Le paysage antique en Syrie : l exemple de Damas - article ; n°2 ; vol.67, pg 339-367
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Le paysage antique en Syrie : l'exemple de Damas - article ; n°2 ; vol.67, pg 339-367

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Description

Syria - Année 1990 - Volume 67 - Numéro 2 - Pages 339-367
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

M. Dodinet
J. Leblanc
J.-P. Vallat
François Villeneuve
Le paysage antique en Syrie : l'exemple de Damas
In: Syria. Tome 67 fascicule 2, 1990. pp. 339-367.
Citer ce document / Cite this document :
Dodinet M., Leblanc J., Vallat J.-P., Villeneuve François. Le paysage antique en Syrie : l'exemple de Damas. In: Syria. Tome 67
fascicule 2, 1990. pp. 339-367.
doi : 10.3406/syria.1990.7161
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1990_num_67_2_7161PAYSAGE ANTIQUE EN SYRIE : LE
L'EXEMPLE DE DAMAS
PAR
M. Dodinet, J. Leblanc, J.-P. Vallat, F. Villeneuve
Clichés et dessins réalisés par C. Jouault
A l'époque antique, la Syrie est dominée par l'ambition des puissances étrangères.
En 333 av. J.-C, elle est incorporée à l'empire d'Alexandre puis partagée entre les
Séleucides et les Lagides. En 64 av. J.-C. elle devient sous Pompée province romaine. On
sait que l'histoire urbaine en fut bouleversée : des villes nouvelles furent créées et des
cités indigènes transformées. Mais les textes évoquent rarement le problème des
campagnes. Ils sont peu explicites également sur l'histoire d'un certain nombre de villes,
dont Damas.
Des études antérieures ont montré l'influence de la Grèce et de Rome sur l'évolution
de cette ville : implantation d'un plan d'urbanisme régulier de modèle grec, construction
d'une enceinte et de nombreux monuments romains. Mais, si la ville antique est
relativement bien connue, on ne sait rien du paysage de l'oasis à cette époque, en dehors
des vestiges antiques des villages d'Ain Terma, Kafr Batna et Jisserine (Watzinger C, et
Wulzinger K., 1921, 60). On peut, pourtant, supposer qu'un aménagement du terroir de
Damas a accompagné le développement de la ville et l'installation de colons : cette
campagne, très fertile si elle est irriguée, est d'un excellent produit et il est rare qu'une
fondation coloniale grecque ou romaine se fasse sans cadastration des terres. Cet article
présente donc une recherche des vestiges des parcellaires gréco-romains dans les
campagnes de Damas.
Pour effectuer cette étude nous avons utilisé une carte au 1/10000* de Damas
dressée en 1942 par le service géographique des FFL ainsi qu'un jeu de photographies
aériennes datées de 1934 et appartenant à l'ERA 20 du CNRS, Paris. Ce jeu, essentiel 340 SYRIA [LXVII
pour le développement de cette étude, est malheureusement incomplet; il couvre une
zone limitée au nord par les massifs de Jabal Qasioun et de Jabal as Salhiyeh, à l'est par
le village de Jobar, au sud par les villages de Kadem et de Beit Saham, à l'ouest par le
méridien 36° 15'. Il est très précieux car il est antérieur aux grandes modifications de
Damas et de ses campagnes intervenues après 1940.
L'examen de la carte et des photographies aériennes révèle un paysage très
structuré, avec notamment deux réseaux orthogonaux, orientés tous les deux vers le
nord et présentant une différence d'orientation de plusieurs degrés. Dans les années 1930,
ils marquaient profondément encore le paysage de la ville :
— l'un s'étend au nord et nord-est de la cité. Il s'organise en parcelles
2° ouest par rectangulaires ; la ville même de Damas s'y intègre. Il a une inclinaison de
rapport au nord cartographique défini dans la projection conforme de Lambert, système
Levant ;
— l'autre, organisé en carrés, occupe la zone à l'ouest de Damas ainsi que les zones
sud et sud-est, il marque profondément le paysage. Il est conservé de manière
particulièrement remarquable à l'ouest de la cité. Il a une inclinaison de 6° est.
Le premier parcellaire
Morphologie (planche 1).
Elle se lit clairement dans la zone rurale au nord de Damas, où le réseau était encore
très bien conservé. Avec une orientation de 2° ouest, le parcellaire épouse la pente
naturelle du terrain qui s'incline du nord vers le sud avec une dénivellation d'environ
1 m pour 100 m. Les rectangles mesurés, d'axe de voie à axe de voie, présentent une
superficie de 96 m X 144 m, c'est-à-dire 2 fois 48 m par 3 fois 48 m. Le grand côté du
rectangle est supporté par les axes nord-sud. Chaque îlot occupe une superficie de
1,38 ha. Nous avons constitué à partir de ces rectangles élémentaires une grille abstraite
applicable à la lecture du paysage.
Un grand axe numéroté « 1 », orienté nord-sud, long d'environ 2 km, est
remarquablement conservé ; il n'a pas été perturbé par l'actuel boulevard de Bagdad qui
le coupe. Cette voie est utilisée pour caler la grille dans le sens nord-sud. Le carrefour «A»
est le point de rencontre de six voies. L'une des voies, orientée est-ouest, et dite «a», est
extrêmement rigide sur une distance d'environ 500 m, nous l'utilisons pour caler la grille
dans le sens est-ouest. L'intégration du paysage devient évidente, des rectangles se
dessinent et les maisons par leur direction s'inscrivent dans les surfaces ainsi définies.
Douze des treize limites nord-sud et sept des huit limites est-ouest sont visibles. Certains
axes particulièrement marqués scandent le paysage et le rythment tous les cinq
rectangles. Il s'agit des limites «3», «1» et «11» ainsi que des axes «a» et «g». Ainsi LE PAYSAGE ANTIQUE EN SYRIE : L'EXEMPLE DE DAMAS 341 1990]
apparaissent quatre grands rectangles, regroupant 25 îlots. Ils occupent chacun une
superficie de 34,6 ha ; les deux rectangles méridionaux sont incomplets.
Intégration de la grille dans le plan de Damas.
(Nous avons reporté sur la grille, en tireté, les monuments gréco-romains.)
Le module de 48 m est proche des dimensions proposées jusqu'alors pour les îlots
hellénistiques de la ville. Il est compris entre le module le plus petit, 45 m, proposé par
Sauvaget (Sauvaget J., 1949, 343) et celui de 50 m mesurable sur les planches de D. Sack
(Sack D., 1985, 210, plan 1). En fait les îlots de J. Sauvaget ne tiennent pas compte de la
largeur des rues, dont les plus étroites mesureraient 3 m. Ces auteurs proposent des îlots
dont les dimensions sont de 100 m X 45 m pour le premier et de 98 m X 50 m pour la
seconde. Le rapport entre la longueur et la largeur est approximativement de 2. Dans
notre proposition, ce rapport est exactement de 3 par 2.
La plupart des axes nord-sud de la zone rurale se prolongent sur la rive droite du
Barada par des axes importants de la ville (planche 1 et planche 2). Mais il n'y a pas de
continuité des axes, effacés au voisinage du fleuve.
La limite «6» épouse le bord est de l'enceinte extérieure du sanctuaire de Jupiter
damascénien dans son extension d'époque romaine. Les dimensions du péribole sont de
100 m X 155 m (Sauvaget J., 1949, 315). L'auteur attribue les limites de ce lemenos à
l'époque préromaine.
L'axe «4» entre dans la cité par la porte Bab al-Faradis. Elle est datée par Sauvaget
du xine siècle. Ce dernier a reconnu dans cet alignement, mais plus au sud, une des tours
de flanquement de la porte antique (Sauvaget J., 1949, 336 et fig. 10).
La limite « 1 » entre dans Damas par la porte Bab al-Jiniq. Celle-ci, comme la
précédente du xme siècle, a été légèrement déplacée vers l'extérieur de la ville par
rapport à sa position antique.
Considérons enfin la voie à l'est du cliché. C'est l'aboutissement des routes anciennes
venant d'Iraq, d'Anatolie, de Tripoli (Sauvaget J., 1934, 428). Si on la suit en se dir
igeant vers le sud, elle vire vers l'ouest pour franchir le nahr Barada afin d'entrer dans la
cité de Damas par la porte Saint Thomas (Bab Tourna), dont l'origine antique est
attestée (Sauvaget J., 1949, 332). Elle se poursuit dans la ville par une rue qui est le
prolongement de l'axe «10».
Il n'est cependant pas possible d'étendre telle quelle la trame rurale à la zone
urbaine. En effet, dans la ville, les voies importantes ouest-est sont décalées. En
effectuant une translation de la grille vers le nord ou le sud de 72 m soit la moitié de la
longueur d'un rectangle, nous pouvons intégrer les axes est-ouest suivants : la voie qui
mène du temple à l'agora, la partie rectiligne de la rue Droite qui va de l'arc situé à l'est
jusqu'à la Porte Orientale (Bab Charqi). Ces deux artères ont structuré le plan de 342 SYRIA [LXVII
l'ancien

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