Le Journal inédit d un pharmacien de la Grande Armée, Pierre-Irénée Jacob - article ; n°188 ; vol.54, pg 1-19
24 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Journal inédit d'un pharmacien de la Grande Armée, Pierre-Irénée Jacob - article ; n°188 ; vol.54, pg 1-19

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
24 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1966 - Volume 54 - Numéro 188 - Pages 1-19
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Julien
Le Journal inédit d'un pharmacien de la Grande Armée, Pierre-
Irénée Jacob
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 54e année, N. 188, 1966. pp. 1-19.
Citer ce document / Cite this document :
Julien Pierre. Le Journal inédit d'un pharmacien de la Grande Armée, Pierre-Irénée Jacob. In: Revue d'histoire de la pharmacie,
54e année, N. 188, 1966. pp. 1-19.
doi : 10.3406/pharm.1966.6830
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1966_num_54_188_6830Un document exceptionnel
LE JOURNAL INÉDIT
d'un
PHARMACIEN
de k GRANDE ARMÉE
Pierre-Irénée Jacob
a le privilège de présenter à ses lecteurs A Revue et d'histoire à tous les de curieux la pharmacie d'his
toire napoléonienne un précieux document inédit : le carnet de route
du pharmacien de la Grande Armée Pierre-Irénée Jacob. Le texte
en sera publié dans les livraisons qui suivront. Nous devons d'en
avoir eu connaissance à notre collègue M. Pierre Chassaigne et si
nous pouvons le reproduire c'est grâce aussi à l'obligeance de Mme
de Tastes et de M. André Desfeuilles. Nous ne saurions trop les en
remercier. .
On se propose aujourd'hui, en introduction, de retracer la bio
graphie de fauteur, puis d'indiquer comment le document lui-même
se présente matériellement et dans quelles conditions il a été rédigé,
enfin et surtout de dégager ce qui en fait l'intérêt 2 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
L'auteur : sa carrière
Originaire d'une famille de l'Est de la France, Pierre-Irénée Jacob
naquit à Metz, sur la paroisse Saint-Martin, le 27 juin 1782, d'un
maître perruquier *.
Il était, depuis le 1*' germinal an VII (21 mars 1799), élève en
pharmacie en qualité de pharmacien surnuméraire à l'hôpital
militaire de Strasbourg lorsqu'il reçut sa première commission : le
directeur de l'administration de la guerre le nommait, à compter du
11 pluviôse an XII (F* février 1804), pharmacien de 3e classe
ou pharmacien sous-aide au camp de Montreuil-sur-Mer. S'il
n'avait jusque-là guère voyagé, il était désormais appelé à voir du
pays beaucoup de pays, plus même qu'il n'eût souhaité parfois
et dans des conditions moins confortables qu'il n'eût désiré.
En effet, de 1804 à 1808, il sert aux camps du Nord de la France
(« camp de Montreuil » et « armée des Côtes ») où Napoléon
prépare un débarquement en Angleterre, puis à la Grande Armée,
dans le 6e corps et le corps de réserve de cavalerie, avec lesquels il
fait successivement les campagnes d'Autriche, de Prusse et de Polo
gne. Le 15 juin 1807, il est confirmé dans le grade de pharmacien
aide-major qui lui avait été conféré provisoirement par l'intendant
général de la Grande Armée. Du 20 novembre 1808 à décembre
1811, il appartient à l'armée d'Espagne. Il est à Ségovie lorsqu'il
reçoit une affectation aux hôpitaux de la 24e division militaire en
date du 18 décembre, avec ordre de se rendre immédiatement à
Bruxelles. A Paris, où il prend soin de rappeler au ministre ses titres
à un avancement2, il obtient, en date du 19 mai 1812, une com-
(1) Son parrain au baptême, un grand-oncle maternel, était maître bourrelier et
sa marraine la femme d'un ancien maître perruquier (Extrait du registre des
actes de naissance de la paroisse de Saint-Martin de Metz, Archives du Service
historique de l'armée).
(2) Lettre du 14 mai 1812 au Ministre directeur de l'administration de la guerre
(Arch, du Serv. hist de l'armée) :
c J'ai l'honneur d'exposer à Votre Excellence que depuis le 15 juin 1807 je suis
pharmacien aide-major, grade dans lequel il semble que j'aie été entièrement
oublié, puisque j'ai eu la douleur de voir passer avant moi un grand nombre de
mes confrères qui n'étaient pas aussi anciens que moi dans le grade, ni dans le
service. Cependant je n'ai point mérité cette disgrâce par ma conduite et j'ai tou- PIERRE-IRÉNÉE JACOB 3
mission de pharmacien major pour la division formée à Wesel. Il
fait la campagne de Russie et participe avec la Grande Armée au
passage de la Bérésina. La campagne de Saxe lui vaut d'être fait pri
sonnier à Torgau et il ne rentre à Paris que le 19 mai 1814. Ce
sont ces dix années mouvementées dont il a tenu journal 3.
La suite de sa vie sera plus calme. D'abord maintenu en fonc
tion *, il est finalement licencié par mesure générale et au trait
ement de réforme i compter du l*r septembre 1814, « l'armée étant
mise sur le pied de paix » 5. Toutefois, en octobre 6, le ministre
de la Guerre le nomme à l'hôpital militaire de Lille, mais seulement
dans le grade de pharmacien aide-major. Le 7 janvier 1815, Jacob
reçoit la commission de pharmacien aide-major démonstrateur au
même hôpital, qui lui sera renouvelée le 25 février 1816. Au début
de juin 1822 T, il est nommé à Paris, à l'hôpital militaire de la
Garde royale, toujours en qualité d'aide-major. Le 1" septembre
1830, enfin, il passe pharmacien major à l'hôpital militaire du Gros-
Caillou, où il reste jusqu'au 20 février 1835, date à laquelle il est
admis à faire valoir ses droits à la retraite. Dans un rapport prépa
ratoire à cette décision, on lit que « M. Jacob est un homme de
beaucoup d'instruction. Mais il occupe un emploi qui appartient à
un pharmacien aide-major et il ne rend que peu de services au
Gros-Caillou et exerce la profession de médecin en ville » .
jours été noté d'une manière avantageuse par les chefs sous lesquels j'ai servi,
notamment par M. Laubert qui m'a désigné plusieurs fois à Votre Excellence
comme méritant de l'avancement. C'est de quoi, Monseigneur, vous pouvez vous
assurer en consultant sur mon compte Messieurs les inspecteurs du service de santé.
Je supplie Votre Excellence de bien vouloir faire justice à ma demande en me
nommant pharmacien major pour les armées d'Allemagne. Dans ce moment cette
nomination est d'autant plus facile qu'un pharmacien civH de Paris commissionné
depuis peu pour cette destination se trouve dans l'impossibilité de partir. Considér
ez, Monseigneur, que je suis allé en Espagne sans avancement et que j'en sors,
après trois ans de service actif, dans le même grade que j'y étais entré ».
(3) Sous te titre Journal et itinéraire de dix années de campagne.
(4) Lettre de Lodibert, pharmacien en chef, le 26 juin 1814 (Arch, du Serv.
hist, de «l'armée).
(5) Lettre de l'intendant général Marchant* 1er septembre 1814 (Arch, du Serv.
hist, de Tannée).
(6) Lettre du ministre de la Guerre, le 29 octobre 1814 (Arch, du Serv. hist de
l'armée).
(7) Le 4 ou te 11 juin.
(8) Archives du Service historique de l'armée, rapport daté du H février 1835. REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE 4
De fait, Jacob avait été reçu docteur en médecine à Paris en
1829».
Antérieurement, en 1818, il avait tenu à se faire recevoir maître
en pharmacie: il subit victorieusement devant le jury médical du
département du Nord les deux épreuves théoriques le 29 septembre,
l'examen pratique le 2 octobre et prêta le 9 mars suivant c le se
rment de fidélité au roi, d'obéissance à la charte constitutionnelle et
aux lois du royaume et d'exercer son état avec fidélité » 10.
Durant ses vingt dernières années, Jacob consacra le plus clair de
son activité au comité de rédaction du Recueil de mémoires de médec
ine, de chirurgie et de pharmacie militaires: il y succéda en 1835
à son ancien chef Laubert, sous les ordres duquel il avait servi en
Espagne et en Russie et à qui il donnait le bras après le passage de
la Bérésina. Il y demeura jusqu'à sa mort u, qui survint en 1835 r
entré à l'hôpital du Val-de-Grâce le 31 mars, il y expirait le 22 mai,
d'apoplexie cérébrale. Il avait 73 ans. On l'inhuma au cimetière
Montmartre où sa tombe est toujours visible.
(9) D'après C. Sachaile (de La Barre), Les Médecins de Paris jugés par leurs
uvres..., Paris, 1845, p. 371, qui indique qu'il exerce 6, rue du Marché-Samt-
Honor&

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents