Le problème de la monnaie dans l'Égypte antique avant Alexandre - article ; n°2 ; vol.89, pg 425-442

Daumas François

Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1977 - Volume 89 - Numéro 2 - Pages 425-442
Sans aucun doute les Égyptiens ont conçu dès l'Ancien Empire, au troisième millénaire, un étalon monétaire à valeur or. L'histoire de cette véritable monnaie, telle qu'on peut l'établir en dépit des lacunes énormes de notre documentation, montre qu'à partir de la XIXe dynastie la valeur argent se substitua à la valeur or, en partie pour faciliter les échanges internationaux avec le Proche Orient. Mais aucun des deux étalons ne fut matérialisé par un lingot de métal marqué, en dépit d'essais très proches de ce résultat. Au moment où la menace de la deuxième invasion perse pèse lourdement sur l'Egypte, le Pharaon Takhos, d'abord, tente de créer des pièces à l'imitation du monnayage grec pour payer ses mercenaires. Mais il fut détrôné. Presque à la même époque apparaissent les fameuses monnaies d'or dites ~~nb nfr~~ qui témoignent d'un métier assez sommaire et qui n'eurent aucune suite. Diverses explications peu satisfaisantes ont été proposées de ces faits. A la lumière de textes curieux et inexploités, on peut penser que, contraints par l'idée théologique que l'or était la chair même du dieu Rê, les Égyptiens n'ont pu se résoudre à l'employer à des usages qui l'eussent profané. Cela peut-être aussi fut vrai de l'argent qui composait l'ossature divine. Ces constatations sont d'autant plus curieuses que nous sommes dans le pays où était en train de naître l'alchimie. C'est ainsi que la spéculation métaphysique poussée à ses extrêmes conséquences priva l'Egypte d'un moyen économique de premier ordre.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: MELANGES_DE_L-ECOLE_FRANCAISE_DE_ROME
• Publié le: 01 janvier 1977
• Nombre de lectures: 28
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

François Daumas

Le problème de la monnaie dans l'Égypte antique avant Alexandre In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 89, N°2. 1977. pp. 425-442.

Résumé François Daumas, Le problème de la monnaie dans l'Egypte antique avant Alexandre, p. 425-442.

Sans aucun doute les Égyptiens ont conçu dès l'Ancien Empire, au troisième millénaire, un étalon monétaire à valeur or. L'histoire de cette véritable monnaie, telle qu'on peut l'établir en dépit des lacunes énormes de notre documentation, montre qu'à partir de la XIXe dynastie la valeur argent se substitua à la valeur or, en partie pour faciliter les échanges internationaux avec le Proche Orient. Mais aucun des deux étalons ne fut matérialisé par un lingot de métal marqué, en dépit d'essais très proches de ce résultat. Au moment où la menace de la deuxième invasion perse pèse lourdement sur l'Egypte, le Pharaon Takhos, d'abord, tente de créer des pièces à l'imitation du monnayage grec pour payer ses mercenaires. Mais il fut détrôné. Presque à la même époque apparaissent les fameuses monnaies d'or dites nb nfr qui témoignent d'un métier assez sommaire et qui n'eurent aucune suite. Diverses explications peu satisfaisantes ont été proposées de ces faits. A la lumière de textes curieux et inexploités, on peut penser que, contraints par l'idée théologique que l'or était la chair même du dieu Rê, les Égyptiens n'ont pu se résoudre à l'employer à des usages qui l'eussent profané. Cela peut-être aussi fut vrai de l'argent qui composait l'ossature divine. Ces constatations sont d'autant plus curieuses que nous sommes dans le pays où était en train de naître l'alchimie. C'est ainsi que la spéculation métaphysique poussée à ses extrêmes conséquences priva l'Egypte d'un moyen économique de premier ordre.

Citer ce document / Cite this document : Daumas François. Le problème de la monnaie dans l'Égypte antique avant Alexandre. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 89, N°2. 1977. pp. 425-442. doi : 10.3406/mefr.1977.1116 http://www.persee.fr/web/revues/hom prescript/arti _ _ _ _ _ _ e/ cle/mefr 0223-5102 1977 num 89 2 1116