Le trésor de Néry (Oise), monnaies de bronze sous Postume - article ; n°20 ; vol.6, pg 89-107
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Le trésor de Néry (Oise), monnaies de bronze sous Postume - article ; n°20 ; vol.6, pg 89-107

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Description

Revue numismatique - Année 1978 - Volume 6 - Numéro 20 - Pages 89-107
Revue Numismatique, 6e série, XX, 1978, pp. 89-107. Hélène Huvelin et Daniel Nony, Le Trésor de Néry (Oise), Monnaies de bronze sous Postume. — Découvert en 1977 à la limite des communes de Béthisy-Saint- Martin et de Néry, le trésor étudié ici se compose de soixante-seize sesterces, un dupon- dius et trois as du Haut-Empire ainsi que d'un antoninianus de Gordien III et de soixante-cinq monnaies de bronze de l'usurpateur Postume contenus dans une situle en bronze elle aussi. Parmi les monnaies de Postume on ne relève que sept doubles sesterces de l'atelier de Cologne et dix-sept grands bronzes issus vraisemblablement de l'atelier IL Viennent s'y ajouter vingt-trois moyens bronzes dont un grand nombre coulés et n'ayant plus que 24 à 22 mm de diamètre, et enfin dix-huit pièces d'un diamètre de 20 mm (ou au-dessous) de style et fabrication souvent très barbares. Un des problèmes qui se posent à propos du trésor de Néry est celui de l'existence de dupondii à l'atelier de Cologne, existence qui expliquerait en partie l'extravagance des poids et diamètres constatés ensuite dans les imitations. Un autre problème est celui de la libre circulation tolérée des émissions des ateliers irréguliers, circulation qui a dû se prolonger au moins jusqu'en 265-266.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 101
Langue Français

Extrait

Hélène Huvelin
Daniel Nony
Le trésor de Néry (Oise), monnaies de bronze sous Postume
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 20, année 1978 pp. 89-107.
Résumé
Revue Numismatique, 6e série, XX, 1978, pp. 89-107. Hélène Huvelin et Daniel Nony, Le Trésor de Néry (Oise), Monnaies de
bronze sous Postume. — Découvert en 1977 à la limite des communes de Béthisy-Saint- Martin et de Néry, le trésor étudié ici se
compose de soixante-seize sesterces, un dupon- dius et trois as du Haut-Empire ainsi que d'un antoninianus de Gordien III et de
soixante-cinq monnaies de bronze de l'usurpateur Postume contenus dans une situle en bronze elle aussi. Parmi les monnaies
de Postume on ne relève que sept doubles sesterces de l'atelier de Cologne et dix-sept grands bronzes issus vraisemblablement
de l'atelier IL Viennent s'y ajouter vingt-trois moyens bronzes dont un grand nombre coulés et n'ayant plus que 24 à 22 mm de
diamètre, et enfin dix-huit pièces d'un diamètre de 20 mm (ou au-dessous) de style et fabrication souvent très barbares. Un des
problèmes qui se posent à propos du trésor de Néry est celui de l'existence de dupondii à l'atelier de Cologne, existence qui
expliquerait en partie l'extravagance des poids et diamètres constatés ensuite dans les imitations. Un autre problème est celui de
la libre circulation tolérée des émissions des ateliers irréguliers, circulation qui a dû se prolonger au moins jusqu'en 265-266.
Citer ce document / Cite this document :
Huvelin Hélène, Nony Daniel. Le trésor de Néry (Oise), monnaies de bronze sous Postume. In: Revue numismatique, 6e série -
Tome 20, année 1978 pp. 89-107.
doi : 10.3406/numi.1978.1781
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1978_num_6_20_1781Hélène HUVELIN et Daniel NONY
LE TRÉSOR DE NÉRY (OISE),
MONNAIES DE BRONZE SOUS POSTUME
(PL XI-XVI)
En 1977, à une date précise inconnue, fut découvert, à la limite
des communes de Béthisy-Saint-Martin et de Néry, sur le territoire
de cette dernière, un seau en bronze, dont le bord supérieur avait
disparu et dont les parois avaient été en partie rabattues. Il
contenait un ensemble de cent quarante six monnaies romaines.
Ce trésor fut apporté au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque
nationale le 5 mai 1977 par M. M. Durand, correspondant des
Antiquités historiques de Picardie que nous remercions vivement1.
Ces monnaies peuvent se diviser en deux groupes. Le premier
se compose de soixante seize sesterces, un dupondius, trois as
et un antoninien d'argent. La monnaie la plus ancienne, identifiée
avec certitude, est un sesterce de Vespasien frappé à Rome en
72 ap. J.-C. On dénombre ensuite deux sesterces de Domitien,
quatre de Trajan et seize d'Hadrien, mais la part la plus
importante de ce premier lot est constituée de monnaies des
principats d'Antonin le Pieux, Marc Aurèle et Commode, en tout
49 sesterces, un dupondius et un as. Le groupe se termine par un
sesterce de Didius Julianus, un autre de Clodius Albinus, deux de
Sévère Alexandre (dont un à l'effigie de Julia Mamaea) et un
sesterce de Gordien III (Rome, 241). Deux as et un sesterce n'ont
pu être identifiés, un des as remonte peut-être à Auguste. Il faut
mettre à part l'antoninien de Gordien III dont la patine vert
1. M. Durand, H. Huvelin, et Amanieux, Le dépôt monétaire gallo-romain de
Néry, Revue archéologique de VOise, n° 11, 1978, p. 5-7, avec étude du seau. Les
monnaies et le récipient sont conservés au musée d'Art et d'Archéologie de Senlis
(Oise). 90 HÉLÈxNE HUVELIN ET DANIEL NONY
foncé, semblable à celle des monnaies de bronze, atteste qu'il
faisait bien partie du trésor.
Le second groupe est constitué de monnaies de bronze émises
au nom de l'empereur gaulois Postume (Marcus Cassianius
Lalinius Postumus). Dans ce lot, on peut distinguer sept doubles
sesterces frappés à Cologne en 261 et 262, et dix-sept grands
bronzes issus d'un atelier de localisation indéterminée, peut-être
de campagne, itinérant, qui datent de la même époque. On peut
ensuite rassembler vingt-trois moyens bronzes, dont un grand
nombre sont coulés et dont le poids moyen n'est plus que de 11,36 g,
et enfin une troisième série est composée de dix-huit pièces d'un
diamètre bien moindre, de style et de fabrication souvent très
barbares et dont le poids moyen tombe à 6,68 g2.
La bigarrure de cette collection rassemblée peut-être dès 262-265
frappe l'archéologue qui considère la date d'émission des monnaies :
même en laissant de côté celle d'Auguste, incertaine, elles s'étirent
sur près de deux siècles et l'on sait, de plus, que du principát
de Septimě Sévère à celui de Valérien et Gallien peu de monnaies
de bronze ont été envoyées vers les Gaules : ici, nous en avons
quatre (nos 74 à 76 et 78), mais il n'y aurait rien de suspect à
ce que nous n'en ayons aucune. Sesterces, dupondii et as du
Haut-Empire recueillis isolément sur des sites ne doivent être
utilisés comme éléments de datation qu'avec la plus grande
prudence, on ne saurait trop le répéter.
Le numismate s'étonne davantage de la diversité des valeurs :
cinq différentes (as, dupondius, sesterce, double sesterce et anto-
ninien) et si nous appliquons les rapports habituels du Haut-Empire
en tarifant tous les bronzes de Postume comme des doubles
sesterces, on arrive à 701 as, soit environ 44 deniers, moins de
deux monnaies d'or, mais de telles équivalences sont-elles encore
observées ? Cela n'est pas sûr et, dix ans après la publication
de l'œuvre maîtresse de Pierre Bastien voilà qui invite à réfléchir,
grâce à cette diversité de la circulation monétaire, sur les buts
et les moyens de l'émission de monnaies de bronze par l'empereur
des Gaules3.
2. P. Bastien, Le monnayage de bronze de Postume, Wetteren, 1967, est l'ouvrage
de référence utilisé pour la classification du trésor, en particulier pour Je groupe dit
de l'atelier II.
3. J. Lafaurie, L'empire gaulois. Apport de la numismatique, dans Aufstieg und
Niedergang der rômischen Well, Berlin, 1975, p. 853-1012, présente un état de la
question qui dispense de donner ici une bibliographie détaillée. Rappelons seulement, DE NÉRY 91 TRESOR
L'hypothèse que Postume se soit mis à frapper, après deux
brèves émissions de sesterces au buste lauré, des émissions compre
nant au moins deux valeurs, avec des doubles sesterces au buste
radié, sur l'exemple de Trajan Dèce dix ans auparavant, apparaît
toujours comme satisfaisante; a-t-il également introduit une
troisième valeur, le dupondius, à l'effigie traditionnellement
radiée et émis encore aussi bien par Trajan Dèce que par Valérien
et Gallien ? Après G. Elmer, P. Bastien écarte cette éventualité,
tout au moins pour les émissions officielles, de Cologne, et celles
de l'atelier II. Le trésor de Néry fournit sept monnaies de Cologne,
toutes frappées à l'effigie radiée et, bien que les poids extrêmes
soient 11,84 g (n° 1) et 26,20 g (n° 3), et les poids moyens des trois
plus lourdes 22,92 g contre 14,69 g pour les trois plus légères, nous
restons encore prudents. P. Bastien, après pesée de 183 exemplaires
à effigie laurée (catégorie absente de Néry) aboutit, pour Cologne,
à un poids moyen de 20,08 g qui s'intercalerait bien entre nos
poids cités plus haut. Seulement, il s'agit de bronze et, dans
l'Antiquité, on est moins regardant sur le poids des monnaies
en ce métal et, également, P. Bastien s'appuie sur la différence
de grénetis, soit 33 mm en moyenne de diamètre autour des
effigies radiées contre 30 en autour des effigies laurées.
Ainsi, par la considération de la gravure du cercle de grénetis
sur les coins, P. Bastien fait intervenir une appréciation oculaire
et force est de constater qu'entre notre n° 1 (à 11,84 g) et les autres
exemplaires de Cologne la différence de grénetis est de l'ordre
de 3 mm : la différence de module est nette (cf. à titre de compar
aison dans l'ouvrage de P. Bastien les nos 87r et 105a).
L'existence de dupondii à l'atelier de Cologne expliquerait en
partie l'extravagance des poids et des di

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