Les derniers Etats de la Bretagne. Lettres des députés et codéputés de Pontivy aux Etats de 1788-89 - article ; n°1 ; vol.28, pg 1-46
47 pages
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Les derniers Etats de la Bretagne. Lettres des députés et codéputés de Pontivy aux Etats de 1788-89 - article ; n°1 ; vol.28, pg 1-46

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Annales de Bretagne - Année 1912 - Volume 28 - Numéro 1 - Pages 1-46
46 pages

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Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

F. Le Lay
Les derniers Etats de la Bretagne. Lettres des députés et
codéputés de Pontivy aux Etats de 1788-89
In: Annales de Bretagne. Tome 28, numéro 1, 1912. pp. 1-46.
Citer ce document / Cite this document :
Le Lay F. Les derniers Etats de la Bretagne. Lettres des députés et codéputés de Pontivy aux Etats de 1788-89. In: Annales de
Bretagne. Tome 28, numéro 1, 1912. pp. 1-46.
doi : 10.3406/abpo.1912.1380
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1912_num_28_1_1380LE LAY
LES DERNIERS ETATS DE BRETAGNE
Lettres des Députés et Codéputés de Pontivy
aux États de 1788-89
Député de Pontivy Député en de décembre Pontivy en 1788 février : Jan 1789 de la : Boullé. Gillardais, maire.
En 1788, les Etats de Bretagne, convoqués à Nantes en
octobre, furent, à la suite de diverses circonstances dont la
plus importante fut la fermentation des esprits, remis à la
fin de décembre et réunis à Rennes.
L'élite de la bourgeoisie bretonne, composée d'hommes de
robe et de négociants, dans cet intervalle d'octobre à dé
cembre, coordonna les efforts des municipalités députant
aux Etats, pour l'obtention d'une plus large représentation
et de l'égalité politique.
Le ministère de Necker n'osa ou ne voulut pas accorder
aux villes bretonnes la codéputation officielle pour la pro
chaine tenue des Etats, du moins toléra-t-il que députés et
codéputés se réunissent à Rennes quelques jours avant l'o
uverture des Etats (30 décembre) pour établir le cahier des
charges des 42 municipalités de la province. Leur réunion se
tint à l'Hôtel de Ville, sous la présidence du Maire de Rennes,
M. de Monthiéry.
Les cinq premières lettres, signées de Jan de la Gillardais.
de Bourdonnay du Glezio et de Jacques Violard, nous
apportent l'écho des passions qui travaillaient la bourgeoisie, 2 LES DERNIERS ETATS DE BRETAGNE.
aussi des luttes et des discussions qui faillirent, un instant,
sur la question du vote par tête ou par ordre, compromettre
l'œuvre si patiemment élaborée par les Comités de Paris, de
Rennes et de Nantes.
Le cahier fut enfin rédigé et les Etats s'ouvrirent le 30 dé
cembre.
Les sept lettres suivantes retracent l'histoire de cette pre
mière tenue des Etats, où le Tiers, fidèle au mandat de
l'Hôtel de Ville, refusa de. délibérer « sur aucune question
quelconque avant d'avoir donné connaissance aux Etats du
Gahiier des Réclamations de l'ordre et même jusqu'à ce qu'on
y auroit fait droit. »
Les deux ordres privilégiés refusèrent d'écouter la lecture
du cahier du Tiers; les Etats, dès lors réduits à l'impuissance,
furent, le 7 janvier, prorogés au 3 février.
L'Eglise et la Noblesse refusèrent de se dissoudre, le Tiers
obéit aux ordres du Roii.
Ce fut alors que Jacques Violard, codéputé de Pontivy, fut
député, par l'Assemblée de l'Hôtel de Ville de Rennes, pour
aller solliciter, pour la tenue de février, le doublement des
députés du Tiers Etat breton, doublement accordé, pour les
Etats généraux, par arrêt du Conseil du 27 décembre 1788.
L'on trouvera, dans les cinq lettres qu'il écrivit de Paris
à ses concitoyens (janvier 1789), un tableau fidèle et précis de
l'état des. esprits à cette époque. Dans la capitale, c'est la
curiosité inquiète et passionnée : « On nous accoste, écrit
Violard, pour nous demander si nous commençons à nous
battre chez nous », à Versailles, c'est la confusion dans les
idées où s'entremêlent la bonne volonté du Roi, les bonnes
paroles inopérantes de Necker, paralysées dans le Conseil
même par le parti que Violard appelle le Parti contraire au
bien public.
Enfin, par l'arrêt du Conseil du 23 janvier, les députés
bretons avaient obtenu pour leurs députés et codéputés le
droit.de s'assembler pour l'étude de leurs intérêts communs.
Dans l'intervalle des deux tenues, Jan de la Gillardaie avait LETTRES DES DEPUTES ET CODEPUTES DE P0NT1VY. 3
refusé le renouvellement de son mandat de député. L'avocat
Boullé le remplaça, les deux codéputes Bourdonnay du Clezio
et Violard lui furent adjoints.
Boullé et du Clezio arrivèrent à Rennes le 1er février,
Violard les rejoignit quelques jours après.
Dans les sept lettres que le nouveau député et ses codéputes
écrivirent de Rennes à leurs commettants, on trouvera l'his
toire extrêmement intéressante de cette période de 18 jours
qui va du 2 au 20 février.
Boullé décrit l'agitation qui se continua, à Rennes, après les
journées des 26 et 27 janvier, la dispersion, après le vote du
budget pour un an, des deux ordres de l'Eglise et de la
Noblesse, malgré la volonté du Ptoi, restés assemblés ; il
évoque les perplexités et les hésitations du Tiers, retenu à
Rennes par ordre du Commandant, travaillé par les Commiss
aires du Roi, enfin gagné aux vues du Ministère par les
députés retour de Paris et aussi par les injonctions du
Commandant et les lettres de Necker.
L'on y verra enfin comment les députés du Tiers, par accla
mation, votèrent et acceptèrent le budget adopté par les deux
autres ordres.
Cette correspondance présente donc un véritable intérêt
historique; elie éclaire et explique la conduite du Tiers Etat
breton et permet de mesurer l'effort par lui accompli pendant
cette période préliminaire de la Révolution.
Ire Lettre du Député et des 2 Codéputes de Pontivy
aux Etats de 1788.
Rennes, 19 décembre 1788.
Messieurs et très honorés Confrères,
Nous arrivâmes, hier au soir, bien portants; ce matin nous
avons été saluer Mr de Monthierry, maire de Rennes. Notre 4 LES DERNIERS ETATS DE BRETAGNE.
visite avait été précédée de celle de M.M. les Députés d'Auray,
il nous a dit qu'il y avait aussi des députés de quelques autres
villes d'arrivés, mais qu'il ne les avait pas encore vu.
D'après les. questions que nous luy avons fait, sur le lieu
de notre Assemblée, il nous a dit que ce serait à l'Hôtel de
Ville, qu'il ne prévoyait pas que l'assemblée générale put
avoir lieu, avant mardi prochain, attendu qu'il était à pré
sumer que les députés de toutes les villes ne seraient pas
arrivés avant ce temps, mais que d'icy là on s'assemblerait
particulièrement.
Vous avez du, Messieurs, recevoir, jeudy dernier, une lettre
de la Communauté de Nantes, en datte du 16 de ce mois, par
laquelle elle marque que ses députés se rendront icy que
6 jours avant l'ouverture des Etats, et que ces députés seront
accompagnés de 12 autres de différentes corporations. Cha-
teaugiron, qui n'a pas droit de députer aux Etats, a nommé
3 députés pour l'assemblée du Tiers qui sont arrivés au-
jourd'huy.
Il y a eu, ces jours derniers, des assemblées extraordinaires
de toutes les corporations de cette ville notamment du Cons
ulat, pour protester contre l'article de la délibération de la
Communauté par lequel, elle déclare qu'il est de droit consti
tutionnel de voter aux Etats par ordres et non par testes. Il se
tient aujourd'huy, à S* Etienne, une assemblée généralle, dont
l'objet est de se réunir pour obliger la communauté de se
retracter de l'article cy dessus. On assure l'arrivée, ces jours
cy, du Commandant et du premier Président.
Nous sommes, avec le plus respectueux attachement, mes
sieurs et très honorés Confrères, •
Vos très humbles et très obéissants serviteurs.
bourdonnay du clezio — jan de la glllardais —
•■■■■■•' Jacques Violard.
P. S. On dit icy que la Noblesse est décidée à accorder au
Tiers la justice sur ses réclamations.
(Lettre écrite par Bourdonnay.) .

LETTRES DES DÉPUTÉS ET CODÉPUTÉS DE PONTIVY. 5
2e Lettre du Député et des 2. Godéputés de Pontivy
aux Etats de 1788.
2Î décembre 1788. Rennes.
Messieurs et Très honorés Confrères,
Nous nous sommes occupés à rechercher les députés de

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