Les apothicaires du Haut-Maine et du Maine Angevin : Chapitre VII. Les apothicaires et la vie politique (Suite et fin) - article ; n°109 ; vol.28, pg 246-272
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1940 - Volume 28 - Numéro 109 - Pages 246-272
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Delaunay
Les apothicaires du Haut-Maine et du Maine Angevin : Chapitre
VII. Les apothicaires et la vie politique (Suite et fin)
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 28e année, N. 109, 1940. pp. 246-272.
Citer ce document / Cite this document :
Delaunay Paul. Les apothicaires du Haut-Maine et du Maine Angevin : Chapitre VII. Les apothicaires et la vie politique (Suite et
fin). In: Revue d'histoire de la pharmacie, 28e année, N. 109, 1940. pp. 246-272.
doi : 10.3406/pharm.1940.10821
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1940_num_28_109_10821apothicaires du Haut-Maine et du Maine Angevin Les
sous l'Ancien Régime
CHAPITRE VII
Les apothicaires et la vie politique
(suite et fin)
IV
A. La Pré-révolution. A l'aurore de la Révolution, déjà l'agita
tion a commencé. Un édit de juin 1787 a convoqué les assemblées
provinciales. Celle du Maine s'ouvre le 6 octobre. Galas, assauts
d'éloquence. Toutes les mouches du coche bourdonnent. Livré en
rage de ne point être député : il a des discours en poche, les veut
lire, et les lira. Le 11 octobre, en qualité de directeur, il présente
à l'assemblée l'hommage du Bureau d'Agriculture du Mans et pro
fère une allocution sur le commerce, l'agriculture et les productions
de la province. Le 12, il y revient, comme échevin, apporter les
salutations du corps de ville. On l'annonce, les députés viennent à
sa rencontre; on le fait asseoir au bas de la salle en face du pré
sident, qui répond à sa harangue; il est reconduit en cérémonie.
A leur tour, MM. de Montécler et Serpin iront remercier l'édilité (l).
Le 20 novembre, Livré donne lecture de sa prose à MM. du Bureau
d'Agriculture du Mans qui en réclament la copie et, le 27, lui ren
dent grâces de son envoi.
En décembre 1788, les membres de la Commission intermédiaire
(1) Procès-verbal des séances de l'Assemblée provinciale du Maine. APOTHICAIRES DU HAUT-MAINE ET DU MAINE ANGEVIN 241 LES
de l'Assemblée provinciale du Maine, protestant de leurs « sentiments
de fidélité et d'attachement pour leur souverain », demandent leur
autonomie, autrement dit une scission avec la Touraine et l'Anjou,
conformément aux « droits de la province du Maine, droits dont la
promesse de Sa Majesté lui garantit le rétablissement de l'exercice;
ces droits qui consistent à ne recevoir que les lois qu'elle a consent
ies ne [pouvant] être exercés que par ses représentants » (2).
L'échevin Livré contresigne cette requête avec les autres mandat
aires du Tiers-Etat.
Ici encore, il n'est qu'un porte-parole, le délégué d'une association
où il s'intègre, mais supérieure à lui-même. Semblablement, le vote
pour la rédaction des cahiers de 1789, la désignation des électeurs
pour les Etats Généraux sont le fait de représentants corporatifs.
Le Bureau d'Agriculture du Mans, dont fait partie Livré, demande,
le 18 février 1789, à être habilité à cet effet; mais on lui répond que
cette compagnie, réunissant des membres des trois ordres, n'a pas
qualité électorale. Par contre, signent, désignés par leurs mandat
aires urbains, P.-R. Verdier, les doléances de la Ferté-Bernard,
Campeaux-Desaint, celles de Sillé. Livré est un des quinze députés
du Tiers-Etat du Mans nommés le 7 mars 1789 pour siéger à l'A
ssemblée préliminaire de la sénéchaussée qui, réunie le 9 mars à
la Couture, sous la présidence de Jouye des Roches, désignera le
10 les rédacteurs du cahier de la sénéchaussée. Livré figure dans le
quart délégué pour porter le cahier général à la réunion des trois
ordres, qui se tiendra le 16. Le vieux cadre, qu'on va disloquer,
tient encore. A Mamers, lorsqu'il s'agit d'adjoindre au Comité munic
ipal un Comité de sûreté, le 18 août 1789, il est stipulé que les memb
res en seront choisis d'après le suffrage d'une corporation groupant
chirurgiens, maîtres en pharmacie, négociants, marchands en gros,
drapiers, ciriers, épiciers, chandeliers, orfèvres, joailliers et, le 19,
apothicaires et orfèvres désignent Monthulé-Duverger (3).
(2) A. N., BA 49.
(3) G. Fleury, Mamers durant la Révolution, t. II, p. 333. 248 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
B. La Révolution. Mais cette représentation collective va dis
paraître. A la suprématie grégaire des corps constitués, succède le
droit individuel des citoyens actifs, tant électeurs qu'éligibles; au
régime de la vénalité, celui de l'élection; encore dépendant, il est
vrai, du coffre-fort, car l'éligible aux fonctions municipales, en 1790,
doit acquitter un cens minimum de 7 livres 10 sous.
Ne s'en ouvrent pas moins, aux ambitions locales, les portes des
municipalités, districts, assemblées départementales, corps judiciai
res, administratifs. Barbeu du Bourg père et Franchet, l'apothicaire
de la Cigogne, sont élus notables en février 1790. Ce dernier est
nommé, le 16 juillet, procureur général syndic du district du Mans.
Livré siégera comme suppléant au Tribunal criminel du Mans.
C. Un apothicaire constituant. Mais nos gens, insatisfaits
des dignités locales, visent plus haut, aspirent à régénérer, à diriger
l'Etat. Du 22 au 25 mars 1789, l'Assemblée du Tiers de la province
du Maine élit ses députés aux Etats généraux. Le premier est un
Lavallois, Enjubault de la Roche; le second, Héliand, changeur du
Roi au Mans.
Mais Héliand meurt à Versailles le 7 mai. Qui le remplacera ?
Rappeler au Mans les électeurs des quatre coins de la province,
c'est toute une affaire, avec déplacements onéreux. Les députés des
communes du Maine suggèrent, de Versailles, le 13 mai, quelques
expédients à Mgr le Garde des Sceaux qui répond que les suppléants
ne peuvent être nommés que dans les formes prévues par le règl
ement du 3 mai. Il faut que, le 30 juin, les électeurs du Tiers s'assem
blent de nouveau par ordonnance et sous la présidence de Maulny,
doyen des conseillers au présidial. L'issue n'en satisfit point l'i
ntendant d'Aine, qui rendit compte en ces termes au ministre : « Le
scrutin s'est partagé d'abord entre le S. Pélisson de Gênes, bailly de
Mamers, Livré apothicaire et échevin au Mans, et un notaire de
village appelé Conilleau. Le premier avait dans des occasions fait
preuve d'être bon serviteur du Roy, mais dans cet affreux moment
il n'est pas surprenant que l'on se soit borné à le faire suppléant
avec le notaire, et que l'on lui ait préféré pour la fonction effective APOTHICAIRES DU HAUT-MAINE ET DU MAINE ANGEVIN 249 LES
l'apoticaire plus imbu des principes du jour, c'est donc ce S. Livré
qui a été nommé » (4).
Le procès-verbal de l'Assemblée nationale du 11 juillet enregistra
son arrivée en ces termes : « M. Livré, nommé par le bailliage du
Maine pour remplacer M. Héliand, mort depuis l'ouverture de l'A
ssemblée nationale, a présenté ses pouvoirs et l'arrêté de son Bailliage
qui adhère à ceux de l'Assemblée nationale et la félicite» (5). Ces
pouvoirs furent acceptés le 25 juillet.
A peine arrivé, le député du Maine allait connaître des heures
tragiques. Le 11 juillet était le jour du renvoi de Necker. Autour de
Paris grondant, le gouvernement massait des troupes. Le 12, à
l'appel de Camille Desmoulins, la foule s'ameutait au Palais-Royal
et, des feuilles des arbres, se faisait des cocardes vertes. Le 13, les
électeurs parisiens se constituaient en Comité à l'Hôtel-de-Ville,
organisaient la milice bourgeoise, et le peuple pillait l'arsenal des
Invalides. L'Assemblée inquiète décidait, le même jour, d'envoyer
des délégués dans la capitale pour rétablir le calme et consolider la
garde civile. Livré fut du nombre. Le 14, c'était la prise de la Bastille.
Le roi, épouvanté, se rendit à la Constituante, consentit au renvoi
des régiments étrangers, rappela Necker. Le 15. la délégation des
députés, dont Livré, partit pour Paris publier ces nouvelles dans
les divers quartiers.
Les concessions faites par Louis

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