Le Trésor de Corné (Maine-et-Loire) : 458 aurei du IIe s. après J.-C - article ; n°24 ; vol.6, pg 57-91
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Le Trésor de Corné (Maine-et-Loire) : 458 aurei du IIe s. après J.-C - article ; n°24 ; vol.6, pg 57-91

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Description

Revue numismatique - Année 1982 - Volume 6 - Numéro 24 - Pages 57-91
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Provost
Le Trésor de Corné (Maine-et-Loire) : 458 aurei du IIe s. après
J.-C
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 24, année 1982 pp. 57-91.
Citer ce document / Cite this document :
Provost Michel. Le Trésor de Corné (Maine-et-Loire) : 458 aurei du IIe s. après J.-C. In: Revue numismatique, 6e série - Tome
24, année 1982 pp. 57-91.
doi : 10.3406/numi.1982.1825
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1982_num_6_24_1825Michel PROVOST
LE TRÉSOR DE CORNÉ (MAINE-ET-LOIRE)
458 AUREI DU IIe S. APRÈS J.-C.
(PL IV-VIII)
Si les trésors d'aurei du Haut-Empire ne sont pas rares dans le
monde romain1, ils sont par contre fort peu nombreux dans
l'ouest de la Gaule, et surtout, il est exceptionnel de connaître
la composition exacte de ces types d'enfouissements : c'est ce qui
a fait l'intérêt de l'étude du trésor de Liberchies par exemple.
Or, un dépouillement systématique de toutes les archives
archéologiques du département de Maine-et-Loire nous a permis
de retrouver le catalogue manuscrit du trésor de Corné, rédigé
dans les jours qui ont suivi la découverte, par Paul Marchegay,
archiviste du Maine-et-Loire, avec la collaboration de Toussaint
Grille, célèbre numismate angevin, qui dirigeait alors la bibli
othèque municipale d'Angers2.
Nous nous sommes donc proposé pour tâche l'étude de ce
manuscrit et nous présentons ici les premières conclusions de notre
travail, parallèlement aux recherches de M. G. Aubin sur les
enfouissements monétaires dans l'ouest de la Gaule.
I. Histoire de la découverte
Le « Précurseur de l'Ouest », journal d'Angers, rapporte, le
16 janvier 1847, que « mercredi soir, 13 de ce mois, le sieur René
1. 58 pour l'ensemble du monde romain de Néron à Caracalla, d'après la liste de
K. Regling et le supplément de M. Thirion. K. Regling, Der Schatz rômischer Gold-
miinzen von Diarbekir (Mardin), Blatter fur Miinzfreunde, 66, 1931, p. 375-381.
M. Thirion, Le trésor de Liberchies, Bruxelles, Pro Germiniaco, 1972, p. 78 à 83.
2. T. Grille, Notes, ms. de la bibliothèque municipale d'Angers (BMA) 1714 (128),
avec l'inventaire de P. Marchegay daté du 21 janvier 1847. 58 MICHEL PROVOST
Mauriceau, propriétaire agriculteur, demeurant à Corné, travaillait
seul dans un terrain situé à la Gagnerie de Quiquère, commune de
Corné, à 300 mètres environ du bourg et à 250 de la rive droite de
l'Authion ». (P. Marchegay, archiviste du département précise
qu'il s'agit de la parcelle 1060 de la section D du cadastre de Corné3.
«A une profondeur d'environ 28 cm (10 pouces), continue le
quotidien angevin, la bêche du sieur Mauriceau a rencontré et
brisé un vase d'où elle a fait sortir une assez grande quantité de
pièces d'or. On conçoit sans peine l'empressement avec lequel
ces monnaies furent ramassées par le laborieux propriétaire, et
la joie qu'il éprouva en constatant qu'il en existait encore une
couche épaisse au fond du vase. Le total ne s'élevait pas à moins
de 458 pièces4 en or de module ordinaire ». Rentré chez lui, René
Mauriceau s'en va faire part de sa découverte au maire de la
commune, M. Ridard. Tous les deux vinrent à Angers le 14 janvier
1847, firent peser chez un orfèvre 449 monnaies et déposèrent
« prudemment » toutes ces monnaies chez un notaire d'Angers.
On ne sait qui a prévenu P. Marchegay de la découverte. Toujours
est-il que le 15 janvier au soir, l'archiviste du département avait
déjà effectué « un classement provisoire » qui paraissait le lendemain
dans la presse locale. Le notaire a dû ensuite mettre les monnaies
à la disposition de Marchegay, car l'inventaire complet des
458 monnaies d'or était déjà achevé le 21 janvier 18475. Il restait
au numismate Toussaint Grille à relire et à corriger les erreurs
d'interprétation de l'archiviste6. Ce catalogue a été dressé dans le
but, avoué, de faciliter la vente des monnaies prévue en mars
18477. Toussaint Grille, d'après ses papiers, semble un instant
avoir envisagé d'acheter « en bloc »8 tout le trésor, mais se contenta
des monnaies les plus rares9. En fait, Marchegay s'arrangea pour
3. P. Marchegay, Le Trésor de Quiquère, Bull, de la Société Industrielle d'Angers et
de Maine et Loire, t. 18, 1847, p. 85. L'étude de la photographie aérienne ne permet
aucune observation sur la parcelle (IGN, mission du 24/3/1949, Corné 1/2500, n° 41).
4. Le Précurseur de VOuesl du 16 janvier 1847 avait d'abord annoncé 457 mais
P. Marchegay {op. cit. 1847 p. 85-86) dit qu'il y en a bien 458.
5. Renseignements déduits des documents des notes 2 à 4.
6. Sur le ms. on reconnaît l'écriture différente de T. Grille. T. Grille a par ex.
rectifié le nombre de monnaies d'Hadrien ; Marchegay avait confondu une Faustine II
et une Lucille.
7. Voir le Journal de Maine-et-Loire du 14 avril 1847.
8. T. Grille, Notes, Numismatique, ms. 1714 (128). Notes sur petits papiers informes.
9. Catalogue des collections de feu M. Toussaint Grille ď Angers, Angers, 1851.
Certains aurei, entre les n° 624 et n° 649 pourraient en faire partie, notamment les TRESOR DE CORNE 59 LE
que le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Royale fasse
son choix avant la vente de mars-avril 184710. Le musée d'Angers
ne put acheter à cette vente que six monnaies, le 3 avril 184711
car « malheureusement mon budget est en partie épuisé », déclare
V. Godard-Faultrier, son fondateur et directeur, au Journal de
Maine-et-Loire du 14 avril 1847. Deux autres monnaies seront
ensuite achetées par ce musée le 13 juin 184712. Quant au Cabinet
des Médailles, P. Marchegay lui fera encore acquérir 44 monnaies
le 8 février 1848. Il faudra attendre le 4 mars 1849 pour que ce
même archiviste fasse don au musée d'Angers des « fragments du
vase »13.
IL L'environnement archéologique
Nous avons en vain recherché au musée d'Angers les traces du
vase ayant contenu les aurei. Dès 1867, V. Godard-Faultrier
disait d'ailleurs qu'il n'en existait que des « débris »14. Et pourtant,
le 16 janvier 1847, P. M. (sic) disait qu'il était « en terre rouge,
très fine et sans ornements. Sa forme est celle d'une urne de petite
dimension, au cou étroit et dont les flancs sont très arrondis »15.
Dans la description faite par V. Godard-Faultrier de ce « vase
en terre rougeâtre et sans ornements ni vernis, ayant une forme
ovoïde et un col étroit »16, on peut voir qu'il s'agit d'un vase en
céramique commune, à cuisson oxydante appartenant au type des
formes ovoïdes, très classiques dans la vallée de la Loire.
La localisation très précise de la découverte, lieu-dit « La
Gagnerie » (cadastre de la commune de Corné, du 20/10/1825),
section D 2 n° 1060 (planche I), permet de dire que ce trésor a été
enfoui au bas de l'une de ces nombreuses buttes insubmersibles
nos 626 (Marciana), 627 (Hadrien), 629 (Sabine), 630-631 (Aelius), etc. Mais les preuves
manquent, car le catalogue ne donne pas la provenance.
10. A. Chabouillet, chronique, UN, 1847, p. 312/315.
11. IR 209.
12. IR 217.
13. IR 269.
14. V. Godard-Faultrier, Inventaire raisonné des principaux objets du Musée des
Antiquités d'Angers, Réperl. Arch. de Г Anjou, 1867, n° 870, p. 310/311 : 8 aurei de
Trajan, Hadrien, Antonin, Marc-Aurèle, Lucius Verus, Faustine I et II, Lucille.
15. P. M., loc. cit., Le Précurseur de l'Ouest, 16/1/1847, note 1.
16. V. Monuments antiques de l'Anjou ou Mémoire sur la topo
graphie gallo-romaine du département du Maine-et-Loire, Angers, Cosnier et Lachèse,
1864, p. 166/167. 60 MICHEL PROVOST
Fig. 1. — Extrait du Cadastre de Corné (1825) 1/10.000 montrant la localisation
des vestiges archéologiques et du trésor (parcelle D 2, 1060). TRESOR DE CORNE 61 LE
du Val d'Anjou, à quelques mètres seulement des marais de
l'Authion, affluent de la rive droite de la Loire. Cette parcelle est
située à environ 800 m au sud de la voie romaine présumée, appelée
encore en 1825 (section G et E) « l'ancien chemin de Beaufort
à Angers ». C'est en effet de part et d'autre de cette voie qu'ont
été trouvés, « beaucoup de briques romaines et

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