Les peintures de l abside de S. Stefano à Soleto. Une illustration de l anaphore en Terre d Otrante à la fin du XIVe siècle - article ; n°1 ; vol.94, pg 121-170
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Les peintures de l'abside de S. Stefano à Soleto. Une illustration de l'anaphore en Terre d'Otrante à la fin du XIVe siècle - article ; n°1 ; vol.94, pg 121-170

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1982 - Volume 94 - Numéro 1 - Pages 121-170
Michel Berger, ~~Les peintures de l'abside de S. Stefano à Soleto. Une illustration de l'anaphore en Terre d'Otrante à la fin du XIVe siècle~~, p. 121-170. La diffusion dans le Salento, à la charnière des XIVe et XVe siècles, des leçons et des expériences artistiques de l'Italie centrale et septentrionale, en vogue à la cour des rois angevins de Naples, n'exclut pas la persistance de thèmes iconographiques liés à la pratique de la liturgie byzantine encore bien vivante parmi les populations grecques locales. C'est le cas des peintures murales de l'église de S. Stefano à Soleto, édifiée à leur usage et néanmoins décorée en grande partie dans le style gothique international. Les cycles iconographiques que renferme ce petit monument et les didascalies qui les accompagnent sont extrêmement révélateurs de la permanence d'une culture religieuse de tradition byzantine à une époque (v. au verso) déjà tardive. Cette fidélité à Byzance se manifeste tout particulièrement dans les peintures de l'abside qui constituent toutefois une illustration originale de l'anaphore eucharistique, élaborée ~~in loco~~ à partir de l'~~Historia ecclesiastica~~, commentaire mystagogique alors fort répandu et apprécié parmi les Grecs de la Terre d'Otrante.
50 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Michel Berger
Les peintures de l'abside de S. Stefano à Soleto. Une illustration
de l'anaphore en Terre d'Otrante à la fin du XIVe siècle
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 94, N°1. 1982. pp. 121-170.
Résumé
Michel Berger, Les peintures de l'abside de S. Stefano à Soleto. Une illustration de l'anaphore en Terre d'Otrante à la fin du XIVe
siècle, p. 121-170.
La diffusion dans le Salento, à la charnière des XIVe et XVe siècles, des leçons et des expériences artistiques de l'Italie centrale
et septentrionale, en vogue à la cour des rois angevins de Naples, n'exclut pas la persistance de thèmes iconographiques liés à
la pratique de la liturgie byzantine encore bien vivante parmi les populations grecques locales. C'est le cas des peintures murales
de l'église de S. Stefano à Soleto, édifiée à leur usage et néanmoins décorée en grande partie dans le style gothique
international. Les cycles iconographiques que renferme ce petit monument et les didascalies qui les accompagnent sont
extrêmement révélateurs de la permanence d'une culture religieuse de tradition byzantine à une époque
(v. au verso) déjà tardive. Cette fidélité à Byzance se manifeste tout particulièrement dans les peintures de l'abside qui
constituent toutefois une illustration originale de l'anaphore eucharistique, élaborée in loco à partir de l'Historia ecclesiastica,
commentaire mystagogique alors fort répandu et apprécié parmi les Grecs de la Terre d'Otrante.
Citer ce document / Cite this document :
Berger Michel. Les peintures de l'abside de S. Stefano à Soleto. Une illustration de l'anaphore en Terre d'Otrante à la fin du
XIVe siècle. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 94, N°1. 1982. pp. 121-170.
doi : 10.3406/mefr.1982.2643
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1982_num_94_1_2643MICHEL BERGER
LES PEINTURES DE L'ABSIDE
DE S. STEFANO À SOLETO
UNE ILLUSTRATION DE L'ANAPHORE
EN TERRE D'OTRANTE À LA FIN DU XIVe SIÈCLE
La petite église, à la gracieuse façade romane et gothique, de S. Ste
fano à Soleto dans la province de Lecce, jadis lieu de culte de la commun
auté grecque locale au cœur même de la Grecia Salentina, a surtout atti
ré l'attention des historiens de la peinture du «Trecento» et du «Quattro
cento» en Italie méridionale par la représentation du Jugement dernier
qui orne la face interne de la paroi occidentale de la façade1. L'intérieur
est entièrement recouvert de fresques qui tapissent chacune des parois en
1 Pour une description générale de S. Stefano à Soleto et de ses peintures
murales, voir C. De Giorgi, La provincia di Lecce. Bozzetti di viaggio, Lecce, 1888, 2,
p. 49-57 (reproduit in extenso par F. A. P. Coco, Vestigi di grecismo in Terra
d'Otranto, dans Roma e l'Oriente, 18, 1919, p. 62-70, repris ensuite en un volume
séparé, Grottaferrata, 1922, p. 186-194); Ch. Diehl, L'art byzantin dans l'Italie méri
dionale, Paris, s.d. (1894), p. 93-110; M. Berger, S. Stefano di Soleto e i suoi
affreschi, dans Paesi e figure del vecchio Salento, a cura di A. De Bernart, II, Galati
na, 1980, p. 81-128. Certains aspects particuliers ont été étudiés par De Giorgi, //
Giudizio universale dipinto a fresco nella capello di S. Stefano in Soleto, dans Rasse
gna pugliese, 1, 1884, p. 81-83; A. Antonaci, Arte bizantina in Terra d'Otranto. La
«letteratura» in S. Stefano di Soleto, Galatina, 1953; M. Berger, Un inédit italo-grec
de la passion légendaire de saint Etienne. Les peintures de l'église Santo Stefano à
Soleto, dans La Chiesa greca in Italia dal Vili al XVI secolo, dans Atti del Congresso
storico interecclesiale (Bari, 1969), Italia sacra, 22, Padoue, 1973, p. 1377-1388. Des
criptions plus sommaires dans E. Aar, Gli studi storici in Terra d'Otranto, dans
Archivio storico italiano, 4a serie, 9, 1882, p. 249-250, publié séparément à Florence,
1888, p. 191-192; P. Schubring, La Puglia. Impressioni di viaggio, dans Rassegna
pugliese, 18, 1901, p. 170 sq., et Trani, 1901, p. 16-18; E. Bertaux, L'art dans l'Ita
lie méridionale, Paris, 1904, p. 147-148, et ibid., {Aggiornamenti dell'opera di Émile
Bertaux sotto la direzione di A. Prandi), 4, Rome, 1978, p. 345-346; G. Panico,
All'ombra del campanilo di Soleto, Galatina, 1910, p. 9; R. Labadessa, L'arte in
Puglia nei secoli XI-XII-XIII, dans Apulia, 2, 1910-1914, p. 85-101 ; G. Gigli, // Tallo
ne d'Italia. Lecce e dintorni, Bergame, 1929, p. 82; G. Palumbo, Soleto e la Grecia
MEFRM - 94 - 1982 - 1, p. 121-170. MICHEL BERGER 122
deux zones bien distinctes. À hauteur d'homme, une série de saints et de
saintes, figurés en pied et en position frontale, se succèdent en file quasi
ment ininterrompue sur les murs de la nef. Sur la zone supérieure de la
paroi sud, un cycle hagiographique consacré à saint Etienne, le titulaire
de l'église, emprunte visiblement les scènes légendaires de l'enfance à la
Fabulosa vita sancii Stephani protomartyris , tandis que celle du martyre
sont une illustration inattendue d'une non moins légendaire Passio, cu
rieux apocryphe, peut-être d'origine égyptienne et, en tout cas, assez peu
répandu2. La fresque de Soleto en est un écho d'autant plus intéressant
qu'un texte grec du XIVe siècle, provenant de l'île voisine de Corfou, en
constitue jusqu'ici le seul témoin littéraire connu pour l'aire culturelle qui
nous intéresse3.
Les trois registres de la paroi nord déroulent, dans la zone supérieu-
salentina. (Le cento città d'Italia illustrate, 296), Milan, 1929, p. 3-4; P. Marti,
Ruderi e monumenti della penisola salentina, Lecce, 1932, p. 69; G. Robinson,
Some cave chapels of Sou-thern Italy, dans Journal of Hellenic Studies, 50, 1930,
p. 200; P. Camassa, Brindisi. S. Maria del Casale, dans Fede, 1-2, 1932, p. 9. Des
caractéristiques proprement byzantines de la décoration picturale de S. Stefano
ont attiré l'attention de N. Pokrovskij, Stennyja rospisi ν drevnich chramach gre-
ceskich i russkich, Moscou, 1890, 1, p. 31-32; O.A. Dalton, Byzantine art and
archeology, Oxford, 1911, p. 313; Ch. Diehl, Manuel d'art byzantin, 2e éd., Paris,
1926, 2, p. 584, 733; G. Florovskij, Ο pocitanij Sofij, premudrosti Boziej ν Vizanti i
na Rusi, dans Trudy 5° sjezda russkich akademiceskich organisacij za granicej, Sofia,
1932, p. 491; S. Bettini, // pittore Ambrogio Monaco, dans Bollettino d'Arte, 10,
1937, p. 467; A. M. Ammann, Darstellung und Deutung der Sophia in vorpetrinis
chen Russland, dans Orientalia christiana periodica, 4, 1938, p. 144; Florovskij,
Christ the Wisdom of God in byzantine theology and art, dans Actes du 6e congrès
international d'Études byzantines, (Paris, 1948), 1, Paris, 1950, p. 229-230; A. Guil-
LOU, Art et religion dans l'Italie grecque médiévale. Enquête, dans La chiesa greca in
Italia dall'VIII al XVI secolo, p. 741-750. Sur les fresques de Soleto dans le cadre de
la peinture en Italie, voir A. Venturi, Storia dell'arte italiana, 2, Milan, 1902,
p. 519; M. Salmi, Appunti per la storia della pittura in Puglia, dans L'Arte, 22, 1919,
p. 157, n. 1; R. Van Marle, The development of the Italian schools of painting, 5,
Paris, 1924, p. 386-390; P. Toesca, Storia dell'arte italiana. Il Medioevo, Turin,
1927, p. 1032, η. 34; Ο. Morisani, Pitture del Trecento a Napoli, Naples, 1948,
p. 112, η. 14; P. Toesca, Storia dell'arte italiana. Il Trecento, Turin, 1951, p. 692,
η. 220; A. Prandi, II Salento provincia dell'arte bizantina, dans L'Oriente cristiano
nella storia della civiltà (Problemi attuali dì scienza e di cultura, 62), Roma, 1964,
p. 681, 686 sq.; A. Antonaci, Gli affreschi di Galatina, Milan, 1966, p. 91-94; Α. Ρε-
TRUCCI, Cattedrali di Puglia, 2e éd., Rome, 1972, p. 108, 125, 216.
2 F. M. Abel, La légende apocryphe de saint Etienne. À propos de quelques textes
géorgiens, Jérusalem, 1931; M. Berger, S. Stefano di Soleto, p. 99-106.
3 Cf. BHG, 1649h, et M. Un inédit italo-grec, p. 1383, n. 1 et 2. LES PEINTURES DE L'ABSIDE DE S. STEFANO À SOLETO 123
re, une série d'épisodes de la vie du Christ, de l'enfance à la résurrection,
où la narration suit un ordre beaucoup plus symbolique que strictement
chronologique. Sans constituer une sélection des événements néo-testa
mentaires en fonction du cycle des fêtes de l'année liturgique byzantine,
la succession des images évoque les principales étapes de l'histoire évan-
gélique en tant qu'événements de l'histoire du salut liés 

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