Le trésor de Rogozen : une nouvelle publication : Ivan Marazov, The Rogozen Treasure  ; n°2 ; vol.24, pg 271-278
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Dialogues d'histoire ancienne - Année 1998 - Volume 24 - Numéro 2 - Pages 271-278
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Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 9
Langue Français

Extrait

Margarita Tatcheva
Madame Galia Valtchinova
Le trésor de Rogozen : une nouvelle publication : Ivan Marazov,
The Rogozen Treasure
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 24 N°2, 1998. pp. 271-278.
Citer ce document / Cite this document :
Tatcheva Margarita, Valtchinova Galia. Le trésor de Rogozen : une nouvelle publication : Ivan Marazov, The Rogozen Treasure.
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 24 N°2, 1998. pp. 271-278.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1998_num_24_2_2610Dialogues d'Histoire Ancienne 24/2, 1998, 271-285
Actualités
*~s Le trésor de Rogozen : une nouvelle publication
[Ivan Marazov, The Rogozen Treasure, Secor Publishers, Sofia, 1996]
La chance du trésor de Rogozen, qui fut hautement appréciée dès sa
publication (1986), par les antiquisants - historiens et critiques d'art- est due,
avant tout, à l'accumulation de trouvailles archéologiques durant les années
précédentes, dont l'interpétation enrichit notre savoir sur l'histoire des terres
bulgares à l'époque antique. Ce cumul de nouvelles données permit la
publication officielle du trésor - qui parut sans tarder1 - et détermina le cours
des premières recherches détaillées sur les 165 récipients et leur histoire2, ainsi
que les expositions des objets précieux dans les musées de Moscou,
Petersbourg et Londres. Simultanément, les premières discussions furent
organisées3. Déjà, le flot de publications concernant le trésor de Rogozen et les
problèmes qui lui sont rattachés, rend nécessaires les recensions et les
bibliographies spécialisées4. Parmi les historiens de l'art qui se consacrèrent à ce
trésor, le professeur Ivan Marazov est, sans aucun doute, le nom de référence.
Le dernier livre d'Ivan Marazov, The Rogozen Treasure (Sofia, 1996) est
loin de se limiter à un aperçu de ce qui s'est déjà dit à ce sujet ; c'est une
recherche de fond du grand connaisseur de ce trésor, appuyée par une
bibliographie extrêmement riche et variée. C'est l'aboutissement d'un travail
poursuivi une décennie durant, travail qui porte sur les différents vases et leur
place dans le contexte de la culture thrace antique.
1. Izkustvo 6, 1986, 46-59 (catalogue), p. 2sq. -les articles préliminaires par Al. Fol, PI. Ivartov,
B. Nikolov, Sp. Machov -.
2. V. Roussinov, "À propos de la traduction et l'interprétation des inscriptions de Rogozen" [en
bulg.], Narodna koultoura, 13.06.1986; Al. Fol, "Problématique du trésor de Rogozen" [en bulg.],
Pogled, 28.04.1986 ; M. Tatcheva, "Problèmes et opinions sur l'interprétation historique du trésor de
Rogozen" [en bulg.], Istoriceski Pregled 12, 1986.
3. The Rogozen Treasure. Papers of the Anglo-Bulgarian Conference, 12 March 1987 (ed. by B.F. Cook),
London, 1989.
4. The Rogozen Treasure, Sofia, 1989 (ed. ABS), 6-13 ; Ivan Marazov, The Rogozen Treasure, Sofia, 1989 ;
E. Penkova, "Le trésor de Rogozen - problème et opinions dans l'historiographie" [en bulg.],
Izkustvo, 1992, 54-58, ainsi que dans le livre analysé ici.
DHA 24/2, 1998 272 Actualités
L'auteur ainsi que le peintre et le photographe, ont fait le livre avec
beaucoup de soin. Si l'on y ajoute la grande qualité de l'édition, on peut dire
que ce livre demeure non seulement un ouvrage scientifique de référence, mais,
également, un des exemples de la qualité actuelle de l'industrie bulgare du
livre.
Le texte est organisé en cinq chapitres : Les phiales (p. 9-57) ; les cruches
(p. 59-107) ; la sémantique du texte pictural (p. 109-241) ; les textes picturaux
mythologiques sans organisation iconographique (p. 243-249) ; les dons royaux
odryses dans le trésor royal des Triballes (p. 251-276) ; Hidden to be
found (p. 278-292).
Disons dès le début que l'ouvrage d'Ivan Marazov porte la marque d'une
ambiguïté. Il s'agit d'une étude d'histoire de l'art qui se place sur deux registres,
ou deux régimes d'historicité, si l'on utilise un terme récemment proposé dans
ce champ de recherche1. L'un, c'est le contexte historique de la trouvaille, tout
ce qu'elle révèle du fait historique permettant de reconstituer la réalité de
l'époque. Il est présenté de façon succincte dans les pages d'introduction, et
repris dans le dernier chapitre. L'autre régime - d'une historicité bien floue -
prend du relief dans le développement des chapitres 3 et 4 ; il s'agit de l'effort
comparatiste qui nourrit l'analyse sémantique des images et fait fonctionner des
modèles, pris dans d'autres cultures, dans des contextes historiques qui leur
sont initialement étrangers.
Les phiales représentent la forme la plus courante des vases de ce trésor ;
étant largement représenté dans le reste des trouvailles précieuses thraces, ce
type de récipient devient accessible à une étude très détaillée. Matériaux de
masse, les phiales sont étudiées selon leur forme, leur décoration, ainsi qu'en
fonction des ateliers de production. Au début du chapitre consacré aux 108
phiales, l'auteur fait quelques mises au point concernant la chronologie, les
centres de production et les vases portant des inscriptions dans lesquelles sont
mentionnés des noms royaux odryses et des toponymes thraces. Considérant la
destination et la pérennité de ces récipients, ainsi que celle des cruches et des
gobelets en métaux précieux, Ivan Marazov avance, de façon ambiguë, une
chronologie de leur production entre 480/470 et 340 av. J.-C.2 Cette datation
1. M. Détienne, Introduction, in Transcrire les mythologies (dir. M. Détienne), Paris, 1994, p. 13-15.
2. Les opinions d'autres historiens de l'art diffèrent considérablement, p. ex. Z.H. Archibald,
"Thracian interpretations of Greek and Oriental Elements in Fourth-Century Metalwork", in : op. cit.
(n. 3), p. 12 sq., la plupart des récipients datables auraient été produits après 340 av. J.-C. et ce n'est
pas exclu, étant donné qu'on trouve des vases de formes archaïques produits à l'époque
DHA 24/2, 1998 Actualités 273
assez floue est proposée sur la base de la cruche 118 portant, sur son fond, un
grafitte avec le nom de laioxo. Elle pourrait être l'objet le plus ancien, si l'on en
croit la thèse de l'auteur, pourtant fort discutable, si l'on en croit un grand
nombre de chercheurs, qui y voient le nom du prince odryse connu pour avoir
obtenu la citoyenneté athénienne en 431 av. J.-СЛ
En une analyse de style fort poussée, l'auteur distingue quelques groupes
de phiales, selon leur production par des maîtres-artisans différents ou selon les
ateliers - thraces (des rois odryses), achéménides, chalcidiques, ou autres - de
leur production. La moitié des phiales de Rogozen (soit 54), ainsi que 18 des
phiales connues auparavant, sont définies comme "triballes" - c'est-à-dire de
production locale - un nombre bien supérieur à celui des phiales odryses. Parmi
ces dernières, on trouve aussi bien du "butin des Odryses" que des dons
royaux, voire des objets qualifiés comme odryses uniquement sur la base de
leur "appartenance stylistique clairement achéménide". La correspondance
entre objets triballes - objets odryses établie par l'analyse stylistique serait bien
plus convaincante, si l'auteur pouvait l'appuyer par des arguments historiques,
sur le plan vertical aussi bien que sur le plan horizontal. Le royaume odryse de
Kotys Ier (384/3-360/59) étant l'État le plus puissant que les anciens Thraces
aient jamais produit, il serait bien plus logique de lui reconnaître les capacités
productrices - à la mesure de sa politique d'envergure - requises pour de tels
ouvrages, plutôt qu'à son voisin triballe dont les sources font état d'une capacité
économique relativement limitée.
L'auteur a rassemblé une grande quantité de sources relatant des dons
royaux - par ailleurs concernant de multiples sociétés - à l'aide desquelles il
veut démontrer sa thèse de la générosité des souverains odryses envers les
princes triballes. Elles ne peuvent pourtant invalider la mention par Thucydide
des 400 talents que le rois Sitalcès prélevait annuellement au profit de son trésor
par voie d'impôt, et "autant qu'il recevait sous forme de cadeaux", la pratique
des dons étant caractéristique non seulement des rois, mais é

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