Les origines de la colonisation française en Nouvelle-Calédonie, d après un travail récent - article ; n°6 ; vol.6, pg 241-247
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Les origines de la colonisation française en Nouvelle-Calédonie, d'après un travail récent - article ; n°6 ; vol.6, pg 241-247

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Description

Journal de la Société des océanistes - Année 1950 - Volume 6 - Numéro 6 - Pages 241-247
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 74
Langue Français

Extrait

Jean-Paul Faivre
Les origines de la colonisation française en Nouvelle-Calédonie,
d'après un travail récent
In: Journal de la Société des océanistes. Tome 6, 1950. pp. 241-247.
Citer ce document / Cite this document :
Faivre Jean-Paul. Les origines de la colonisation française en Nouvelle-Calédonie, d'après un travail récent. In: Journal de la
Société des océanistes. Tome 6, 1950. pp. 241-247.
doi : 10.3406/jso.1950.1671
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jso_0300-953X_1950_num_6_6_1671CHRONIQUE.
rite. Quelquefois, on tue un bullok, mais le manque de moyens de conservation
oblige à le manger dans la journée, nouvel excès qui provoque aussi des troubles.
Un missionnaire adventiste me proposait de remplacer les cochons par des
chèvres; il oubliait qu'aucune barrière de jardins ne les arrêterait, et si elles
étaient en nombre suffisant pour fournir un apport alimentaire intéressant, le
résultat au point de vue de l'érosion serait certainement désastreux.
Une augmentation du cheptel bovin serait nécessaire, du moins pour les chrét
iens, non tant pour la viande que pour les produits laitiers. Il y aurait là toute
une éducation de l'indigène à faire; elle n'est pas impossible, certains ont déjà
des habitudes d'hygiène et de propreté suffisantes. Le gros problème est l'inexis
tence des pâturages; les quelques bêtes à cornes que possèdent les indigènes se
nourrissent de feuilles d'arbustes.
Ainsi le problème de l'élevage des cochons reste entier. Obliger à leur mise
en barrière est, dans une certaine mesure, instaurer un régime de conversion
forcée; c'est, d'autre part, un danger très grand pour l'alimentation de populat
ions jusqu'ici saines. La solution est évidemment dans une formation pratique
poussée donnée aux jeunes. Mais en attendant ne vaudrait-il pas mieux conserver
le statu quo ? Réprimer les battues abusives des chrétiens et forcer le propriét
aire païen à indemniser à un taux honnête les dégâts commis par ses bêtes.
C'est dans cette direction que tendaient, en pratique, les derniers jugements pris
par l'Administrateur à Craig Cove. Les presbytériens durent payer les cochons
tués et les païens compenser les dégâts commis dans les plantations (la valeur
des cochons tués était bien supérieure à celle des plantations endommagées).
Mais l'obligation de mise en barrière restait.
Jean Guiart.
Les origines de la colonisation française en Nouvelle-Calédonie,
d'après un travail récent. — Au printemps de cette année, Yves Person, que
j'avais connu élève au Lycée Rollin, se présentait à moi aux Archives de France
et me parlait de certaines recherches qu'il y poursuivait. Je ne me doutais pas
alors qu'il eût à rédiger un travail de cette importance (23), et s'il m'écrit tout
récemment que son étude « n'est le plus souvent qu'un ensemble de fiches
classées », nos lecteurs pourront juger l'extrême modestie de cette affirmation.
Relater en 300 pages environ, avec méthode et clarté, sans bavures et sans
digressions inutiles, l'histoire des rapports entre Canaques et Blancs jusqu'à la
fondation de Nouméa, ce n'est pas faire œuvre négligeable. L'information est
sûre : Person n'a pas manqué de faire état des récits des premiers explorateurs,
des ouvrages classiques sur la géographie, l'histoire et l'ethnologie de la Nouvelle-
Calédonie (24), des documents conservés aux Archives de la France, à celles
de la Marine et de la France d'outre-mer. Il s'est mis en rapport avec
M. Leenhardt et avec le Père O'Reilly. Et si un texte essentiel lui a échappé,
comme il le reconnaît de bonne grâce, c'est — tous les chercheurs en ont fait
l'expérience — à cause de la mauvaise habitude qu'ont les documents de se
nicher dans les coins les plus inaccessibles et de ne se livrer que par le plus
(23) La Nouvelle-Calédonie et VEurope, de la découverte à la fondation de Nouméa (1774-
1854). Mémoire de fin d'études présenté à l'École nationale de la France d'outre-mer (1950),
297 p. dactyl., cartes et annexes.
(24) On s'étonnera cependant que Gens de la Grande Terre ne figure pas auprès des autres
ouvrages de M. Leenhardt. Mais on trouve la thèse de M. R. Leenhardt sur les Loyalty. SOCIÉTÉ DES OCÉANISTES.
grand des hasards (25). Vu l'absence d'une bonne histoire critique de la Nouvelle-
Calédonie, on regrettera qu'un travail qui fait honneur à l'auteur et à son École
soit destiné à demeurer hors de la portée du grand public. C'est pourquoi nous
nous permettrons d'en donner, pour les Océanistes et particulièrement les Calé
doniens, une analyse un peu poussée.
Six chapitres, dont certains titres {L'investissement), sont bien trouvés, ainsi
que ceux de certains paragraphes {L'oubli) :
I. La Découverte (p. 3-31). II. Le Monde calédonien (31-57). III. L'investi
ssement (58-110). IV. La Mission catholique (111-206). V. L'Intervention des États
(207-254). VI. La prise de possession (255-257). En annexe, divers actes de prise
de possession. Trois cartes soignées montrent les divisions politiques des tribus
du Nord, les subdivisions du vicariat mariste, et les zones d'influence française
directe ainsi que les stations missionnaires en 1854.
Comme il convient, l'histoire de la Grande Terre a été replacée dans l'histoire
générale du Pacifique et des activités européennes en Océanie. A l'écart des
grandes routes du trafic espagnol ou hollandais aux xv^-xvir3 siècles, sa présence
fut devinée, à certains indices classiques, par Bougainville qui venait de traverser
les Nouvelles-Hébrides. Mais ce fut le midship Colnett qui la découvrit le
4 septembre 1774, lors du second voyage de Cook. Celui-ci mouilla à Balade et
y séjourna huit jours; avec le naturaliste Forster, il visita la vallée du Diahot
et les montagnes voisines- N'ayant pu contourner le récif au N.-O., il descendit
la côte orientale et découvrit l'île des Pins qu'il doubla pour rallier la Nouvelle-
Zélande. Il est probable que, suivant ses instructions, Lapérouse fut le premier
à longer la côte occidentale ou du moins le récif, avant d'aller sombrer à Vani-
koroi En 1792, d'Entrecasteaux suivit la même route, et revint l'année suivante,
pendant trois semaines, à Balade où son second Huon de Kermadec fut enseveli
sur un îlot. Marins et savants, en particulier La Billardière, firent à l'intérieur
des courses plus étendues qui les menèrent en vue de la côte orientale. Aperçues
par les Anglais au début du siècle suivant, les Loyalty ne furent vraiment
reconnues qu'en 1827 par Dumont d'Urville. Puis toutes ces terres furent
«oubliées pour près d'un demi-siècle (p. 31). Ainsi, vers 1840, on savait de la
Nouvelle-Calédonie à peu près ce que l'on en savait vers 1800 : fort peu de choses
encore (26). Intérieur à peine connu, hydrographie côtière plus que sommaire.
Vues presque inconciliables sur le caractère des indigènes, tantôt présentés par
Cook comme d'excellents gens qui méritèrent à leur île, de la part de ce navi
gateur d'ascendances et de sympathies écossaises, le nom sous lequel elle est
désormais connue; et par d'Entrecasteaux (ou du moins ses compagnons, La
Billardière et Rossel) comme de perfides et barbares cannibales. Détestable et
malheureusement durable réputation, entretenue par la suite par les aventuriers
Blancs, et souvent justifiée par les représailles dues à leurs excès. C'est d'ailleurs
(25) Mémoire du L.V. La Motte du 6 janvier 1843. Confié au C.V. Bruat, premier gou
verneur des E. F. O. Ce mémoire est peut-être resté à Papeete si les termites l'ont épargné !
(26) En 1837, dans une géographie de 1.400 pages, de Rienzi en consacrait 5 à la
Grande Terre ! (Ibid.) CHRONIQUE. 243
l'histoire de tous les plus farouches archipels océaniens. Il faut comprendre que
les premiers Blancs, ceux de Cook, furent pris nous le savons, pour des Bao,
des ancêtres revenus en visite, et traités de ce chef avec une indifférence courtoise.
Les équipages anglais, bien tenus en main par leur chef, ne provoquèrent aucun
incident. Les Français tomb

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