Le rôle d un système de traits phonologiques dans une théorie du langage - article ; n°8 ; vol.2, pg 112-123
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Description

Langages - Année 1967 - Volume 2 - Numéro 8 - Pages 112-123
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

James D. McCawley
Le rôle d'un système de traits phonologiques dans une théorie
du langage
In: Langages, 2e année, n°8, 1967. pp. 112-123.
Citer ce document / Cite this document :
McCawley James D. Le rôle d'un système de traits phonologiques dans une théorie du langage. In: Langages, 2e année, n°8,
1967. pp. 112-123.
doi : 10.3406/lgge.1967.2896
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1967_num_2_8_2896D. MCCAWLEY JAMES
Département de Linguistique
Université de Chicago
LE ROLE D'UN SYSTÈME DE TRAITS PHONOLOGIQUES
DANS UNE THÉORIE DU LANGAGE
Le système de traits phonologiques employé dans The Sound Pat
tern of Russian de Halle (1959) est essentiellement le même que celui
présenté, huit ans auparavant, dans les Preliminaries to Speech Analysis
de Jakobson, Fant et Halle (1951). Il importe cependant de noter que
le système de traits joue un rôle très différent dans le cadre théorique de
chacun de ces deux ouvrages. Dans les Preliminaries, comme dans les
autres écrits phonologiques de Jakobson, les traits sont conçus comme
des traits distinctifs : ils sont conçus comme constituant un système uni
versel de représentation « phonématique », c'est-à-dire un destiné
à représenter les contrastes entre les énoncés dans n'importe quelle langue.
Jakobson cherchait à dégager un système de traits qui ne fût pas seul
ement universel mais aussi minimal; c'est ainsi qu'il présente beaucoup
d'arguments relatifs à la distribution complémentaire, d'une langue à
l'autre, de certains traits, dans le but de rassembler diverses oppositions
distinctes en un seul trait, par exemple, pour unifier les
arrondi/non-arrondi et pharyngalisé/non-pharyngalisé en un seul trait,
bémolisé/non-bémolisé.
Si une représentation phonématique au sens de Jakobson était
incorporée à la grammaire complète d'une langue, c'est-à-dire à un méca
nisme spécifiant comment une représentation sémantique se trouve asso
ciée à une représentation phonétique dans cette langue, cette grammaire
devrait alors contenir aussi bien une composante phonologique, qui ass
ignerait une phonématique à la structure syntaxique superf
icielle de chaque énoncé, qu'une d' « interprétation des
traits », qui spécifierait la relation entre la représentation phonématique
et la représentation phonétique. La composante d'interprétation des
traits devrait probablement comporter (1) des règles prédisant certaines
valeurs « non-distinctives » des traits universels (p. ex., les règles qui
spécifient l'absence non-distinctive de voisement dans les bruissantes 113
finales en russe et le voisement non-distinctif des bruissantes qui sont
suivies d'une bruissante voisée), (2) des règles indiquant laquelle des
réalisations possibles de chaque trait universel est utilisée dans une langue
donnée (p. ex. en anglais, la règle que le trait bémolisé est réalisé par
l'arrondissement des lèvres plutôt que par la pharyngalisation), et (3) des
règles spécifiant les « valeurs idéales » des paramètres physiques impliqués
dans la réalisation de ces traits (p. ex., en serbo-croate, une règle devrait
indiquer qu'une voyelle longue est environ une fois et demi plus longue
qu'une voyelle courte, par opposition au tchèque où une voyelle
est environ deux fois et demi plus longue qu'une voyelle courte).
The Sound Pattern of Russian, tout en utilisant presque le même
système de traits qu'avait établi Jakobson pour la représentation univers
elle des oppositions phonématiques, rejette la notion de représentation
phonématique. Dans cet ouvrage, Halle décrit la composante phonolo
gique d'une grammaire sous la forme d'un système ordonné de règles
convertissant la représentation en termes de structure « syntaxique superf
icielle » en une « phonétique systématique ». La repré
sentation syntaxique superficielle indique ici quels morphèmes comprend
l'énoncé, dans quel ordre ils se présentent, comment ils sont groupés,
et à quelles catégories syntaxiques appartiennent les différents groupes;
chaque morphème est représenté comme une séquence de segments, dont
chacun est un ensemble de spécifications de traits phonologiques « sous-
jacentes ». La représentation « phonétique systématique » assigne à chaque
segment une valeur (+ ou — ) relativement à chaque trait universel,
indépendamment du fait que cette valeur soit ou non distinctive.
Ainsi, la grammaire complète d'une langue comprendrait à la fois une
composante phonologique (que Halle décrit avec beaucoup de détails)
et une composante d'interprétation des traits (qu'il laisse larg
ement de côté); toutefois, la composante d'interprétation des traits ne
remplirait ici que les deuxième et troisième fonctions signalées ci-dessus;
elle aurait pour entrée, non une représentation « phonématique »; mais
plutôt une représentation « phonétique systématique ». Les règles phono
logiques opèrent en termes du même système de traits sur lequel, à la fois
la représentation sous-jacente des morphèmes et la représentation « pho
nétique systématique » des énoncés sont basées. Chaque règle spécifie
quelle classe de segments est affectée au moyen d'une formule impliquant
les traits qui définissent la classe, et son effet est d'introduire certains
changements déterminés dans la composition en traits du segment
affecté; ainsi, en coréen, la règle :
+ bruissante
-f - tendu occlusion — >• [+ voisé] / [+ voisé] [+ voisé]
change en un + la spécification relative au voisement d'une occlusive 114
ou d'une affriquée non-tendue qui est à la fois précédée et suivie par un
segment voisé, cf. [pat] + [etta] -* [padetta] « reçu » 1.
Étant donné que les intentions de Halle dans Sound Pattern et dans
ses travaux ultérieurs sont si différentes de celles de Jakobson
Preliminaries, la question se pose évidemment de savoir si le système
de traits jakobsoniens est adéquat aux intentions de Halle. Tout d'abord,
il faut signaler que, à certains points de vue, le système de traits de Preli
minaries est inadéquat même pour les de Jakobson, en ce sens
qu'il existe des langues possédant des contrastes qu'il est impossible de
représenter dans les termes de ce système. Par exemple, le système de
Preliminaries comprend un trait « strident » qui est censé représenter à
la fois la différence entre les affriquées et les occlusives ordinaires, d'une
part, et, d'autre part, la différence entre les spirantes « bruyantes »
[f, s, §, x] et les spirantes «moins bruyantes » [9, 6, s', ç]; cependant,
l'existence de langues comme le chipewyen, qui présente un triple contraste
entre [t, t6, ts], montre que la différence entre occlusives et affriquées et
la différence entre points d'articulation « plus bruyants » ou « moins
bruyants » sont deux dimensions indépendantes le long desquelles des
sons peuvent différer; elles ne peuvent donc pas être groupées en un seul
trait, comme dans Preliminaries. Si on utilise les termes « relâchement
abrupt » (abrupt release) et « proximal » 2 pour désigner ces deux oppos
itions, les segments en question peuvent être représentés comme suit :
s t 6 alvéolaire t te
dental
occlusion
— 1 relâchement abrupt x
proximal T.
représentation que subsumées être segmentales, jacente. On pour 1.a ici Dans Les attirer l'exemple barres par qu'elles cet qui l'attention article, Jakobson ne de obliques soient figure cette d'un j'utilise sur jamais n'indiquent ou façon cas sous non le des fait où dans phonétiques, un crochets des qu'une mes donc seul une oppositions exemples représentation pas et pour théorie même et une je encadrer représentation et n'emploie que, phonologique trait, articulatoires est en toutes la ne fait, des représentation peuvent « barres je les phonématique rejette transcriptions universelle distinctes, obliques en complèsous- fait // »,
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