire de la Flandre au xine siècle »x. Cette étude
avait pour objet l'analyse d'un rapport d'expertise de monnaies,
non daté, dressé pour compte des échevins de la ville de Gand au
milieu du xine siècle, rapport qui venait d'être découvert aux
Archives de l'État à Gand.
De même que d'autres textes de la même époque déjà connus
grâce à la publication qu'en a faite M. Prou ici-même en 18982,
celui auquel est consacrée cette étude avait pour but de mettre en
lumière les pertes qu'infligeaient au comte de Flandre les cours
inadéquats pratiqués pour le denier de Valenciennes, le denier
parisis et l'esterlin. D'après l'auteur ce rapport aurait été rédigé
aux environs de 1250, date qui nous paraît très plausible.
Ce sont les précisions qu'il donne sur les conditions de fabrication
des deniers flamands, valenciennois et parisis qui rendent ce texte
particulièrement intéressant. On pourra en juger par la traduction
française3 que nous donnons ci-après du paragraphe relatif au
1. C. Wyffels, Contribution à V histoire monétaire de Flandre au XIIIe siècle
Revue Belge de Philologie et d'Histoire, t. XLV, 1967, p. 1113 à 1141, annexe n° I,
p. 1137 à 1139.
2. M. Prou, Recueils de documents relatifs à V histoire monétaire, V Monnaies de
Flandre, R.N. 1898, p. 313 à 320.
3. Trad., par l'auteur, du texte original ci-après « [3] Ende die ghene die Parisise
doet werken mach wel copen die Vlamsce marc wits zelvers xxxi s. ende iiij d. ende
hoec niet diere, sal hi hem behouden ende redene doen, bedie hi moet nemen bi der marc
van Trois 1 /2 v marc wits zelvers ende 1 /2 viij marc copers ende doen die teghadere ende
maken van elker marc xvij s. Ende al quamere ij d. mer of min dar af ne war hi niet
begrepen ende die ne reken hic niet. Dus comter af x lib. ende iiij s. Ende delt die in 164 JOSEPH GHYSSENS
denier parisis. La partie consacrée au denier de Flandre a déjà
été utilisée par nous dans notre ouvrage sur les petits deniers de
Flandre4, tandis que celle concernant le denier de Valenciennes
fait l'objet d'une étude que nous destinons au Cercle Archéologique
de Mons.
« [3] Celui qui fait ouvrer des parisis doit acheter le marc de
Flandre d'argent blanc 31 s. 4 d. et pas plus cher et il fera bien.
Ensuite il doit prendre au marc de Troyes 4 % marcs d'argent
blanc et 7 % marcs de cuivre, les unir et faire de chaque marc 17 s.
S'il en provient 2 d. de plus ou de moins, ils n'y seraient pas
compris et je n'en tiens nul compte. Ainsi donc il obtient 101b.
et 4 s. On les partage en 4 % parties de sorte que l'on tire de chaque
grand marc d'argent blanc 45 s. 4 d. Le grand marc contient
5 fertons (ferton = quart de marc) et 1 lod (lod = quart de ferton)
du marc de Flandre, ce qui fait 26 d. par lod de Flandre d'argent
blanc, à 2 d. près au grand marc. Il sort donc 34 s. 7 d. du marc
de Flandre d'argent. Celui qui procédera à une vérification trouvera
le même résultat. Ainsi il lui reste pour son seigneuriage, ses frais
et le déchet5 de l'argent, 39 d. parisis. De ses 31 s. 4 d. parisis il
obtient des deniers flamands au taux de 13, de sorte qu'il reçoit
7 d. de plus de son marc d'argent blanc que celui qui fait faire des
deniers flamands. Et du fait que les parisis et d'autres monnaies
ont circulé en Flandre à un taux plus élevé qu'ils ne valent, on en
est arrivé à ne plus pouvoir trouver d'argent pour faire des deniers
flamands ».
Nous nous attarderons quelque peu sur :
— le prix d'achat du métal, 31 s. 4 d. parisis,
viften alven so comt van elker groter marc wits zelvers xlv s. ende iiij d. Ende die grote
marc hout v virdonghe ende i lod bider Vlamscer marc ende dat dat es van elken
Vlamscen lode wits zelvers xxvi d. al ne war ij d. van der groter marc. Ende dus comt
van der Vlamscer marc wits zelvers xxxiiij s. ende vij d. Ende die rekent hi vindet aldus.
Endo so blieft hem te sinen sleislachte ende te sinen costen ende ten lakene van den
zelvre xxxviiij d. Parisise. Ende heft hi dan van xxxi s. ende iiij d. Parisise Vlamsce te
dertinen, so comt hem vij d. mer van sire marc wits zelvers dan den ghenen die
peneghe doet maken. Ende dat Parisise ende andre munte hogher ebben ghelopen in
Vlandren dan si werdech sin, heft benomen dat men neghen zelver mochte efcben
Vlamsce d. af te makene.
4. J. Ghyssens, Le petit denier de Flandre des XIIe et XIIIe siècles, Bruxelles 1971,
p. 17 et 18.
5. Le texte flamand porte le mot « lakenen » qui signifie diminuer, amoindrir. D'une
manière plus précise il s'agit de la diminution subie par la matière en quantité, poids,
nombre ou valeur au cours de son traitement. LE DERNIER PARISIS 165
— le titre du parisis, 4 ]/2 deniers d'argent « blanc »,
— la taille, 17 s. au marc de Troyes,
— la tolérance, 2 d. par marc,
— le rapport de poids entre le marc de Troyes et le petit marc
de Flandre, 21/16,
— le taux d'échange du parisis et du flamand, 12 pour 13.
§ 1. Le prix d'achat s'entend au petit marc6. La proportion
de 16/21 que l'on trouve dans le même texte, entre le poids de ce
marc et celui du marc de Troyes, donne la possibilité de calculer
la valeur du grand marc. Nous trouvons ainsi qu'elle est de 41 s.
parisis. Les auteurs du rapport précisent qu'il s'agit du prix
maximum, du prix à ne pas dépasser pour que la frappe reste
rentable. Le prix de 40 s. parisis que l'on rencontre dans des
documents de 1164, 1185, 12227, paraît donc bien être le prix
normal d'achat. La constance de ce prix fait soupçonner que la
qualité du parisis serait demeurée stable depuis sa création sous
Louis VII jusqu'au moment où sa frappe a été suspendue. En
réalité à l'époque de la rédaction du rapport, l'argent coûtait
plus cher que les 41 s. parisis que nous avons calculés. Son prix se
situait aux environs de 43 s. parisis, d'après le compte de l'or
et de l'argent envoyé au comte de Poitiers en 12508. Il correspondait
aux 4/5 de 54 s. qui était le prix d'achat en deniers tournois
communément admis pour cette époque.
§ 2. Le titre de 4 % deniers est déjà celui qui sera adopté par
Philippe le Bel lorsqu'il reprendra la frappe du parisis en 13089.
6. Il importe de bien distinguer les différents marcs :
petit marc : 186, 478 g
grand = marc de Troyes : 243, 693 g
marc de Paris : 244, 7529 g du Roi : 241, 256 g ou 241, 305 g.
Le petit marc vaut les 16/21 du marc de Troyes. Le marc de Troyes vaut les 690/693 du
marc de Paris. Le marc du Roi vaut les 69/70 ou les 70/71 du marc de Paris ; réservé
aux ateliers monétaires, il fut créé sous Philippe II ou Louis IX pour être commun
aux systèmes parisis et tournois.
7. A. Dieudonné, Histoire monétaire du denier parisis jusqu'à saint Louis, dans
Mémoires de la Société des Antiquaires de France, 1911, p. 111 à 147 et dans Mélanges
Numismatiques, t. II, 1919, p. 254 à 290. Pièces justificatives nos 6, 7 et 13.
8. E. Cartier, Monnaies du XIIIe siècle. Or et argent, monnoués ou non monnoyés,
envoyés en Palestine à Alfonse comte de Poitiers, frère de Saint Louis, dans l'année 1250,
R.N. 1847.
9. P. Guilhiermoz, Avis sur la question monétaire donnés aux rois Philippe le Hardi,
Philippe le Bel, Louis X et Charles le Bel, R.N. 1922, p. 202. 166 JOSEPH GHYSSENS
A noter l'expression « argent blanc ». Dans notre ouvrage sur les
petits deniers de Flandre nous avons dû admettre que l'argent
« blanc » dont il est question ici, n'était pas de l'argent fin mais
de l'argent à un titre semblable à celui qui sera légalisé dans les
monnaies royales sous le nom d'argent-le-roi. Ainsi notre rapport
fait état d'un titre de 15/16 pour le denier de Flandre, ce qui
suppose 0

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