Les effets de réalité des sciences de la communication - article ; n°50 ; vol.9, pg 11-40
31 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les effets de réalité des sciences de la communication - article ; n°50 ; vol.9, pg 11-40

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
31 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Réseaux - Année 1991 - Volume 9 - Numéro 50 - Pages 11-40
Les travaux théoriques en sciences sociales ne demeurent pas confinés dans l'espace clos du monde savant. Ils sont progressivement incorporés dans les pratiques et les usages, réappropriés par certains acteurs sociaux, et produisent, par conséquent, des «effets de réalité» très palpables. Les sciences de la communication constituent, à cet égard, un analyseur privilégié de ce phénomène. Le discours sur la communication apparaît non seulement comme une nouvelle mythologie des Temps Modernes mais est, en outre, à l'origine d'au moins trois effets de réalité : l'enracinement de la croyance en la toute-puissance de la communication (dans le champ politique, économique et culturel), le remodelage de certaines logiques professionnelles (dans les entreprises ou chez les professionnels de la politique) et la création de nouvelles filières de formation en la matière (à l'Université et dans les écoles privées). L'étude des médiations par lesquelles passent ces effets dans la société contemporaine peut donner lieu à deux types d'interprétation. La première, par le biais du «modèle mécaniste», met l'accent sur la diffusion directe et linéaire du savoir vers le grand public. Mais la faiblesse statutaire du mode académique (en sciences de l'information et de la communication), le brouillage des frontières entre chercheurs et praticiens ainsi que la complexité des phénomènes de réception des messages révèlent les limites hermétiques d'un tel modèle. Seule une explication du type «modèle de la concurrence» permet de rendre compte de l'automatisation croissante du discours de certains médiateurs et professionnels (journalistes, publicitaires, conseillers en communication, etc. ) et de l'intensité des luttes d'influence qui s'instaurent entre scientifiques et praticiens. Un nouveau champ stratégique, à l'intersection des deux pôles, émerge peu à peu : il semble consacrer, pour l'instant, le pouvoir des médiateurs les plus médiatisés.
The Social Sciences theoretic works' are not confined to the reduced Space of the Scientific world. They are progressively incorporated in the practices and customs, reappropiated by certain Social Actors, and consequently produce very convincing reality effects. The communication sciences constitute a privilidged analyst of this phenomen. The speech on communication does not only appear as a new mythology of modern times but as at the origin of at least three reality effects: the establishment of the belief in a all powerful communication (in the field of politics, economics and cultural affairs); The remodelling of certain professional logics (In the companies or with the professionals politics), and the creation of new possibilities to qualify for the CAT university and private schools). The study of the mediations through which these effects enter the contenporary society reveals two different types of interpretation. The first one, through the mechanical model, underlines the direct and linear diffusion of knowledge to the public. However the status weakness of the academic model (in the information and communication sciences), the crackling of frontiers between researchers and practicians, as well as the complexity of messages reception phenomena reveal the hermetic limits of such a model. Only an explication based on the Competition model manages to show the increasing automasition of certain mediators and professionals speeches (journalists, publicists, communication counsellors, etc.) and the intensity of the straggles of influence between scientists and practicians. A new strategic field is slowly emerging at the intersection of both poles: it seems to concentrate, for the moment, the power of the most media profited actors.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Erik Neveu Rémy Rieffel
Les effets de réalité des sciences de la communication In: Réseaux, 1991, volume 9 n°50. pp. 11-40.
Citer ce document / Cite this document : Neveu Erik, Rieffel Rémy. Les effets de réalité des sciences de la communication. In: Réseaux, 1991, volume 9 n°50. pp. 11-40. doi : 10.3406/reso.1991.1896 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1991_num_9_50_1896
Résumé Les travaux théoriques en sciences sociales ne demeurent pas confinés dans l'espace clos du monde savant. Ils sont progressivement incorporés dans les pratiques et les usages, réappropriés par certains acteurs sociaux, et produisent, par conséquent, des «effets de réalité» très palpables. Les sciences de la communication constituent, à cet égard, un analyseur privilégié de ce phénomène. Le discours sur la communication apparaît non seulement comme une nouvelle mythologie des Temps Modernes mais est, en outre, à l'origine d'au moins trois effets de réalité : l'enracinement de la croyance en la toute-puissance de la communication (dans le champ politique, économique et culturel), le remodelage de certaines logiques professionnelles (dans les entreprises ou chez les professionnels de la politique) et la création de nouvelles filières de formation en la matière (à l'Université et dans les écoles privées). L'étude des médiations par lesquelles passent ces effets dans la société contemporaine peut donner lieu à deux types d'interprétation. La première, par le biais du «modèle mécaniste», met l'accent sur la diffusion directe et linéaire du savoir vers le grand public. Mais la faiblesse statutaire du mode académique (en sciences de l'information et de la communication), le brouillage des frontières entre chercheurs et praticiens ainsi que la complexité des phénomènes de réception des messages révèlent les limites hermétiques d'un tel modèle. Seule une explication du type «modèle de la concurrence» permet de rendre compte de l'automatisation croissante du discours de certains médiateurs et professionnels (journalistes, publicitaires, conseillers en communication, etc. ) et de l'intensité des luttes d'influence qui s'instaurent entre scientifiques et praticiens. Un nouveau champ stratégique, à l'intersection des deux pôles, émerge peu à peu : il semble consacrer, pour l'instant, le pouvoir des médiateurs les plus médiatisés. Abstract The Social Sciences theoretic works' are not confined to the reduced Space of the Scientific world. They are progressively incorporated in the practices and customs, reappropiated by certain Social Actors, and consequently produce very convincing "reality effects". The communication sciences constitute a privilidged analyst of this phenomen. The speech on communication does not only appear as a new mythology of modern times but as at the origin of at least three reality effects: the establishment of the belief in a all powerful communication (in the field of politics, economics and cultural affairs); The remodelling of certain professional logics (In the companies or with the professionals politics), and the creation of new possibilities to qualify for the CAT university and private schools). The study of the mediations through which these effects enter the contenporary society reveals two different types of interpretation. The first one, through the "mechanical model", underlines the direct and linear diffusion of knowledge to the public. However the status weakness of the academic model (in the information and communication sciences), the crackling of frontiers between researchers and practicians, as well as the complexity of messages reception phenomena reveal the hermetic limits of such a model. Only an explication based on the "Competition model" manages to show the increasing automasition of certain mediators and professionals speeches (journalists, publicists, communication counsellors, etc.) and the intensity of the straggles of influence between scientists and practicians. A new strategic field is slowly emerging at the intersection of both poles: it seems to concentrate, for the moment, the power of the most media profited actors.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents