Les extractions de silex de la station néolithique des Plantis à Hardivillers (Oise) - article ; n°9 ; vol.56, pg 545-561
20 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les extractions de silex de la station néolithique des Plantis à Hardivillers (Oise) - article ; n°9 ; vol.56, pg 545-561

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
20 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1959 - Volume 56 - Numéro 9 - Pages 545-561
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Roger Agache
Les extractions de silex de la station néolithique des Plantis à
Hardivillers (Oise)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1959, tome 56, N. 9-10. pp. 545-561.
Citer ce document / Cite this document :
Agache Roger. Les extractions de silex de la station néolithique des Plantis à Hardivillers (Oise). In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1959, tome 56, N. 9-10. pp. 545-561.
doi : 10.3406/bspf.1959.3608
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1959_num_56_9_3608exfractions de silex Les
de la station néolithique des Plantis
à Hardivillers (Oise)
PAR
Roger AGACHE (1)
I) Le contexte rjéoijraphique et archéologique.
Aux limites Sud de la Picardie, sur les plateaux crayeux dominant les
sources de la Noyé, s'étendent d'importantes stations néolithiques. Les
quatre principaux ateliers de taille de silex, se trouvent aux abords
immédiats (Fig. 1) et à l'Ouest de Breteuil-sur-Noye (Canton de Froissy,
Oise). Trois d'entre eux sont sur le terroir d'Hardiuillers et le quatrième
sur celui de Troussencourt. Du Nord au Sud nous avons : la station-
atelier des Broches fou plus exactement au lieu-dit « au-dessus des
Broches») qui se situe à 1,3 km au Nord-Est du village d'Hardivillers, sur
le rebord du plateau, à l'amorce d'un petit thalweg latéral. Cette station
est la moins étendue, les trouvailles ne sont denses que sur 2 hectares au
Sud de la parcelle 85, section ZB du nouveau cadastre. Les grandes
ébauches de haches sont particulièrement abondantes. B) La station-
atelier des Plantis qui fait l'objet de cette communication, s'étend sur
10 hectares, à 600 m de la première, dont elle est séparée par une zone
presque stérile. C) La station-atelier de la ferme du bois d'en. Bas, à
1,5 km du même village, soit 1 km au Sud des Plantis, sur le plateau
situé de l'autre côté de la vallée sèche séparant ces deux stations. Dans
les champs qui dominent cette ferme isolée (2), sur 6 hectares au Sud-
Ouest de la parcelle 31, section ZD, nous avons récolté un outillage
lithique très volumineux et grossier où les grandes pièces allongées
sont nombreuses. D) La station-atelier des Bois du Blanc-Mont est la
plus importante. Elle s'étend sur 15 hectares, à 1 km de la précédente,
sur le rebord d'un plateau, juste au-dessus du village de Troussencourt
(parcelles 313, 438, 439, 440, 441..., section A). L. Thiot l'a publiée (XVIII).
Ces quatre stations-ateliers présentent de grandes similitudes entre-
clles comme elles en offrent d'étonnantes avec Spiennes. L'outillage
lithique est presque identique : grosses pièces frustes, souvent à
peine ébauchées ou brisées, énormes masses d'éclats de toutes dimensions,
pièces finies peu abondantes et de tailles plus modestes, rarissimes silex
polis, pas de roches dures importées si l'on excepte un remarquable
broyon en granulite trouvé à Troussencourt. Enfin dans ces stations, la
matière première est identique : silex noirs du sénonien sous-jacent, en
rognons assez plats, parfois en plaques. Les pièces taillées recueillies
en surface sont presque toutes profondément cacholonnées et cette
belle patine blanche, rare pour le néolithique de la région, achève de
leur donner un air de famille avec l'outillage de Spiennes. Comme en
(1) Cette communication, faite à la séance de Septembre 1959, cons
titue la lr" partie d'une Noie préliminaire sur la station d'extraction et de
taille de silex des Plantis. Les Kodschromes projetés en séance ont été
pris par l'auteur et par l'abbé Charles Martin que nous tenons à remerc
ier vivement.
(2) Une petite station-atelier satellite s'étend de part et d'autre de la
route nationale 30 en C1 de la Fig. 1.
SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE 35 SOCIÉTÉ PREHISTORIQUE FRANÇAISE 546
Belgique encore, les silex taillés, trouvés dans le remblai des puits
préhistoriques, sont beaucoup moins patines, ou le sont en blanc-bleuté
et présentent des adhérences calcaires. Au point de vue géographique ces
stations-ateliers sont situées de la même façon, c'est-à-dire sur des
plateaux crayeux mais juste sur les rebords de ceux-ci, immédiatement
au-dessus des vallées ou des vallons. Les éclats, les débris de taille jon
chent le sol calcaire par milliers, mais se font rares dès que l'on s'éloigne
vers l'intérieur du plateau et cessent rapidement dès que l'on descend sur
Fig. 1. — Les stations néolithiques d'Hardivillers et de Troussencourt
(Oise). D'importantes stations-ateliers sont situées sur le rebord de
plateaux crayeux : en A, les Broches; en B, les Plant is; en С et C1, le
Bois d'en Bas; en D, les Bois du Blanc-Mont. Les stations de faciès domest
ique (en E et en F) sont établies sur un sol plus riche mais sont moins
bien exposées; il pourrait s'agir d'habitats estivaux d'agriculteurs tandis
que les stations de faciès d'exploitation correspondraient peut-être à des
occupations hivernales d'extraction et de taille de silex. En B, la flèche
indique l'emplacement de la carrière Linet (cf. PI. I). Les vestiges de la
ville gauloise et gallo-romaine de Brastupantium se trouvent à l'Est de
Caply. (Croquis établi d'après la nouvelle carte en couleurs et les vues
aériennes de VI. G. N.).
les pentes. Nous avons d'ailleurs des dispositions identiques dans deux
importantes stations-ateliers, encore inédites, et que nous venons de
découvrir dans la Somme (I, c.). On retrouve le même fait dans les cé
lèbres centres miniers du Néolithique d'Outre-Quièvrain et, par exemple à
Spiennes tant au « Champ à Cayeux » qu'au « Petit Spiennes » ou à
Sainte-Gertrude, dans le Limbourg hollandais (XII). Notons au passage
une autre bien curieuse similitude : ces stations-ateliers se trouvent à
proximité et souvent au-dessus de gisements de craie phosphatée. Cette
constatation est valable ici, à Hardivillers-Troussencourt, mais aussi dans. PRÉHISTORIQUK FRANÇAISE 547 SOCIÉTÉ
la Somme et parfois en Belgique, Bien que nous ne voyons aucune expli
cation à ce fait, il nous a semblé utile de le noter, il paraît suffisamment
fréquent pour que l'on ne puisse y voir une simple coïncidence.
Les quatre ateliers d'Hardivillers-Troussencourt ne sont pas isolés,
ils s'insèrent dans un ensemble néolithique fort complexe et mal
connu (3). Un peu partout, sur le terroir de ces deux communes, on a
récolté un outillage néolithique banal, haches polies et silex taillés noirs,
généralement non patines et de petites dimensions. Entre Puits-la-Vallée
et La Chaussée, sur un sol plus riche, MM. Rayé et Watripon, ont trouvé
de belles séries lithiques comprenant en particulier des hachettes en
roches vertes exotiques. Une petite station de faciès domestique existe
également sur un sol argilo-sableux, entre le Mont Moiry et le Quèvre-
mont (parcelles 1, 2, 4, section С du cadastre de Troussencourt). Elle a
fourni un outillage de petites dimensions, parfois très élégant (coll.
Г)г Damade et Ch. Martin). La station de faciès domestique la plus riche
des environs est celle de Vendeuil-Caply, au Sud-Ouest du Buisson
Cœuillet (Fig. 1). Située sur un versant lœssique exposé au Nord-Est,
elle est assez étendue, mais les débris lithiques n'y sont vraiment abon
dants ([ue sur 1 ou 2 hectares à peine (parcelle 154, section С ,'i, cadastre
de Vendeuil). Les silex taillés ou polis sont en silex noir à patine grise
ou, parfois, sans patine. Les tranchets, les percuteurs et les petits pics
sont nombreux, mais les grattoirs très rares. Ch. Martin y a trouvé une
grande meule plate et le Dr Damade une flèche à tranchant transversal.
Tant par la taille et les dimensions, cet outillage de faciès domestique
forme le plus grand contraste avec l'industrie de faciès d'exploitation
des stations des minières voisines. Il semble donc s'agir d'un habitat et
probablement d'un habitat d'agriculteurs puisqu'il est établi sur un sol
lœssique, alors que les ateliers voisins le sont sur un sol caillouteux,
presque incultivable, où la craie affleure. On est donc amené à se demander
si malgré la dissemblance de l'outillage lithique, les stations de Vendeuil-
Caply et du Quèvremont ne correspondraient pas à des habitats agricoles
d'été

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents