Le Pleistocène de la dépression d'Issyk-Koul et l'histoire du climat du Tien-Chan - article ; n°1 ; vol.6, pg 43-62

L.G. Bondarev, Z.V. Alesinskaja

Description

Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Année 1969 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 43-62
L'étude de l'histoire pléistocène des territoires montagneux de l'U.R.S.S. doit s'appuyer sur les données de la stratigraphie. Dans cette optique, les dépressions d'entremont, avec leurs dépôts les plus récents, épais parfois de plusieurs centaines de mètres, offrent un intérêt tout particulier. Pour retracer l'histoire pléistocène des monts Tien-Chan, nous avons examiné les dépôts les plus récents de la cuvette du lac Issyk-Koul. Rien que pour le Pliocène supérieur et le Pléistocène, leur épaisseur atteint 1 000 m. Les horizons distincts de ces dépôts ont été étudiés sous l'angle de la lithologie, de la géochimie, de la paléobotanique et et de la paléozoologie. Leur corrélation avec les terrasses lacustres anciennes et les moraines anciennes du Tien-Chan a été établie. Les époques pluviales et interpluviales ont pu être précisées : les premières coïncident avec le refroidissement du climat, les transgressions du lac et l'extension des glaciers dans les montagnes.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_L-ASSOCIATION_FRANCAISE_POUR_L-ETUDE_DU_QUATERNAIRE
• Publié le: 01 janvier 1969
• Nombre de lectures: 26
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Z V Alesinskaja
L.G Bondarev
Le Pleistocène de la dépression d'Issyk-Koul et l'histoire du
climat du Tien-Chan
In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 6 - Numéro 1 - 1969. pp. 43-62.
Résumé
L'étude de l'histoire pléistocène des territoires montagneux de l'U.R.S.S. doit s'appuyer sur les données de la stratigraphie. Dans
cette optique, les dépressions d'entremont, avec leurs dépôts les plus récents, épais parfois de plusieurs centaines de mètres,
offrent un intérêt tout particulier. Pour retracer l'histoire pléistocène des monts Tien-Chan, nous avons examiné les dépôts les
plus récents de la cuvette du lac Issyk-Koul. Rien que pour le Pliocène supérieur et le Pléistocène, leur épaisseur atteint 1 000 m.
Les horizons distincts de ces dépôts ont été étudiés sous l'angle de la lithologie, de la géochimie, de la paléobotanique et et de la
paléozoologie. Leur corrélation avec les terrasses lacustres anciennes et les moraines anciennes du Tien-Chan a été établie. Les
époques pluviales et interpluviales ont pu être précisées : les premières coïncident avec le refroidissement du climat, les
transgressions du lac et l'extension des glaciers dans les montagnes.
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Alesinskaja Z V, Bondarev L.G. Le Pleistocène de la dépression d'Issyk-Koul et l'histoire du climat du Tien-Chan. In: Bulletin de
l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 6 - Numéro 1 - 1969. pp. 43-62.
doi : 10.3406/quate.1969.1122
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/quate_0004-5500_1969_num_6_1_1122Bulletin pour l'étude de l'Association du Quaternaire. française jçj^g _ j ' page 43
LE PLEISTOCENE DE LA DEPRESSION D'ISSYK-KOUL
ET L'HISTOIRE DU CLIMAT DU TIEN-CHAN
PAR
Z.V. ALEglNSKAJA et L.G. BONDAREV.
(Station physico-géographique de haute montagne du Tien-Chan.
Académie des Sciences de la R.S.S. de Kirghizie, U.R.S.S.)
Traduit du russe par G. KRICHEVSKY.
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Résumé. — L'étude de l'histoire pleistocene des territoires montagneux de VU.R.S.S.
doit s'appuyer sur les données de la stratigraphie. Dans cette optique, les dépressions
d'entremont, avec leurs dépôts les plus récents, épais parfois de plusieurs centaines de
mètres, offrent un intérêt tout particulier.
Pour retracer l'histoire pleistocene des monts Tien-Chan, nous avons examiné les
dépôts les plus récents de la cuvette du lac Issyk-Koul. Rien que pour le Pliocène supé
rieur et le Pleistocene, leur épaisseur atteint 1 000 m.
Les horizons distincts de ces dépôts ont été étudiés sous l'angle de la lithologie, de
la géochimie, de la paléobotanique et et de la paléozoologie. Leur corrélation avec les
terrasses lacustres anciennes et les moraines anciennes du Tien-Chan a été établie. Les
époques pluviales et interpluviales ont pu être précisées : les premières coïncident avec
le refroidissement du climat, les transgressions du lac et l'extension des glaciers dans
les montagnes. BULLETIN DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'ÉTUDE DU QUATERNAIRE 44
La cuvette d'Issyk-Koul est l'une des dépressions d'entremont les plus import
antes du Tien-Chan. Elle représente une flexure synclinale bordée au Nord et
au Sud par les méga-anticlinaux des chaînes du Koungheï-Alataou et du Terskei-
Alataou (fig. 1). Sa partie centrale est occupée par le lac sans émissaire d'Issyk-
Koul, dont la superficie est de 6 206 km2 et la profondeur maximale de 702 m.
La cuvette d'Issyk-Koul s'est formée, en tant que dépression tectonique, à
l'époque hercynienne et a connu, depuis, un mode de développement hérité. Son
modelé structural actuel est dû aux mouvements tectoniques les plus récents
qui, dans le Tien-Chan, couvrent le Paléogène, le Néogène et le Pleistocene. C'est
à partir de la fin du Pliocène et au cours du Pleistocene qu'ils se manifestent
avec le plus de vigueur.
Dans la région qui nous intéresse, les dépôts pleistocenes sont très largement
répandus et uniquement représentés par des éléments continentaux : lacustres,
lacustres-alluviaux, alluviaux, éoliens, proluviaux, diluviaux et glaciaires. Leur
formation, dans la cuvette d'Issyk-Koul et sur son pourtour montagneux, est
étroitement liée aux mouvements tectoniques les plus récents, au relief et à la
zonalité verticale, très fortement prononcée, des monts Tien-Chan. Un rôle import
ant y revient également au lac lui-même, aux oscillations de son niveau.
Nous avons délimité quatre étages de relief — chacun d'eux correspondant à
une zone bien définie, caractérisée par une structure et une histoire particulières
de la couche pliocène.
1° L'ÉTAGE DU RELIEF GLACIO-NIVAL ACTUEL ET ANCIEN.
Il s'agit des parties contiguës aux faîtes des chaînes de pourtour, constituées
de roches paléozoïques. Ce territoire fut, pendant tout le Pleistocene, le théâtre
d'une active denudation. L'ampleur de la dissection du relief y dépasse, par
endroits, 1 000 m. Les formes d'érosion ou d'accumulation glaciaires, abondam
ment répandues, ont imprimé leur marque au relief. Dans la partie contiguë aux
lignes de partage, les processus de formation du relief sont, aujourd'hui encore,
largement conditionnés par la présence des glaciers. Les phénomènes dus à la
gravité (éboulements, glissements, avalanches, etc.) continuent à s'y produire
sur une vaste échelle. Les torrents d'origine glaciaire charrient des masses consi
dérables de matériaux meubles. Les dépôts pleistocenes y sont représentés en
premier lieu par des formations glaciaires et diluvio-proluviales ainsi qu'allu
vionnaires. L'épaisseur des moraines se chiffre par quelques dizaines de mètres.
2° L'ÉTAGE DU RELIEF MONTAGNEUX D'EROSION-DÉNUDATION
SANS TRACES DE GLACIATION ANCIENNE.
Il se localise, lui aussi, dans la zone d'extension des roches paléozoïques.
L'ampleur de la dissection est de 400 à 1 000 m. Parmi les processus morphogén
étiques, c'est à une intense érosion par les eaux que revient, ici, le rôle
décisif. Le développement des phénomènes dus à la gravité et des avalanches est
freiné par la végétation forestière implantée sur les versants des vallées. Les
dépôts, pleistocenes sont représentés par les alluvions des rivières montagneuses
et par le proluvium-diluvium. Leur épaisseur est faible.
3° L'ÉTAGE DU RELIEF D'ÉROSION
ET DE DÉNUDATION-ACCUMULATION DES AVANTS-MONTS.
Larges, par endroits, de 15 km, l'ampleur de la dissection du relief y est
sensiblement moindre. Ce sont les vallées des rivières allogènes, dont les tronçons LE PLEISTOCENE DE LA DÉPRESSION D'iSSYK-KOUL 45 BULLETIN DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'ÉTUDE DU QUATERNAIRE 46
amont pénètrent sur une grande distance dans la partie axiale des chaînes mont
agneuses, qui sont le plus profondément encaissées (jusqu'à 400 m) par rapport
aux interfluves. L'étage en question coïncide avec la zone d'extension de la couche
paléogène-néogène. Le trait caractéristique des interfluves des grandes vallées
est l'existence de vestiges de denudation préglaciaires portant une couverture
de galets et d'éléments erratiques datant probablement du début du Pleistocene.
Son épaisseur se chiffre par quelques dizaines de m