Les inscriptions malaises de Çrīvijaya - article ; n°1 ; vol.30, pg 29-80
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1930 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 29-80
52 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Georges Cœdès
Les inscriptions malaises de Çrīvijaya
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 30, 1930. pp. 29-80.
Citer ce document / Cite this document :
Cœdès Georges. Les inscriptions malaises de Çrīvijaya. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 30, 1930. pp.
29-80.
doi : 10.3406/befeo.1930.3169
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1930_num_30_1_3169INSCRIPTIONS MALAISES DE ÇRÏVIJAYA LES
Par G. CŒDÈS,
Directeur de l'Ecole Française d'Extrême-Orient.
INTRODUCTION.
Comparée à l'épigraphie javanaise, dont l'inventaire comprend plusieurs
centaines de numéros, l'épigraphie de Çrïvijaya est singulièrement pauvre:
elle se réduit actuellement à cinq inscriptions dont trois ont été trouvées à
Sumatra (infra : I, II, III), une dans l'île de Bangka(IV), etune sur la Péninsule
Malaise (d). Les inscriptions de Kalasan (â) et de Kelurak (3) à Java, qui ont
pour auteur un roi de la dynastie des Çailendra, font actuellement l'objet d'un
litige (4) sur lequel j'aurai sans doute l'occasion de revenir ; celles de Pagar
Ruyong(5), Batu Beragung(6), Padang Chandi (7) et Kubur Raja (8) à Sumatra
sont postérieures à la chute de Çrïvijaya (9) et émanent du Malâyu (I0). Les
rois de Çrïvijaya, — même si, d'accord avec M. Stutterheim, on les dépossède
de cette période sumatranaise de l'histoire de Java que leur avait attribuée
M. Krom (n), — ont joué en Indonésie un rôle de premier plan attesté par les
textes chinois et arabes (12) et par l'épigraphie indienne (13), mais ils ont aussi-
(4) Inscription sanskrite de Vât Sema Mircrng(Ligor4) connue précédemment sous le
nom (inexact) de Vieng Sá (BEFEO., XVIJI, 6, p. 29).
(2) Publiée par Brandes, Tijd., XXXI, 1880, p. 240; R. G. Bhandarkar, J. Bomb,
branch RAS., XVII, n° 47, 1887, P- » *• Bosch, Tijd., LXVIII, 1928, p. $j.
(3) F. D. K. Bosch, De Inseriptie van Këloerak. Tijd., LXVIII, 1928, p. 1.
(4)W. F. Stutterheim, A Javanese period in Sumatran history, Surakarta, 1929.—
F. D. K. Bosch, Bespreking van Dr- W. F. Stutterheim, A Javanese period in Sumatran
history, Tijd., LXIX, 1929, p. j 35 - — Mus, CR. du mémoire de Stutterheim, BEFEO.,
XXVIII, p. 515.
(5) Publiée par R. Friederich, Verh., XXVf, 1854-1857, p. 31 ; Kern, Bijdr., 1873,
p. 188 (= V. G., VI, p. 265); N. J. Krom, Oadh. Venlag, 1012, p. 51.
((î) Publiée par Kern, Bi/d., 1872, p. 289, et 1877, p. 159 (= V. G., VI, p. 249).
(") par Tijd., XLIX, 1906, p. 159 i= V. G., VII, p. 163).
(8) Publiée par Kern, Bijdr., 67, 1913, p. 401 (= V. G., VII, p. 215).
(9) Cf. G- Cœdès, La chute du royaume de Çrïvijaya, Bijdr., 83, 1927, p. 459.
(1°) G. Ferraisd, JA., 1922 (2), p. 238.
C11) De Sumatraansche période des Javaansche Geschiedenis, Leiden, 1919.
(№) G. Ferrând, L'empire sumatranah de Çrïvijaya, JA., 1922 (2).
(43) Cf. la grande charte de Leyde (Arch. Surv- Southern India, IV, p. 2Ô6) et la
charte de Devapâladeva à Nalandá (El., XVII, 1924, p. 310 \ — Bosch, Een Oorkonde
van het groote klooster te Nalandá, Tijd., LXV, 1924, p. 509). С1Л — OV —
peu écrit qu'ils ont peu construit. La pauvreté archéologique et la pénurie
épigraphique du royaume sumatranais contrastent d'une manière surpre
nante, et encore inexpliquée, avec la richesse de monuments et d'inscriptions
dont s'enorgueillit l'île de Java. Si, avec M. Krom, on attribue à l'influence
de Çrïvijaya la construction des grands monuments bouddhiques de Java
central, l'absence presque complète de vestiges archéologiques à Palembang
reste un mystère dont on n'entrevoit pas encore la solution.
Les inscriptions malaises trouvées à Palembang, à Karang Brahi (Jambi)
et à Kota Kapur (Bangka) offrent un double intérêt, historique et linguistique :
historique, parce qu'avec un ou deux passages de Yi-tsing (*) et quelques
mentions d'ambassades dans les Annales chinoises (2), elles sont les seuls
documents relatifs aux débuts du royaume de Çrïvijaya (fin du VIIe siècle),
— linguistique, parce que ce sont les plus anciens textes malais connus, et,
avec les inscriptions chaînes, les plus anciens textes écrits dans une langue
de la famille malayo-polynésienne.
Ces ont déjà été publiées : celle de Kota Kapur par Kern (3),
celles de Palembang par le Professeur Ph. S. van Ronkel(4), celle de Karang
Brahi par le Professeur N. J. Krom (5). Il semblera peut-être superflu et
quelque peu prétentieux de reprendre l'étude de textes édités par de tels
maîtres. Ce qui m'y décide, c'est d'abord le désir de donner de bonnes repro
ductions qui font défaut dans les travaux de ces auteurs : le fac-similé de
l'inscription de Kota Kapur inséré dans les œuvres de Kern a été exécuté
d'après un simple calque, non d'après un estampage, et la photographie de de Talang Tuwo (Palembang) publiée clans Djâwà (6) a été prise
après que les creux des lettres avaient été blanchis, procédé déplorable qui
a pour résultat de rendre certains caractères absolument méconnaissables
(PL III). Le Service archéologique des Indes Néerlandaises ayant eu l'obl
igeance de me procurer d'excellents estampages de toutes ces inscriptions,
qu'il a bien voulu m'autoriser à publier, je suis en mesure de donner au Bull
etin la primeur de reproductions fidèles et vraiment scientifiques, sauf pour
l'inscription de KëdukanBukit qui est gravée sur une pierre arrondie et dont
il est impossible de déployer l'estampage à plat pour la photographie (PI. II).
D'autre part, une étude attentive de l'inscription de Talang Tuwo à
la lumière des textes bouddhiques, en même temps qu'elle me permettait
(1) Cités par Ferrand, /oc cit., p. 3.
(2) Ibid., p. 7.
(3) Bijdr., 6j, 1913, p. 393 ( — V. G., VII, p. 205).
(4) Acta Orientalia, II, 1924, p. 12.
(5) Tijd., LIX, 1920, p. 426.
(6) L. С Westenenk, Uit het land van Bittertong (Zuid-Soematra), Djâwâ, I,
1921, p. 5. I. PL
4)
Cartf. indiquant ij:s points d'où imioviiínnknt lks quatre inscriptions dk Çhivliaya.
(\\ 39.) — — M
d'arriver à une traduction plus satisfaisante que celle de M. van Ronkel, m'a
permis de déterminer le sens de plusieurs mots qui avaient mis en défaut
la science et l'ingéniosité de Kern, et d'améliorer ainsi sur plusieurs points
sa traduction de l'inscription de Kota Kapur,
Enfin, la langue de ces textes ayant fait l'objet d'intéressantes remarques de
Kern, puis de MM. Blagden (*), Bosch (2), Ferrand (3) et van Ronkel, j'ai
cru utile de les réunir avec les miennes sous la forme d'un lexique énumé-
rant tous les mots qui apparaissent dans les quatre inscriptions.
Au seuil de cette étude, je tiens d'abord à saluer la mémoire de Kern qui»
après avoir rendu aux études indochinoises l'inestimable service de fonder
l'épigraphie cambodgienne, a par sa magistrale publication de l'inscription
de Kota Kapur ajouté à tant d'autres titres de gloire celui d'avoir créé de Çrïvijaya.
Je tiens aussi à exprimer publiquement à M. le Professeur van Ronkel
mon regret d'avoir eu si souvent à m'écarter de ses traductions, mais je ne
doute pas qu'il ne veuille bien accueillir et examiner mes critiques avec le
même esprit d'impartialité qui les anime.
Note sur la transcription. — Les inscriptions malaises de Çrïvijaya étant
écrites au moyen d'un alphabet indien ec contenant un très grand nombre de
mots sanskrits, j'ai adopté le système de translitération en usage pour les
textes sanskrits,. C'est d'ailleurs celui qui a été employé par Kern et par M. van
Ronkel, sauf cependant sur un point assez important : la transcription du signe
de l'anusvâra représenté dans ces textes, comme dans l'Inde propre et en
Indochine, par un petit cercle ou un gros point placé au-dessus de l'aksara
dont la voyelle est nasalisée. Kern rend ce signe par ň guttural et M. van
Ronkel par ïïg, même dans les mots sanskrits où c'est l'anusvâra m que l'on
attend. La transcription de Kern et de M. van Ronkel est évidemment basée sur
le fait que les mots malais affectés dans les inscriptions du signe de l'anusvâra
sont prononcés actuellement avec une nasalisation g

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