Les chapiteaux ioniques de Syrie méridionale  - article ; n°1 ; vol.67, pg 143-181
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Les chapiteaux ioniques de Syrie méridionale - article ; n°1 ; vol.67, pg 143-181

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Description

Syria - Année 1990 - Volume 67 - Numéro 1 - Pages 143-181
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

J. Dentzer-Feydy
Les chapiteaux ioniques de Syrie méridionale
In: Syria. Tome 67 fascicule 1, 1990. pp. 143-181.
Citer ce document / Cite this document :
Dentzer-Feydy J. Les chapiteaux ioniques de Syrie méridionale . In: Syria. Tome 67 fascicule 1, 1990. pp. 143-181.
doi : 10.3406/syria.1990.7137
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1990_num_67_1_7137LES CHAPITEAUX IONIQUES
DE SYRIE MÉRIDIONALE
PAR
J. Dentzer-Feydy
CNRS, Paris (ERA 20)
Les chapiteaux ioniques répertoriés en Syrie du sud ont été trouvés sur une
vingtaine de sites : les sites antiques les plus importants comme Bosra, Shahbâ, Shaqqâ,
Der'â, Qanawât, Sf, Suweidâ', Sleim, et un certain nombre de villages (voir carte fig. 1).
Ces chapiteaux sont répartis sur l'ensemble de la région : le Jebel Arab (essentiellement
sur la pente ouest), la Saccée (région de Shaqqâ), le pourtour du Leja, la plaine du
Hauran au sud et les collines du Jawlan à l'ouest. La plupart des sites sur lesquels on
trouve des chapiteaux ioniques sont sur des grandes voies de communication. Sur les
sites importants, on trouve également une abondance de chapiteaux corinthiens1, alors
que sur les sites secondaires la répartition des chapiteaux corinthiens connus ne recouvre
pas exactement celle des chapiteaux ioniques. Ainsi sur certains sites du pourtour sud du
Leja, comme Breikeh et Rîmet al-Lohf, les chapiteaux ioniques sont les seuls types de
chapiteaux à avoir été vus et recensés.
Tous ces chapiteaux sont en basalte, le matériau de la région, sauf une série de
chapiteaux en calcaire situés dans la rue qui joignait l'arc central de Bosra au théâtre.
La provenance de ces chapiteaux, lorsqu'elle est connue, montre dans cette région
une utilisation des chapiteaux ioniques différente de celle des chapiteaux corinthiens :
dans la grande majorité des cas, ces chapiteaux proviennent de colonnades de rues (une
cinquantaine de chapiteaux à Bosra, une dizaine à Shahbâ, et une vingtaine à Der'â).
1. L'étude des chapiteaux corinthiens normaux et des
chapiteaux composites de Syrie du sud sera publiée dans
Syria 1990, 3-4. -33'
'Athun ^ ^ ~-7.~,* Mh-Slwikh Matkih
A 0^'aiaiZa.q!' AMMAN, S^
Fig. 1. — Carte : sites sur lesquels ont été répertoriés des chapiteaux ioniques. LES CHAPITEAUX IONIQUES DE SYRIE MÉRIDIONALE 145 1990]
Leur utilisation pour des portiques de maisons privées, par exemple à Shahbâ et à
Dhakîr, ainsi qu'au portique du ihealron du sanctuaire de Baalshamin de Sf, se rattache
au même type d'emploi. En revanche, l'adoption de l'ordre ionique pour des temples est
nettement plus rare : on ne peut citer que les temples de Breikeh, d'Hebrân et de
Kharâyeb. Enfin, l'ordre ionique a été choisi pour quelques tombeaux-temples, le
Philippeion de Shahbâ, les tombeaux de Rîmet al-Lohf et de el-Fiqiâa2, l'édifice
surnommé «mosquée druze» à Shaqqâ. La spécialisation des chapiteaux ioniques comme
chapiteaux de rue, qui suppose une production en série, permet de comprendre que leur
qualité soit en général médiocre, quand ils ne sont pas laissés tout simplement inachevés.
Pour une même série de chapiteaux de rue, cette mauvaise qualité du travail a pour
conséquence des variations plus ou moins sensibles, qu'il s'agisse des proportions ou du
détail du décor.
Dans leur majorité (139 exemples sur 179), ces chapiteaux ioniques sont des
chapiteaux de colonnes de type normal à deux faces, 34 sont des chapiteaux de pilastres.
Quelques chapiteaux sont des cas particuliers : chapiteau de colonne à une face et trois
balustres (1 ex.), chapiteau de pilastre accolé à un chapiteau de quart-de-colonne,
suivant l'ordonnance courante dans les ordres nabatéens (1 ex.), chapiteaux de pilastres
accolés à des demi-colonnes (3 ex.), chapiteau de pilier à quatre faces (1 ex.). Ces formes
particulières sont des solutions à des problèmes d'ordres appliqués, d'angles de portiques,
de contacts de colonnades avec des piliers ou des murs.
A part cinq chapiteaux du sanctuaire de Baalshamîn à Sf (groupe 1), qui sont
hétérodoxes et se rattachent à d'autres traditions et quelques chapiteaux tardifs qui ont
des formes dérivées des formes normales (groupe 7), tous les ioniques de cette
région appartiennent à la production impériale des Provinces de Syrie et d'Arabie, elle-
même issue des chapiteaux ioniques hellénistiques de Grèce et d'Asie Mineure. Ces
chapiteaux sont «normaux», c'est-à-dire qu'ils sont constitués des mêmes éléments de
base : l'échiné taillée dans un volume tronconique, qui est ornée d'oves et bordée à sa
base d'un astragale, est surmontée d'un canal qui relie les enroulements des volutes
latérales. Ces volutes ornent les extrémités des balustres visibles sur les faces latérales,
qui.sont taillés dans un volume cylindrique. L'abaque est en tronc de pyramide renversé,
ou simplement parallélépipédique à l'époque impériale3. De même que pour les
chapiteaux corinthiens, on peut considérer le schéma vitruvien comme une référence4
2. Je remercie Annie et Maurice Sartre de m'avoir 3. Voir l'analyse méthodique des volumes et de leurs
indiqué et donné des photographies du tombeau de variations dans D. Theodorescu, Le chapiteau ionique
Fiqiâa et d'un édifice dont la fonction est incertaine à grec, Genève, 1980.
Bosra al-Hariri. 4. Vitruve, De Architectura, III, V, 5-7. 146 SYRIA [LXVII
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 2. — Restitution graphique du chapiteau ionique
vitruvien par O. Puchstein. D'après l'Enciclopedia
dell'Arte Antica, Atlante dei complessi figurati e degli
ordini architettonici, Roma, 1973, pi. 316.
L/H ha/H la/do L/do do/pb L/pb la/H H/h sé/hé la/L la/pa
Groupe 1 2,07 2,12 0,9 0 1,05 1,58 1,5 1,17 0,6 0,94 0,39 2 0,27 ? 0.69 1,2 1,45 ? ? ? 2.12 1,45 1,33
Groupe 3 2 1,17 0,11 0.54 0,74 1,06 1,38 1,02 1,05 1,5 2,62 4 2,76 2.07 1,13 0,16 0,56 0,75 1.04 1,37 1 0,96 1,37
Groupe 5 2,1 0,99 1,36 1,03 1.13 1,5 2.86 0,97 0.16 0.39 0,75
- - - ■•> 6 1,92 1,33 0,21 0,94 1,43 1,46 2,05
- - - Groupe 7 1,05 1,6 1,55 2,17 2,6 U6 0,13 0
1 1,53 Schéma Vitruve 2,58 2 1,4 0.16 1 0,78 1,19 1,53 1
Les chiffres indiqués sont des moyennes.
Fig. 3. — Proportions des chapiteaux ioniques de Syrie méridionale. LES CHAPITEAUX IONIQUES DE SYRIE MÉRIDIONALE 147 1990]
(fig. 2), puisque des études récentes ont montré qu'il correspond, en effet, à la production
de la fin de la période hellénistique en Asie Mineure5, et qu'il s'est poursuivi sans grand
changement, dans cette région au moins, pendant la période impériale8.
Pour l'étude des proportions, on a retenu les mesures essentielles :
Dinf. diamètre inférieur du chapiteau, lorsqu'il est mesurable.
H hauteur totale du volutes comprises.
h médiane de face, de l'astragale à l'abaque compris.
hé hauteur de l'échiné sans l'astragale.
se saillie de l'échiné.
ha hauteur de l'abaque.
L largeur totale au niveau des volutes.
do distance des centres des volutes.
la largeur de l'abaque.
profondeur de l'abaque. pa
pb longueur des balustres.
Ces mesures n'ont pu être prises que sur des chapiteaux complets et accessibles7.
Elles sont exprimées suivant des rapports qui rendent compte des volumes principaux du
chapiteau considéré isolément :
— Proportions des hauteurs de face : L/H, la/H, H/h, ha/H, sé/hé.
—des largeurs de face : la/L, la/do, L/do.
— Proportions des avec les profondeurs : la/pa, do/pb, L/pb.
Groupe 1 (fig. 4 à 12).
Au sanctuaire de Baalshamîn à Sf se trouvent réunis les seuls chapiteaux ioniques
hétérodoxes de l'époque préprovinciale que nous connaissions :
— Proportions : voir figure n° 3.
— La zone de l'échiné n'est pas clairement délimitée, ni taillée dans un volume tronconique, et elle
n'est pas ornée d'oves. Elle est plate (sé/hé = 0), même sur le chapiteaux de colonnes, et ornée d'un
motif de rosette, de palmette ou de feuille dressée.
— Volutes très petites, haut placées (H/h < 1), serrées contre le fût (1 a/L > 1) et constituées
simplement par l'enroulement d'une baguette. Canal central apparemment réduit à une baguette
ou un listel horizontal collé sous l'abaque. Balu

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