Les monnaies du premier consulat d Octave - article ; n°13 ; vol.6, pg 90-105
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Les monnaies du premier consulat d'Octave - article ; n°13 ; vol.6, pg 90-105

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Description

Revue numismatique - Année 1971 - Volume 6 - Numéro 13 - Pages 90-105
Revue numismatique, 6e série, XIII, 1971, p. 90-105. J.-B. Giard, Les monnaies du premier consulat d'Octave. — Attribution à une moneta castrensis établie en Étrurie à'aurei frappés au nom d'Octave (Sydenham 1321) à l'occasion de son premier consulat (19 août-27 novembre 43) : acte politique plus que nécessité économique, l'émission de ces pièces fut brève, ainsi que le laissent supposer des estimations de probabilités portant sur le nombre de coins mis en jeu et sur la quantité de pièces frappées avec chacun de ces coins.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Baptiste Giard
Les monnaies du premier consulat d'Octave
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 13, année 1971 pp. 90-105.
Résumé
Revue numismatique, 6e série, XIII, 1971, p. 90-105. J.-B. Giard, Les monnaies du premier consulat d'Octave. — Attribution à
une moneta castrensis établie en Étrurie à'aurei frappés au nom d'Octave (Sydenham 1321) à l'occasion de son premier consulat
(19 août-27 novembre 43) : acte politique plus que nécessité économique, l'émission de ces pièces fut brève, ainsi que le
laissent supposer des estimations de probabilités portant sur le nombre de coins mis en jeu et sur la quantité de pièces frappées
avec chacun de ces coins.
Citer ce document / Cite this document :
Giard Jean-Baptiste. Les monnaies du premier consulat d'Octave. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 13, année 1971 pp.
90-105.
doi : 10.3406/numi.1971.1008
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1971_num_6_13_1008Jean-Baptiste GIARD
LES MONNAIES
DU PREMIER CONSULAT D'OCTAVE*
(PL XII)
Juvénile ardeur Montaigne. et insolente
La disparition violente de César ouvrit une période de troubles
pendant laquelle chacun des chefs militaires qui se disputaient
le pouvoir s'empressa de battre monnaie à sa propre effigie. Octave,
devenu par testament l'héritier du dictateur, profita, comme
Antoine et Lépide, de ce droit dont l'usurpation fut sans doute
tolérée par le Sénat dès le début de janvier 43 avant J.-C.1,
— simple formalité, au demeurant, qui perdait alors de son
importance. Ses premières monnaies remontent au 19 août 43,
c'est-à-dire au jour où, par un artifice d'élection, le jeune aventurier
se fit porter à la magistrature suprême du consulat2. Il s'agit
ďaurei3 sur lesquels Octave se désigne d'emblée comme le fils
* Je remercie de leur obligeance les conservateurs qui m'ont fourni les matériaux
de cet article : MM. H.-D. Schultz (Berlin), G. Maetzke (Florence), Miss Robertson
(Glasgow), MM. F. Wielandt (Karlsruhe), J. H. Evers (La Haye), R. A. G. Carson
(London), G. G. Belloni (Milan), С H. V. Sutherland (Oxford), F. Panvini Rosati
(Rome), Mme U. Westermark (Stockholm), MM. L. M. Tocci (Vatican) et H. Jungwirth
(Wien).
1. Th. Mommsen, Histoire de la monnaie romaine (trad. Blacas), III, Paris, 1873,
p. 4 ; Cic, Philipp., VII, 1, 1.
2. T. R. S. Broughton, The magistrates of the Roman Republic, II : 99 B.C.-31 B.C.,
New York, 1952, p. 336 ; R. Syme, La révolution romaine (trad. R. Stuveras), Paris,
1967, p. 172 et suiv. ; A. H. M. Jones, Augustus, London, 1970, p. 22; E. Gabba,
Appiano e la storia délie Guerre civili, Firenze, 1956, p. 173.
3. E. Babelon, Description historique et chronologique des monnaies de la République
romaine..., Il, Paris, 1886, p. 36, n° 64 ; H. A. Grueber, Coins of the Roman Republic PREMIER CONSULAT D OCTAVE 91 LE
adoptif de César; au droit, figure son portrait entouré de son
nouveau nom et de ses titres :
C* CAESAR* COS* PON"*A/G* (Caius Caesar, consul, pontifex, augur),
buste à droite; ou
C-CAESAR-COS-PONT-AVG* (n° 1, coin Da); ou
C- CAESAR- COS PONT- A/G* (n° 2, coin Db).
Le revers présente le portrait de César couronné, tel qu'il apparaît
sur les deniers frappés à Rome en 44 :
C- CAESAR- DICT-PERP-POW-MX- (Caius Caesar, dictator perpetuo,
pontifex maximus), buste couronné à droite.
La date d'émission de ces monnaies a jusqu'à présent paru
incertaine, car elle repose essentiellement sur la chronologie des
sacerdoces d'Octave qui est loin d'être établie avec précision.
Certes, aucune hésitation sur le pontificat dont César revêtit le
jeune homme dès 48 avant J.-C.4, mais l'augurât laisse numismates
et historiens divisés. Il convient en effet de savoir si l'on peut tenir
compte de l'anecdote rapportée par Suétone, Appien et Dion
Cassius5, selon laquelle des vautours apparurent à Octave lors des
comices réunis pour son élection consulaire : implique-t-elle
réellement que celui-ci ait été dès ce moment augure, comme
le suggère F. Muller6, ou faut-il la tenir pour pieuse fabulation?
J. Gagé7 ne balance pas sur ce point et rejette l'interprétation de
Muller, pour s'en remettre entièrement à l'hypothèse de Grueber8
qui, sans preuve décisive, attribue les aurei d'Octave à l'année 40.
Le savant conservateur du British Museum y voyait des monnaies
commémoratives que leur facture et leur style rattachaient
directement à l'époque du monnayage de L. Cornelius Balbus et
in the British Museum, II, London, 1910, p. 404, nos 74 et 75 ; E. A. Sydenham, The
coinage of the Roman Republic, London, 1952, n° 1321 ; M. v. Bahrfeldt, Die rômische
Goldmiinzenpragung wàhrend der Republik und unter Augustus. Eine chronologische
und metrologische Studie, HaUe (Saale), 1923, p. 44, n° 28.
4. Cic, Philipp., V, 46 et 53 ; Nicolas de Damas (éd. F. Jacoby, F. Gr. Hist., 2A),
127, 9 (IV) : Octave succède à L. Domitius Ahenobarbus.
5. Suétone, Divus Augustus, XCV ; Appien, III, 94 ; Dion Cassius, XLVI, 46.
6. F. Muller, dans Mededeelingen der koninklijke Akademie van Weten-
schappen, Afdeeling letterkunde , 63, 1927, p. 310.
7. J. Gagé, Les sacerdoces d'Auguste et ses réformes religieuses, dans Mélanges
ďarchéologie et ďhisloire de V École française de Rome, XLVIII, 1931, p. 79 ; id.,
Res GestaeDivi Augusti, 2e éd., Paris, 1950, p. 84, note. — T. R. S. Broughton, op. cit., p.
369, date l'augurât de 42 (?).
8. H. A. Grueber, op. cit., p. 404. 92 JEAN-BAPTISTE GIARD
de Q. Salvius Salvidienus Rufus, ordonné précisément en cette
année 40. Monnaies commémoratives, assurément, mais pour
le seul consulat : ce qui signifiait de façon implicite que l'augurât
remontait à l'année même de l'émission monétaire, sinon à l'année
précédente.
Cependant, tout porte à croire que ces aurei ont bien été frappés
à l'occasion même du consulat d'Octave, entre le 19 août et le
27 novembre 43, avant la formation du triumvirat9; et c'est ainsi
que l'ont compris E. Babelon, M. Bahrfeldt et M. Crawford10.
La hâte mise par l'intrépide consul à battre monnaie à son effigie
s'explique, en effet, par son désir d'user au plus vite du ius imaginis
qui lui permettait d'affirmer sa primauté sur les autres imperatores.
César n'avait-il pas été le premier Romain à s'approprier, de son
vivant, le Bildnisrecht11, à la manière d'un prince hellénistique?
En reprenant ce droit, Octave ne faisait que recueillir pieusement
l'héritage de son père. Certes, il ne portait pas encore la couronne
royale, mais à son âge, — il avait juste vingt ans, — et malgré
les sarcasmes que, naguère encore, Cicéron n'avait pas ménagés
à l'égard de ce puer, de cet adulescens12, n'était-il pas remarquable
de pouvoir agir en maître quasi absolu, sinon en augure inspiré
par la faveur divine, comme autrefois Sylla ou César13 ? Signe
prématuré de son ambition monarchique, ce monnayage n'en
constitue pas moins un acte d'autorité important : seul un revir
ement stratégique, qui amena ce politicien clairvoyant à conclure
une alliance avec Antoine et Lépide, en restreignit sans doute
la portée.
Pour battre ainsi monnaie, Octave fit preuve de prudence :
point question d'ordonner cette émission à Rome où chacun se
9. Antoine et Lépide ont l'un et l'autre le titre de consul sur des deniers frappés
la même année en Gaule (Sydenham 1157) ; or ces deux personnages n'étaient pas
consuls en 43 et n'ont jamais été consuls en même temps. Il semble donc que le mot
COS soit pris dans ce cas particulier pour PROCOS (Babelon, I, p. 131, n° 32).
10. M. H. Crawford, Roman Republican coin hoards, London, 1969, tabl. XVII.
11. Cf. A. Alfôldi, Studien iïber Caesars Monarchie, dans Bulletin de la Soc. royale
des Lettres de Lund, 1952-1953, p. 12.
12. Sur ces expressions, voir Prosopographia Imperii romani. Saec. I, II, III.
Pars IV (éd. A. Stein et L. Petersen), Berlin, 1952-1966, p. 156 ; Dion Cassius, XLVI,
46 ; J. Carcopino, Les secrets de la correspondance de Cicéron, II, Paris, 1947, p. 168-169.
13. Sur le rôle et l'importance de l'augurât dans la symbolique du pouvoir à Rome,
voir A. Alfôldi, Die monarchische Reprâsentation im rômischen Kaiserreiche, Darmstadt,
1970, p. xii et

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