Les Grecs de Marseille dans la deuxième moitié du XIXe siècle : une perspective nationale et transnationale - article ; n°3 ; vol.17, pg 23-42
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Revue européenne de migrations internationales - Année 2001 - Volume 17 - Numéro 3 - Pages 23-42
The Greeks of Marseille during the second half of the 19th century : a national and transnational perspective.
Erato Paris.
This article has a double objective. First, to bring the reader beyond the most common prejudices and stereotypes concerning the Greek community of Marseille. Because the city is reputed for its commercial activities, everybody concluded : merely commercial, without a bit of cultural or intellectual initiatives. As to the Greeks living in the seaport, they were seen as a small, low-educated minority of simple shopkeepers. They were often called « cosmopolites », meaning they had cut off every bit of their Greek roots and adopted those of their new country. Our second objective is to assign that community to its proper place, within the global frame it is entitled to : Hellenism is strongly linked to the history of the Mediterranean Sea (in the broader sense) and of Europe True, the Greeks of Marseille are few : their population goes between 500 and 800 during the whole of the second half of the 19th century. But this community is made up of international traders and shipowners : they take great interest in the survival and betterment of their first culture, investing lots of efforts and money into the social and artistic life of then booming city, in part for that very reason. The article deals among other things with the settlement of the Greek community in Marseille, its wide intermediate trading activities and international networks, and its socio-cultural strategies, in France and in the rest of the world as well.
Los griegos de Marsella en la segunda mitad del siglo XIX : una perspectiva nacional transnacional.
Erato Paris.
Este artículo cuenta con un doble objetivo. En primer lugar, ir más allá de los prejuicios de los estereotipos que afectan a la comunidad griega de Marsella, percibida como una ínfima minoría de simples comerciantes de cultura bastante mediocre. Han sido calificados, a menudo, de « cosmopolitas » en el sentido de personas que han cortado todas sus raíces helénicas para adoptar las del país de acogida. En segundo lugar, este artículo pretende volver a colocar esta población en un cuadro global, el de un helenismo como parte integrante de la historia del Mediterráneo (y del Mediterráneo en un sentido más amplio) así como de la historia de Europa. En efecto, los griegos de Marsella son poco numerosos : su población oscila entre 500 y 800 personas durante la segunda mitad del siglo XIX. Sin embargo, a esta minoría, constituida de ricos negociantes y armadores internacionales, le interesa proteger y enriquecer su cultura de origen así como investirse en la vida social y artística de una ciudad que vive momentos de esplendor, en buena parte gracias a la presencia dinámica de estos griegos. El artículo aborda entre otros temas la instalación de la comunidad griega en Marsella, su importante comercio intermediario, sus redes internacionales y sus estrategias socio-culturales respecto a Francia al resto del mundo.
Les Grecs de Marseille dans la deuxième moitié du XIXe siècle : une perspective nationale et transnationale.
Erato Paris.
L'objectif de cet article est double. D'abord aller au-delà des préjugés et stéréotypes touchant le plus souvent la communauté grecque de Marseille, perçue comme une infime minorité de simples commerçants de culture assez médiocre. Ils furent d'ailleurs souvent qualifiés de « cosmopolites ». On voulait dire par là : ayant coupé toutes leurs racines helléniques pour adopter celles du pays d'accueil. Ensuite resituer cette population dans un cadre global : celui d'un hellénisme parti intégrante aussi bien de l'histoire de la Méditerranée (et de la Méditerranée élargie) que de l'histoire de l'Europe. Certes, les Grecs de Marseille sont peu nombreux : leur population oscille entre 500 et 800 personnes pendant toute la deuxième moitié du XIXème siècle. Mais cette minorité est constituée de riches négociants et armateurs internationaux : ils s'intéressent à la sauvegarde et l'enrichissement de leur culture d'origine, tout en investissant dans la vie sociale et artistique d'une ville alors en plein essor, en bonne partie, justement, grâce à leur présence dynamique. L'article aborde entre autres sujets l'installation de la communauté grecque à Marseille, son grand commerce intermédiaire et ses réseaux internationaux, ainsi que ses stratégies socio-culturelles tant dans l'Hexagone que dans le reste du monde.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Erato Paris
Les Grecs de Marseille dans la deuxième moitié du XIXe siècle :
une perspective nationale et transnationale
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 17 N°3. pp. 23-42.
Citer ce document / Cite this document :
Paris Erato. Les Grecs de Marseille dans la deuxième moitié du XIXe siècle : une perspective nationale et transnationale. In:
Revue européenne de migrations internationales. Vol. 17 N°3. pp. 23-42.
doi : 10.3406/remi.2001.1793
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_2001_num_17_3_1793Abstract
The Greeks of Marseille during the second half of the 19th century : a national and transnational
perspective.
Erato Paris.
This article has a double objective. First, to bring the reader beyond the most common prejudices and
stereotypes concerning the Greek community of Marseille. Because the city is reputed for its
commercial activities, everybody concluded : merely commercial, without a bit of cultural or intellectual
initiatives. As to the Greeks living in the seaport, they were seen as a small, low-educated minority of
simple shopkeepers. They were often called « cosmopolites », meaning they had cut off every bit of
their Greek roots and adopted those of their new country. Our second objective is to assign that
community to its proper place, within the global frame it is entitled to : Hellenism is strongly linked to the
history of the Mediterranean Sea (in the broader sense) and of Europe True, the Greeks of Marseille are
few : their population goes between 500 and 800 during the whole of the second half of the 19th
century. But this community is made up of international traders and shipowners : they take great interest
in the survival and betterment of their first culture, investing lots of efforts and money into the social and
artistic life of then booming city, in part for that very reason. The article deals among other things with
the settlement of the Greek community in Marseille, its wide intermediate trading activities and
international networks, and its socio-cultural strategies, in France and in the rest of the world as well.
Resumen
Los griegos de Marsella en la segunda mitad del siglo XIX : una perspectiva nacional transnacional.
Erato Paris.
Este artículo cuenta con un doble objetivo. En primer lugar, ir más allá de los prejuicios de los
estereotipos que afectan a la comunidad griega de Marsella, percibida como una ínfima minoría de
simples comerciantes de cultura bastante mediocre. Han sido calificados, a menudo, de « cosmopolitas
» en el sentido de personas que han cortado todas sus raíces helénicas para adoptar las del país de
acogida. En segundo lugar, este artículo pretende volver a colocar esta población en un cuadro global,
el de un helenismo como parte integrante de la historia del Mediterráneo (y del Mediterráneo en un
sentido más amplio) así como de la historia de Europa. En efecto, los griegos de Marsella son poco
numerosos : su población oscila entre 500 y 800 personas durante la segunda mitad del siglo XIX. Sin
embargo, a esta minoría, constituida de ricos negociantes y armadores internacionales, le interesa
proteger y enriquecer su cultura de origen así como investirse en la vida social y artística de una ciudad
que vive momentos de esplendor, en buena parte gracias a la presencia dinámica de estos griegos. El
artículo aborda entre otros temas la instalación de la comunidad griega en Marsella, su importante
comercio intermediario, sus redes internacionales y sus estrategias socio-culturales respecto a Francia
al resto del mundo.
Résumé
Les Grecs de Marseille dans la deuxième moitié du XIXe siècle : une perspective nationale et
transnationale.
Erato Paris.
L'objectif de cet article est double. D'abord aller au-delà des préjugés et stéréotypes touchant le plus
souvent la communauté grecque de Marseille, perçue comme une infime minorité de simples
commerçants de culture assez médiocre. Ils furent d'ailleurs souvent qualifiés de « cosmopolites ». On
voulait dire par là : ayant coupé toutes leurs racines helléniques pour adopter celles du pays d'accueil.
Ensuite resituer cette population dans un cadre global : celui d'un hellénisme parti intégrante aussi bien
de l'histoire de la Méditerranée (et de la Méditerranée élargie) que de l'histoire de l'Europe. Certes, les
Grecs de Marseille sont peu nombreux : leur population oscille entre 500 et 800 personnes pendant
toute la deuxième moitié du XIXème siècle. Mais cette minorité est constituée de riches négociants et
armateurs internationaux : ils s'intéressent à la sauvegarde et l'enrichissement de leur culture d'origine,
tout en investissant dans la vie sociale et artistique d'une ville alors en plein essor, en bonne partie,
justement, grâce à leur présence dynamique. L'article aborde entre autres sujets l'installation de la
communauté grecque à Marseille, son grand commerce intermédiaire et ses réseaux internationaux,
ainsi que ses stratégies socio-culturelles tant dans l'Hexagone que dans le reste du monde.Revue Européenne des Migrations Internationales, 2001 ( 1 7) 3 pp. 23-42 23
Les Grecs de Marseille
dans la deuxième moitié du XIXe siècle :
une perspective nationale et transnationale
Erato PARIS
Si d'autres communautés grecques sont déjà bien étudiées, comme celle
d'Alexandrie par exemple, celle de Marseille apparaît comme une grande oubliée, les
recherches sur le sujet brillant plutôt par leur absence. Certes, il faut signaler la thèse
de Pierre Échinard (1973), Grecs et Philhellènes à Marseille, de la Révolution
française à ï indépendance de la Grèce, qui couvre uniquement l'époque allant de
1793 à 1830. Plus récemment, Anna Mandilara (1998) a présenté à L'Université
européenne de Florence sa thèse sous le titre : The Greek Community in Marseille,
1816-1900 : Individual and Network Strategies. L'auteur y traite de la question de la
diaspora grecque au XIXe siècle, mais malgré l'intérêt de ces travaux, le sujet n'est
traité que d'un point de vue strictement économique. Hormis ces deux études et
quelques articles un peu généraux, aucune recherche approfondie n'a encore été
effectuée sur l'ensemble de cette minorité et ses rapports avec l'hellénisme.
Depuis longtemps, Marseille a été victime de divers stéréotypes : voilà une
ville purement commerciale, disait-on, sans initiatives culturelles ou intellectuelles.
Les Grecs installés dans cette ville-port étaient donc perçus comme une infime
minorité de simples commerçants de culture assez médiocre. Ils furent d'ailleurs
souvent qualifiés de « cosmopolites ». On voulait dire par là : ayant coupé toutes leurs
racines helléniques pour adopter celles du pays d'accueil.
L'objectif de cet article est d'aller au-delà des préjugés et stéréotypes, et de
resituer cette communauté dans le cadre global qui lui revient de droit : celui d'un
hellénisme parti intégrante aussi bien de l'histoire de la Méditerranée (et de la
Lectrice (Langue et Civilisation Grecque), Attachée de recherche au Laboratoire du Centre de
la Méditerranée moderne et contemporaine (CMMC), Université de Nice-Sophia Antipolis. 24 Erato PARIS
Méditerranée élargie) que de l'histoire de l'Europe. Certes, les Grecs de Marseille sont
peu nombreux : leur population oscille entre 500 et 800 personnes pendant toute la
deuxième moitié du XIXe siècle. Mais cette minorité est constituée de riches négociants
et armateurs internationaux : ils s'intéressent vivement à la sauvegarde et à
l'enrichissement de leur culture d'origine, tout en investissant des sommes d'efforts et
d'argent considérables dans la vie sociale et artistique d'une ville alors en plein essor,
en bonne partie, justement, grâce à leur présence dynamique.
INSTALLATION D'UNE COMMUNAUTÉ GRECQUE À
MARSEILLE
C'est surtout pendant la Révolution française1 et les guerres napoléoniennes,
qu'à cause du blocus anglais, Marseille se trouve coupée de son commerce avec
l'Atlantique et surtout avec le Levant ; les navires grecs arrivent en nombre
considérable et mettent leur cargaison de blé au service d'un port à la fois asphyxié et
affamé. En effet, l'orgueilleuse Marseille du xvnr siècle, si fière de son grand
commerce méditerranéen, se retrouve du jour au lendemain ravagée par la guerre et la
terreur, politique mais avant tout économique.
Des négociants et marins g

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