Le Protomagdalénien I du Bois « des Pins » dans les Beauregards de Nemours (Seine-et-Marne) - article ; n°3 ; vol.60, pg 194-204
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Le Protomagdalénien I du Bois « des Pins » dans les Beauregards de Nemours (Seine-et-Marne) - article ; n°3 ; vol.60, pg 194-204

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1963 - Volume 60 - Numéro 3 - Pages 194-204
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. Delarue
Edmond Vignard
Le Protomagdalénien I du Bois « des Pins » dans les
Beauregards de Nemours (Seine-et-Marne)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1963, tome 60, N. 3-4. pp. 194-204.
Citer ce document / Cite this document :
Delarue R., Vignard Edmond. Le Protomagdalénien I du Bois « des Pins » dans les Beauregards de Nemours (Seine-et-Marne).
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1963, tome 60, N. 3-4. pp. 194-204.
doi : 10.3406/bspf.1963.3901
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1963_num_60_3_3901Protomagdalénien I du Bois " des Pins Le
dans les Beauregards de Nemours
(Seine-et-Marne)
R. DELARUE et Ed VIGNARD *
Comme tous les gisements des « Beauregards », celui des « Pins » est
un atelier de plein air installé entre trois rochers qui émergent de quel
ques dizaines de centimètres au centre de la Platière; d'autres blocs
sont enterrés et c'est parmi eux que la sonde nous a permis de trouver
le point d'occupation (1).
Découvert le 25 août 1955, c'est le premier gisement repéré en essayant
de mettre au point nos hypthèses sur les lois d'habitat des populations
du Paléolithique supérieur dans notre région. Mettant à profit nos obser
vations, les perfectionnant peu à peu, nous avons pu, en six années,
découvrir sur cette platière plus de deux douzaines d'ateliers apparte
nant au Tardenoisien, au Magdalénien, au Protomagdalénien I et au
Périgordien Gravettien. Et pourtant de prime abord, cela paraissait
impensable, et de surcroît bien difficile au milieu d'une végétation dense
où voisinent : Châtaigniers, Chênes, Bouleaux, Pins, Ronces, Genets et
Bruyères qui masquent parfois totalement le sol. Les Préhistoriques ont
su tirer parti du moindre rocher, d'une faible pente bien orientée pour
abriter leurs campements,
On peut en effet penser que les roches stampiennes friables qui émer
gent actuellement de quelques décimètres seulement ont été fortement
érodées par les intempéries; d'autre part le sable lœssique jaunâtre
n'était pas encore totalement en place, de telle sorte que le sol sur lequel
ont vécu les Périgordiens, puis les Protomagdaléniens I était plus bas de
1 m à 1,20 m que le niveau actuel.
La sonde nous permet de reconstituer approximativement le relief du
sol aux temps anciens, alors qu'actuellement il est à peu près nivelé. Nous
savons que les Périgordiens de notre région ont vécu sur un sable argi
leux roux (2) ; et, en tenant compte des nombreux blocs qui alors émer
geaient du sol, ils disposaient d'un abri de 1,50 m à 2 m suffisant contre
les vents du Nord et de l'Est. Pour améliorer l'habitabilité du sol assez
perméable, on a fait amplement usage de pavements.
Beaucoup plus tard, après une longue période de vents violents et
secs, puis très froids, les Protomagdaléniens I arrivent pendant une
période de vents secs où tombait le lœss jaunâtre (2) et nous savons
(*) Séance de février 1963.
(1) Sur les propriétés de M. Hauvette que nous remercions vivement des
aimables autorisations qu'il nous a accordées sur ses dix-sept bois diss
éminés sur la Platière.
(2) R. Delarue et Ed. Vignard. — La position stratigraphique des différentes
industries du Paléo. supérieur sur le stampien de la région parisienne. Bull.
Soc. préhist. fr., 1961, p. 201. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 195
que les nouveaux venus s'installèrent parfois aux mêmes emplacements leurs prédécesseurs et pour les mêmes raisons :
Voici la coupe du terrain :
3° 4° 2° 1° Sable Strates Parfois lœssique humiquelocalisées filets localisés jaunâtrede cailloutis de sable stampien roux orangé décomposé = 0,20-0,300,01-0,050,30-0,50 m
par les gelées
5° Table stampienne plus ou moins profonde à 0,70-1,00 m
Aux alentours et sur le gisement le sol est uniformément plat, il recèle
de nombreuses plaques de grès éparses dans la masse.
Vers le centre de l'atelier, nous avons noté les fondations d'un ancien
muret, sans mortier, et y avons récolté plusieurs centaines de morceaux
de tuiles, de poteries, de vases tournés ou émaillés, ce qui nous prouve
que ce coin, actuellement en pleine forêt, a été occupé il y a plusieurs
siècles; d'autre part de nombreux silex blancs ont eu leur patine porce
laine quelque peu éraflée par les instruments agricoles (Fig. I, le 1 en a).
Parmi les gisements Protomagdalénien I de cette région, celui des
« Pins » est le seul atelier qui soit à peu près pur de tout mélange avec
les autres industries découvertes dans la région. Nous avons cependant
trouvé vers la partie Sud un petit coin comprenant quelques nuclei et
microgravettes périgordiens; le tout bien localisé.
Nous allons examiner les nuclei, les racloirs, les grattoirs, les burins,
les perçoirs, les pièces esquillées, les raclettes de cette civilisation à
laquelle le Dr A. Cheynier a donné le nom de Protomagdalénien I.
En voici l'inventaire :
1" HORS COMPTE :
Nuclei 42
Eclats blancs .... 8 120 blonds .... 41 (sans aucune pièce)
2° OUTILLAGE :
Nombre Pourcentage
— Racloirs 73 7,6 %
— Grattoirs 41 4,2%
— Burins : % burins
Becs-de-flûte . 20 8,8 %
d'angle 42 18,5 %
transversaux 69 30,3 %
obliques à coche 65 28,6 %
associés doubles 31 13,6 %
227 100 %
Eclats de burins 282 509 52,8 %
— Perçoirs épine 29 3,1 %
— Pièces esquillées 12 1,2 %
— Raclettes 282 29,2%
— Eclats retouchés 17 1,7 %
Total 963 100,0 %
I. — NUCLEI : Us sont 42 pour 963 outils récupérés, ce qui est peu.
Quelques-uns sont de technique Levallois avec enlèvement d'un seul
éclat; les plus nombreux sont globuleux sur lequels on a tiré des éclats
sur les deux faces et sur tout le pourtour. 196 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
utilise Comme seulement dans tous des éclats, les autres les lames ateliers étant Proto. une exception. I de la région, on a
Il- Mousterienne RACLOtRS ■' : H Fig. y en I a — 7,6 les % uns — à sont première doubles vue nos on 1 pense à 5, convergents à une série
ô°n -.À A °H simPles n°s 6 à 14> tantôt à gauche 6-7-13-14, ou à droite
«-y-lU-ii; ils sont souvent taillés sur un éclat brut avec cortex nos 2-
4-8-11, mais la retouche est belle nos 6-9. Le plan de frappe est géné
ralement uni, rarement à plusieurs facettes, malgré leur allure mouste
rienne ils sont bien Protomagdaléniens.
Comme nous l'avons signalé plusieurs fois, quelques pièces à bulbe
proéminent qui gênait probablement ont reçu un l'emmanchement coup latéral qui : amoindrissait n° 16. le dit
Les pièces entières sont rares, la plupart ont été brisées par le
travail; quelques-unes très fracturées volontairement sur enclume
n° comme 15 (3). le C'était montrent des les pièces stigmates massives du qui choc devaient (c) et scier de l'enclume ou racler (e) les
grosses branches.
III. GRATTOIRS : 4,2 %, nos 17 à 25, Fig. I. — Ils proviennent surtout
d'éclats épais massifs, parfois recouverts de leur gangue, nos 17-18-23-
25, mais leurs retouches leur donnent belle allure. Il n'y en a pas
n° sur 19, lames; carrés, il n° y en 20, a retouchés d'ogivaux, de n° toute 17, part, d'arrondis, n° 23 — n° beaucoup 25; en éventail, ont été
cassés en travaillant.
IV. BURINS : Fig. II. — Ils forment plus de la moitié de l'outillage si
l'on tient compte du nombre d'éclats des burins non raccordés.
A) Burins d'angle : 18,5 % des burins. Fig. II : nos 1 à 7. Il y en a
de petits n° 4, de puissants n° 1, de simples nos 1-2-3, de doubles nos 4
à 6, d'associés à un racloir n" 2, sans troncature retouchée n° 3; ou
avec troncature retouchée nos 1-4 à 7.
B) Burins obliques sur coche : 28,% % des burins. Fig. II, nos 8 à
16; ce sont les plus typiques du Proto. I des Beauregards où l'abbé
A. Nouel les a signalés pour la première fois (4). Us sont intermédiaires
entre le burin d'angle dont le coup de burin devient oblique et le burin
transversal dont le coup de burin devient horizontal; ils portent tou
jours une coche, tantôt à droite, tantôt à gauche qui m

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