Le rêve lyrique en Colombie au XIXe siècle : prémisses, œuvres et devenir, The Lyric dream in Colombia : premises, Works and Visions of the Future
379 pages
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Description

Sous la direction de Danièle Pistone
Thèse soutenue le 22 janvier 2009: Paris 4
Au XIXe siècle, le compositeur colombien José María Ponce de León (1845-1882) compose les premiers ouvrages lyriques écrits en Colombie. Une première étape nous conduit à retracer l’histoire de l’opéra dans le continent sud-américain. En nous attardant davantage sur le cas de la Colombie, nous mettons en relief l’importance des troupes itinérantes italiennes et espagnoles qui durant tout le XIXe siècle véhiculent la passion pour l’opéra romantique. Opéra ou zarzuela ? Les œuvres lyriques séduisent face à un répertoire local caractérisé par la miniature musical. C’est dans ce contexte que naît Ponce de León, dont nous présentons une biographie. Son opéra « Ester »(1874), sa zarzuela « El Castillo misterioso » (1876) et son grand opéra Florinda (1880) constituent un corpus innovant que nous avons étudié avec détails, à la lumière d’un opéra qui se veut national, alors que la nouvelle république colombienne cherche la construction d’une identité nationale.
-Opéra
-XIXe siecle
-Colombie
-Histoire de la musique
-Musicologie
-Troupes lyriques itinérantes
-Zarzuela
-Amérique du Sud
José María Ponce de León (1845-1882) is the first Colombian composer who wrote operas in Colombia. In the purpose to understand how the opera arrived to America, we first studied the history of the opera in South-America during the time of the Spanish Colony. The case of Bogota shows the importance of the European lyrics companies who were traveling through the continent. Their show is an impressive new art-expression in a world of the musical miniature. Ponce de Léon wrote the first operas in Colombia: “Ester” (1874), the zarzuela “El Castillo misterios” (1876) and the Opera Mayor Florinda (1880). We have studied his works and his life in detail. His musical production is articulated with the rise of a new Republic. Is his opera a national opera? This is the main question, while the intellectuals of his time tried to construct a national identity.
Source: http://www.theses.fr/2009PA040035/document

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 118
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Université Paris-Sorbonne (Paris IV)
École Doctorale Concepts Et Langages (Ed 0433)

\__\__\__\__\__\__\__\__\__\__\__\
(N° d’enregistrement attribué par la bibliothèque)
Rondy TORRES LÓPEZ

Le rêve lyrique en Colombie
eau XIX siècle
Prémisses, œuvres et devenir
Thèse de Musicologie
dirigée par
Mme Danièle PISTONE, professeur
Membres du Jury :
Mme Brigitte FRANÇOIS-SAPPEY (Paris, CNSMDP)
Mme le Professeur María NAGORE, présidente (Madrid, Université
Complutense)
Mme le Professeur Danièle PISTONE, directeur de thèse (Université de Paris-
Sorbonne)
M. Benjamín YÉPEZ CHAMORRO (Madrid, Institut Complutense de Sciences
Musicales « ICCMU »)
Janvier 20092














Thèse de Doctorat en Musicologie
Université Paris-Sorbonne (Paris IV) 3



Remerciements
À ma directrice de recherche, Mme Danièle PISTONE. Tout au long de ces années, elle m’a
soutenu et encouragé dans cette aventure intellectuelle. Ses nombreuses lectures et corrections
ont permis que cette recherche prenne forme.
À Brigitte FRANÇOIS-SAPPEY, qui a pris sous sa protection la redécouverte d’Ester lorsque
j’étais son élève au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, en
2002. Son enthousiasme et son appui sans réserves m’ont encouragé dans cette longue étude
sur PONCE DE LEÓN.
À Benjamin YÉPEZ. C’est lui qui a guidé mes premiers pas lorsque j’ai commencé à
travailler, en 2000, sur la musique colombienne.
À Margarita LÓPEZ, ma mère. Ses nombreuses corrections et ses conseils m’ont permis de
me lancer dans ce long travail qui aura duré près de quatre ans.
À Vicente TORRES, mon père, pour son vif encouragement durant les derniers mois. Ses
nombreuses corrections, ses suggestions pertinentes, la discussion de mes traductions en
français, son exigence concernant le style, ont été décisifs quant à la forme définitive de ce
texte.
À Jaime QUEVEDO, directeur du Centro de Documentación musical de Bogotá, pour sa
tâche difficile et désintéressée dans le maintien de la culture musicale colombienne. Il m’a
ouvert avec émotion le fonds sur Ponce de León conservé à la Biblioteca Nacional. Sans son
aide, il eût été impossible d’explorer l’œuvre du compositeur colombien.
À Elsa et Lucia PONCE DE LEÓN, petites-filles du compositeur ; à Maria Claudia et Lucia
SARMIENTO, arrière-petites-filles. Les nombreuses discussions à Bogotá m’ont permis de
connaître sous un autre angle le compositeur.
Bien d’autres personnes que j’ai croisées durant ces années sont redevables des plus grands
remerciements. Chanteurs et musiciens lors des différentes interprétations d’Ester à Paris ou à
Bogotá ; les institutions qui m’ont aidé, l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), le
CNSMDP, la Biblioteca Luis Angel Arango de Bogotá.

Rondy TORRES L.
eLe rêve lyrique en Colombie au XIX siècle 4

u bout d’une journée passée auprès des manuscrits de Ponce de León, plongé dans la Apresse des années 1880, j’entends, au sortir de la Bibliothèque Luis Ángel Arango de
Bogotá, une fanfare militaire qui bat la retraite. Mon imagination, habituée aux rues de la
Candelaria – ancien quartier colonial de Bogotá – nourrie par des mois de lecture et devenue
familière avec un temps révolu, me transporte alors dans les années 1876.
La banda s’ouvre un chemin dans la foule nombreuse qui suit le cortège. Cette même
fanfare dont Ponce de León eut jadis à la direction. L’émotion est forte. Les villancicos –
chants de noël – entonnés par les clairons, clarinettes et carillons se mêlent à des airs
populaires, des bribes de la Panthère rose suivies de la marche d’Aida, enchaînée à un
bambuco colombien. Le même mélange de genres qui se retrouvait dans les programmes d’il
y a plus de 130 ans : Strauss, Verdi, bambucos, etc. Assister à un tel spectacle, suivre le défilé
et déboucher sur la Plaza de Bolívar ; se retrouver dans le cœur de l’ancienne ville, entouré
edes monuments-symboles de la nouvelle république du XIX siècle, le Capitolio national, la
Cathédrale et sa promenade en hauteur – ancienne alameda – surplombés au loin par la
montagne de Monserrate ; écouter enfin cette musique rythmée et désaccordée, tout cela
provoque en moi une sensation intemporelle qui me rapproche du compositeur dont je suis les
traces depuis quelques années. La ville n’est plus sa ville des années 1870. Mais les rues sont
là et l’enthousiasme que provoque ce défilé musical est le même que celui que décrivaient les
voyageurs étrangers à Bogotá.
Comment douter alors de l’importance de Ponce de León, director de la banda de Bogotá !
En cette veille de Noël, me voilà certain de l’admiration que Ponce pouvait alors susciter. Me
voilà face à un Ponce de León inexistant, mais qui pourtant apparaît devant mes yeux. Cent
mètres plus loin, en remontant les rues qui grimpent vers la montagne de Guadalupe, le
Teatro Colón, ancien Coliseo Maldonado, berceau de l’opéra à Bogotá, renferme dans
l’indifférence de son passé les secrets des créations d’Ester, du Castillo misterioso et de
Florinda.
Face à un défilé militaire, à l’édifice où se fit l’opéra, je prends conscience que cette étude
s’enracine dans une réalité qui a laissé des traces pour qui veut bien les voir encore. Et cette
histoire, cette imagination qui me propulse sans cesse dans un temps méconnu, la voilà qui se
construit autour d’un personnage : le profesor José María Ponce de León.
Thèse de Doctorat en Musicologie
Université Paris-Sorbonne (Paris IV) 5

Avant-propos
erres baignées par la Mer des Caraïbes et l’océan Pacifique, marquant la limite nord-Touest du continent sud-américain, traversées par une triple cordillère, rempart naturel
protégeant des villes construites en nids d’aigle ; pays aux diverses faces, dont les fraîcheurs
andines limitent la chaleur tropicale, enrichi par un afflux de populations européennes puis
africaines ; telle est la Colombie. Un pays de contrastes et de différences, dans lequel toute
tentative d’unification reste vaine. Villes au seuil de la modernité, contournées de forêts où les
libertés essentielles sont bafouées. Théâtre de la lutte entre exotisme et barbarie, personne
n’aura échappé à cette vision contradictoire de la Colombie depuis l’époque de la Conquête
jusqu’à nos jours.
Mais que sait-on de sa musique ? Qui sait que, dans les années 1870, un compositeur
colombien écrivit des opéras avec succès, représentés par des troupes européennes qui
cherchaient fortune au pays d’El Dorado ?
e Au XIX siècle, la Colombie, comme d’autres pays du continent américain, s’émancipe de
la monarchie espagnole. Suivent alors plusieurs décennies pendant lesquelles les dirigeants
cherchent un type de gouvernement à adopter, alors que se pose la question de définir une
e identité nationale. Que connaît-on de ce XIX siècle ? Les intellectuels – hommes d’état,
écrivains, poètes, polémistes, les mêmes qui assistent aux premières œuvres lyriques – ont
laissé le témoignage d’un monde idéal où il fait bon vivre, orienté par une dynamique de
progrès vers l’idéal de vie européen. Cette vision, aujourd’hui qualifiée de romantique et
d’utopique, s’inscrit dans un projet de construction identitaire qui est le fruit d’une élite
lettrée.
Le revers de cette société (vie rurale, pauvreté et misère urbaine, exploitation), longtemps
resté à l’ombre, est de mieux en mieux connu depuis les années 1960. De façon générale, les
e plus récentes études anthropologiques passent au crible ce XIX siècle colombien, présentant
une vision plurielle de cette société consolidée autour d’une unité nationale, paradoxalement
cimentée autour de l’exclusion.
e La bibliographie colombienne sur le XIX siècle est vaste. Depuis 2002, alors que
j’entreprenais mes premières études sur l’opéra colombien, la production historiographique
sur cette période n’a cessé de s’enrichir. Cela m’a permis de mieux comprendre cette société
dans laquelle naquirent les premiers opéras. Par ailleurs la reproduction digitale de

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