Les centuriations de Romagne orientale - article ; n°2 ; vol.93, pg 823-868
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1981 - Volume 93 - Numéro 2 - Pages 823-868
Gérard Chouquer, ~~Les centuriations de Romagne orientale. Étude morphologique~~, p. 823-868. Le réexamen des centuriations, déjà bien connues, de la Romagne orientale, entre Rimini et Bologne, permet de saisir à leurs débuts, les modes de fossilisation et de dégradation des centuriations romaines. L'étude, grâce à l'emploi d'instruments de travail performants (grilles tracées automatiquement par exemple), identifie des centuriations inédites pour cette région, isole les cadastres médiévaux géométriques quelquefois confondus avec des centuriations romaines. Surtout elle permet de démontrer que de faibles variations de l'orientation des réseaux et de la valeur du module de la centurie de 20 actus de côté (entre 704 et 709 m pour cette zone), correspondent au passage du territoire d'une cité à celui d'une autre cité antique, et possèdent une signification chronologique précise, les petits modules étant les plus anciens.
46 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Gérard Chouquer
Les centuriations de Romagne orientale
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 93, N°2. 1981. pp. 823-868.
Résumé
Gérard Chouquer, Les centuriations de Romagne orientale. Étude morphologique, p. 823-868.
Le réexamen des centuriations, déjà bien connues, de la Romagne orientale, entre Rimini et Bologne, permet de saisir à leurs
débuts, les modes de fossilisation et de dégradation des centuriations romaines. L'étude, grâce à l'emploi d'instruments de travail
performants (grilles tracées automatiquement par exemple), identifie des centuriations inédites pour cette région, isole les
cadastres médiévaux géométriques quelquefois confondus avec des centuriations romaines. Surtout elle permet de démontrer
que de faibles variations de l'orientation des réseaux et de la valeur du module de la centurie de 20 actus de côté (entre 704 et
709 m pour cette zone), correspondent au passage du territoire d'une cité à celui d'une autre cité antique, et possèdent une
signification chronologique précise, les petits modules étant les plus anciens.
Citer ce document / Cite this document :
Chouquer Gérard. Les centuriations de Romagne orientale. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 93, N°2.
1981. pp. 823-868.
doi : 10.3406/mefr.1981.1299
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1981_num_93_2_1299CHOUQUER GERARD
LES CENTURIATIONS DE ROMAGNE ORIENTALE
ÉTUDE MORPHOLOGIQUE
Pour la plaine de Romagne, et tout particulièrement pour la zone compris
e entre Bologne et Rimini, le repérage des principales centuriations ne pose
pas de problèmes. Des schémas très satisfaisants - bien qu'établis à partir de
cartes topographiques moins riches et précises que l'actuelle couverture au
1/25 000e - ont été publiés dès 1883 par A. Rubbiani1 pour la région de
Claterna et Bologne, et en 1902 par E. Ricci-Bitti pour l'ensemble de la zone
comprise entre Bologne et Rimini2. Ils ont été repris et complétés, entre
autres, par G. A. Mansuelli3, R. Chevallier4, G. Bernagozzi5 et L. Veggi et
A. Roncuzzi6.
De ces études se dégagent quelques données importantes, généralement
admises. L'ensemble de la plaine semble n'avoir connu que la centuriation
formée d'unités de 20 actus de côté, comme mode de division antique du sol.
Les autres formes parcellaires rencontrées paraissent relever des bonifications
successives postérieures à l'époque romaine, caractérisées par des cadastres
lanières, aux orientations changeantes. Seul le cadastre de Massa Lombarda,
aux unités rectangulaires variables, a fait l'objet d'interprétations divergent
es7.
On s'accorde également pour reconnaître l'unité - au moins pendant une
période qui reste à déterminer selon nous - de la région orientale entre
1 L'agro dei Galli Boli (Ager Bojorum) diviso ed assegnato ai coloni romani, dans
AMRom., terza serie, voi. I, 1882-3, p. 144.
2 La pianura romagnola divisa e assegnata ai coloni romani, dans AMRom., terza
serie, voi. XX, 1902.
3 La centuriazione romana nell'agro riminese, dans Liberias Perpetua, 1943, 1 et 2.
4 La e la colonizzazione romana nell'ottava regione augustea Emilia-
Romagna, dans L'Universo, n. 6, 1960, p. 1077-1104.
5 La centuriazione nel Claternate, dans AMRom., nuova serie, 20, 1969, p. 241-265.
6 Ricerche di topografia antica nei tenitori di Lugo e Bagnacavallo , dans StudRomagn,
XXI, 1970, p. 3-18.
7 Voir infra.
MEFRA - 93 - 1981 - 2, p. 823-868. GÉRARD CHOUQUER 824
Rimini, Cesena et le fleuve Savio. Un même cadastre la recouvrait, sur plus de
30 kilomètres d'extension, limité au Nord-Est par une voie rectiligne encore
bien conservée, prolongement de la Via Flaminia.
Le rôle structurant de la Via Aemilia a été souvent souligné dans les
études sur la Romagne. On pense ainsi que l'établissement de la route et des
centuriations, depuis Forlimpòpoli jusqu'à Bologne, appartient à un plan
d'ensemble de grande envergure conçu au début du IIe s. av. J.-CA Pour cette
zone entre Ronco et Idice, la Via Aemilia servirait de decumanus maximus aux
différentes perticae de Forum Popili (Forlimpòpoli), Forum Livi (Forlì), Faventia
(Faenza), Forum Cornell (Imola) et Claterna (localisée à Maggio, entre Bologne
et Castel S. Pietro).
Seule la région comprise entre le Ronco et le Savio, au Nord de Forlimpòp
oli, présente des difficultés. Sur un espace très localisé se rencontrent deux
ou trois orientations différentes correspondant à des centuriations romaines9.
Par contre, A. Campana, au terme d'une analyse des sources médiévales,
refuse de voir dans le toponyme « Via del Dismano » qui désigne une route
rectiligne entre Cesena et Ravenne, un mot dérivé de decimanus (maximus), et
nie la possibilité d'existence d'une centuriation fondée sur cet axe10.
La complexité de la zone de Forlimpòpoli ne contredit pas cependant les
conclusions générales qu'on tire de l'étude de la centuriation de la région. Les
fleuves paraissent jouer un rôle déterminant dans la délimitation des cités, au
moins dans la partie en plaine qui seule nous préoccupe ici. Les centuriations
ne pénètrent pas l'Apennin, la Via Aemilia servant le plus souvent de limite
Sud-Ouest aux différents cadastres centuries.
Deux synthèses sur l'histoire de ces régions ont cherché à intégrer les
observations faites sur les cadastres centuries dans une réflexion sur la
romanisation et ses phases. G. C. Susini11 évoque les deux étapes de la
centuriation de la colonie à'Ariminum (Rimini), d'abord jusqu'au Rubicon,
ensuite jusqu'au Savio. Quant à la centuriation située entre le Ronco et l'Idice,
8 R. Chevallier, La centuriation et la colonisation romaine de la VIIIe région augus-
téenne, dans Caesarodunum , Suppl. n° 2, 1967, p. 21 : «L'unité d'orientation suppose un
plan grandiose de colonisation, conçu d'un seul coup ».
9 Carte d'Italie au 1/25 000e, feuille 100 IV SE Forlimpòpoli.
10 Decimo, Decimano, Dismano. Ricerche di topografia romana e medioevale della
pianura romagnola, dans Emilia Romana, I, 1941, p. 1-39.
11 Profilo di storia romana della Romagna dans StudRomagn, Vili, 1957, p. 3-45. On
complétera ces données par l'article de G. A. Mansuelli, Permanence et discontinuité
urbaines dans la région de Bologne, dans Thèmes de recherches sur les villes antiques
d'occident, Colloque du CNRS (Strasbourg, 1971), Paris, 1977, p. 73-80, où l'auteur fait le
point des connaissances sur Claterna. LES CENTURIATIONS DE ROMAGNE ORIENTALE 825
elle aurait été réalisée entre 187 av. J.-C. (tracé de la Via Aemilia) et le milieu
du IIe s. av. J.-C. Le rôle de Faventia, fondation romaine ne reprenant pas un
centre préexistant, pourrait avoir été déterminant dans toute cette région. À
l'exception de la région de Forlimpòpoli dont le rôle de contact est évident, on
aurait donc procédé par grandes unités territoriales (l'une liée à Ariminum,
l'autre à Faventia), ultérieurement démembrée lors de l'établissement des
municipes qui jalonnent la Via Aemilia entre Rimini et Bologne (ainsi Caesena
se séparant d'Ariminum; Forum Cornell et Claterna se séparant de Faventia).
R. Chevallier dans sa thèse12 souligne la faible emprise au sol des premièr
es décennies de la conquête romaine en Cisalpine. On aurait pensé alors
moins à la mise en valeur qu'à la guerre. La fondation de Forum Livi en
188 av. J.-C, la construction de la Via Aemilia en 187 et la colonisation rurale
montrent au contraire que Rome a compris l'importance de l'Italie du Nord
après les difficultés rencontrées contre les Boïens entre 216 et 191.
Méthodologie de la recherche
Les études sur les centuriations romaines de cette région ne décrivent pas
les moyens employés pour le repérage et l'étude des parcellaires antiques. Les
plus récentes soulignent le rôle de la carte topographique au 1 /25 000e et des
photographies aériennes verticales, mais on ignore tout des techniques mises
en œuvre pour leur exploitation. Les publications offrent des cartes schématis
ées, où les repères colorés en rajout masquent la lisibilité. Ces défauts sont
accentués par l'inévitable réduction imposée pour l'édit

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