Les deux recensions de la collection canonique romaine dite le Polycarpus - article ; n°1 ; vol.37, pg 55-101
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1918 - Volume 37 - Numéro 1 - Pages 55-101
47 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1918
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Paul Fournier
Les deux recensions de la collection canonique romaine dite le
Polycarpus
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 37, 1918. pp. 55-101.
Citer ce document / Cite this document :
Fournier Paul. Les deux recensions de la collection canonique romaine dite le Polycarpus. In: Mélanges d'archéologie et
d'histoire T. 37, 1918. pp. 55-101.
doi : 10.3406/mefr.1918.7139
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1918_num_37_1_7139LES DEUX EECENSIONS
DE LA
COLLECTION CANONIQUE ROMAINE
DITE LE POLYCARPUS
L'histoire des collections canoniques italiennes du début du
XIe siècle au milieu du XIIe peut se partager en quatre périodes.
La première, antérieure à, Grégoire VII, est celle des collections
de la préréforme l ; alors le mouvement réformateur s'essaie et cher
che sa voie, mais il est loin de l'avoir trouvée. La seconde période
est celle du pontificat de Grégoire VII ; elle voit paraître diverses
collections d'un caractère très-accusé, au premier rang desquelles
figurent la collection en 74 titres, et les recueils d'Anselme de
Lucques et de Deusdedit. Une troisième période s'ouvre a^ec le
pontificat d'Urbain II et se poursuit jusqu'à l'avènement d'Inno
cent II Cl 130); grâce à l'influence de l'esprit réformateur, elle
est marquée par une très abondante végétation de collections 2.
Il semble qu'à cette époque tout homme quelque peu soucieux de
1 Voir la mémoire : Un groupe de recueils canoniques italiens des Xe
et XJ" siècles, dans le tome XL des Mémoires de V Académie des Inscrip
tions et Belles -Lettres, Paris, 1915.
z J'ai cité, dans un précédent travail, un certain nombre de ces col
lections: celle du manuscrit d'Assise, celle du Vatic. 3832, qui lui est
apparentée, celle du Vatic. 3831 et du manuscrit 109 de Pistoie, celle
du manuscrit C, 118, de la Bibliothèque du chapitre de la basilique Va
ticane, celle du recueil conservé à la Laurentienne sous le n° 1554 des
manuscrits Ashburnham, celle d'un autre manuscrit de la Laurentienne,
Oaddiana, Plut. LXXXIX, Sup., Cod. 32; enfin, la collection en sept livres
d'un manuscrit de Turin, D, IV, 33 (Cf. Le premier manuel canonique de la 56 COLLECTION CANONIQUE ROMAINE
travailler à la réforme de l'Eglise veuille avoir son recueil, fait
suivant ses vues et composé suivant ses goûts. Ces collections
multiples n'étaient pas appelées à un grand avenir; au cours de
la quatrième et dernière période, un recueil d'un genre nouveau,
publié vers 1140, où l'on s'efforce non seulement de grouper les
textes, mais de les concilier, le Décret de Gratien, devait les sup
planter toutes et devenir la base du développement ultérieur du
droit.
Les collections italiennes de la troisième période sont en général
fort peu connues ; il en est cependant une qui a été moins négligée.
Elle a été utilisée par les Correctores Gratiani ; les Ballerini et,
après eux, Augustin Theiner, lui ont consacré quelques pages 1 ; dans
la seconde moitié du XIXe siècle, les historiens du droit ont étudié
les fragments des compilations de Justinien qui y ont été introduits 2.
Cette collection privilégiée n'est autre que celle qui, à raison de
liéforme du XIe siècle, dans les Mélanges publiés par l'Ecole française de
Rome, t. XIV, ann. 1894, p. 147 et s.'). On peut y ajouter la collection en
huit livres contenue dans le manuscrit 43 de la Bibliothèque de Cortone,
les collections des manuscrits Vatic. 1346 (voir ci-dessous, p. 67) et Va-
tic, 1348 (celle-ci analysée par M. Wolf fie Glanwell dans les Sitzungsb
erichte de l'Académie impériale de Vienne, classe de philos, et d'hist.,
t. CXXXVI, ann. 1897, 2e mémoire): probablement aussi il y faut joindre
une collection conservée à la Biblioteca Nazionale de Florence dans un
manuscrit provenant de S. Maria Novella (269, Conventi soppressi, A, 4),
et sans doute d'autres recueils que des investigations ultérieures pourront
mettre au jour. C'est au milieu de ce groupe de productions italiennes
que se place le P 'oly carpus.
1 Ballerini, De. antiquia collectionibus et coUectoribus canonum, pars IV,
cap. XVII, dans leur édition des ce-uvres de tì. Léon; cfr. P. L., t. LVI,
col. 346-348 ; Theiner, Disquisitiunes criticae in praecipuas canonum seit
decretaliimi collectiones (Rome, 183fi, ίη-4°Ί, ρ. 341-313.
2 Herrn. Hüffer, Beiträge zur Geschichte der vorgratianischen Kirchen-
rechtsquellen, 1839, in-8°, p. 86-116 ; cf. Maassen, zur Geschichte der Quellen
des Kirchenrechts und des römischen Rechts im Mittelalter, article publié,
à propos du livre de Hiirï'er, dans la Kritische Vierteljahrschrift de Pöszl,
t. V, Munich, 1863, p. 186 et s. ; Conrat, Geschichte der Quellen und Literatur
des römischen Rechts im früheren Mittelalter, p. 374 et 37Γ). LE « POLYCARPUS » 57 DITE
sa composition assez éclectique, a reçu le nom de Poly carpus. C'est
sur elle que je voudrais, dans les pages qui suivent, attirer l'a
ttention du lecteur. Elle la mérite à plus d'un titre. , En premier
lieu, elle est l'œuvre d'un haut personnage de l'entourage de Pascal II,
et, par conséquent, elle est fort propre à montrer comment ceux qui
dirigeaient l'Eglise romaine à cette époque entendaient le droit ca
nonique. En second lieu, il a été fait d'elle, quelques années après
son apparition, une seconde recension à laquelle les érudits n'ont
jusqu'à ce jour donné aucune attention, quoiqu'elle méritât de ne
point passer inaperçue. En effet l'auteur de cette recension, qui nous
est inconnu, a eu recours à un procédé fréquemment employé dans
le passé ; il a cru servir ses idées en les présentant sous la forme
de textes apocryphes qu'il avait pris soin de composer. Ces apo
cryphes de la seconde recension du Polycarpus sont, à mon avis,
les derniers textes de cette espèce que nous puissions rencontrer;
ils sont les ultimes rejetons d'une nombreuse famille dont les ca
nons dits des Apôtres sont les aînés. Sans doute l'usage durera en
core quelque temps d'interpoler les textes anciens pour les mettre
au goût du jour; mais ce qu'on ne verra plus, c'est la confection
de textes entièrement inventés ou faits de pièces et de morceaux
connus et imputés à des auteurs imaginaires. A dire vrai, ce pro
cédé n'est plus utile au développement du droit ecclésiastique. Les
organes législatifs de l'Eglise, le Pape et les conciles, fonctionnent
activement depuis la réforme de Grégoire VII, et voici qu'en outre
se forme dans l'Eglise une école de jurisconsultes initiés aux mé
thodes d'interprétation juridique, et, partant, capables de déduire
des textes anciens des solutions en harmonie avec les besoins des
temps nouveaux. Désormais l'industrie des faiseurs d'apocryphes
est sans objet, parce que le progrès du droit peut se faire sans eux.
En nous arrêtant quelques instants devant la seconde édition du
Polycarpus, nous assisterons aux derniers efforts d'un genre qui va
disparaître, sans qu'il y ait lieu de le regretter. 58 COLLECTION CANONIQUE ROMAINE
Avant d'aborder l'étude du Polycarpus, il convient de signaler
brièvement les manuscrits qui contiennent cette collection.
La liste s'ouvre par deux manuscrits du Vatican dont la pa
renté semble indiquée par quelques traits communs l : le Vatic. 1354,
XIIe siècle, utilisé par les Ballerini, A. Theiner et Thiel 2, et le
Vatic. Reg. 1026, du début du XIIIe siècle.
Il y a lieu de mentionner ensuite :
Vatic. Reg., 987, commencement du XIIIe siècle. Ce manuscrit,
le meilleur de ceux conservés au Vatican, appartenait en 1647
à Alexandre Petau, alors conseiller au Parlement de Paris, comme
l'indique la mention placée à la première page : Alexander, Pendi
filins, Petavius, senator Parisiensis, anno 1647.
Vatic, 3530, copie du XVIe siècle, donné à la Bibliothèque
Vaticane par une disposition testamentaire du cardinal Antoine
Caraffa, bibliothécaire de la Sainte Eglise Romaine, mort en 1591.
Caraffa avait été, dès 1568, adjoint par Pie V à la commission
cardinalice des Correctores de Gratien. Très-vraisemblablement cette
copie fut exécutée pour leur usage ; elle conserve des annotations
qui décèlent la destination à laquelle elle f

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