Le Saint-Siège, l état d Israël et la paix au moyen-orient - article ; n°1 ; vol.51, pg 3-14
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Description

Vingtième Siècle. Revue d'histoire - Année 1996 - Volume 51 - Numéro 1 - Pages 3-14
The Holy See, the state of Israël and peace in the Middle East, Frédéric Yerly.
The agreement reached on December 30, 1993 between the Holy See and the state of Israël and followed by the exchange of ambassadors crowns a normalization process of diplomatic relations begun during Abba Eban's visit to Rome in 1969. Prior to the proclamation of the state of Israël in 1948, the Roman hostility to the settling of the Jews in Palestine stemmed from the conviction that Catholic interests in the holy places and the protection of the Christians in the Middle East should take precedence over the recognition of the Jewish people. The so-called Roman neutrality over the beginning of the state of Israël turned to hostility when confronted with the Palestinian cause. The 1993 turning point was partially due to the failure of the Roman policy in the Middle-East, a failure confirmed by the Gulf War. Rome had to rethink its positions very hastily, considering the development of the regional situation. But the December agreement included some ethical clauses that are also part of the ongoing theological dialogue between Jews and Christians.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Frédéric Yerly
Le Saint-Siège, l'état d'Israël et la paix au moyen-orient
In: Vingtième Siècle. Revue d'histoire. N°51, juillet-septembre 1996. pp. 3-14.
Abstract
The Holy See, the state of Israël and peace in the Middle East, Frédéric Yerly.
The agreement reached on December 30, 1993 between the Holy See and the state of Israël and followed by the exchange of
ambassadors crowns a normalization process of diplomatic relations begun during Abba Eban's visit to Rome in 1969. Prior to
the proclamation of the state of Israël in 1948, the Roman hostility to the settling of the Jews in Palestine stemmed from the
conviction that Catholic interests in the holy places and the protection of the Christians in the Middle East should take precedence
over the recognition of the Jewish people. The so-called Roman neutrality over the beginning of the state of Israël turned to
hostility when confronted with the Palestinian cause. The 1993 turning point was partially due to the failure of the Roman policy in
the Middle-East, a failure confirmed by the Gulf War. Rome had to rethink its positions very hastily, considering the development
of the regional situation. But the December agreement included some ethical clauses that are also part of the ongoing theological
dialogue between Jews and Christians.
Citer ce document / Cite this document :
Yerly Frédéric. Le Saint-Siège, l'état d'Israël et la paix au moyen-orient. In: Vingtième Siècle. Revue d'histoire. N°51, juillet-
septembre 1996. pp. 3-14.
doi : 10.3406/xxs.1996.4453
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_1996_num_51_1_4453:
LE SAINT-SIÈGE, L'ÉTAT D'ISRAËL
ET LA PAIX AU MOYEN-ORIENT
Frédéric Yerly
lisation, le 15 juin 1994, des relations L'accord^ de décembre 1993 entre
Israël et l'État du Vatican ne se réduit diplomatiques entre le Saint-Siège et l'État
pas à la conjoncture politique imméd d'Israël.
iate qui en a hâté la signature. De la Au regard de la conjoncture moyenne-
question des Lieux saints, héritée des orientale actuelle, pareil sujet de réflexion
Croisades, jusqu'au problème palesti peut passer pour anodin. Les domaines
nien, cet accord s'inscrit dans la longue qu'il recouvre paraissent, de prime abord
durée d'une diplomatie qui est une du moins, secondaires par rapport aux
dimension essentielle du dialogue «vraies» questions de l'heure: démantèle
judéo-chrétien. ment des réseaux terroristes, rétrocession
par Israël de tout ou partie des Territoires
occupés, consolidation du pouvoir de O L'ACCORD DE DÉCEMBRE 1993
l'autorité palestinienne à Gaza et Jéricho,
Dans un ouvrage paru il y a peu, Henri intégration de la Syrie au processus de
Tincq, déplorant les dissensions entre paix, répartition des nappes d'eau dispo
Rome, «la ville des diplomates», et Jéru nibles entre Israël et ses voisins arabes.
salem, «la des prophètes», estimait Et puis l'étude des relations international
que la réconciliation des deux cités phares es n'échappe pas non plus aux phéno
de la tradition judéo-chrétienne apporter mènes de mode, aux mouvements de
ait une contribution essentielle, sinon balancier: aux explications, qui privilé
décisive, à la paix au Moyen-Orient1. Sans giaient les données économiques ou géo
le vouloir vraiment, l'observation du chro stratégiques, viennent s'ajouter aujourd'hui,
niqueur religieux au Monde anticipait de parfois de manière concurrente, celles qui
peu un événement «historique» pouvant insistent plutôt sur les composantes rel
servir directement son propos : la norma- igieuses ou culturelles.
1. L'Étoile et la Croix. Jean-Paul B - Israël: l'explication,
Paris, 1993, p. 11. Cet ouvrage constitue, à nos yeux, la synthèse
la plus pertinente écrite à ce jour sur la question. À consulter p. 301-321 et Vaticano e Israele: dal secondo conflitto mond
également, Francesco Margiotta Broglio, « Israël- Vatican un iale allaguerra del Golfo, Florence, 1991 ; Marcel A. Boissard,
accord historique entre espoirs et craintes«, Géopolitique, 45, • Le Saint-Siège et la Palestine-, Relations internationales, 28,
printemps 1994, p. 43-47 ; Meir Mendes, Le Vatican et Israël, hiver 1981, p. 443-455 ; Yehoshua Rash, • Le Vatican et le conflit
Paris, 1990; Silvio, Ferrari, -Le Saint-Siège, l'État d'Israël et les israélo-arabe-, Politique internationale, 1981, p. 250-274, ainsi
lieux saints de Jérusalem», dans Joël Benoit d'Onorio (dir.), que le toujours très utile, quoique déjà ancien, Heribert
Le Saint-Siège dans les relations internationales, Paris, 1989, F. Koeck, Der Vatican und Palästina, Munich, 1973. YERLY FRÉDÉRIC
La prise en compte par l'analyse des ment l'État d'Israël. Certes, il n'est pas faux
facteurs religieux, au sens large du terme, de soutenir qu'une reconnaissance de
recèle des potentialités qui, envisagées facto prévalait déjà: à preuve les nom
breux contacts passés entre la Curie dans le long terme, nous permettent
d'éclairer la problématique de la paix sous romaine et l'ambassadeur israélien en
un jour un peu différent. Nous savons tous poste à Rome ou, de manière plus révé
qu'il n'est aucun phénomène en histoire latrice encore, les visites régulières des
qui se présente à l'état pur. Le religieux dirigeants israéliens au Vatican, depuis
n'échappe pas à cette règle et il serait celle d'Abba Eban en 1969. Certes,
vain, par simple effet de mode, de cher une fameuse homélie de Jean-Paul II en
cher à surévaluer son influence et son octobre 1980 à Otrante, les documents du
rôle. Cela dit, en évitant soigneusement magistère n'hésitent plus à parler de l'État
d'en faire un principe de causalité exclus d'Israël et de ses habitants en termes
if, il est susceptible d'exercer une action nominaux, alors que jusque-là le Vatican
avait emprunté les voies détournées de proprement pacificatrice, à plus forte ra
ison dans une région du monde où la symformules intentionnellement vagues telles
bolique religieuse joue son plein. D'autre que «fils du peuple de l'Alliance». Ce «dé
part, le Saint-Siège incarne à nos yeux un gel» progressif se confirmera quelques
années plus tard lorsque le même Jean- modèle religieux et diplomatique suff
isamment original pour tenter une évalua Paul II, dans sa lettre apostolique
tion du Moyen-Orient en termes de théo Redemptionis anno (20 avril 1984), reconn
aîtra à l'État d'Israël le droit à « la sécurité politique1. L'occasion paraît d'autant plus
opportune que la dimension géopolitique désirée et [à] la juste tranquillité, qui est
de la diplomatie romaine a fait l'objet de la prérogative de toute nation et la condi
tion de vie et de progrès pour toute plusieurs études récentes2. Aussi, nous
nous proposons dans ces lignes de dis société»3.
cuter l'opinion d'H. Tincq à l'aune d'un Ces indices, pour significatifs qu'ils
événement dont l'opportunité et les effets aient pu paraître, n'avaient pourtant
— réels ou supposés - ont été fort dive débouché sur aucune officialisation des
rsement appréciés et commentés ; et ce, en relations diplomatiques. C'est désormais
chose faite: pour la première fois dépit d'un caractère exceptionnel, quoi
qu'on pense ou dise à son sujet. depuis 1948, date de sa création, l'État
Longtemps en effet, des raisons d'ordre hébreux comptera un représentant per
à la fois théologique et politique, comme manent au Vatican, tandis que du côté du
nous aurons largement l'occasion d'y Saint-Siège, c'est au délégué apostolique
revenir, avaient différé cette normalisat en Palestine, en l'occurrence Mgr Andrea
ion, le Saint-Siège s'étant pour sa part Cordero di Montezemolo, qu'il reviendra
toujours refusé à reconnaître officielle- d'assumer les fonctions de nonce aposto
lique auprès de l'État d'Israël.
Au vrai, cet échange d'ambassadeurs 1. Jean- François Mayer, Religions et sécurité internationale,
Berne (Suisse), 1995, Office central de la défense (coll. «Études procède d'un accord plus général passé relatives à la politique de sécuri

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