Le « Discours de la lumière » d Ibn al-Haytham (Alhazen). Traduction française critique - article ; n°3 ; vol.21, pg 197-224
29 pages
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Le « Discours de la lumière » d'Ibn al-Haytham (Alhazen). Traduction française critique - article ; n°3 ; vol.21, pg 197-224

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Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1968 - Volume 21 - Numéro 3 - Pages 197-224
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Roshdi Rached.
Le « Discours de la lumière » d'Ibn al-Haytham (Alhazen).
Traduction française critique
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1968, Tome 21 n°3. pp. 197-224.
Citer ce document / Cite this document :
Rached. Roshdi. Le « Discours de la lumière » d'Ibn al-Haytham (Alhazen). Traduction française critique. In: Revue d'histoire
des sciences et de leurs applications. 1968, Tome 21 n°3. pp. 197-224.
doi : 10.3406/rhs.1968.2560
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1968_num_21_3_2560Le « Discours de la Lumière »
d'Ibn al-Haytham (Alhazen)
TRADUCTION FRANÇAISE CRITIQUE
INTRODUCTION
Le texte que nous avons traduit, annoté et que nous rééditons (1)
est l'œuvre d'al-Hasan abû fAlï ben al-Hasan ben al-Haytham connu
sous le nom latin d'Alhazen. Si naguère certains purent penser,
Montucla par exemple (2), qu'Alhazen n'était pas Ibn al-Haytham,
l'identification fut reconnue par la suite grâce aux travaux de
E. Wiedemann et prouvée définitivement par l'ouvrage fondament
al de l'historien le plus récent d'al-Haytham : M. Nazïf.
Né à Basra en 965, mort vers 1039 (3), al-Haytham vécut au
(1) Ce « Discours de la Lumière » — fi'l Daw' — a déjà été édité deux fois; la
première, à Berlin avec une traduction allemande de J. Baarmann sous le titre Ibn Al
Haitams Abhandlung iiber das Licht, Dissertation inaugurale présentée à Halle en 1882,
à partir du seul manuscrit, parfois défectueux, de Berlin (Zeilschrift der deutschen morgen-
làndischen Ges., vol. 36, p. 195-237, 1882), l'autre, simple transcription du manuscrit
de Г India Office, fut publié à Hayderabad en 1938-1939. Nous savons, d'autre part,
par Hidjdjâb qu'il existe deux autres manuscrits de ce texte, l'un à 'Tif (n° 1714, suppl. 1 1 )
et l'autre à Fâtih (n° 3499, suppl. 6) outre un troisième en Inde. Nous n'avons pu consulter
ces derniers pour des raisons indépendantes de notre volonté. Cependant la confrontation
du manuscrit de Berlin et de celui de Г India Office nous a permis une mise au point satis
faisante du texte. Notre traduction française a donc été faite à partir de ces deux manusc
rits, l'un de Berlin et l'autre de Г India Office :
a) Le manuscrit de Berlin, ex-Kôniglichen Bibliothek zu Berlin, Sprenger 1834 ; Ahl-
wardt, 5668, 20 pages, écriture moyenne, manuscrit en bon état ;
b) Le de l'India Office Library, n° 734, belle écriture et très bon état.
(2) J.-F. Montucla, Histoire des mathématiques, seconde édition, t. I, Paris, an VII
(1799), p. 385.
(3) Pour une biographie détaillée d'al-Haytham, nous renvoyons aux sources su
ivantes :
Ibn Abï Usaybi'a, 'Uyun al-Anbďft Tabakât al Afibbâ', éd. Mîjller, KOnigsberg,
1884, vol. II, p. 90-98.
Ibn Al Qiftî, Ta'rîh al-hukamâ, éd. J. Lipperet, Leipzig, 1903, p. 165-168.
Mustafa Nazïf, Al-Hasan ben al-Haytham : Buhulhuku voa-Kushufuhu'l basariyya,
1er vol., Le Caire, 1942-1943, p. 10 sq (en arabe).
E. Wiedemann, Ibn al-Haitham, ein arabischen Gelehrter in Festschrift, fur J. Rosenthal,
Leipzig, 1906, p. 149-178.
T. XXI. — 1968 14 • revue d'histoire des sciences 198
Caire en ce siècle que, dans son étude historique et sociologique,
A. Metz nomma : die Renaissance des Islams. La traduction des
livres scientifiques anciens alors achevée pour les ouvrages essent
iels, les savants de ce siècle — al-Bïrunï, Ibn Yûnus, Avicenne... —
abordaient déjà les différentes disciplines pour leur propre compte.
Al-Haytham, lui, se tourna vers l'optique et les mathématiques (1)
muni de sa connaissance des Anciens et d'intérêts nouveaux dont
nous croyons avoir montré la portée et les limites à partir de son
œuvre principale, le « Traité de l'Optique » (2) : l'on sait l'impor
tance de ce traité, qui par suite des larges emprunts de Witello et
de la traduction de F. Risner, Thesaurus Opticae Alhazeni (3), a
marqué le cheminement ultérieur de l'optique.
Le texte que nous présentons ici fut rédigé après le « Traité »
et contient quelques-unes des conclusions de ce volumineux ouvrage
de 1 400 pages. Un tel mémoire, bien entendu, ne pouvait contenir
ni toutes les conclusions, ni les démonstrations de l'auteur. Ce qui
s'y trouve toutefois permet de dégager l'allure de l'optique nouvelle.
Par ailleurs, rédigé après le « Traité », le « Discours de la Lumière »
insiste davantage sur certaines des notions qui y sont utilisées cou
ramment. Nulle part ailleurs chez al-Haytham on ne trouve en
(1) La liste des travaux d'al-Haytham est longue. Ibn abï Usaybi'a cite près de
200 ouvrages et dissertations dont 58 en géométrie et en algèbre, dont il ne reste que 21,
et 24 en optique et physique, il ne reste que 12. A titre indicatif nous renvoyons pour
l'essentiel aux éditions suivantes :
M. Hidjdjâb, Liste des ouvrages que Von peut trouver d'al-Haytham et des lieux où ils se
trouvent (en arabe), Le Caire, Proceed. Math. Physical Soc. Egypt., vol. I, n° 3, 1939.
Id., Le trésor scientifique ď al-Haytham ;
H. Suter, Die Mathematiker und Astronomen der Araber und ihre Werke, Leipzig, 1900,
p. 91-95.
E. WlEDEMANN, Op. tit.
Une bibliographie plus complète est donnée par G. Sarton, Introduction to the History
of Science, t. I, Baltimore, 1927, p. 721-723. Voir aussi :
M. Nazïf, op. cit., pour les travaux optiques et surtout le « Livre de l'Optique » ;
M. Schramm, Ibn al-Haythams Weg zur Physik, Wiesbaden, 1963 (cf. Chronologische
Bemerkungen zu den schriften Ibn al-Haythams, p. 274 sq.).
(2) Cf. notre étude en préparation : L'optique de Ibn al-Haytham, problèmes de clivage
entre histoire et préhistoire des sciences. Voir aussi l'intéressant article de A. I. Sabra,
The Authorship of the Liber de crepusculis, an eleventh century work on atmospheric
refraction [Isis, vol. 58, 1967, p. 77-85).
(3) Opticae Thesaurus. Alhazeni Arabis Libri septem, nunc primům editi. Eiusdem
liber De crepusculis et nubium ascensionibus. Item Vitellonis Thuringopoloni Libri X.
Omnes instaurati, figuris illustrati el aucti, adieclis eliam in Alhazenum commentariis,
a Federico Risnero (Basileae, 1572). RASHED. « DISCOURS DE LA LUMIERE » d'aLHAZEN 199 R.
effet discussion plus fournie des différentes doctrines de la lumière :
ainsi, pour ne citer qu'un exemple, la notion de milieu transparent
mise en relief comme objet de recherche et décrite par rapport aux
problèmes posés par la réfraction.
Au début du « Discours », al-Haytham rappelle une idée fonda
mentale qui fait partie des préliminaires de l'optique nouvelle et
que l'on retrouve de manière plus ou moins explicite dans ses écrits
sur « la Figure du Cosmos » et « la Lumière de la Lune » (1) : il
faut, estime al-Haytham, composer mathématiques et physique
— au sens des philosophes — pour l'étude de l'optique. S'il s'est
efforcé dans le « Traité » d'appliquer systématiquement son idée
— comme nous avons voulu le montrer dans notre étude citée —
le « Discours » se propose, pour sa part, d'exposer les idées des philo
sophes et des géomètres sur la lumière. Il s'interdit bien, dans une
certaine mesure, le choix entre l'une ou l'autre des deux définitions
pour autant que seuls l'intéressent les traits communs aux phéno
mènes lumineux — mais retient toutefois la division traditionnell
ement admise par les philosophes de la lumière, en forme substant
ielle et forme accidentelle, devenue différence des milieux dans
les limites de l'optique géométrique. Al-Haytham distingue désor
mais entre milieu transparent et milieu opaque dans la mesure où
l'opacité du milieu, si petite soit-elle, ne laisse guère passer la
lumière, mais la fixe, comme une forme se fixe sur un corps : si le
milieu transparent fixe la lumière c'est pour autant que sa trans
parence n'est pas pure et qu'il contient une certaine opacité. Al-
Haytham donne ensuite son principe de la propagation rectiligne
de la lumière — nommé dans Г « Optique » « sphérique
dans toutes les directions » : la lumière se propage de tout point
d'un corps suivant toute droite qui peut être menée de ce point,
c'est une particularité de la lumière — fût-elle subst

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