Le formulaire de Marculf et la critique moderne - article ; n°1 ; vol.84, pg 21-91
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1923 - Volume 84 - Numéro 1 - Pages 21-91
71 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1923
Nombre de lectures 320
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Léon Levillain
Le formulaire de Marculf et la critique moderne
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1923, tome 84. pp. 21-91.
Citer ce document / Cite this document :
Levillain Léon. Le formulaire de Marculf et la critique moderne. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1923, tome 84. pp. 21-
91.
doi : 10.3406/bec.1923.448687
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1923_num_84_1_448687LE
FORMULAIRE DE MARCULF
ET
LA CRITIQUE MODERNE
L'auteur du plus célèbre des formulaires francs que nous
légua le haut moyen-âge, le moine Marculf, dédia son oeuvre à
l'évêque Landri qui la lui avait commandée et près duquel il
vivait. Où et quand l'œuvre fut-elle écrite? Cette double question
a reçu quatre solutions principales.
La première en date fut la solution parisienne, donnée par
Jérôme Bignon1 : l'évêque Landri était le prélat parisien qui
avait accordé, en 654, une charte d'émancipation à l'abbaye de
Saint-Denis; Marculf était vraisemblablement un moine de la
région parisienne et composait son ouvrage vers 650. Nombreux
furent les partisans de cette opinion2, nonobstant les contradic
tions qui furent exprimées du xvne siècle à la fin du xixe.
Nombreuses furent aussi les tentatives pour enlever à la région
parisienne l'honneur d'avoir vu naître le précieux Formulaire.
Ce fut d'abord Launoy qui proposa la solution melcloise6 en
1. Bignon donna la première édition de Marculf à Paris en 1613.
2. Citons Le Cointe, Dom Mabillon au xvn" siècle; l'abbé Fleury, les auteurs
du Nouveau traité de diplomatique au xvm6 Seidenticker, Savigny,
Eichhorn, Stobbe, de Rozière, Theodor Sickel, Adolphe Tardif, Fustel de
Coulanges, Giry au xixe siècle. — Toutefois tout en pensant que Land
ri était l'évêque de Paris et que Marculf écrivait vers 650. admettait que
Marculf pouvait être un moine d'une autre région que le Parisis. Et, avant
lui, Stobbe, croyant trouver des allusions à la Bourgogne dans les formules 1
et 8 du premier livre de Marculf, en avait conclu que l'auteur était burgonde.
3. J. Launoy, Inquißüio in chartam immunitatis beati Germant. Paris,
1657, p. 26. 22 LE FORMULAIRE DE MARCULF ET LA CBITIQÜE MODERNE.
identifiant le Landri de Marculf avec un évêque de Meaux qui
aurait vécu sous Pépin le Bref et sous Charlemagne. Cette solu
tion, qui ne trouva qu'un faible écho en France1, fut reprise par
Zeumer, le dernier éditeur des Formulae, avec ces correctifs que
l'évêque Landri de Meaux vivait vers 700 et que Marculf était
un moine de l'abbaye de Rebais2. Vigoureusement combattue par
Adolphe Tardif3 et par Caro4, la thèse de Zeumer fut adoptée par
Waitz et Wattenbach.
Labbe fut le promoteur de la solution berrichonne1', son opi
nion a été reprise de nos jours, à titre d'hypothèse, par M. Paul
Gubian qui a tenté de la fonder sur l'étude du droit privé dans
le second livre des Formules de Marculf et qui propose d'identif
ier le moine Marculf avec l'abbé de ce nom qui est mentionné
dans la Vie de saint Austregisile15 .
Enfin, M. Christian Piister s'est fait l'avocat de la solution
messine que Bonvalot avait déjà exposée en partie : Landri, fils
de saint Vincent de Soignies, dont Zeumer avait fait un évêque de
1. Du Pin, Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, t. VI, p. 36.
2. Zeumer, über die alteren frankischen Formelsammlungen, dans le Neues
Archiv, t. VI (1881), p. 36 et suiv. — Mon. Germ, hist., Formulae Merowin-
gici et Karolini aevi (1886), p. 32 et suiv.
3. Tardif, Étude sur la date du- Formulaire de Marculf, dans la Nouvelle
Revue historique du droit français et étranger, t. VIII (1884), p. 557-565. —
Réponse de Zeumer, Der Maiordomus in Marculf, I, 25, dans le Neues
Archiv, t. X (1885), p. 383 et suiv. — Réponse de Tardif, Nouvelles observa
tions sur la date du Formulaire de Marculf, dans la Nouv. Revue hist, dti
droit fr. et étr., t. IX (1885), p. 368-375. — La controverse amenait en dernier
lieu l'érudit allemand à renoncer à Landri de Meaux et à créer un troisième
Landri, évêque d'un siège inconnu, parce que Landri de Paris continuait de
lui paraître inadmissible, en raison de l'époque tardive de la composition du
recueil de Marculf qu'il s'efforçait de justifier par de nouvelles preuves (Neue
Erörterungen über ältere fränkische Formelsammlungen, dans le Neues
Archiv, t. XI (1886), p. 314, spécialement p. 338 et suiv.).
4. La discussion fut provoquée par une simple remarque de Caro sur la pré
sence de Marculf à Rebais. G. Oaro, Die Landgüter in den fränkischen Fo
rmelsammlungen, dans Historische Vierteljahrsschrift, t. VI (1903), p. 311. —
Zeumer, note dans les Nachrichten du Neues Archiv, t. XXIX (1904), p. 539.
— G. Caro, Zur Herkunft der Formelsammlung des Marculf, dans Hist.
Vierteljahrsschrift, t. VIII (1905), p. 127 et suiv. — Zeumer, Zur Herkunft
der Markulfischen Formeln, dans Neues Archiv, t. XXX (1905), p. 716 et
suiv.
5. Labbe, Sacrosancta Concilia,, t. VI, col. 351.
6. P. Gubian, Le Formulaire de Marculf est-il lorrain? (thèse de droit de
Nancy, 1906), 122 p. LE FORMULAIRE DE MARCULF ET LA CRITIQUE MODERNE. 23
Meaux, était en réalité un évêque de Metz, prédécesseur imméd
iat de Clodulfus { ; Marculf avait composé son Formulaire en
Austrasie, à Metz, vers 650, et devait être le cellérierde ce nom
qui vivait vers 600 dans le monastère de Salicis2. La thèse mes
sine passa presque inaperçue8 jusqu'au jour où elle fut combat
tue par M. Paul G-ubian en France4 et par M. Krusch en Alle
magne, dans le mémoire dont nous allons maintenant parler5.
1. Bonvalot fait de Landri le successeur de Clodulfus et, par conséquent,
rejette la dato de la composition du Formulaire à la fin du vu" siècle.
2. Chr. Pfisler, Note sur le Formulaire de Marculf, dans la Revue histo
rique, t. L (1892), p. 43-63. — 11 nous a paru inutile, dans la suite du présent
travail, de revenir sur la question soulevée par la substitution du nom du
« papaae Glidulfo » (ou du « papa Aeglidulfo ») à celui du « pape Landerico »
dans la lettre dédicatoire de Marculf teile qu'on la trouve dans le manuscrit
latin 2123 de la Bibliothèque nationale. On ne peut faire élat de ce nouveau
nom pour déterminer le lieu et le temps de la rédaction du recueil, comme
l'ont fait l'abbé Lebeuf (voir ci-dessous, note 5) et M. Pfister. Ce dernier
identifie « Glidulfus » avec l'évéque de Metz du vne siècle Chlodulfus (Ohil-
dulfus, Clido) qui aurait, selon lui, succédé à Landri démissionnaire et à qui
Marculf aurait offert son livre. Il ne nous semble pas que la lettre dédicatoire
puisse convenir à deux destinataires différents : c'est un seul évêque qui a
commandé à Marculf son Formulaire et c'est à un sbuI évêque que Marculf
peut dire qu'ils vivent tous deux clans le même lieu. Cette substitution de
nom n'intéresse, en fait, que le Formulaire remanié contenu dans le ms.
lat. 2123, et, comme le remaniement paraît dater du règne de Pépin le Bref
(Zeumer, Formulae, p. 35), Zeumer et M. Krusch ont, à mon avis du moins,
absolument raison de croire que le « papa Aeglidulfo » est l'évéque de Stras
bourg Aylidulf (Helidulf) qui a siégé entre 760 et 778. Marculf n'est donc pour
rien dans la substitution. Quant à l'opinion de M. Gubian, qu'Aeglidulfus est
saint Ayoul (Agiulfus, Aigulfus), archevêque de Bourges, mort vers 840, elle
est à négliger.
3. En Allemagne, d'après M. Krusch, un simple compte-rendu anonyme dans
le Neues Archiv, t. XVIII, p. 710. — En France, un dans la
Revue des Questions historiques, t. LUI, p. 284, et une brève mention de
Giry, Manuel de diplomatique, p. 890, l'un et l'autre défavorables à la thèse
qui est, au contraire, adoptée en partie du moins par M. Bretagne, Le Testa
ment en Lorraine, des origines au XVIII' siècle (thèse de droit de Nancy,
1906). — H. Bresslau résume sans prendre parti les théories en présence
(Handbuch der Urkundenlehre für Deutschland und, Italien, lr" édition,
1889, t. I, p. 611-614; 2e édition, 1915, t. II, p. 232).
4. P. Gubian, ouvrage cité.
5. Nous avons laissé de côté l'opinion de Valois, qui propose de lire « Can-
dericus » au lieu de « Landericus » dan

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