Les Musulmans dans les écoles de Birmingham - article ; n°1 ; vol.5, pg 127-136
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Description

Revue européenne de migrations internationales - Année 1989 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 127-136
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 72
Langue Français

Extrait

Danièle Joly
Les Musulmans dans les écoles de Birmingham
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 5 N°1. Les politiques d'immigration en Europe et aux
États-Unis. pp. 127-136.
Citer ce document / Cite this document :
Joly Danièle. Les Musulmans dans les écoles de Birmingham. In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 5 N°1.
Les politiques d'immigration en Europe et aux États-Unis. pp. 127-136.
doi : 10.3406/remi.1989.1202
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1989_num_5_1_1202127
Revue Européenne
des Migrations Internationales
Volume 5, N° 1
2eme trimestre 1989
Les Musulmans dans les écoles
de Birmingham
Danièle JOLY
C'est en juin 1981, peu après la parution du rapport Ramp-
ton que la politique dite de « l'enseignement pour une société pluriculturelle » fut
adoptée par la municipalité de Birmingham. Dans le cadre de cette politique le
comité local à l'éducation (l'instance politique municipale dont relève la Education
Authority (LEA) mit en avant trois objectifs dans son Education for our Multicult
ural Society.
1. « Etre conscient du racisme, des pratiques discriminatoires qui en découl
ent et du besoin impératif de le combattre.
2. Satisfaire aux besoins spéciaux des élèves et de la communauté, en tenant
compte de leur bagage ethnique, culturel et linguistique particuliers et de leur
histoire.
3. Préparer le personnel et les élèves à vivre dans une société pluriculturelle,
leur apprendre à savoir tirer partie de la diversité culturelle existante et faire preuve
de tolérance mutuelle ».
LE RÔLE DE LA LOCAL EDUCATION AUTHORITY
Pour réaliser ces objectifs, la LEA dispose aujourd'hui de plusieurs postes :
trois conseillers à l'éducation pluriculturelle, un conseiller au bilinguisme, trois
conseillers pédagogiques sur les questions ethniques, un conseiller pluriculturel
pour la formation continue, et un service pluriculturel qui dispose de ressources, de
matériel pédagogique et de trois cents enseignants dont la plupart sont détachés
dans les écoles (parmi ceux-ci, 170 professeurs enseignent l'Anglais comme
deuxième langue). La plupart des ressources et des postes indiqués ci-dessus sont
imputables à un budget spécial consenti par la section 1 1 du Local Government
Act 1966 qui stipule que ces postes ne doivent pas être attribués « sans consultation
des minorités ethniques ». En vérité, il y a peu de consultation au niveau de la LEA
et parfois aucune en ce qui concerne certains établissements. Malgré les effectifs 128 DanièleJOLY
cités qui pourraient paraître impressionnants, les minorités ethniques et leurs
besoins sont souvent négligés dans les écoles de Birmingham. Il faut donc s'inte
rroger sur l'impact réel de la « politique pluriculturelle » dans les écoles.
L'une des initiatives de la LEA fut de demander à toutes les écoles de Birmi
ngham comment l'école avait « intégré une perspective pluriculturelle » à son pr
ogramme et ses pratiques et comment elle poursuivait les trois objectifs indiqués
plus haut. Les réponses ont été analysées dans un rapport officiel du Chief educa
tion officer (14 février 1984) qui fut entériné par le comité à l'éducation. Le rapport
se trouve ainsi intégré à la politique officielle de la municipalité. Il réaffirme le
principe de la politique de l'« enseignement pluriculturel » tout en recommandant
des mesures appropriées pour la mettre en œuvre. Le compte rendu des écoles
démontre bien que la tâche n'est pas simple.
Certaines ont mis sur pied une commission de travail dans le but de mieux
réaliser les objectifs fixés par la LEA (22 écoles sur 450). Plusieurs d'entre elles
sollicitent les conseils de la LEA dans ce domaine. Néanmoins il semble que règne
la confusion sur le sens exact des trois objectifs. Certaines écoles firent l'éloge de la
politique assimilationiste rejetée officiellement de longue date ; elles entendaient
par enseignement pluriculturel un rattrapage destiné aux élèves « immigrés »,
considérant ces derniers comme un problème (le rapport de février 84 réfute l'em
ploi de ce terme pour des enfants dont la plupart sont nés en Grande-Bretagne).
D'autres écoles semblaient tout ignorer de la perspective anti-raciste et se conten
taient d'ajouter à leur programme quelques aspects « exotiques » de la culture
antillaise, indienne ou autre. Quelques-unes limitaient leurs initiatives à l'adoption
du programme d'instruction religieuse comparée {Agreed syllabus for religious
education) ('). En outre, de nombreuses écoles ne se sentaient pas concernées, soit
parce qu'elles n'avaient que des élèves anglais de souche, soit parce que leurs élèves
d'origine ethnique « ne revendiquaient pas et ne posaient pas de problème ». Le
rapport de février 84 note que, dans l'ensemble, « très peu d'écoles avaient saisi
l'impact pernicieux du racisme et la nécessité de le débusquer sous toutes ses
formes ». La plupart d'entre elles ne l'avaient discerné qu'en cas d'incidents racistes
à l'école même, sous la forme d'insultes, de graffitti ou de violence (un tiers des
écoles en signalaient). Très peu d'écoles avaient passé au crible leurs programmes
et manuels afin d'en éliminer les préjugés racistes.
Le rapport de 1984 s'emploie à réfuter toutes ces conceptions qu'il qualifie
d'erronnées mais reprend à son compte les initiatives et les suggestions de certaines
écoles, en particulier à propos des langues minoritaires. Le rapport recommande à
toutes les écoles d'élaborer leur propre politique pluriculturelle.
Les nouveaux documents sur l'enseignement pluriculturel dans les écoles
n'ont pas encore été approuvés par le comité à l'éducation bien qu'ils aient été
proposés en 1986. Ces méritent cependant d'être analysés parce qu'ils
proposent « d'approfondir l'enseignement pluriculturel et anti-raciste » et de le
rendre effectif dans toutes les écoles, et parce qu'ils ont été largement diffusés.
L'auteur du document intitulé Education For Our Multicultural Society
s'alarme de l'attitude des écoles et il déclare fonder la politique pluriculturelle sur
de solides bases antiracistes, rejetant toute interprétation exotique ou paternaliste Musulmans dans les écoles de Birmingham 129 Les
du pluriculturalisme. Il met aussi l'accent sur l'importance des langues de minorit
és, y compris le créole antillais, et affirme que « la politique explicite de la municip
alité est d'encourager le bilinguisme à l'école ». Il ajoute que les écoles ont le
devoir de s'informer sur le bagage historique, culturel, religieux et linguistique de
leurs élèves et souligne le besoin d'établir des liens avec les parents d'élèves et leurs
organisations. Le texte conclut par une rubrique qui s'adresse surtout aux écoles
n'ayant que peu ou pas d'élèves de minorités ethniques et souligne la nécessité
d'une politique et d'une pratique pluriculturelle et antiraciste dans toutes les écoles
afin de préparer les élèves à vivre dans une société elle-même pluriculturelle.
Le deuxième document est un dossier présenté en avril 1986 par Maurice
Coles, un des conseillers à l'enseignement pluriculturel. Il comprend six sections :
le rapport Swann et la LEA de Birmingham — un plan d'action, l'éducation pour
tous, les résultats scolaires, les langues minoritaires, les centres de réceptions,
ressources et personnel, et un condensé des recommandations proposées (2).
La première section commente le rapport Swann et l'auteur exprime son
désaccord sur le rôle attribué par ce rapport aux langues minoritaires. A rencontre
de Swann, le texte met l'accent sur la nécessité d'enseigner les langues minoritaires
dans le primaire et le secondaire et d'introduire un enseignement bilingue dans les
écoles primaires ayant une forte proportion d'élèves de minorités ethniques.
La partie la plus décisive du dossier est sans doute la delivery strategy, un plan
d'action détaillé pour mettre en œuvre la politique pluricu

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