Le dieu Athtar et les textes de Ras Shamra - article ; n°1 ; vol.35, pg 45-60
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Description

Syria - Année 1958 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 45-60
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Caquot
Le dieu Athtar et les textes de Ras Shamra
In: Syria. Tome 35 fascicule 1-2, 1958. pp. 45-60.
Citer ce document / Cite this document :
Caquot André. Le dieu Athtar et les textes de Ras Shamra. In: Syria. Tome 35 fascicule 1-2, 1958. pp. 45-60.
doi : 10.3406/syria.1958.5367
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1958_num_35_1_5367LE DIEU 'ATHTAR ET LES TEXTES DE RAS SHAMRA
PAR
ANDRÉ CAQUOT
'Athtar n'occupe pas dans les mythes ougaritiques une position compar
able à celle des dieux El, Ba'al, Yam ou Mot. Deux des textes examinés
ci-dessous paraissent ne montrer en lui qu'une sorte de figurant, assumant
le rôle peu glorieux d'un personnage jaloux, prétentieux et incapable,
disparaissant de scène aussitôt après avoir exprimé une ambition qui
demeure insatisfaite, sans que nous connaissions le sort qui lui est réservé
à la suite de son échec (1). On peut se demander si nos textes sont complets
sur ce point et si les Sémites d'Ougarit n'ont pas connu un véritable mythe
de 'Athtar qu'il serait possible de reconstituer à l'aide de données exté
rieures. La question se pose d'autant plus légitimement que la divinité de
ce nom a tenu dans d'autres religions sémitiques un rôle de premier plan.
Les données non-ougaritiques sont-elles conciliables avec le portrait peu
flatteur qui est tracé de 'Athtar dans la littérature de Ras Shamra? Enfin,
à quelle réalité correspond 'Athtar dans le panthéon ougaritique où les
dieux en présence et en conflit semblent bien incarner des forces naturelles
déterminées dont le culte et le mythe ont pour fin d'assurer l'équilibre?
I. — Les textes
a) C. H. Gordon, Ugaritic Manual, n° 129, p. 166, Ugaritic Literature,
p. 11-12; G. R. Driver, Canaanite Myths and Legends, Batal III* C,
p. 76-79.
Le texte est endommagé et bien des détails nous en échappent. Un
personnage, vraisemblablement 'Athtar lui-même d'après la ligne 24, va
(*) A.-S. Kapelrud, Baal in the Ras Shamra ' Athtar figure dans le cycle de Ba'al comme
Texts, Copenhague, 1952, p. 99 estime que un personnage bouffon. 46 SYRIA
trouver El et lui annonce que le dieu artisan Kuthar wa Ilasis est en train
de construire une demeure pour Yam. Apparemment, 'Athtar vient récr
iminer auprès de son père El : si Yam peut se faire bâtir un palais, c'est que
la royauté lui est reconnue (1). La déesse solaire Shapshu, porte-parole de
El, adresse au plaignant une réponse peu encourageante. 'Athtar déplore
de ne point avoir de résidence comme il conviendrait à l'un des elim et,
haussant le ton, profère une menace contre les constructeurs du palais
de Yam :
1. 20 ...Wum 'ard bnpsny trhsn kfrm [...] bb[h]
21 [t] y m bhkl tpt nhr...
« Comme un lion, je descendrai; dans ma gorge seront broyés les habiles
(artisans qui travaillent?) à la demeure de Yam, au palais du Juge-Rivière ».
Wum : ift'it«lion» + enclitique adverbialisante m (Gordon, U. M. § 11. 5) ; npsny : nps «gorge » +
suffixe de lre personne duel (de majesté? voir Gordon, Ugaritic Handbook § 6. 21) ou enclitique adver
bialisante ny (U. M. § 11. 3). trhsn: traduit d'après l'accadien rahâsu « broyer, détruire ». Une autre
lecture et une autre interprétation sont proposées par J. Gray, The Legacy of Canaan, Leyde 1957,
p. 21.
Shapshu réplique que El « vengerait » (2) Yam et que 'Athtar, n'ayant
pas de femme, est inapte à exercer la souveraineté. Le dialogue s'arrête
au moment où 'Athtar reprend la parole.
Nous ignorons donc comment 'Athtar essuie cet affront. Le texte laisse
entendre que toute tentative de sa part pour empêcher la construction
du palais de Yam est vouée à l'échec et que le dieu n'est pas mûr pour
rivaliser avec Yam dans la conquête du pouvoir que symbolise cette cons
truction.
b) U. M. 49/1, p. 137, U. L., p. 44; Driver, Ba'al III /I, p. 108-111.
La déesse 'Anat vient annoncer à El que Ba'al est « mort » et que les
dieux qui le jalousaient peuvent se réjouir. El, estimant que la souveraineté
céleste doit être néanmoins assurée, demande à sa parèdre Athirat Yam de
désigner un de ses fils pour succéder à Ba'al. Il lui recommande :
(x) On sait l'importance de la construction (2) Texte : yt'ir, comparer arabe ta'ara « se-
d'un palais pour Ba'al : c'est le signe de sa venger de... ».
victoire sur Yam (voir U.M. *nt V et VI). DIEU 'ATHTAR ET LES TEXTES DE RAS SHAMRA 47 LE
1. 22 .. dq 'anm lyrz « Un (être) encore petit ne saurait rivaliser
23 'm b'i ly'db mrh avec Ra'al ni manier la lance
24 'm bn dgn ... avec le fils de Dagon ».
'anm: peut-être = accadien anuma; pour rz, 'db et mrh, voir U. M., glossaire.
Athirat répond :
1. 26 bit nmlk 'ttr 'rz « Eh bien, faisons roi 'Athtar le Terrible!
27 ymlk 'ttr 'rz Que règne 'Athtar le Terrible »!
28 'apnk 'ttr 'rz Alors 'Athtar le Terrible
29 y'i bsrrt Spn gravit les hauteurs de Sapan,
30 ytb Ikht 'aViyn il s'assied sur le trône de Aliyan
31 b'i p'nh Itmgyn Ba'al. (Mais) son pied n'arrive pas
32 hdm rish lymgy au marchepied, sa tête n'arrive pas
33 'apsh wy'n 'ttr 'rz au sommet du trône. 'Athtar le Terrible dit :
34 Vamlk bsrrt Spn « Je ne régnerai pas sur les hauteurs de Sapan »
35 yrd 'ttr 'rz yrd 'Athtar le Terrible descend, il descend
36 Ikht 'al'iyn b'i du trône de Aliyan Ba'al
37 wymlk b'ars 'il klh et règne sur la terre entière.
Le texte est des plus clairs. L'épithète V| s'explique par l'hébreu 'ans « puissant, terrible » :
Yahwé lui-même est comparé à un gibbôr 'ans [Jérêmie, 20/11), 'rz apparaît également au texte 75,
ligne 31 sans qu'on puisse décider à qui il s'applique, peut-être à Ba'al. D'autres interprétations de ce
titre ont été proposées : F. L0kkegaard, A Plea for El, the Bull, Studia orientalia 1. Pedersen dicata,
Copenhague, 1953, p. 223 y retrouve le mot arabe 'arid « chevreau d'un an » étymologie qui lui donne
la clé des énigmatiques 'aitdrôt sô'n de Deutéronome 7/13. P. Grelot, Isaïe, xiv, 12-15 et son arrrière-
plan mythologique, R. H. R. CXLIX, 1956, p. 36, rapproche de l'hébreu 'allïz « orgueilleux » (compar
er Ésaïe, 22/2). A la ligne 341e l- initial serait selon P. Grelot la particule assertorique et non la néga
tion, mais comment concevoir que 'Athtar descende du trône de Ba'al » pour réaliser son dessein de
régner sur le Sapan? L. 37 : 'ars 'il, littéralement « la terre de El », comparer hébreu hardrë 'el « monta
gnes de El » au psaume 27/7 : ce n'est qu'une qualification emphatique (voir D. Winton Thomas,
Vêtus Testamentum, III, 1953, p. 209 et s.). J. Gray, The Legacy of Canaan, p. 56 traduit la 1. 37
« and he reigns in the ground, god of it all ».
'Athtar est donc incapable de remplir le trône céleste de Ba'al, le Sapan,
mais s'il est désigné par Athirat après la recommandation précise formulée
par El, ce n'est peut-être pas par simple plaisanterie. 'Athtar doit se recom
mander à la succession de Ba'al par quelque puissance effective et non par
sa seule prétention. Aussi bien, quittant de son plein gré le trône de Sapan,
va-t-il exercer sur terre une souveraineté réelle.
c) U. M. no 77, p. 153, U. L., p. 63-65; Driver, Nikkal, I, p. 124-125.
Ce poème, hérissé de difficultés, relate les noces de deux divinités lunaires, SYRIA 48
le dieu Yarih, au nom sémitique, et la déesse Nikkal, au nom d'origine
sumérienne. Après un oracle, annonçant une postérité pour Yarih, le héros
demande au mystérieux Hirhibi, « roi de l'été », qui semble faire ici fonction
de marieur (1), de lui obtenir la main de Nikkal. Sans doute pour mettre son
désir à l'épreuve, Hirhibi propose à Yarih de solliciter des partis plus
brillants :
1. 24 y' n hrhb mlk qz l Hirhibi, roi de l'été, dit : 0
25 nmn 'ilm Ihtn favori parmi les elim, ô gendre
26 m VI trh pdry b [t 'ar] de Ba'al, épouse Pdry bt 'ar!
27 'aqrbk 'abh b'i Je te présenterai à son père Ba'al.
28 ygpr 'ttr t (Ou bien

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