Les invasions celtiques en Italie du Nord. Leur chronologie - article ; n°5 ; vol.57, pg 362-372
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1960 - Volume 57 - Numéro 5 - Pages 362-372
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Jacques Hatt
Les invasions celtiques en Italie du Nord. Leur chronologie
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1960, tome 57, N. 5-6. pp. 362-372.
Citer ce document / Cite this document :
Hatt Jean-Jacques. Les invasions celtiques en Italie du Nord. Leur chronologie. In: Bulletin de la Société préhistorique
française. 1960, tome 57, N. 5-6. pp. 362-372.
doi : 10.3406/bspf.1960.3545
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1960_num_57_5_3545Les invasions celtiques en Italie du Nord
leur chronologie
l'AR
J. J. HATT
La question des invasions celtiques en Italie du Nord est posée par
un texte de Tite-Live, souvent cité, souvent interprêté de façons dif
férentes (1). Si on le ramène à ses indications essentielles, il distingue
deux invasions gauloises : l'une daterait du règne de Tarquin l'Ancien,
et serait contemporaine de la fondation de Marseille, l'autre des années
390 à 380, et doit être l'invasion historiquement connue, qui aboutit à
la prise de Rome.
Ces dates ont longtemps été admises sans discussion par les histo
riens et les archéologue. A. Bertrand, S. Reinach, H. Hubert en font"
encore état. Ce" dernier attribue à la première vague des Celtes en
Italie du Nord la tombe du guerrier de Sesto Calende, au Sud du lac
de Côme, ainsi qu'une grande partie des sépultures du Hallstattien
tardif découvertes dans la partie occidentale de la vallée du Pô : Gola-
secca, plateau de Somma Ticinese (2).
Cette hypothèse n'est plus admise aujourd'hui. La civilisation de Sesto
Calende et de Golasecca, qui doit être datée de la seconde moitié du vie
siècle av. J. C, n'appartient pas à des Celtes. Aussi a-t-on eu d'abord
tendance à considérer que les migrations celtiques en Italie du Nord ne
commencèrent pas, en fait, avant la grande invasion historique de 380.
« Ce n'est qu'au second Age du Fer, à l'époque de La Tène, c'est-à-
dire postérieurement à 400, que des sépultures, certainement celtiques,
se rencontrent dans la vallée du Pô. Elles y sont du même type et
contiennent un mobilier analogue à celui des tombes de la Marne et
de la vallée du Rhin. Si le vieux roi celtique Ambigat a réellement existé,
il fut contemporain de Camille et non pas de Tarquin, et son neveu
Bellovèse, le conquérant de l'Italie du Nord, était de la même génération
que le mythique Brennus, le vainqueur de l'Allia (3).»
Or, de récentes découvertes, faites, d'une part grâce aux fouilles stra-
tigraphiques exécutées récemment dans les oppida d'Allemagne du
Sud et de France méridionale, et d'autre part dans les cimetières de
l'Age du Fer dans la Vallée du Pô, posent les problèmes des migrations
celtiques sur des nouvelles bases.
(*) Séance de février 1960.
(1) Tite-Live. V, XXXIII, XXXIV, XXXV. Voir H. Hubert, Les Celtes, T. I,
p. 324 et suiv.. A. Grenier, Les Gaulois, p. 107 et suiv..
(2) H. Hubert, /. /., I, 328 et suiv..
(3) A. Grenier, I. L, Les Gaulois, 1945, p. 112. 1. — Vase de La Tène I d'une tombe celtique du Fig.
Musée de Bologne
Fig. 2. — Casque en bronze d'une tombe celtique du
Musée de Bologne. 364 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Conduites par les archéologues allemands depuis une dizaine d'années,
les fouilles de la Heuneburg, sur le Haut Danube (4), ont fait apparaître
trois niveaux successifs de destruction, le premier remontant au der
nier quart du vr siècle avant J. C. (vers 520), le second aux alentours
de l'an 500, le troisième à la fin du Ve ou au début du ive siècle. Paral
lèlement, de récents sondages exécutés dans deux oppida de la vallée du
Rhône, le Pègue et Malpas, nous ont permis de mettre en évidence deux
couches d'incendie et de destruction, l'une datée de la fin du vr ou du
début 'du Ve siècle, l'autre de la fin du Ve ou du début du ive siècle (5).
Faut-il déduire de ces nouvelles données archéologiques qu'il y eut
effectivement, comme le rapporte Tite-Live, deux grandes vagues de
migrations celtiques, mais que la date de la première ne serait pas le
début, mais la fin du vie siècle?
• D'autre part, depuis quelques années, l'attention des archéologues
italiens a été attirée par une série de tombes d'un type bien caractérisé,
qui font nettement tache dans Pensembles des sépulures villanoviennes
tardives et étrusques, et qui sont groupées au Sud du Pô, entre ce fleuve
et les premières pentes de l'Apennin (6). Un certain nombre de parti
cularités permettent d'attribuer ces tombes à des Celtes : dépôt des
armes défensives et offensives, tombes doubles, associant le mari à la
femme, inhumations en caveaux grossièrement constitués de pierres
assemblées.
Mais elles ont été d'abord attribuées, par notre collègue P. E. Arias,
que nous remercions ici de l'amabilité et de la générosité avec laquelle
il a bien voulu nous communiquer des renseignements, du ive ou du
ine siècle avant notre ère. Cette datation serait justifiée, d'après lui,
par le type des casques, ainsi que par la typologie de la céramique
gréco-étrusque qui accompagnait les mobiliers funéraires. En réalité, la
confrontation de ces tombes avec les sépultures gauloises d'Italie du
Nord et de Gaule qui seraient contemporaines (La Tène I à II) n'autorise
nullement cette conclusion.
On peut, en somme, présenter le problème sous la forme d'un
dilemme : ou bien ces tombes sont gauloises, ou bien elles ne le sont pas.
Si elles n'étaient pas gauloises, on pourrait admettre à la rigueur qu'elles
fussent du ive ou du ше siècle. On considérait alors que leurs objets ca
ractéristiques : fibules en argent ou en bronze de petite taille, du type de
la Certosa, casques illyriens à gorge, jambières, poteries indigènes
lhallstattiennes, céramiques étrusques d'imitation, auraient perduré, en
milieu indigène de la vallée du Pô, à l'écart des grands courants de
la civilisation gauloise, jusqu'au ive, voire au ine siècle.
Mais, si c'étaient vraiment des tombes gauloises, au ive ou au nie siècle
elles présenteraient tous les caractères des tombes contemporaines, en
'Gaule comme en Italie du Nord, c'est-à-dire qu'on y trouverait : des
fibules typiques de La Tène I ou de La Tène II, des épées gauloises, des
casques en bronze ou en fer du type de Montefortino ou de Berru, des
vases tournés typiques de La Tène I ou de La Tène II.
(4) Voir notamment W. Dehn, Die Heuneburg an der oberen Donau, nnd
ihre Wehranlagen, dans Neue Ausgrabungen in Deutschland, Berlin 1958,
p. 127 et suiv..
(5) Voir nos communications dans les actes du Congrès d'archéologie pré
historique de Hambourg (1958) et d'archéologie classique de Rome-Naples
(1958) et dans ceux du Colloque Rhône-Rhin de Monaco (1959).
(6) P. E. Arias, Casola Valsenio, scoperta di una necropoli, dans Notizie
degli Scaui, vol. VII, série VIII, 1953, pp. 218-227. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 365
Fig. Ier siècle. 3. — Situle Tombe de celtique bronze du à 2 Musée anses de du Bologne. début du SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 366 Fig. 5. — Santa Maria di Cazzano, Tombe celtique : fibule.
Fig. 6. — Santa Maria di Cazzano. Tombe celtique, fibule.
Fig. 7. — Santa Maria di Cazzano. Fibule d'une tombe
celtique. ЗГ)8 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Or, ces tombes ne contiennent pas autre chose que de petites fibules
de La Certosa, surtout en argent, des céramiques grecques ou étrusques
d'imitation, des poteries grossières, de type celtique, dont les formes
appartiennent soit au Hallstattien final, soit au début de La Tène, des
verroteries de même époque, des casques et des jambières semblabes à
celles des tombes vénéto-illyriennes de la fin du Hallstatt ou du début
de la Tène. Donc, il est impossible de sortir du dilemme suivant : ou
bien ces tombes sont celtiques, et alors elles ne peuvent être qu'anté
rieures de près d'un siècle à la civilisation de la Tène évoluée, telle
qu'elle est représentée par les sépultures de la grande invasion celtique,
ou bien ces tombes ne sont pas gauloises et elles peuvent alors à la
rigueur représenter un rameau atta

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