Les origines de l architecture de la mosquée omeyyade à l occasion d un livre de J.Sauvaget  - article ; n°3 ; vol.28, pg 269-279
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Les origines de l'architecture de la mosquée omeyyade à l'occasion d'un livre de J.Sauvaget - article ; n°3 ; vol.28, pg 269-279

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Description

Syria - Année 1951 - Volume 28 - Numéro 3 - Pages 269-279
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 59
Langue Français

Extrait

Henri Stern
Les origines de l'architecture de la mosquée omeyyade à
l'occasion d'un livre de J.Sauvaget
In: Syria. Tome 28 fascicule 3-4, 1951. pp. 269-279.
Citer ce document / Cite this document :
Stern Henri. Les origines de l'architecture de la mosquée omeyyade à l'occasion d'un livre de J.Sauvaget . In: Syria. Tome 28
fascicule 3-4, 1951. pp. 269-279.
doi : 10.3406/syria.1951.4697
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1951_num_28_3_4697•
LES ORIGINES
DE L'ARCHITECTURE DE LA MOSQUÉE OMEYYADE,
A L'OCCASION D'UN LIVRE DE J. SAUVAGET
PAR
HENRI STERN
L'un des derniers ouvrages du regretté J. Sauvaget, son étude sur la
mosquée omeyyade de Médine (1), n'a pas encore attiré toute l'attention qu'il
nous semble mériter. Une critique pénétrante des sources littéraires arabes
s'y associe à une connaissance approfondie de l'architecture omeyyade. Grâce
à cette double qualité l'auteur a été à même de restituer le plan et l'élévation-
de ce sanctuaire vénérable d'une façon qui nous paraît définitive. A moins
que de nouveaux documents ne viennent modifier nos connaissances, cette
restitution restera l'étude de base et le point de départ de toute recherche
sur les origines et la1 genèse de la mosquée.
A travers les modifications abbassides et mameloukes, les reconstructions
de la fin du xve et du milieu du xixe siècle, Sauvaget a su nous donner, non
pas une idée approximative, mais une image précise de la construction entre
prise et achevée par al-Walîd entre 706 et 710.
En faisant un triage sévère des très nombreux textes arabes qui parlent
de la mosquée de Médine (2) l'auteur a dégagé l'historique apparemment
fort embrouillé de l'édifice. Quatre phases y sont à retenir, à partir de
la fondation omeyyade : un premier agrandissement entrepris par le khalife
abbasside al-Mahdi en 778-779 ou 781-782 (p. 50 s.), les restaurations marne-
t1) La mosquée omeyyade de Médine. Étude On y saisit sans difficulté la filiation des manus-
sur les origines architecturales de la mosquée et crits. La plupart de ces textes ne font qu'en
de la basilique. Paris, Van Oest, 1947, in-4°, démarquer d'autres plus anciens, dont
199 p., 37 fig., 4 planches. les sources principales sont d'une part al-
(2) Sauvaget en mentionne 90, qu'il a dis- Waqidi (A), d'autre part la tradition médi-
posés dans un schéma graphique, fig. 1, p. 38. noise (B). 270 SYRIA
loukes après l'incendie de 1256, la réfection après celui de 1481 et enfin la
reconstruction du xixe siècle, qui semble avoir bouleversé profondément
le dispositif originel.
Sauvaget a montré que le gros œuvre de la construction omeyyade est
resté intact jusqu'en 1481. Il est donc permis, fait capital pour l'archéologue,
de se servir des documents qui sont antérieurs à cette date pour restituer
l'édifice d'al-Walîd. Grâce à ces documents, et grâce surtout à une source
contemporaine du sinistre de 1481, une monographie de Médine par
as-Samhoûdi (1) (mort en 1506), l'auteur a réussi à faire la part entre les
additions abbassides et mameloukes et le noyau omeyyade. Un plan, trouvé
dans un manuscrit arabe anonyme, qui se place entre 1329 et 1422-1423 (2),
l'a considérablement aidé dans cette tâche.
La mosquée d'al-Walîd se présente dans la restitution de Sauvaget (p. 91,
fig. 5) comme un rectangle d'environ 85 X 95 mètres (175 X 195 coudées)
dont le milieu est formé par une cour. La salle de prière placée au sud de
cette cour comporte cinq vaisseaux barlongs, de dix-huit travées chacun.
Au nord, la salle des femmes lui fait pendant et lui correspond exactement
par les dimensions et le dispositif des vaisseaux. Un portique à l'est, de trois
vaisseaux, un autre à l'ouest, de quatre vaisseaux, réunissent ces deux part
ies de l'édifice. La tombe du prophète est placée dans la partie est de la
salle de prière, mais déborde vers le nord dans le portique est. Le minbar
se trouvait dans la travée centrale (par rapport à la cour) de la salle de prière,
le mihrab était déplacé de deux travées vers l'est. Un minaret se dressait sur
chaque angle de l'enceinte.
L'exactitude de ce plan est garantie à la fois par les textes, le plan du
Par. ar. 6565, et par des analogies étroites avec d'autres mosquées omeyyades.
Ainsi, Sauvaget a pir nous rendre le plan et les caractères architecturaux
d'un monument dont l'importance pour l'histoire de l'architecture musul
mane est capitale. On ne s'étonnera pas qu'il ait entrepris, à la suite de cette
restitution, de retracer la genèse de l'architecture de la mosquée omeyyade
en général et de la replacer dans l'histoire de l'architecture du Proche-Orient.
(x) P. 27, n° 38, Kholâsat al-wafâ', éd. Caire, (2) P. 34, n° 78, manuscrit Par. ar. 6565,
1316 = 1898. f° 191 (pi. II). LES ORIGINES DE L'ARCHITECTURE DE LA MOSQUÉE OMEYYADE 271
Si l'on peut admettre sans hésiter et sans restriction les résultats de la
première partie de son ouvrage (p. 1-93, étude des sources et restitution de
la mosquée omeyyade), il n'en est cependant pas de même de la deuxième
partie, qui traite des origines. Sauvaget s'y est engagé dans des hypothèses
qui soulèvent des objections sérieuses. Il nous semble possible d'esquisser
la genèse de l'architecture de la mosquée omeyyade de façon toute diffé
rente en partant de la seule documentation que Sauvaget lui-même a mise
à notre disposition. La sûreté de son information et la solidité des conclu
sions de la première partie de son ouvrage nous le permettent.
' Pour Sauvaget les traits essentiels de la mosquée omeyyade sont la nef
axiale et le dispositif terminal de celle-ci, le mihrab avec, à sa droite, le min-
bar, séparés tous deux de la nef par la maqsoûra, la grille à claire-voie. Toutes
les mosquées omeyyades ont un mihrab. La nef axiale se dessine avec cer
titude dans les plans des mosquées de Damas (ibid. p. 109, fig. 10, n° 4) et
de Roçafa (ibid. n° 5), elle existait aussi dans la mosquée omeyyade d'Alep
et probablement dans celle de Bosra (ibid. nos 6 et 8). Sauvaget la recons
titue également avec une certaine vraisemblance dans la mosquée de Harran
(ibid. n° 3). A Hama, au contraire, nous ignorons l'agencement intérieur
de la salle de prière (ibid. n° 7). Le cas de la mosquée el-Aqsâ de Jérusalem
et de celle de Cordoue (ibid. nos 9 et 10) est un peu différent. Leurs salles
de prière sont divisées en vaisseaux longitudinaux, dont celui du milieu,
devant le mihrab, est un peu plus large que les autres. Sur les dix exemples
donnés (fig. 10), six seulement présentent sûrement la combinaison du
mihrab avec une nef axiale, encore que celle-ci ne soit nettement distincte
des collatéraux que dans quatre • de ces cas. Dans trois seulement, cette
nef axiale était marquée aussi dans la superstructure : à Damas, à Alep,
et probablement à Roçafa.
Ces éléments, nef axiale, mihrab, minbar et maqsoûra, auraient été intro
duits dans la mosquée par analogie avec les salles du trône des châteaux
omeyyades et sous l'influence du cérémonial aulique. La nef axiale corre
spondrait à la salle de réception proprement dite, le mihrab à l'abside où se
tenait le prince, le minbar ne serait autre chose que le trône, et.la maqsoûra
remplirait le rôle du rideau qui, dans les salles de réception, cachait le prince
aux yeux des visiteurs. L'origine du plan et de l'agencement intérieur de 272 , SYRIA
la mosquée omeyyade serait entièrement profane et remonterait en dernier
lieu aux « basiliques » hellénistiques.
Pour Sauvaget, ce modèle-type de la mosquée omeyyade a été formé à
Médine, dans l'édifice construit par Al-Walîd. Or, il insiste lui-même sur les
éléments « aberrants » de celui-ci : distance exceptionnellement grande entre
le mihrab et le minbar (14 mètres environ), qui sont séparés par deux travées;
emplacement du minbar en dehors de la maqsoûra; absence d'une véritable
nef axiale.
Il nous paraît impossible d'admettre que l'édifice-modèle ait présenté
un type « aberrant », fort é

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