Les conseils d entreprise en Tchécoslovaquie à la lumière d une enquête récente - article ; n°2 ; vol.2, pg 63-73
13 pages
Français

Les conseils d'entreprise en Tchécoslovaquie à la lumière d'une enquête récente - article ; n°2 ; vol.2, pg 63-73

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
13 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Revue de l'Est - Année 1971 - Volume 2 - Numéro 2 - Pages 63-73
Workers Councils in Czechoslovakia.
The author presents the result of an investigation carried out in the spring of 1969 of the Workers Councils in 600 Czechoslovak factories.
The investigation shows that the Workers Councils are representative of the general structure of Czechoslovak industry. According to social structure, professional qualifies, political orientation, age and sex, the members of Workers Councils and of Preparatory Committees are truly integrated into the Czechoslovak economy. The economic reforms which introduced the principle of workers participation in management, contributed to making the Workers Councils « politically mature » and helped to elicit support for the new reforms.
In the last part, the author gives some general conclusions based on the Czechoslovak experience. According to him, the importance of workers participation grows as management becomes more complex. He argues that this is the case not only in Czechoslovakia which has long passed the stage of being a preindustrlal society, but also in other socialist countries which will shortly attein the level of industrially countries. It may be difficult to orient these countries towards society of abundance, as long as they remain prisoners of old social and economic ideas and of organizational models of management which are not only obsolete, but are also based on the same old social and economic concepts.
L'auteur expose dans son article les résultats d'une enquête effectuée au printemps 1969 dans 600 usines tchécoslovaques et portant sur les conseils d'entreprise.
Cette recherche a permis d'établir la représentativité incontestable de ces institutions par rapport à la structure de l'industrie tchécoslovaque. L'analyse de la composition sociale, de la formation, de l'orientation politique, de l'âge et du sexe des membres des conseils d'entreprise ou des comités préparatoires révèle leur insertion profonde dans la réalité économique tchécoslovaque. L'étude des préoccupations prioritaires des conseils témoigne de leur maturité politique incontestable ainsi que de leur volonté d'être partie prenante dans la réforme économique qui devait instituer la co-gestion.
Dans une dernière partie, l'auteur tire les leçons de cette expérience. Il estime que, plus le processus de gestion devient complexe, plus la participation à la gestion devient un facteur important. Cela concerne non seulement la Tchécoslovaquie qui a dépassé depuis longtemps le stade de la société pré-industrielle, mais aussi d'autres pays socialistes qui vont peu à peu se trouver dans la situation de pays industriels développés et risquent de ne pas pouvoir s'engager vers la société d'abondance s'ils restent prisonniers de conceptions socio-économiques dépassées et de modèles d'organisation et de gestion tout aussi dépassés, qui en sont la conséquence.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Joseph Jebavy
Les conseils d'entreprise en Tchécoslovaquie à la lumière d'une
enquête récente
In: Revue de l'Est. Volume 2, 1971, N°2. pp. 63-73.
Citer ce document / Cite this document :
Jebavy Joseph. Les conseils d'entreprise en Tchécoslovaquie à la lumière d'une enquête récente. In: Revue de l'Est. Volume 2,
1971, N°2. pp. 63-73.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0035-1415_1971_num_2_2_1030Abstract
Workers Councils in Czechoslovakia.
The author presents the result of an investigation carried out in the spring of 1969 of the Workers
Councils in 600 Czechoslovak factories.
The investigation shows that the Workers Councils are representative of the general structure of
Czechoslovak industry. According to social structure, professional qualifies, political orientation, age and
sex, the members of Workers Councils and of Preparatory Committees are truly integrated into the economy. The economic reforms which introduced the principle of workers participation
in management, contributed to making the Workers Councils « politically mature » and helped to elicit
support for the new reforms.
In the last part, the author gives some general conclusions based on the Czechoslovak experience.
According to him, the importance of workers participation grows as management becomes more
complex. He argues that this is the case not only in Czechoslovakia which has long passed the stage of
being a preindustrlal society, but also in other socialist countries which will shortly attein the level of
industrially countries. It may be difficult to orient these towards society of abundance, as long
as they remain prisoners of old social and economic ideas and of organizational models of management
which are not only obsolete, but are also based on the same old social and economic concepts.
Résumé
L'auteur expose dans son article les résultats d'une enquête effectuée au printemps 1969 dans 600
usines tchécoslovaques et portant sur les conseils d'entreprise.
Cette recherche a permis d'établir la représentativité incontestable de ces institutions par rapport à la
structure de l'industrie tchécoslovaque. L'analyse de la composition sociale, de la formation, de
l'orientation politique, de l'âge et du sexe des membres des conseils d'entreprise ou des comités
préparatoires révèle leur insertion profonde dans la réalité économique tchécoslovaque. L'étude des
préoccupations prioritaires des conseils témoigne de leur maturité politique incontestable ainsi que de
leur volonté d'être partie prenante dans la réforme économique qui devait instituer la co-gestion.
Dans une dernière partie, l'auteur tire les leçons de cette expérience. Il estime que, plus le processus
de gestion devient complexe, plus la participation à la gestion devient un facteur important. Cela
concerne non seulement la Tchécoslovaquie qui a dépassé depuis longtemps le stade de la société
pré-industrielle, mais aussi d'autres pays socialistes qui vont peu à peu se trouver dans la situation de
pays industriels développés et risquent de ne pas pouvoir s'engager vers la société d'abondance s'ils
restent prisonniers de conceptions socio-économiques dépassées et de modèles d'organisation et de
gestion tout aussi dépassés, qui en sont la conséquence.Les conseils d'entreprise
en Tchécoslovaquie, à la lumière
d'une enquête récente
Joseph JEBAVY**
I. PRÉSENTATION ET CADRE GÉNÉRAL
Un des traits fondamentaux de la réforme de la gestion des entreprises
tchécoslovaques consiste à faire progressivement de l'entreprise, objet de
la gestion effectuée par les organes d'Etat, le sujet véritable de cette gestion.
L'ingérence directe de l'Etat en tant que représentant de la propriété des
moyens de production appartenant au peuple tout entier, doit disparaître
et la responsabilité principale de la gestion doit revenir à la direction de
l'entreprise elle-même. Les travailleurs de l'entreprise sont appelés progress
ivement à se partager directement les gains de l'entreprise et à subir les
conséquences d'un échec éventuel. Aussi, la responsabilité de la direction
de l'usine est double, d'une part envers l'Etat en tant que fondateur de
l'usine et représentant de la propriété du peuple tout entier, d'autre part
envers les travailleurs en tant que principaux intéressés aux résultats éco
nomiques de leur travail.
Aux différentes étapes de la réforme des entreprises tchécoslovaques on a
expérimenté diverses approches visant au renforcement de la participation
des travailleurs à la gestion. On a cherché des formes qui correspondent
aux traits caractéristiques de l'entreprise socialiste et qui, en même temps
supposent l'amélioration d'une gestion, qui, par sa modernité et son eff
icience, pourrait être comparable à celle des entreprises de pointe des autres
pays européens.
* Membre de l'Institut de gestion auprès de la Présidence du Conseil tchécoslovaque,
vice-président de la Société tchécoslovaque de marketing. L'article présent est basé sur
les résultats d'une enquête effectuée en Tchécoslovaquie au printemps 1969.
** Traduit du tchèque par Vladimir FISERA.
63 Joseph Jebavy
Le développement des études portant sur les normes juridiques de la
gestion et, en particulier, sur le projet de loi sur l'entreprise socialiste ont
donné une actualité nouvelle au problème du statut des travailleurs de l'entre
prise (en tant que producteurs). Il s'agissait de déterminer le degré de par
ticipation des travailleurs à la décision, surtout dans les choix susceptibles
d'influencer considérablement l'effet économique futur et par là, la part
de bénéfices qui leur reviendrait.
C'est ainsi qu'est apparue l'idée qui voulait que les travailleurs élisent
en leur sein un corps de représentants capables, qui pour une période donnée
partagerait avec la direction de l'entreprise les responsabilités concernant
les problèmes fondamentaux. Ce corps assurerait en même temps aux déci
sions prises en commun le soutien des couches les plus larges des travailleurs.
Ce corps de représentants du collectif de l'entreprise a reçu d'abord le nom
de « conseil ouvrier » puis celui de « conseil d'entreprise » pour mieux mettre
en relief la participation de toutes les catégories de travailleurs.
Les conseils d'entreprise ont été institués à titre d'expérience dans environ
130 entreprises. Après analyse de leur activité, on devait décider si et sous
quelle forme on doit les inclure dans le processus de gestion des entreprises.
Cette expérience a révélé de grandes différences d'appréciation de la nature
des rapports entre le conseil d'entreprise et la direction, en particulier dans
les questions de compétences comme par exemple le droit de choisir ou de
révoquer le directeur, le droit de décision finale lors du partage de bénéfices
de l'entreprise etc. Plusieurs directeurs, craignaient un affaiblissement de
leur position dominante et certains se méfiaient même de l'éventualité d'un
contrôle des résultats de leur travail.
II. ENQUÊTE ET QUESTIONNAIRE
L'Institut de direction des entreprises a effectué une enquête sur les cons
eils d'entreprise qui avait pour but de permettre un jugement plus objectif
de la situation et éventuellement d'encourager des travaux ultérieurs dans
cette direction. L'enquête a porté sur plus de 600 entreprises, le critère de
l'existence éventuelle d'un conseil d'entreprise expérimental ou d'un simple
comité préparatoire n'étant pas pris en considération. On a même révélé
les opinions de travailleurs d'entreprises qui, à cette époque, n'étaient pas
encore touchées par cette expérience.
L'enquête n'a pas englobé tous les conseils et comités préparatoires
existants ; elle n'a porté que sur ceux qui s'étaient constitués dans les entre
prises industrielles nationales. En effet, des conseils ou comités
existaient également dans les entreprises communales, les cantines et res
taurants publics appartenant aux comités nationaux, les fermes d'Etat et
les centres de recherche et d'expérimentation.
La question de l'autogestion a été

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents