Le nymphée au Polyphème de la Domus Aurea - article ; n°2 ; vol.82, pg 673-721
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1970 - Volume 82 - Numéro 2 - Pages 673-721
49 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 152
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Henri Lavagne
Le nymphée au Polyphème de la Domus Aurea
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 82, 1970. pp. 673-721.
Citer ce document / Cite this document :
Lavagne Henri. Le nymphée au Polyphème de la Domus Aurea. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 82, 1970. pp. 673-
721.
doi : 10.3406/mefr.1970.7610
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1970_num_82_2_7610LE NYMPHEE AU POLYPHEME
DE LA DOMUS AUREA (*)
PAK
Henri Lavagne
Membre de l'Ecole
Les travaux effectués dans la Domus Aurea, de 1954 à 1958 1, ont
révélé l'existence d'un vaste nymphée dans la partie occidentale du palais
impérial 2 (fig. 1). Mais, à part un article de Fr. Eakob 3 qui replaçait le
complexe architectural constitué par le nymphée et les salles qui le pré
cèdent dans une série de monuments analogues, cette découverte ne semble
* Nous tenons à exprimer nos remerciements à M. le Professeur Gr. F. Caret-
toni, Surintendant aux Antiquités de Rome, qui nous a laissé toutes facilités pour
travailler dans la Domus Aurea. Notre gratitude va également à l'înstitut All
emand en la personne de Fr. Rakob sans qui cette étude n'aurait pas été possible,
et de H. Sichtermann, directeur de la photothèque, qui nous a fourni les photos
inédites que nous présentons. MM. Kl. Parlasca et J. B. Ward Perkins nous ont
fait l'honneur de venir examiner la mosaïque du nymphée. Leurs observations
et leurs conseils nous ont été d'un très grand secours. Enfin, nous n'oublions pas
l'obligeance avec laquelle le Comte N. de Brisis et le Marquis V. Grinori nous ont
laissé étudier leurs nymphées.
1 Surintendance aux Monuments du Latium, alors dirigée par l'architecte
C. Ceschi. Le nymphée a été mis au jour en 1957 (directeur des travaux, F.
Sanguinetti).
2 Sur le plan traditionnel de la Domus Aurea, dressé en 1913 par F. Weege,
Das Goldenes Haus des Nero, dans JDAI, 28, 1913, p. 127, le nymphée se trouve,
non encore dégagé, dans la zone inexplorée située derrière la salle n° 56. Ce plan,
repris par Gr. Lugli, I monumenti antichi di Roma e suburbio, voi. I, Rome, 1930,
p. 358, est aujourd'hui remplacé par celui de Gr. Zander, dans Boll. Centro Studi
Storia Arch., 12, 1958, p. 52, que nous suivons ici, mais en adoptant la numérot
ation, plus satisfaisante, de W. L. MacDonald, The architecture of the Roman
Empire, Yale, 1965, plan n° 24, dans lequel le nymphée porte le numéro 13.
3 Fr. Rakob, Ein Grottentriklinium in Pompeji, dans RM, 71, 1964, p. 189-
194, qui rapproche notamment du praedium de Julia Felix à Pompéi. (D'après G. Zander) Fig. 1 - Plan de la « Domus Aurea » NYMPHÉE AU POLTPHÈME DE LA (( DOMUS AUREA » 675 LE
pas avoir beaucoup retenu l'attention des archéologues 1. Pourtant, par
la richesse de son décor, et plus généralement par sa place dans l'histoire
du revêtement ornemental à E orne, ce nymphée nous a paru mériter une
étude. En effet, comme l'a souligné H. Stern 2, nous disposons de très
peu de témoignages nous permettant de retracer les origines de la mosaïque
de voûte. Or, nous avons ici le premier exemple connu d'une
de voûte à sujet figuré. De plus, si, comme nous le proposons, la scène
qu'elle illustre est bien celle de l'enivrement de Polyphème par Ulysse,
le nymphée de la Domus Aurea devient une pièce importante à verser
au dossier des nymphées comportant la représentation du Cyclope, per
sonnage dont on note aujourd'hui 3 le regain d'actualité.
Avant d'analyser les éléments décoratifs du nymphée, il importe d'en
rappeler brièvement la situation dans la demeure de l'empereur, son
articulation avec les pièces voisines et son rôle dans une conception uni
taire très savante où le décor est en liaison étroite avec la répartition des
masses et des volumes 4. L'aspect actuel de la Domus Aurea ne permet
guère au visiteur d'apprécier l'ampleur du projet qui réunit le nymphée
1 F. Sanguinetti, Lavori recenti nella Domus Aurea, dans Palladio, VII,
1957, p. 126-127, article repris plus longuement par l'auteur, sous le titre: II
mosaico del ninfeo ed altre recenti scoperte nella Domus Aurea, dans Boll. Centro
Studi Storia Arch., 12, 1958, p. 35-45. Le nymphée est signalé par A. Boethius,
The Golden House of Nero, Ann Harbor University, 1960, p. 95 et 187 et
Β. Tamm, Auditorium, and Palatium {Ada universitatis StocJcolmiensis), 1963,
p. 159; brièvement décrit par IST. Neuerburg, L'architettura delle fontane e dei
ninfei nell'Italia antica, Naples, 1965 {Memorie delVAcademia di Archeologia,
Lettere e Belle Arti di Napoli, V), p. 200, n° 144; mentionné par S. Meschini,
dans Enciclopedia dell'arte antica, classica e orientale, V, 1963, s.v. Ninfei e fon
tane, p. 509, et N. Dacos, La découverte de la Domus Aurea et la formation des
grotesques à la Renaissance, Londres -Ley de, 1969, p. 7, note 1.
Dans le dernier ouvrage de Gr. Lugli, Itinerario di Borna antica, Milan,
1970, p. 394, le nymphée et les deux salles qui l'environnent portent encore
l'appellation vague de « stanze semibuie » (n° 6-7).
2 H. Stern, Origines et débuts de la mosaïque murale, dans Etudes d'archéol
ogie classique, II, 1959, p. 112; Les Mosaïques de Sainte Constance, dans Dumbarton
Oak Papers, XII, 1958, p. 211.
3 F. Magi, II Polifemo di Castel Gandolfo, dans Bend. Pontif. Accad., 41,
1969, p. 69.
4 Cf. du point de vue général des rapports entre l'ornementation et l'a
rchitecture, MacDonald, op. cit., p. 172, et du point de vue particulier des revê
tements en mosaïque (problème de Yutilitas liée au decor), Gr. Becatti, Alcune
caratteristiche del mosaico bianco-nero in Italia, dans La Mosaïque greco -romaine,
Colloque CNBS, Paris, 1965, p. 22, et Gr. Ch. Picard, Un art romain: la mosaïque,
dans BEL, XLIII, 1965, p. 513-514, 676 HENRI LAVAGNE
et les salles qui l'entourent. On sait qu'après la mort de Néron, la Domus
Aurea connut de profondes transformations dès l'époque d'Othon x,
avant de constituer les fondations de thermes terminés par Trajan 2. Ces
remaniements n'épargnèrent pas le nymphée, et l'architecte G. Zander 3
en a décrit l'essentiel: fenêtres et portes murées, arcs de décharge et murs
de soutènement rajoutés, nouveaux plafonds destinés à diminuer la hauteur
des voûtes, toutes modifications qui rompent aujourd'hui les effets de
perspective, les calculs de proportions et les jeux de lumière.
Cependant, si nous faisons abstraction des constructions postérieures
à 69 (fig. 2 et 9), nous pouvons nous faire une idée de l'ensemble architec
tural dont le nymphée est l'élément principal en même temps que l'abou
tissement. On a déjà fait remarquer 4 que dans la Domus Aurea, à la
structure rayonnante de l'aile orientale (alignée sur un axe Nord-Sud)
fait pendant l'organisation rectiligne, à dominante rectangulaire (alignée
Est-Ouest) de la partie occidentale (fig. I). On peut ajouter qu'il suffit
de suivre la progression des salles qui la composent depuis le portique
d'entrée, pour constater que le nymphée en est comme le but ultime vers
lequel tout converge 5: après avoir franchi le portique 3, on pénétrait
dans le jardin-péristyle 6 rectangulaire 8, bordé de colonnes sur trois
côtés, au milieu duquel se trouvaient un bassin et la célèbre vasque en por
phyre rouge aujourd'hui au Musée du Vatican; puis, on entrait dans la
salle 12 (oecus ABCD), voûtée en berceau 7, limitée à ses deux extrémités
par un portique à quatre colonnes 8, pour déboucher enfin dans le nym-
1 Celui-ci consacra à l'achèvement du palais impérial la somme de cinquante
millions de sesterces (Suétone, Othon, VII, 3).
2 L. Crema, Enciclopedia classica, III, 12, L'architettura romana, Turin,
1959, p. 288 et 403.
3 Gr. Zander, op. cit., p. 59-64.
4 Gr. Ch. Picard, Empire romain, Coll. Architecture universelle, Fribourg,
1965, p. 105; Gr. Lugli, Roma antica, il centro monumentale, p. 359.
5 Dans la description qui suit, nous suivons pour les définitions des mots
« portique, péristyle, oecus, plan axial, plan orthogonal, axe », R. Rebuffat,
Maisons à péristyle d'Afrique du Nord, dans MEFB, 81, 1969, p. 661.
6 Aujourd'hui couvert par les substructures des Thermes de Trajan. Sur
l'emploi de ce terme dans un palais manifestem

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