Les débuts en France de l American Mutoscope and Biograph Company - article ; n°4 ; vol.16, pg 671-708
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Description

Histoire, économie et société - Année 1997 - Volume 16 - Numéro 4 - Pages 671-708
Abstract In the early days of the cinema, the American Mutoscope and Biograph Company was Edison 's biggest competition in the United States. The company had adopted specific technology, especially a distinct film format, in order, it hoped, to avoid being challenged in court by Edison. The American Mutoscope and Biograph Company showed its films in public halls and in Mutoscopes, which were coin-operated machines. As early as 1897, the company started to create subsidaries in several countries to become the first multinational in the history of cinema. The showings in France began in the Casino de Paris in September 1897. The French subsidiary, created in London in 1898 and managed in Paris by Julian W. Orde undertook that same year to build an open-air theater for taking views in the Paris suburb of Courbevoie, with both laboratories and workshops. The future pioneer of sound film, Eugène Lauste, was the technical director until yhe end of September 1900. At this time, the French subsidiary ran into serious financial difficulties, which forced it to reduce its activity. The company was dissolved in 1908 after going bankrupt.
Résumé A l'aube du cinéma, l'American Mutoscope and Biograph Co. a été, aux États-Unis, le principal concurrent d'Edison. La compagnie avait adopté des technologies spécifiques, notamment un format de film distinct, afin, espérait-elle, d'éviter des poursuites judiciaires de la part d'Edison. Elle exploitait ses films parallèlement en salles et dans des appareils à sous, les Mutoscopes. Dès 1897, elle commençait à fonder des filiales dans plusieurs pays et devenait la première « multinationale » de l'histoire du cinéma. Les projections en France débutèrent au Casino de Paris, en septembre 1897. La filiale française, constituée à Londres en 1898 et dirigée à Paris par Julian W. Orde, entreprit la même année la construction dans la banlieue parisienne (à Courbevoie) d'un « théâtre de prise de vues » en plein air, de laboratoires et d'ateliers. Eugène Lauste, le futur pionnier du cinéma sonore, en fut le directeur technique jusqu'à la fin de septembre 1900. A cette époque, la filiale française rencontra des difficultés financières qui l'obligèrent à réduire ses activités. Elle fut dissoute après faillite en 1908.
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Jacques Meusy
Paul C. Spehr
Les débuts en France de l'American Mutoscope and Biograph
Company
In: Histoire, économie et société. 1997, 16e année, n°4. pp. 671-708.
Citer ce document / Cite this document :
Meusy Jean-Jacques, Spehr Paul C. Les débuts en France de l'American Mutoscope and Biograph Company. In: Histoire,
économie et société. 1997, 16e année, n°4. pp. 671-708.
doi : 10.3406/hes.1997.1969
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1997_num_16_4_1969Résumé
Résumé A l'aube du cinéma, l'American Mutoscope and Biograph Co. a été, aux États-Unis, le principal
concurrent d'Edison. La compagnie avait adopté des technologies spécifiques, notamment un format de
film distinct, afin, espérait-elle, d'éviter des poursuites judiciaires de la part d'Edison. Elle exploitait ses
films parallèlement en salles et dans des appareils à sous, les Mutoscopes. Dès 1897, elle commençait
à fonder des filiales dans plusieurs pays et devenait la première « multinationale » de l'histoire du
cinéma. Les projections en France débutèrent au Casino de Paris, en septembre 1897. La filiale
française, constituée à Londres en 1898 et dirigée à Paris par Julian W. Orde, entreprit la même année
la construction dans la banlieue parisienne (à Courbevoie) d'un « théâtre de prise de vues » en plein air,
de laboratoires et d'ateliers. Eugène Lauste, le futur pionnier du cinéma sonore, en fut le directeur
technique jusqu'à la fin de septembre 1900. A cette époque, la filiale française rencontra des difficultés
financières qui l'obligèrent à réduire ses activités. Elle fut dissoute après faillite en 1908.
Abstract In the early days of the cinema, the American Mutoscope and Biograph Company was Edison
's biggest competition in the United States. The company had adopted specific technology, especially a
distinct film format, in order, it hoped, to avoid being challenged in court by Edison. The American
Mutoscope and Biograph Company showed its films in public halls and in Mutoscopes, which were coin-
operated machines. As early as 1897, the company started to create subsidaries in several countries to
become the first multinational in the history of cinema. The showings in France began in the Casino de
Paris in September 1897. The French subsidiary, created in London in 1898 and managed in Paris by
Julian W. Orde undertook that same year to build an open-air "theater for taking views " in the Paris
suburb of Courbevoie, with both laboratories and workshops. The future pioneer of sound film, Eugène
Lauste, was the technical director until yhe end of September 1900. At this time, the French subsidiary
ran into serious financial difficulties, which forced it to reduce its activity. The company was dissolved in
1908 after going bankrupt.DEBUTS EN FRANCE DE L' AMERICAN MUTOSCOPE LES
AND BIOGRAPH COMPANY l
par Jean- Jacques MEUSY et Paul C. SPEHR
Résumé
A l'aube du cinéma, l'American Mutoscope and Biograph Co. a été, aux Etats-Unis, le
principal concurrent d'Edison. La compagnie avait adopté des technologies spécifiques, notam
ment un format de film distinct, afin, espérait-elle, d'éviter des poursuites judiciaires de la part
d'Edison. Elle exploitait ses films parallèlement en salles et dans des appareils à sous, les
Mutoscopes. Dès 1897, elle commençait à fonder des filiales dans plusieurs pays et devenait la
première « multinationale » de l'histoire du cinéma.
Les projections en France débutèrent au Casino de Paris, en septembre 1897. La filiale fran
çaise, constituée à Londres en 1898 et dirigée à Paris par Julian W. Orde, entreprit la même
année la construction dans la banlieue parisienne (à Courbevoie) d'un « théâtre de prise de
vues » en plein air, de laboratoires et d'ateliers. Eugène Lauste, le futur pionnier du cinéma
sonore, en fut le directeur technique jusqu'à la fin de septembre 1900. A cette époque, la filiale
française rencontra des difficultés financières qui l'obligèrent à réduire ses activités. Elle fut
dissoute après faillite en 1908.
Abstract
In the early days of the cinema, the American Mutoscope and Biograph Company was
Edison 's biggest competition in the United States. The company had adopted specific technology,
especially a distinct film format, in order, it hoped, to avoid being challenged in court by Edison.
The American Mutoscope and Biograph Company showed its films in public halls and in
Mutoscopes, which were coin-operated machines. As early as 1897, the company started to create
subsidaries in several countries to become the first multinational in the history of cinema.
The showings in France began in the Casino de Paris in September 1897. The French sub
sidiary, created in London in 1898 and managed in by Julian W. Orde undertook that
same year to build an open-air "theater for taking views " in the Paris suburb of Courbevoie,
with both laboratories and workshops. The future pioneer of sound film, Eugène Lauste, was
the technical director until yhe end of September 1900. At this time, the French subsidiary ran
into serious financial difficulties, which forced it to reduce its activity. The company was dissol
ved in 1908 after going bankrupt.
1. Cet article sera publié également en italien et en anglais dans la revue Griffithiana, n° 62, mai 1998.
HES 1997 (16e année, n° 4) Histoire Économie et Société 672
En cette fin de journée, je cherchais la rue d'Aboukir à Courbevoie (près
de Paris), plus précisément le numéro 27 où se trouvaient autrefois les ateliers
et le studio de Г American Biograph and Mutoscope 2. La rue elle-même se
refusait. Les passants, auprès desquels je tentais de m'informer, ne la connais
saient pas. Et pourtant elle existe encore. Je finissais par la trouver. A vrai
dire, elle n'est plus que le souvenir d'elle-même. Charcutée, éventrée, amput
ée par la construction du boulevard circulaire de la Défense, elle ne conserve
plus aujourd'hui que son trottoir des numéros pairs, bordé de maisons d'habi
tation dont aucune n'est ancienne. En face, de l'autre côté du boulevard circul
aire, se trouvaient jadis les numéros impairs - donc le 27. A leur place se
dressent depuis les années 60-70 les immenses tours-miroirs du quartier d'af
faires de la Défense, hymne grandiloquent d'un capitalisme qui osait encore
afficher son triomphe. Il n'y avait manifestement plus rien à chercher ici, pas
même l'occasion d'une rêverie sur le passé...
L'Express de Pennsylvanie au Casino de Paris
L'été de 1897 se terminait et les établissements de spectacles parisiens
commençaient à faire leur réouverture. Le 16 septembre, le Casino de Paris
inaugurait un nouveau programme composé d'un ballet-pantomime en 3
tableaux, « Sans-Puits-Housse », et d'un spectacle cinématographique en 12
bandes, proposé sous le nom de Biograph par une société américaine encore
inconnue en France, l'American Mutoscope Co. L'un des clous était constitué
par L'Express de Pennsylvanie qui, lancé à une centaine de kilomètres à l'heur
e, provoquait chaque soir chez les spectateurs des premiers rangs de l'établi
ssement de la rue de Clichy un instinctif mouvement de recul. Cet express
muni d'un grand chasse-neige avait un aspect exotique bien éloigné du train
qui entrait en gare de La Ciotat. Au même programme, d'autres vues améri
caines, comme Le Départ des pompiers (New York), mais aussi des bandes
tournées en Angleterre, telles Une Revue de l'armée anglaise à Aldershot ou
Le Cortège royal du Jubilé de S.M. la Reine Victoria sur lesquelles se termi
naient les projections 3.
La salle du Casino de Paris était à cette époque tout en longueur et flan
quée de galeries latérales. Son promenoir, lieu de toutes les rencontres, était
aussi célèbre que celui des Folies Bergère. Le parterre était partagé en deux.
2. Jean-Jacques Meusy, juin 1997.
3. Le programme cinématographique complet était le suivant : 1. Le Bain du Petit Noir; 2. Le Départ
des pompiers (New-York); 3. Le Chapeau au théâtre; 4. Une Charge de cavalerie; 5. L'Express de
Pennsylvanie; 6. Le Train-éclair (110 kilomètres à l'heure); 7. Le Bain du chat; 8. Une Revue de l'armée
anglaise à Aldershot; 9. La Bataille des oreillers; 10.11.12. Le Cortège royal du Jubilé de S.M. la Reine
Victoria (d'après L'Orchestre du 18 septe

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